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Elie Wiesel
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Né en 1928 à Sighet en Transylvanie, Elie Wiesel était adolescent lorsqu'en 1944 il fut déporté avec sa famille à Auschwitz puis à Birkenau. La Nuit est le récit de ses souvenirs : la séparation d'avec sa mère et sa petite soeur qu'il ne reverra plus jamais, le camp où avec son père il partage la faim, le froid, les coups, les tortures... et la honte de perdre sa dignité d'homme quand il ne répondra pas à son père mourant.
« La Nuit, écrivait Elie Wiesel en 1983, est un récit, un écrit à part, mais il est la source de tout ce que j'ai écrit par la suite. Le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de notre génération est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ou plutôt qui survit au père. La Nuit est l'histoire de cette expérience. »
Publié en 1958 aux Éditions de Minuit, La Nuit est le premier ouvrage d'Elie Wiesel qui est, depuis, l'auteur de plus de quarante oeuvres de fiction et de non-fiction. Aux États-Unis, une nouvelle traduction, avec une préface d'Elie Wiesel, connaît depuis janvier 2006 un succès considérable. C'est cette nouvelle édition que nous faisons paraître. -
Enracinant cette fois-ci ses personnages dans le présent - la guerre des "Six Jours" - Elie Wiesel leur donne tout leur poids de réalité. Récit d'un témoin oculaire de la prise de Jérusalem, récits de l'Holocauste, de la tradition hassidique, histoires et légendes, ce roman est une somme où revivent tous les thèmes et tous les héros qui hantent l'univers d'Elie Wiesel. Jérusalem en est certes le pôle essentiel. Chacun y vient en mendiant. Chacun en repart plus riche d'une foi et d'une histoire éternelle. Elie Wiesel a voulu que tous ses personnages soient avec lui au pied du Mur des Lamentations, présents ou rêvés.
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Un soir d'été, le jeune résistant juif Elisha apprend qu'il est choisi pour commettre à l'aube un acte irrémédiable. Il doit tuer. Sa victime : John Dawson, un officier de l'armée d'occupation britannique en Palestine, qu'il n'a jamais rencontré auparavant et que l'on retient en otage.
Elisha a une nuit entière pour se préparer, pour assumer le rôle du bourreau. Et aussi pour défendre son acte vis-à-vis des morts qui, en juges ou en témoins, sont venus assister à l'exécution.
L'aube devient ainsi le couronnement de la nuit au lieu d'être l'annonciatrice du jour. C'est l'heure où le bourreau et sa victime, se trouvant face à face, engageant un dialogue simple et tragique où étincelle l'aveuglante vérité de l'homme.
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PRIX DU LIVRE INTER 1980
Que de contradictions, d'ambiguïtés et de paradoxes dans la vie de Paltiel Kossover, vie marquée par le messianisme et le communisme, la révolution et la poésie, depuis le pogrom de la première enfance, l'exil, les missions clandestines comme agent du Komintern en Allemagne nazie et en Palestine, la guerre d'Espagne, les combats sur le front russe, tout cela pour finir dans un isolateur de la police secrète soviétique où le silence est plus raffinée des tortures.
Que resterait-il de cette vie, semblable à celle de tant d'intellectuels juifs fascinés par le communisme et que Staline haïssait jusqu'à les faire assassiner ? Quelles traces, quels mots en rendraient compte sans l'intervention du greffier Zupanev, l'homme qui ne savait pas rire, le témoin silencieux du dernier combat de Paltiel Kossover ? Contre tout espoir, il pourra rire enfin, Zupanev : parole dite, message transmis au fils muet du poète, Grisha, qui le portera désormais en lui comme une mémoire retrouvée, perpétuant ainsi le rêve d'un enfant juif russe né avec ce siècle.
