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elie wiesel
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Né en 1928 à Sighet en Transylvanie, Elie Wiesel était adolescent lorsqu'en 1944 il fut déporté avec sa famille à Auschwitz puis à Birkenau. La Nuit est le récit de ses souvenirs : la séparation d'avec sa mère et sa petite soeur qu'il ne reverra plus jamais, le camp où avec son père il partage la faim, le froid, les coups, les tortures... et la honte de perdre sa dignité d'homme quand il ne répondra pas à son père mourant.
« La Nuit, écrivait Elie Wiesel en 1983, est un récit, un écrit à part, mais il est la source de tout ce que j'ai écrit par la suite. Le véritable thème de La Nuit est celui du sacrifice d'Isaac, le thème fondateur de l'histoire juive. Abraham veut tuer Isaac, le père veut tuer son fils, et selon une tradition légendaire le père tue en effet son fils. L'expérience de notre génération est, à l'inverse, celle du fils qui tue le père, ou plutôt qui survit au père. La Nuit est l'histoire de cette expérience. »
Publié en 1958 aux Éditions de Minuit, La Nuit est le premier ouvrage d'Elie Wiesel qui est, depuis, l'auteur de plus de quarante oeuvres de fiction et de non-fiction. Aux États-Unis, une nouvelle traduction, avec une préface d'Elie Wiesel, connaît depuis janvier 2006 un succès considérable. C'est cette nouvelle édition que nous faisons paraître. -
Un soir d'été, le jeune résistant juif Elisha apprend qu'il est choisi pour commettre à l'aube un acte irrémédiable. Il doit tuer. Sa victime : John Dawson, un officier de l'armée d'occupation britannique en Palestine, qu'il n'a jamais rencontré auparavant et que l'on retient en otage.
Elisha a une nuit entière pour se préparer, pour assumer le rôle du bourreau. Et aussi pour défendre son acte vis-à-vis des morts qui, en juges ou en témoins, sont venus assister à l'exécution.
L'aube devient ainsi le couronnement de la nuit au lieu d'être l'annonciatrice du jour. C'est l'heure où le bourreau et sa victime, se trouvant face à face, engageant un dialogue simple et tragique où étincelle l'aveuglante vérité de l'homme.
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New York, 1975 : Shaltiel Feigenberg, juif américain, est enlevé en plein jour à Brooklyn. L'événement fait la une des médias internationaux : c'est la première fois qu'une prise d'otage de ce type se produit sur le sol américain.
Reclus dans une cave, les yeux bandés, livré à lui-même, le prisonnier se souvient : la déportation, en 1942, des habitants du ghetto de Davarowsk, sa ville natale en Transylvanie ; sa propre survie, enfant, dans la cave d'un comte allemand, officier de renseignements nazi ; la libération de la ville par les soldats de l'Armée rouge ; le récit du père et de l'oncle de Shaltiel, rescapés d'Auschwitz ; la fuite clandestine, en URSS, dès 1941, du frère aîné, membre d'une cellule du Parti communiste juif ; l'émigration aux États-Unis... -
De violentes douleurs à la poitrine, un médecin rassurant : « Rien au coeur ! » Quelques jours après, pourtant, ce dernier flanche. Incrédule, récalcitrant, Élie Wiesel est opéré à New York, in extremis. Au bloc, il a toutes les raisons de croire qu'il va s'enfoncer dans un silence définitif. Ce passage de la vie à la mort - tout sauf un vide, découvre-t-il - se peuple d'émotions, de visages, de mémoires, d'interrogations sur lui-même et sur Dieu. Bilan d'une existence et d'une mission.
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Un conte universel et poignant, un livre inédit du grand Elie Wiesel, une ode à l’autre et à la lumière.
Ce texte posthume résonne comme la dernière parole d’un sage. Un conte écrit sous la forme d’un poème, simple et court, comme une adresse à un enfant, où l’auteur reprend la trame d’une histoire connue.
La veille de la fête de Pourim, les nazis donnent vingt-quatre heures aux dirigeants du ghetto pour leur remettre dix Juifs, afin de venger la mort des dix fils de Haman, selon la légende du livre d’Esther commémorant la délivrance miraculeuse d’un massacre des Juifs de Perse. Si les dirigeants refusent, tous les habitants seront condamnés. Terrifiés, ils se rendent chez le rabbin du ghetto pour obtenir des conseils. Au cours de la nuit, celui-ci appelle les esprits des rabbins légendaires des siècles passés, mais aucun n’est en mesure de donner une réponse satisfaisante. Parmi les voix ancestrales, le Baal Shem Tov essaie d’intercéder auprès de Dieu en chantant un nigoun, une mélodie joyeuse et sans paroles qui a le pouvoir de briser les chaînes du mal. Le lendemain soir, tandis qu’aucun volontaire ne s’avance, les habitants du ghetto sont informés qu’ils seront tués dans l’heure. Au fil des minutes, le rabbin du ghetto enseigne à sa communauté réunie l’air que le Baal Shem Tov a chanté la nuit précédente. Alors les voix de ces hommes, femmes et enfants, s'élèvent vers les cieux.
