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De la centaine de pièces écrites par Eschyle, le plus vieux et le plus terrible des tragédiens grecs, seules sept nous sont parvenues. On sait peu de choses de lui, si ce n'est qu'il a combattu à la bataille de Marathon : l'ombre de la guerre, immense et redoutable, plane sur son oeuvre. D'un choeur de femmes exilées, dans Les Suppliantes, à la lamentation d'une reine face à la défaite, dans Les Perses, jusqu'aux pleurs d'une ville déchirée par une guerre fratricide, dans Les Sept contre Thèbes, Eschyle chante la guerre et ses douleurs. Ses héros, tel Prométhée, font face à la colère divine, ou ploient sous la malédiction, dans la trilogie de l'Orestie. Eschyle ne célèbre pas les vainqueurs mais les vaincus : réfugiés, suppliciés, révoltés. Victimes de l'hybris des hommes ou de la malédiction des dieux, tous entonnent une complainte qui traverse les millénaires.En passant du monologue au dialogue, Eschyle donne naissance à la tragédie, et transforme la cérémonie religieuse en acte de théâtre. Mise en garde ou malédiction, il fait tonner jusqu'à nous une voix d'outre-tombe : gare à celui qui cherche à bouleverser l'harmonie du monde.
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Les sept contre Thèbes ; Les suppliantes
Eschyle, Emile Chambry
- Flammarion
- GF
- 12 Juin 2024
- 9782080458216
Étéocle, roi de Thèbes, se prépare à la guerre contre l'armée de son frère Polynice. Sept combattants (« les Sept contre Thèbes ») menacent les portes de la cité, et sept Thébains sont désignés pour les défendre : pris dans les chaînes de la malédiction qui pèse sur les fils d'OEdipe, les deux frères vont devoir s'affronter.
Les cinquante filles de Danaos forment ensemble la communauté des « Suppliantes », qui ont fui leur pays pour échapper au mariage avec les fils d'Égyptos. Mais en leur accordant l'asile, le roi d'Argos ne risque-t-il pas de faire déferler la guerre sur sa cité ?
Ces deux tragédies d'Eschyle, écrites au ve siècle avant J.-C., donnent à voir les dynamiques complexes qui régissent la vie des cités, des rois et des peuples, dans un monde où les dieux ont leur rôle à jouer dans les destinées humaines.
DOSSIER
o Menaces sur la cité : individu et communauté face au péril extérieur
o Périls dans la communauté : la menace intérieure
o Façons tragiques de repenser l'union des individus au sein de la communauté. -
L'orestie ; Agamemnon, les Choéphores, les Euménides
Eschyle, Daniel Loayza
- Flammarion
- GF Théâtre étranger
- 1 Février 2017
- 9782081407022
Elle est l'unique trilogie dramatique que l'Antiquité nous ait léguée. Elle est l'oeuvre de l'aîné des trois grands tragiques athéniens. Elle témoigne de la souveraine maîtrise d'un poète qui fut aussi un metteur en scène sûr de ses moyens et de ses effets, composant et montant son spectacle à soixante ans passés, fort d'une expérience théâtrale sans égale.
Ombre, sang et lumière : la scène est à Argos, dans le palais des Atrides...
Agamemnon - Où la chute de Troie est annoncée après une attente de dix ans. Où l'on assiste au retour triomphal du roi Agamemnon dans sa cité d'Argos. Où la captive Cassandre, prophétesse que nul ne croit, annonce sa mort. Où Clytemnestre tue son époux et en expose les raisons.
Les Choéphores - Où Électre prie sur la tombe de son père pour que se lève un vengeur. Où Oreste, son frère, revient dans son pays sur ordre d'Apollon. Où Clytemnestre est égorgée par son fils. Où les Érinyes, déesses de la vengeance, se déchaînent contre Oreste.
Les Euménides - Où Oreste, purifié à Delphes, doit subir une longue errance. Où Athéna fonde un tribunal pour juger son acte. Où les Érinyes et Apollon opposent leurs conceptions du droit. Où les vieilles déesses, déboutées, deviennent les bienveillantes Euménides. -
Sept rois marchent sur Thèbes pendant que dans la ville on se prépare pour une guerre que l'on croit perdue d'avance (Les Sept contre Thèbes). Les cinquante filles de Danaos demandent refuge et protection au roi d'Argos (Les Suppliantes). Oreste venge son père Agamemnon, tué par sa mère Clytemnestre (L'Orestie)... Guerre, vengeance, coups du destin : tels sont les tourments que dépeignent les sept tragédies d'Eschyle qui sont parvenues jusqu'aujourd'hui. Celui qui est le plus ancien des tragiques que nous connaissions, pourtant, en avait écrit au moins quatre-vingts.
Son théâtre est un tableau lucide des sentiments d'hommes que la fatalité met à l'épreuve. Rachetant la noirceur du coeur humain, la justice et la morale se révèlent ici, comme nulle part ailleurs, au fondement de la vie de la cité. -
Pièces de guerre Tome 1 ; les Perses
Eschyle
- Éditions Anacharsis
- GRIFFE
- 13 Février 2019
- 9791027902286
Suite à la défaite de Salamine, où la flotte des Perses fut anéantie par les Grecs, le Grand Roi Xerxès rentre vaincu dans ses palais. Souvent présentée comme une pièce dans le goût oriental, présentant la vision des vaincus, Les Perses est surtout un tour de force phénoménal, qui associe en un même mouvement les vainqueurs et les vaincus dans les entraves d'un destin partagé. Le discours du poète se fait alors éminemment politique: Eschyle questionne la cité sur les hasards de l'entreprise militaire, l'oblige à en considérer toutes les dimensions, sa légitimité, sa conduite, ses conséquences tragiques afin d'en prendre la juste mesure.
Cette nouvelle traduction initie la série des "pièces de guerre" d'Eschyle, autant de méditations politiques sur la guerre et ses différents visages.
Eschyle (v.525-456) est à placer aux côtés d'Homère par son influence sur les littératures occidentales. Vainqueur à de nombreuses reprises de concours de théâtres à Athènes, on n'a conservé de lui que sept des cent dix pièces qu'il composa.
Myrto Gondicas est traductrice du grec.
Pierre Judet de Lacombe est directeur de recherche à l'EHESS, et l'auteur de nombreux ouvrages sur la Grèce ancienne. Il a récemment publié une biographie d'Homère et il prépare une nouvelle traduction de l'Iliade. -
OEuvre de l'aîné des trois grands tragiques athéniens, unique trilogie dramatique que l'Antiquité nous ait léguée, l'Orestie, dont Les Choéphores et Les Euménides forment les deux derniers volets, relate le passage de la loi du talion à la justice instituée.
Meurtre pour meurtre, ruine pour ruine, sang pour sang : telle est la loi des dieux lorsque s'ouvre Les Choéphores. Pour venger son père Agamemnon, Oreste doit tuer sa propre mère, Clytemnestre, et l'amant de celle-ci... Mais ce meurtre déclenche la fureur des Érinyes, qui se lancent à la poursuite du matricide pour le châtier. Accusé d'un crime de sang auquel pourtant le respect de la justice divine l'a contraint, Oreste, dans Les Euménides, implore l'aide d'Athéna : en instaurant le tribunal de l'Aréopage pour le juger, elle mettra un terme au cycle infernal de la vengeance.