Ce roman d'action, d'idées et d'aventures reflète les angoisses et les rêves d'une époque marquée par le désenchantement et la violence. Mais, par-delà l'effondrement d'un rêve, par-delà la mort et le silence, demeure ce rire qui s'élève soudain, libérateur et chargé d'espoir même si nul n'en comprend vraiment le sens. -
New York, 1975 : Shaltiel Feigenberg, juif américain, est enlevé en plein jour à Brooklyn. L'événement fait la une des médias internationaux : c'est la première fois qu'une prise d'otage de ce type se produit sur le sol américain.
Reclus dans une cave, les yeux bandés, livré à lui-même, le prisonnier se souvient : la déportation, en 1942, des habitants du ghetto de Davarowsk, sa ville natale en Transylvanie ; sa propre survie, enfant, dans la cave d'un comte allemand, officier de renseignements nazi ; la libération de la ville par les soldats de l'Armée rouge ; le récit du père et de l'oncle de Shaltiel, rescapés d'Auschwitz ; la fuite clandestine, en URSS, dès 1941, du frère aîné, membre d'une cellule du Parti communiste juif ; l'émigration aux États-Unis... -
De violentes douleurs à la poitrine, un médecin rassurant : « Rien au coeur ! » Quelques jours après, pourtant, ce dernier flanche. Incrédule, récalcitrant, Élie Wiesel est opéré à New York, in extremis. Au bloc, il a toutes les raisons de croire qu'il va s'enfoncer dans un silence définitif. Ce passage de la vie à la mort - tout sauf un vide, découvre-t-il - se peuple d'émotions, de visages, de mémoires, d'interrogations sur lui-même et sur Dieu. Bilan d'une existence et d'une mission.
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Un conte universel et poignant, un livre inédit du grand Elie Wiesel, une ode à l’autre et à la lumière.
Ce texte posthume résonne comme la dernière parole d’un sage. Un conte écrit sous la forme d’un poème, simple et court, comme une adresse à un enfant, où l’auteur reprend la trame d’une histoire connue.
La veille de la fête de Pourim, les nazis donnent vingt-quatre heures aux dirigeants du ghetto pour leur remettre dix Juifs, afin de venger la mort des dix fils de Haman, selon la légende du livre d’Esther commémorant la délivrance miraculeuse d’un massacre des Juifs de Perse. Si les dirigeants refusent, tous les habitants seront condamnés. Terrifiés, ils se rendent chez le rabbin du ghetto pour obtenir des conseils. Au cours de la nuit, celui-ci appelle les esprits des rabbins légendaires des siècles passés, mais aucun n’est en mesure de donner une réponse satisfaisante. Parmi les voix ancestrales, le Baal Shem Tov essaie d’intercéder auprès de Dieu en chantant un nigoun, une mélodie joyeuse et sans paroles qui a le pouvoir de briser les chaînes du mal. Le lendemain soir, tandis qu’aucun volontaire ne s’avance, les habitants du ghetto sont informés qu’ils seront tués dans l’heure. Au fil des minutes, le rabbin du ghetto enseigne à sa communauté réunie l’air que le Baal Shem Tov a chanté la nuit précédente. Alors les voix de ces hommes, femmes et enfants, s'élèvent vers les cieux.
Elie Wiesel nous offre à travers ce livre posthume, magnifiquement illustré par Mark Podwal, une ode à la résistance par la joie et le courage.
Une leçon d’humanisme pour combattre la nuit autour et en nous, un poème chantant les miracles accomplis dans l’allégresse, l’unisson avec et pour les victimes.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau -
Jeune journaliste, Yedidyah évolue dans la rédaction d'un quotidien new-yorkais, avec ses intrigues et ses fidélités. Critique théâtral, époux d'une actrice, il participe de la comédie new-yorkaise. Les succès éphémères, les gloires oubliées : rien n'est plus joyeux qu'une nouvelle étoile, rien n'est plus mélancolique que son crépuscule. Mais voilà qu'on demande un jour à Yedidyah de « couvrir » le procès d'un certain Werner Sonderberg. L'accusé, jeune Allemand résidant aux Etats-Unis, est parti se promener avec son vieil oncle, visiteur de passage, dans les montagnes des Adirondacks. Le neveu en est revenu seul. Coupable ou non coupable ? Cette affaire déclenche en Yedidyah d'étranges et puissants échos. Sentant qu'il se heurte à un secret familial, il tente de sonder sa propre mémoire. Qui est-il vraiment ? Comment retrouver les visages disparus d'un père, d'une mère, d'un frère ? Offre de mission clandestine en Israël, épisodes de l'Occupation et de l'après-guerre, camaraderie de combat et désillusions : tout s'enchevêtre dans sa conscience. Le voilà guetté par la folie. Il a recours à l'hypnose pour retrouver les images de sa petite enfance, faire la paix avec lui-même et avec « une histoire qui, jusqu'à la fin des temps, fera honte à l'humanité ».
