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Bernard Marie Koltès
-
Roberto Zucco ; Tabataba et Coco
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Théâtre
- 11 Septembre 2014
- 9782707330864
Un trajet invraisemblable, un personnage mythique, un héros comme Samson ou Goliath, monstres de force, abattus finalement par un caillou ou par une femme.
Roberto Zucco est paru en 1990. -
Dans la solitude des champs de coton
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Théâtre
- 11 Septembre 2014
- 9782707330789
« Si un chien rencontre un chat - par hasard, ou tout simplement par probabilité, parce qu'il y a tant de chiens et de chats sur un même territoire qu'ils ne peuvent pas, à la fin, ne pas se croiser ; si deux hommes, deux espèces contraires, sans histoire commune, sans langage familier, se trouvent par fatalité face à face - non pas dans la foule ni en pleine lumière, car la foule et la lumière dissimulent les visages et les natures, mais sur un terrain neutre et désert, plat, silencieux, où l'on se voit de loin, où l'on s'entend marcher, un lieu qui interdit l'indifférence, ou le détour, ou la fuite ; lorsqu'ils s'arrêtent l'un en face de l'autre, il n'existe rien d'autre entre eux que de l'hostilité - qui n'est pas un sentiment, mais un acte, un acte d'ennemis, un acte de guerre sans motif. » (B.-M. K.)
Dans la solitude des champs de coton est paru en 1986. -
Combat de negre et de chiens - (suivi des) carnets
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Théâtre
- 11 Septembre 2014
- 9782707330840
« Combat de nègre et de chiens ne parle pas, en tout cas, de l'Afrique et des Noirs - je ne suis pas un auteur africain -, elle ne raconte ni le néocolonialisme ni la question raciale. Elle n'émet certainement aucun avis.
Elle parle simplement d'un lieu du monde. On rencontre parfois des lieux qui sont des sortes de métaphores, de la vie ou d'un aspect de la vie, ou de quelque chose qui me paraît grave et évident, comme chez Conrad par exemple les rivières qui remontent dans la jungle... J'avais été pendant un mois en Afrique sur un chantier de travaux publics, voir des amis. Imaginez, en pleine brousse, une petite cité de cinq, six maisons, entourée de barbelés, avec des miradors ; et, à l'intérieur, une dizaine de Blancs qui vivent, plus ou moins terrorisés par l'extérieur, avec des gardiens noirs, armés, tout autour. C'était peu de temps après la guerre du Biafra, et des bandes de pillards sillonnaient la région. Les gardes, la nuit, pour ne pas s'endormir, s'appelaient avec des bruits très bizarres qu'ils faisaient avec la gorge... Et ça tournait tout le temps. C'est ça qui m'avait décidé à écrire cette pièce, le cri des gardes. Et à l'intérieur de ce cercle se déroulaient des drames petits-bourgeois comme il pourrait s'en dérouler dans le seizième arrondissement : le chef de chantier qui couchait avec la femme du contremaître, des choses comme ça...
Ma pièce parle peut-être un peu de la France et des Blancs : une chose vue de loin, déplacée, devient parfois plus déchiffrable. Elle parle surtout de trois êtres humains isolés dans un lieu du monde qui leur est étranger, entourés de gardiens énigmatiques. J'ai cru - et je crois encore - que raconter le cri de ces gardes entendu au fond de l'Afrique, le territoire d'inquiétude et de solitude qu'il délimite, c'était un sujet qui avait son importance. » (B.-M. K.)
Ce texte, paru aux Éditions de Minuit en janvier 1990, est suivi de notes (Carnets de Combat de nègre et de chiens). -
« Le jeune homme que fait parler Koltès, jeune frère de Rimbaud et de Genet, tente de retenir, en usant de tous les mots dont il dispose, un inconnu qu'il a abordé dans la rue un soir où il était seul, seul à en mourir. Il parle, il parle aussi frénétiquement qu'il ferait l'amour, il crie son univers : ces banlieues où l'on traîne sans travailler et où pourtant l'usine guette, ces rues où l'on cherche un être ou une chambre pour une nuit, ou un fragment de nuit, où l'on se cogne à des loubards partant à la chasse aux ratons, aux pédés, un univers nocturne où il est l'étranger, l'orphelin, et qu'il fuit en se cognant partout dans sa difficulté d'être et sa fureur de vivre. » (Gilles Sandier, Le Matin)
La Nuit juste avant les forêts est paru aux Éditions de Minuit en 1988. -
Un homme voudrait mourir. Il prévoit de se jeter dans le fleuve, dans un endroit désert, et, parce qu'il craint de flotter, il dit : « Je mettrai deux lourdes pierres dans les poches de ma veste ; ainsi, mon corps collera au fond comme un pneu dégonflé de camion, personne n'y verra rien. »
Il se fait conduire (dans sa Jaguar, qu'il ne sait pas conduire lui-même), sur l'autre rive du fleuve, dans un quartier abandonné, près d'un hangar abandonné, dans une nuit plus noire qu'une nuit ordinaire, et il dit à celle qui l'a conduit : « Voilà, c'est ici, vous pouvez rentrer chez vous. »
Il traverse le hangar, avance sur la jetée, met deux pierres dans les poches de sa veste, se jette à l'eau en disant : « Et voilà » ; et, avec de l'eau sale et des coquillages plein la bouche, il disparaît au fond du fleuve comme le pneu dégonflé d'un camion.
