L'affaire est singulière : Vieux Jack, un bouleau jaune âgé de 250 étés, colosse ténébreux de la forêt laurentienne, choisit de livrer ses états d'âme à un biologiste.
Il lui raconte l'histoire des plantes et celle de sa forêt ; il discourt sur les théories de l'évolution et sur les origines de la vie; puis, il confie une loi essentielle : « Ce n'est ni la séparation, ni l'exclusion, ni la compétition qui gouvernent le monde du vivant [...] ; l'entraide, la coopération, la symbiose, voilà les éléments clés qui permettent de comprendre l'évolution de la vie. »
La fable du bouleau jaune, solidement appuyée par les plus récentes découvertes en écologie, est le prétexte à une prise de conscience puissante sur la Nature, de même que sur la relation entre les humains et... les arbres.
Le bouleau jaune est l'arbre-emblème du Québec.
Les populations de caribous forestiers et de bélugas du Saint-Laurent sont dangereusement en déclin. Comment est-ce possible considérant tous les efforts déployés pour les sauver ?
Il faut se rendre à l'évidence : nos stratégies de conservation de la nature, fondées sur la protection d'une espèce rare, sont inefficaces. Est-ce trop ambitieux de les changer ? Ne devrait-on pas sauvegarder l'intégrité d'un écosystème auquel sont liés tous les êtres vivants plutôt que de s'attarder au sort d'un seul animal, aussi emblématique soit-il ?
Selon Michel Leboeuf, cela implique une prise de conscience sans équivoque qui devrait nous pousser à attribuer à la Nature des droits fondamentaux. Comme ceux que l'on reconnaît à tous les humains sans distinction.