Les formes graves de l'autisme se heurtent en France à l'absence de soins adéquats et à la rareté des structures d'accueil comme à la désinvolture des engagements électoraux. Racontée en écho au parcours de la "miraculée" américaine Temple Grandin, la vie quotidienne de/avec Paul requiert l'énergie d'un combat sans fin. Récit ? Roman ? Témoignage ? Aucun genre ne saurait définir l'histoire d'un fils qui jamais ne saura la lire.
Un enfant arrive en hiver dans une région de haute montagne. Parisien, il découvre la neige pour la première fois. Un décor impensé, impensable se dresse devant lui, cerné de pics et de glaciers qui par instant se dessinent dans l'épaisseur du brouillard. Là- haut, la nature règne en maître au rythme des saisons, ces cycles immuables au cours desquels des hommes et des femmes, des gosses, aux vies modestes mais d'une humanité décuplée par le sens et la nécessité de leurs tâches, vont partager leur monde avec ce citadin, ébahi.
Autrefois, Zem Sparak fut, dans sa Grèce natale, un étudiant engagé, un militant de la liberté. Mais le pays, en faillite, a fini par être vendu au plus offrant, malgré l'insurrection. Et dans le sang de la répression massive qui s'est abattue sur le peuple révolté, Zem Sparak, fidèle à la promesse de toujours faire passer la vie avant la politique, a trahi. Au prix de sa honte et d'un adieu à sa nation, il s'est engagé comme supplétif à la sécurité dans la mégalopole du futur. Désormais il y est "chien" - c'est-à- dire flic - et il opère dans la zone 3, la plus misérable, la plus polluée de cette Cité régie par GoldTex, fleuron d'un post- libéralisme hyperconnecté et coercitif. Mais au détour d'une enquête le passé va venir à sa rencontre.
France, milieu du XIXe siècle. Voici l'étonnante histoire d'Augustin Mouchot, fils de serrurier de Semur-en-Auxois, obscur professeur de mathématiques, devenu inventeur de l'énergie solaire grâce à la découverte d'un vieux livre dans sa bibliothèque. La machine qu'il construit et surnomme Octave séduit Napoléon III et recueille l'assentiment des autorités et de la presse. Elle est exhibée avec succès à l'Exposition universelle de Paris en 1878. Mais l'avènement de l'ère du charbon ruine ses projets que l'on juge trop coûteux. Après moult péripéties, dans un ultime élan, Mouchot tente de faire revivre le feu de sa découverte sous le soleil d'Algérie. Trahi par un collaborateur qui lui vole son brevet, il finit dans la misère, précurseur sans le savoir d'une énergie du futur.
Un homme solitaire et volage, amant d'une Française de passage à Kyoto perd sa légèreté le jour où celle-ci lui interdit d'approcher l'enfant née de leur liaison. Littéralement bouleversé, ce Japonais éprouve soudain un sentiment paternel irrépressible. Il accepte pourtant la cruelle injonction. Par l'entremise d'un photographe dont il achète les services et la discrétion, il va dorénavant passer sa vie à observer sa fille au fil des images volées.
Ella Maillart avait l'oeil ethnographique, parfois sensuel, souvent ironique. En témoignent la quinzaine de textes inédits, peu connus ou introuvables de ce recueil, comme "Le sens du voyage" (1948), "L'école dans les nuages" (1966), "Voyage au Turkestan russe" (1935), "Le culte du serpent" en Inde, ou l'émouvant "Route à l'Est" (1939), version "sur le vif" de "La Voie cruelle". Attentive, où qu'elle soit, à la condition des femmes, Ella Maillart s'y montre à chaque instant d'une énergie et d'une curiosité inouïes, attirée comme un aimant par les contrées interdites, les trajets en zig-zag et les rencontres de hasard, pratiquant aussi l'art de la lenteur pour assimiler l'expérience, quêtant l'essentiel, qui seul est durable - l'immense nature, la liberté.
Trois monologues forment le triptyque de l'Amour Chaviré qui interroge et célèbre la jouissance que procurent les mensonges que les hommes se racontent pour se plaire, pour plaire à l'autre et pour embrasser la vie que leur imaginaire projette sur le réel.
Le mystère d'être un corps, un corps qui interprète et vit sa vie, est partagé par tout le vivant : c'est la condition vitale universelle, et c'est probablement elle qui mérite d'appeler le sentiment d'appartenance le plus puissant. Ainsi, les animaux sont pour nous à la fois des parents et des étrangers d'une immense altérité. Baptiste Morizot approfondit ici une série d'enquêtes philosophiques fondées sur la pratique du pistage. Il s'agit de pister à la fois les vivants sur le terrain et les idées que nous nous faisons d'eux dans la forêt des livres et des savoirs... Ce livre approche les animaux, humains compris, comme autant de "manières d'être vivant".