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Et la mer n'est pas remplie. memoires (2)
Elie Wiesel
- Seuil
- Biographies-Témoignages
- 25 Avril 2014
- 9782021184549
" Je vais devenir militant. Et enseigner. Partager. Témoigner. Révéler et diminuer la solitude des victimes. " Tels sont les défis que se lance, à 40 ans, Elie Wiesel. Les lieux où règnent la guerre, la dictature, le racisme et l'exclusion déterminent la géographie de son engagement et son histoire au jour le jour : URSS, Moyen-Orient, Cambodge, Afrique du Sud, Bosnie...
Conférences, manifestes, interventions : pour le romancier de l'angoisse et du doute, la parole devient une arme. Il dénonce la libération du terroriste Abou Daoud par la France, la visite de Reagan au cimetière militaire allemand de Bitburg, les contrevérités de Mitterrand, Walesa ou Simon Wiesenthal, les excès de l'armée ou de la justice en Israël. Et combat ces intellectuels inquisiteurs qui comptent les " dividendes d'Auschwitz ", ces producteurs pour qui l'Holocauste est prétexte à grand spectacle, cette intelligentsia qui jette le trouble entre Israël et la Diaspora.
Avec le prix Nobel de la paix viennent la célébrité, les honneurs, les désillusions. Et parfois la solitude, malgré la présence, au cœur des rêves, de la famille disparue, malgré la chaleur des étudiants de New York, Boston ou Yale, malgré le cercle des amis et l'Ahavat-Israël, l'amour pour Israël.
" Tous les fleuves vont à la mer, et la mer n'est pas remplie. " Et pourtant, comment l'adolescent miraculé de Buchenwald renoncerait-il à son rôle de témoin et de défenseur des droits de tous les hommes ?
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Qui, d'entre nous, n'a pas eu l'impression, un moment, de devenir fou ? Qui, d'ailleurs, ne l'est pas ? Le héros de cette histoire pense, pour sa part, qu'il souffre d'une folie due à un excès de mémoire.
L'histoire se déroule aujourd'hui à New York dans le huis clos du cabinet d'une psychanalyste : car le héros a décidé de se débarrasser de ses fantômes qui lui obscurcissent la mémoire et le rendent fou. Mais n'est pas fou celui que l'on désigne comme tel.
Roman historique dans lequel se déploie la mémoire d'Élie Wiesel sur le XXe siècle et son tourbillon de malheurs, roman d'apprentissage de la découverte de soi-même dans ses tréfonds les plus obscurs, Un désir fou de danser est aussi un livre d'aventure intérieure porté par la volonté de savoir et la certitude que seul l'amour peut guérir les blessures les plus intimes.