Quelqu'un, qu'il ne connaît pas, plonge derrière lui et le repêche. Trempé, grelottant, il se fâche et dit : « Qui vous a autorisé à me repêcher ? » Puis, en regardant autour de lui, il se met à avoir peur : « Qu'est-ce que vous me voulez ? » En voulant repartir, il s'aperçoit que sa voiture est toujours là, qu'on a mis le moteur hors d'usage, qu'on a crevé les pneus. Il dit : « Qu'est-ce que vous me voulez, exactement ? »
Quai ouest est paru en 1985. Le texte est suivi de Un hangar, à l'ouest (notes). -
Le retour au désert ; cent ans d'histoire de la famille serpenoise
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Théâtre
- 12 Mars 2015
- 9782707331168
« Dans une ville de province à l'est de la France, au début des années soixante, Mathilde Serpenoise retrouve la maison familiale qu'elle a quittée quinze ans auparavant. Revenant d'Algérie avec bagages et enfants, elle est violemment accueillie par son frère qui l'accuse de fuir la guerre et de revendiquer son héritage.
Une bourgeoisie qui se dispute obstinément comme des paysans qui se souviennent éternellement des conflits de village sans en connaître l'origine et qui connaissent chaque borne de leur terrain malgré les ventes, les hypothèques et les abandons ancestraux. »
Bernard-Marie Koltès
Cet ouvrage est paru en 1988. La pièce a été créée au théâtre du Rond-Point, à Paris, le 28 septembre 1988, dans une mise en scène de Patrice Chéreau, avec Jacqueline Maillan et Michel Piccoli.
Cent ans d'histoire de la famille Serpenoise est un court texte de Koltès initialement paru dans Le Républicain lorrain en octobre 1988, et repris dans la présente édition en 2006. -
Cette pièce, écrite en 1976-77 et parue en 1995, s'inspire des nouvelles de l'écrivain américain J. D. Salinger.
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Je reste persuadé que la vie est ce qu'on en fait, et qu'il n'est pas d'âge qui soit particulièrement malheureux - si ce n'est celui où l'on abandonne la partie - et on peut l'abandonner à tout âge. Je trouverai la vie laide le jour où je me mettrai assis et ne voudrai plus me relever. Pour le moment - pour moi -, vingt ans, c'est l'âge d'une grande décision ; c'est l'âge où je risque ma vie, mon avenir, mon âme, tout, dans l'espoir d'obtenir plus ; c'est l'âge où je travaille sans filet. C'est terrible, bien sûr... mais n'est-ce pas cela, vivre ? Il me semble que je ne pourrai pas dire, plus tard, d'un air désabusé : « Ah ! Si j'avais vingt ans ! » ; je ne crois pas non plus que je pourrais gémir en disant : « Vingt ans : une bien triste période... » Je ne souhaite qu'une chose : c'est d'être capable toute ma vie de prendre des risques et ne jamais vouloir m'arrêter en chemin. N'est-ce pas cela, « avoir toujours vingt ans » ?
Bernard-Marie Koltès
Ce recueil des lettres de Koltès est paru en 2009. -
Une part de ma vie - Entretiens (1983-1989)
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Double
- 11 Septembre 2014
- 9782707330949
Voici l'ensemble des entretiens accordés par Bernard-Marie Koltès à la presse écrite. Si ce recueil d'entretiens n'est pas un livre de Koltès, il lui appartient bien, cependant, pour avoir relu et corrigé bon nombre d'entre eux. Ils sont bien sa voix, son humeur. À ce titre, nous nous garderons ici de tout commentaire.
Passé les rapports complexes qu'il entretint avec le théâtre et dont il y aurait tant à dire, il faut bien noter cependant comment, ainsi rassemblés, ces entretiens constituent une autobiographie involontaire de Koltès ; autobiographie à l'évidence lacunaire, volontairement lacunaire et intéressante comme telle.
