Dans Le Vote des femmes, paru en 1908, Hubertine Auclert défend avec ardeur la nécessité de prendre en compte les femmes dans une république digne de ce nom. L'autrice y mêle des chapitres engagés, dans lesquels elle déploie une argumentation implacable et résolument moderne, mais aussi des courriers adressés aux élus, députés et préfets de son temps, ainsi que les réponses qu'elle a reçues, rendant compte de toutes ses tentatives pour changer les mentalités de son époque.À la fois précieux document historique, texte militant et démonstration imparable, ce texte féministe incontournable donne à lire le combat de toute une vie.
Adolescente, Hubertine Auclert (1848-1914) avait envisagé de prendre le voile, mais les religieuses n'avaient pas voulu d'elle. Elle se tourne alors vers un autre sacerdoce, la cause des femmes. Il y a fort à faire, comme elle le confie à son journal : exclues de la citoyenneté, privées de leurs droits civils, interdites de présence dans l'espace public, soumises à un moralisme étroit, les femmes de la fin du XIXe siècle sont en outre, pour les plus vulnérables d'entre elles, souvent exposées à la prostitution.
Pourquoi les hommes changeraient-ils les règles d'un jeu qui leur est si favorable ? Hubertine Auclert estime que le combat doit commencer par le vote, et non par la conquête des droits civils et de l'égalité salariale qui en découleront, contrairement à ce que pensent la plupart des féministes de l'époque.
Engagée dans des recherches sur les féminismes de la seconde moitié du XIXe siècle, Nicole Cadène a retrouvé, à la Bibliothèque historique de la Ville de Paris, le journal longtemps disparu d'Hubertine Auclert, militante à la volonté inflexible. Elle nous en livre ici une édition critique qui présente son autrice, la situe dans le mouvement féministe et ravive la mémoire de celle qui fut la plus éminente suffragiste française.
Voici l'oeuvre d'une féministe, une militante passionnée, jusqu'à sa mort en 1914. Quel courage elle déploya pour exiger le vote des femmes ! Et pourtant, de son vivant du moins, le combat resta vain. En Algérie, pendant quatre ans, elle découvre le triste sort des "femmes arabes" et définit au moins deux urgences : la création d'écoles pour les filles, car il n'y en a point, et l'abolition de la polygamie, dont les Musulmanes se plaignent cruellement. Mais comment convaincre le pouvoir colonial ?