"Hitler dans le bunker, c'est le vrai Hitler." Joachim Fest étudie ici un Hitler inconnu, "homme du souterrain", qui fait construire son premier bunker en 1933 et qui multiplie les abris jusqu'en 1945. Il montre comment l'enfermement ultime dans le centre de Berlin assiégé est la manifestation suprême de la situation "dos au mur" que le dictateur a toujours recherchée. On comprend mieux pourquoi Hitler a voulu, à tout prix et jusqu'à sa fin, entrer dans l'histoire comme un homme unique. Et, dans cette histoire de ruines, de destruction et d'espoirs chimériques, apparaît l'une des clefs du pouvoir de Hitler : maintenir, même contre l'évidence, l'illusion d'un IIIe Reich victorieux. Joachim Fest décrit au jour le jour la déchéance physique de Hitler et en analyse les conséquences historiques sur l'ultime bataille du Reich ; il raconte l'extraordinaire atmosphère de prostration, entrecoupée de brefs moments frénétiques, qui règne dans le bunker tandis que la Gestapo continue ses meurtres. Il fait aussi le point sur les six versions contradictoires du suicide de Hitler.
Joachim Fest a conquis la célébrité voilà trente ans en publiant une biographie d'Hitler, à la fois best-seller mondial et ouvrage de référence encore aujourd'hui. Il est également l'auteur d'une biographie remarquée d'Albert Speer (Perrin, 2001).
La philosophe Hannah Arendt, auteur des Origines du totalitarisme, couvrit à sa demande le procès d'Eichmann à Jérusalem en 1961 pour le compte du New Yorker. Le livre qui en est l'aboutissement, Eichmann à Jérusalem, sous-titré Rapport sur la banalité du mal, déclencha immédiatement la polémique aux États-Unis puis lors de sa publication en France en 1966, tandis que d'aucuns déconseillèrent même sa publication en Allemagne (1964). Elle y soutenait qu'Eichmann n'était ni un Iago ni un Macbeth, imputant ses crimes à la pure absence de pensée, ce qui, précisait-elle, n'équivalait nullement à la « stupidité ». Comment s'explique dès lors le titre du présent entretien qu'elle accorda à l'historien allemand Joachim Fest, auteur notamment des Maîtres du IIIe Reich ? De même comment expliquer que, bien qu'Eichmann lui répugnait, s'exprimant sur Albert Speer, l'architecte de Hitler qui devint ensuite ministre de l'Armement, elle puisse affirmer dans la seconde partie de leur entretien : « L'homme me plaît, mais je ne parviens pas à le comprendre » ? Faut-il y voir une nouvelle provocation de la part de celle qui pourtant, ne se targuait que de « dire la vérité des faits » ? Ce livre rassemble l'entretien accordé par Hannah Arendt à Joachim Fest en 1964, leur correspondance, ainsi que les écrits qui ont amorcé la controverse. S.C.-D.Hannah Arendt (1906-1975) est considérée comme l'une des plus grandes philosophes du XXe siècle. On compte parmi ses grands textes Les Origines du totalitarisme, L'Humaine Condition et, plus récemment, Écrits juifs.Joachim Fest (1926-2006), historien et essayiste allemand, a notamment écrit Les Maîtres du IIIe Reich (1963). Traduit de l'allemand et de l'anglais (américain) par Sylvie Courtine-Denamy.