On peut rêver à une biographie de Koltès, à son intérêt s'agissant de lui et, le lisant attentivement, n'y a-t-il pas comme une incongruité ? Faulkner qu'il admirait tant écrivait : « C'est mon ambition d'être, en tant qu'individu, aboli, rayé de l'Histoire ; de laisser celle-ci intacte, sans reste, sinon des livres imprimés ; il y a trente ans j'aurais dû être assez clairvoyant pour ne pas les signer, comme certains élisabéthains. Mon but, mon épitaphe : il a fait des livres et il est mort. »
Alain Prique
Ce recueil est paru en 1999. -
Ce Prologue d'un roman inachevé date de 1986. Son écriture a été interrompue par le théâtre : Tabataba, Dans la solitude des champs de coton et Roberto Zucco. Bernard-Marie Koltès souhaitait reprendre ce roman après Roberto Zucco. Ce texte est suivi de deux nouvelles écrites en 1978 au Nicaragua et au Guatémala et de quelques textes courts : Out (Le coup dans la gueule ; Capoiera ; Jeet-Kune-Do ; Last, last dragon ; Le coup fantôme) - Home - Douze notes prises au Nord.
Ce recueil est initialement paru en 1991. -
La fuite à cheval tres loin dans la ville
Bernard-Marie Koltès
- Minuit
- Romans
- 11 Septembre 2014
- 9782707330741
Deux soeurs, Barba et Félice, et deux garçons, Cassius et Chabanne, sont les héros fragiles d'une sorte de mythologie de notre temps ; la fuite se prolonge, jusqu'au coeur de la ville, parmi les passants, les familles, les voisins, la police et les chats.
Métaphores de la vie de tous les jours, ils jouent ensemble jusque dans la mort le ballet cruel et silencieux des amours impossibles.
La Fuite à cheval très loin dans la ville a été publié en 1984. -
« Dans L'Héritage, il y a une maison, froide, posée dans des champs nus qu'il faut traverser pour atteindre la ville. Dans la maison, il y a une famille, bourgeoise, riche à crouler sous les domestiques. Et dans une pièce, il y a un cadavre, celui du père. Dehors, il fait nuit. Il fera nuit toute la pièce. Koltès était un solaire à l'âme d'oiseau nocturne. Il a donné au fils de L'Héritage un nom insensé d'Indien à la Claudel, Pahiquial. Pahiquial a une mère, Anne-Agathe, un ami efféminé, Ariée, une "fiancée", Thérèse, et un désir de funambule qui danserait sur des braises. Une âme en feu, la haine du monde, l'envie féroce de tout jeter - l'héritage, la maison, la famille - pour se perdre dans la jungle de villes par lui imaginées. Pahiquial est fragile, Koltès incendiaire. Ses mots impolis, parfois insupportables, surgissent d'une nuit du refus qui deviendra gracieuse, dans ses pièces suivantes. » (Brigitte Salino, Le Monde)
L'Héritage, écrit en 1972, est paru en 1998. -
Très marqué par Dostoïevski dont, à cette époque, il lit Les Frères Karamazov et Souvenirs de la maison des morts, Bernard-Marie Koltès écrit Procès ivre en 1971, qu'il met en scène à Strasbourg avec le Théâtre du Quai.
Procès ivre est paru en 2001. -
Il s'agit du songe d'un personnage qu'on ne connaîtra pas, mais qui subit et agit dans son rêve sous les traits et le nom de Dantale.
Deux figures occupent la plus grande partie de son esprit, tandis que d'autres passent, comme des contradictions de son corps en sommeil - les unes précises, certaines presque fugitives.
Deux éléments déterminent le rêve autant que le texte et la nature des personnages : la lumière d'une part (sa forme et son intensité), d'autre part la hauteur ou la profondeur qu'occupent les visions dans le cerveau endormi.
Récits morts est paru en 2008. -
Cette pièce a été inspirée à Bernard-Marie Koltès par la traduction du Cantique des cantiques par Henri Meschonnic, parue aux éditions Gallimard sous le titre Le Chant des chants.
Le texte est paru aux Éditions de Minuit en 2003. -
Cette pièce transposée d'Enfance de Gorki est le premier écrit pour le théâtre que Bernard-Marie Koltès a mis en scène et interprété (Alexis), en 1970, à Strasbourg avec sa troupe du Théâtre du Quai.
Le texte est paru en 1998. -
Des voix sourdes est un texte écrit pour la radio que Jacques Taroni enregistra à l'ORTF de Strasbourg, au début des années 1970.
Ce texte est paru aux Éditions de Minuit en 2008. -
Passionné de cinéma, Bernard-Marie Koltès se nourrissait de films, plus en amateur qu'en cinéphile. Il a été formé autant par le cinéma que par la littérature. Son univers était constitué aussi bien par Dostoïevski, Faulkner et Conrad que par Huston, Scorsese et Antonioni.
Il a écrit plusieurs scénarios, pour la plupart disparus, dont le dernier, Nickel Stuff, en 1984, qu'il voulait tourner à Londres, en noir et blanc, avec John Travolta et Robert De Niro. Mais il y renonça : ayant été invité sur quelques tournages de film, il fut convaincu de ne jamais se laisser embarquer dans une affaire aussi compliquée.
Ce scénario a été publié en 2009.