Filtrer
Éditeurs
Langues
Formats
Accessibilité
Prix
PUF
-
Censures silencieuses, l'autocensure culturelle : pourquoi et comment
Isabelle Barberis
- PUF
- Hors collection
- 1 Octobre 2024
- 9782130866862
À distance des polémiques, l'autrice propose d'embrasser la complexité de la question pluriséculaire de la censure en s'intéressant à son actualisation, en apparence paradoxale, dans les démocraties libérales. En déplaçant les stratégies concrètes de la contestation sur le terrain symbolique, les nouvelles censures sont le symptôme d'une société qui a remplacé la lutte des classes par les guérillas culturelles. Le prix d'un tel glissement pourrait être exorbitant : délaissement du traitement objectif des inégalités, dégradation des médiations symboliques, bureaucratisation croissante des choix publics. En montrant la complexité et la richesse de ce champ critique, on voit pourtant qu'il est possible, loin des anathèmes et de toute violence, de renouer avec un débat raisonnable et informé, autant soucieux de combattre les discriminations que de résister aux phénomènes de polarisations et d'amnésie intellectuelle.
-
D'où vient le « politiquement correct » de la culture ? La diversité culturelle, jusqu'alors au service de la défense du pluralisme, s'est depuis aventurée dans la comptabilité ethnique et biologique au sein du milieu culturel. Elle a alors été prétexte à la construction d'un nouvel académisme en art, accompagné de censures fondées sur un supposé « droit à représenter », où les dogmes ethno-différentialistes mettent à bas les fondements universalistes qui permettent de faire société. Le nouvel académisme anti-culturel, qui tue à la fois l'académisme et la contre-culture, transforme l'art en ingénierie sociale et en moyen de contrôle, au nom de notre propre émancipation, et joue le rôle d'un miroir grossissant. Il faut s'en inquiéter : le politiquement correct viendra-t-il à bout des règles les plus élémentaires de la vie démocratique ?
-
Théâtres contemporains ; mythes et idéologies
Isabelle Barberis
- PUF
- Intervention philosophique
- 25 Février 2015
- 9782130641209
Crise de l'intermittence, épuisement d'un « théâtre d'art de service public », lassitude face à la posture souvent ressentie comme hégémonique du « maître en scène » : vivons-nous dans une époque hostile au drame ?Oui, si l'on en croit la tendance théorique dominante du « postdramatique », et si l'on considère le « drame » dans son acception étymologique, comme représentation d'une « action », et par conséquent comme possibilité même d'une action du théâtre sur la société. Allant dans le même sens, l'opinion commune, y compris chez les spécialistes, tend à embaumer les arts de la scène en les opposant aux industries culturelle et au divertissement de masse - discours louable qui se présente comme une défense, mais dont on voit bien de quelle manière il risque d'enterrer vivant le théâtre en le mettant « hors-jeu ».Le constat de crise ne suffit pas, non plus que l'appel au renouveau d'un ludisme et des traditions du tréteau. Encore faut-il observer les propositions scéniques contemporaines afin de discerner d'où vient la déstabilisation de normes en grande partie figées par les routines du service public culturel, et quelles sont les nouvelles formes de confrontation scénique de l'oeuvre et de la vie à même de réactiver la fonction sociale du théâtre.
-
Nous évoluons dans des environnements sensibles de plus en plus sexualisés et racialisés, qui finissent par former un régime identitaire inédit dont se sont emparées en France la gauche et la droite radicales (décolonialisme, Grand Remplacement...). Avec leurs cascades de jeux de permutation, avec leurs rêveries essentialistes d'alignement et de pureté, ne nous y trompons pas : les nouvelles esthétiques identitaires sont sécuritaires et autoritaires. Elles vont de pair avec une dégradation de la sphère politique et une détérioration du libre jugement. Destruction de l'intériorité, relativisme, nouvelles idoles, manichéisme, chantage au ralliement, vandalisme : cet ouvrage examine de près les visuels et les discours de l'âge identitaire auxquels nous sommes surexposés, depuis la publicité, la mode, le cinéma et les séries jusqu'aux tags ou aux artefacts plus élitistes de l'art subventionné. Les effets d'une telle esthétique se révèlent propices à la surinterprétation, à la violence et en définitive, à une crise mimétique généralisée : la panique identitaire.