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Comment le fils de Reuwen Tamiroff, ce jeune Juif new-yorkais né d'un ghetto polonais, peut-il vivre, marqué par la malédiction qui a frappé les siens : une communauté emmurée et suppliciée par un officier SS que par dérision elle avait surnommé {l'Ange ;} une famille mutilée par la tourmente ; un père devenu silencieux sous le poids d'images épouvantables qui le poursuivent ; une mère, recrue d'horreur, que seule la folie a sauvée ; et Ariel, ce frère inconnu, double disparu dans l'enfer nazi, auquel le narrateur, peu à peu, s'identifie ?A la fin de la guerre, Reuwen Tamiroff avait choisi de faire lui-même justice. Trente ans plus tard, son fils repart à la chasse au bourreau miraculeusement réchappé de l'attentat. Mais la vengeance a-t-elle, aujourd'hui, un sens ? Faut-il, vraiment, verser encore le sang pour venger le sang versé ? Le jeune homme hésite. L'intrigue elle-même est comme suspendue à cette hésitation. Et c'est le roman tout entier qui, du coup, culmine en une méditation grave et belle sur le crime, le pardon, le châtiment - ou sur les paradoxes de la mémoire quand les fils tentent d'en reprendre aux pères le presque impossible fardeau.
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« Il est la première référence. Le premier secours. Grâce à une étincelle venant de lui comme un sourire, tout s'éclaire. » Ainsi parle Elie Wiesel, qui rend un hommage poignant, dans ce livre bref et singulier, à l'une des figures majeures de la pensée juive : Salomon, fils d'Isaac, rabbin de Troyes au XIème siècle, plus connu sous le nom de Rashi. Né en 1040 et mort en 1105, Rashi fut l'un des plus grands commentateurs du Talmud. La légende rapporte que ses parents possédaient une pierre précieuse, que l'Eglise voulut leur acheter ; plutôt que de céder à la tentation, ils jetèrent cette pierre à la mer - et le ciel, en récompense, leur donna un fils qui, par son esprit, brillait plus encore que cette pierre précieuse. Mais Rashi n'est pas que légende : il est aussi le témoin d'une époque où la communauté juive, en France, jouissait d'un certain prestige et d'une certaine renommée. L'érudition rabbinique de Rashi, sous la plume à son tour lumineuse d'Elie Wiesel, est le signe d'une extraordinaire ouverture à toutes choses de l'esprit. Un appétit de chercher, de connaître, de comprendre, qui va bien au-delà de la lecture des textes sacrés ; un gai savoir qui nous parle encore, par delà les siècles.
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"- J'ai une histoire à te raconter, une histoire juive très drôle. C'est un messager nommé Gavriel qui me l'a racontée.
- Je n'aime pas les histoires juives drôles. Elles sont tristes et font appel à la pitié. Je n'aime pas que les Juifs fassent appel à la pitié.
- Dans mon histoire, il ne s'agit pas de pitié, mais plutôt de colère.
- Dans ce cas, je t'écoute.
Grégor se passe la main sur ses lèvres. Par où commencer ? "
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"Akavia fils de Mahallel conseillait à l'homme de constamment méditer sur trois choses : d'où il vient, où il va et devant qui il va devoir rendre des comptes. Pour un écrivain qui se veut témoin, ce conseil est particulièrement précieux. Jetant un regard sur l'itinéraire parcouru, il doit parfois dresser un bilan. Bien sûr, on retrouvera ici quelques-uns de mes thèmes et obsessions. Quarante ans après l'Evénement, j'éprouve toujours l'angoisse de ne pouvoir dire l'indicible, l'obligation d'essayer, et la sensation d'avoir échoué. Comment décrire la distance qui sépare les morts des vivants, les Juifs de leurs ennemis. Auschwitz d'Hiroshima ?Certains textes de ce volume - dont le choix pourrait paraître arbitraire - reflètent l'actualité changeante. Le scandale de la torture officialisée, la tragédie des Indiens Miskitos, les tueries au Liban : impossible de ne pas prendre position. Et puis, la menace nucléaire : impossible de lui tourner le dos...Nous serons tous jugés un jour. Par les morts." E.W.
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Un bourg des Carpates, la guerre, l'errance à travers l'Europe à feu et à sang, la découverte de la Palestine, l'amour de Talia dans Jérusalem où se poursuivent les combats alors qu'Israël est à peine né : Elhanan Rosenbaum conserve ces souvenirs vivaces en lui, quarante-cinq ans plus tard, à New York où il s'est installé avec Malkiel, son fils.
Malkiel a grandi dans l'univers américain, proche de son père, mais tellement étranger à ce passé auquel ne le relie qu'une certitude : sa mère, Talia, est morte en le mettant au monde.
Survient la maladie d'Elhanan. Maladie de la mémoire et de la parole : le passé se dissout, les souvenirs s'effacent. Bientôt, plus rien ne restera que le père puisse léguer à son fils. A quel enracinement Malkiel pourra-t-il donc prétendre quand son amie Tamar conteste ses convictions les plus profondes ? En désespoir de cause, Elhanan raconte ce passé tumultueux, nourissant ainsi la mémoire de son fils à mesure que la sienne se défait.
Puis, tandis que le vieil homme s'enfonce dans sa nuit, Malkiel découvre la terre de ses ancêtres. Lieu d'une deuxième naissance, où se révèleront son identité profonde et sa vérité à travers celles d'Elhanan. Est-ce là que la mémoire triomphera de l'indifférence et de l'oubli ?
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Départ du vol New York-Tel-Aviv. Parmi les passagers, Claudia va retrouver David, l'homme qu'elle aime. Razziel a rendez-vous avec Paritus, le mystérieux Sage qui l'a aidé quand il était en prison, dépossédé de sa mémoire. Malade, Yoav retourne ne Israël finir ses jours auprès de Carmela. Et là-bas, George Kirsten espère se décharger d'un secret trop lourd pour lui, tandis que Bruce Schwarz veut croire qu'il échappera enfin à son destin d'éternel séducteur insatisfait.
Mais l'avion fait un atterrissage forcé dans le Connecticut et les cinq voyageurs sont recueillis par le Juge et son adjoint, le Bossu. Énigmatique et inquiétant, le Juge impose à ses hôtes d'une nuit un interrogatoire serré. S'agit-il d'un jeu, comme il l'a d'abord prétendu ? Tous finissent par comprendre que, au terme de son enquête, il prononcera une sentence de mort contre l'un d'entre eux.
Aucun des cinq séquestrés ne peut échapper à la cruelle quête de la vérité qui lui est imposée. Vérité des amours mortes et des passions naissantes, des espoirs et des deuils, des regrets et des rêves. Devant la menace que chaque heure de la nuit rend plus tangible, chacun devient son propre juge : en quoi est-il coupable, innocent, responsable ? et comment répondre à l'interrogation du Juge : " Pourquoi tenez-vous à la vie ? "
Le Bossu, lui, connaît-il la réponse ?
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Ce Discours d'Oslo est le texte du discours prononcé par Elie Wiesel au moment de la réception du Prix Nobel de la Paix.
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Depuis son premier livre la Nuit, qu'il écrivit à la demande de Mauriac et qui évoque l'épreuve concentrationnaire qu'il connut à quinze ans, jusqu'à sa Célébration biblique où il fait partager son angoisse et son émerveillement devant les personnages à travers lesquels il reconnaît l'histoire des siens, Elie Wiesel a jalonné de ses romans et de ses essais un long chemin. Enfant d'une génération qu'il voit comme à la fois la plus maudite et la plus bénie de l'histoire, il cherche un sens non tant à sa propre vie qu'à sa survie. Il mesure le chemin parcouru et souvent il cesse de comprendre.
Comment croire en Dieu après Treblinka – et comment ne pas y croire ? Ayant entendu le chant et le silence des morts, comment écouter autre chose – et comment ne pas vouloir écouter autre chose ? Et puis, comment expliquer ce qui, dans son essence même, défie le langage ?
Le survivant, qui a le sentiment d'être seul à savoir, vit pourtant dans le présent et il doit affronter ses propres problèmes. Fidèle à Israël, il choisit de s'attacher à la diaspora. Juif, il voit dans le Judaïsme une ouverture. A travers lui, il s'adresse à tous. Au chrétien. Au Palestinien arabe. Au jeune Allemand révolutionnaire. Lettres et plaidoyers, contes et récits, dialogues brûlants, mémoires qui vont aux sources de l'œuvre, autant d'approches vers la vérité des rapports entre les vivants et les morts, entre les juifs et les non-juifs, entre soi-même et les autres.
Les dernières paroles du livre sont celles de la cantale, dont Darius Milhaud composa la musique juste avant sa mort : Ani maamin beviat ha-Mashiah, je crois en la venue du Messie.
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Célébration hassidique ; portraits et légendes
Elie Wiesel
- Points
- Points Sagesses
- 25 Janvier 2018
- 9782757873038
Le Hassidisme, ce mouvement qui est né au XVIIIe siècle dans le peuple juif dispersé aux confins de l'Europe centrale et orientale, n'a constitué ni une doctrine ni une idéologie. Il a été avant tout une façon d'être, de voir, et de vivre.
Au départ, un visionnaire solitaire : Israël Baal Shem-Tov, le Maître du bon nom. Aux Juifs opprimés par des siècles de persécution, il lance un étonnant appel à la joie. Et ses disciples, le grand Maguid, Levi-Yitzhak de Berditchev, Israël de Rizhin ou Rabbi Nahman de Bratzlav, à travers un étrange réseau de communications et de successions, vont surgir ici et là, susciter les enthousiasmes, animer des communautés.
Leur histoire, leurs histoires, se sont inscrites dans les coeurs, et transmises de groupe en groupe et d'homme à homme. Et Élie Wiesel, enfant, à Szeged, dans les toutes dernières années précédant la guerre qui allait voir anéantir ces mêmes communautés; écoutait, à la veillée du Shabbat, les vieillards parler de leurs Rabbis, et son grand-père évoquer la mémoire de ces hommes qui trouvaient Dieu non dans la pénitence mais dans une célébration.
A son tour, Élie Wiesel transmet aujourd'hui ce qu'il a reçu, aussi fidèlement que possible, mais avec ferveur, et en y prêtant sa voix et son accent. Car le Hassidisme est une flamme qui brûle toujours, pour lui et pour beaucoup.
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Pour échapper aux fascistes hongrois, Gamliel Friedman est séparé de ses parents et confié à la catholique Ilonka, une jeune chanteuse de cabaret. Ainsi commence la vie de déraciné de l'enfant juif dépossédé de ses proches, de sa foi, de son nom même.
New York, fin de siècle: Lili Rosenkrantz demande à Gamliel de l'aider à vaincre le mutisme d'une vieille Hongroise qu'elle soigne à l'hôpital. Une pensée folle envahit alors l'ancien apatride devenu américain: va-t-il retrouver Ilonka qu'il a dû quitter en 1956, lors de l'insurrection de Budapest contre les Soviétiques?
Et voilà qu'affluent les souvenirs d'une existence faite de malheur et d'espoir, de détresse et, venue d'on ne sait où, d'énergie de vivre. L'amour pour l'insaisissable Esther. Le désastreux mariage avec Colette. La liaison avec Eve, si sensuelle, intelligente, intraitable. Et les vieux amis qui, comme Gamliel ont fait l'expérience du déracinement: Bolek, rescapé d'un ghetto polonais; Diégo, héros de la guerre d'Espagne; Gad, l'agent du Mossad; Iasha, jadis victime de l'antisémisme stalinien. Et la sagesse bourrue de Rabbi Zousia. Et les écrivains sans talent auxquels Gamliel prête sa plume alors que seul le préoccupe l'achèvement de son Livre secret.
En une seule journée, l'éternel exilé va découvrir qu'il lui faut se réconcilier avec son passé, s'y enraciner enfin. Et se convaincre peut-être qu'il existe encore dans le coeur des hommes une place pour la compassion, pour le rêve et l'espoir.
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Celebration talmudique. portraits et legendes
Elie Wiesel
- Seuil
- Romans français (H.C.)
- 25 Juillet 2015
- 9782021190236
Célébration talmudique est un essai d'Elie Wiesel.
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Célébration prophétique ; portraits et légendes
Elie Wiesel
- Seuil
- Romans français (H.C.)
- 25 Février 2015
- 9782021186987
Entre Dieu et son peuple, entre la colère ou l'indulgence de l'un et les errements puis les repentirs de l'autre, le prophète se sait isolé, solitaire, souvent voué à un destin tragique. Choisi pour être le messager des ordres, des remontrances et des encouragements divins, il lui faut annoncer à Israël le châtiment de ses péchés. Mais au cœur de la tourmente, au plus profond de l'exil, il est capable d'une compassion dans laquelle, d'ailleurs, Dieu le précède parfois.
Le prophète détient un pouvoir politique qui l'accable et un pouvoir poétique sans lequel sa mission serait inhumaine. Sa force réside autant dans sa soumission à une volonté qui le dépasse que dans la puissance de ses paroles : menaçantes ou consolatrices, leur tonalité fait vibrer fait frémir.
Utilisant les sources bibliques et midrashiques, ces portraits et ces légendes nous invitent à découvrir et à comprendre l'expérience prophétique de Noé, Moïse, Samson, Ruth, Daniel, Jérémie, Ézéchiel, Esther, ces hommes et ces femmes qui, avec tant d'autres, ont façonné l'histoire du peuple juif. Aller à leur rencontre, c'est participer à leurs angoisses, leurs rêves, leurs élans, afin de conjurer nos propres peurs, de laisser libre cours à nos propres rêves – à notre espérance.
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Écartelés entre nos rêves de bonheur et d'accomplissement et une folie meurtrière sans cesse ravivée tout au long de l'Histoire, savons-nous encore d'où nous venons et quel avenir proposer à nos enfants ? Les textes ici réunis posent ces questions en s'appuyant sur la lecture de la Bible et de la littérature talmudique, en même temps que sur une analyse rétrospective des soixante dernières années du XXe siècle.
Faisant appel à la mémoire, à la compassion et à la foi, Elie Wiesel propose en fait une réflexion sur le pouvoir des hommes et de Dieu.
Et cette réflexion conduit le Prix Nobel de la paix à un plaidoyer et à une action inlassablement, ressurgissent indifférence, intolérance, racisme, antisémitisme, guerres et conflits religieux ou ethniques.
Exilés sur cette terre-refuge, si loin du paradis perdu, les hommes – à la fois riches de leur mémoire et blessés par elle – doivent empêcher que la cendre éteigne le feu qui brûle en eux comme un signe dans la nuit, un signe d'espoir.
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Un jeune homme veut se tuer; il a vingt ans; il est juif. Le vieillard qu'il rencontre l'après-midi de ce qu'il croit devoir être son dernier jour, est juif; il a quatre fois vingt ans; il est le seul survivant de Kolvillàg.
Cette petite ville d'Europe centrale ne figure sur aucune carte, dans aucun manuel d'histoire. Elle n'existe plus que dans la mémoire du vieillard; et dans un livre dont il est le dépositaire. Lié par un serment, il assure ne pouvoir en parler. Pourtant, il en parlera : "Si je te racontais Kolvillàg ?... Il y a là une leçon dont tu pourrais tirer profit. Kolvillàg : la haine contagieuse, le mal libéré. Les conséquences graves d'un épisode banal et insensé... Brisant les chaînes, l'Ange exterminateur a fait de tous les hommes ses victimes..."
C'est l'histoire d'un pogrom. Histoire absurde à l'origine; angoissante dans le progression de l'inévitable; hallucinante par l'Apocalypse finale qui n'épargne pas plus les massacreurs que les massacrés. C'est aussi la peinture d'une communauté juive, avec ses figures pittoresques ou émouvantes dominées par celle du hassid Moshe, "le fou".
C'est enfin l'illustration entre toutes pathétique d'un thème obsédant d'Elie Wiesel : la fidélité aux morts devenant raison de vivre : "Ayant reçu cette histoire, tu n'as plus le droit de mourir", dit le vieillards au jeune homme.