Elie Wiesel nous offre à travers ce livre posthume, magnifiquement illustré par Mark Podwal, une ode à la résistance par la joie et le courage.
Une leçon d’humanisme pour combattre la nuit autour et en nous, un poème chantant les miracles accomplis dans l’allégresse, l’unisson avec et pour les victimes.
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Carine Chichereau -
Enracinant cette fois-ci ses personnages dans le présent - la guerre des "Six Jours" - Elie Wiesel leur donne tout leur poids de réalité. Récit d'un témoin oculaire de la prise de Jérusalem, récits de l'Holocauste, de la tradition hassidique, histoires et légendes, ce roman est une somme où revivent tous les thèmes et tous les héros qui hantent l'univers d'Elie Wiesel. Jérusalem en est certes le pôle essentiel. Chacun y vient en mendiant. Chacun en repart plus riche d'une foi et d'une histoire éternelle. Elie Wiesel a voulu que tous ses personnages soient avec lui au pied du Mur des Lamentations, présents ou rêvés.
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Comment le fils de Reuwen Tamiroff, ce jeune Juif new-yorkais né d'un ghetto polonais, peut-il vivre, marqué par la malédiction qui a frappé les siens : une communauté emmurée et suppliciée par un officier SS que par dérision elle avait surnommé {l'Ange ;} une famille mutilée par la tourmente ; un père devenu silencieux sous le poids d'images épouvantables qui le poursuivent ; une mère, recrue d'horreur, que seule la folie a sauvée ; et Ariel, ce frère inconnu, double disparu dans l'enfer nazi, auquel le narrateur, peu à peu, s'identifie ?A la fin de la guerre, Reuwen Tamiroff avait choisi de faire lui-même justice. Trente ans plus tard, son fils repart à la chasse au bourreau miraculeusement réchappé de l'attentat. Mais la vengeance a-t-elle, aujourd'hui, un sens ? Faut-il, vraiment, verser encore le sang pour venger le sang versé ? Le jeune homme hésite. L'intrigue elle-même est comme suspendue à cette hésitation. Et c'est le roman tout entier qui, du coup, culmine en une méditation grave et belle sur le crime, le pardon, le châtiment - ou sur les paradoxes de la mémoire quand les fils tentent d'en reprendre aux pères le presque impossible fardeau.
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"- J'ai une histoire à te raconter, une histoire juive très drôle. C'est un messager nommé Gavriel qui me l'a racontée.
- Je n'aime pas les histoires juives drôles. Elles sont tristes et font appel à la pitié. Je n'aime pas que les Juifs fassent appel à la pitié.
- Dans mon histoire, il ne s'agit pas de pitié, mais plutôt de colère.
- Dans ce cas, je t'écoute.
Grégor se passe la main sur ses lèvres. Par où commencer ? "
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"Akavia fils de Mahallel conseillait à l'homme de constamment méditer sur trois choses : d'où il vient, où il va et devant qui il va devoir rendre des comptes. Pour un écrivain qui se veut témoin, ce conseil est particulièrement précieux. Jetant un regard sur l'itinéraire parcouru, il doit parfois dresser un bilan. Bien sûr, on retrouvera ici quelques-uns de mes thèmes et obsessions. Quarante ans après l'Evénement, j'éprouve toujours l'angoisse de ne pouvoir dire l'indicible, l'obligation d'essayer, et la sensation d'avoir échoué. Comment décrire la distance qui sépare les morts des vivants, les Juifs de leurs ennemis. Auschwitz d'Hiroshima ?Certains textes de ce volume - dont le choix pourrait paraître arbitraire - reflètent l'actualité changeante. Le scandale de la torture officialisée, la tragédie des Indiens Miskitos, les tueries au Liban : impossible de ne pas prendre position. Et puis, la menace nucléaire : impossible de lui tourner le dos...Nous serons tous jugés un jour. Par les morts." E.W.
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« Il est la première référence. Le premier secours. Grâce à une étincelle venant de lui comme un sourire, tout s'éclaire. » Ainsi parle Elie Wiesel, qui rend un hommage poignant, dans ce livre bref et singulier, à l'une des figures majeures de la pensée juive : Salomon, fils d'Isaac, rabbin de Troyes au XIème siècle, plus connu sous le nom de Rashi. Né en 1040 et mort en 1105, Rashi fut l'un des plus grands commentateurs du Talmud. La légende rapporte que ses parents possédaient une pierre précieuse, que l'Eglise voulut leur acheter ; plutôt que de céder à la tentation, ils jetèrent cette pierre à la mer - et le ciel, en récompense, leur donna un fils qui, par son esprit, brillait plus encore que cette pierre précieuse. Mais Rashi n'est pas que légende : il est aussi le témoin d'une époque où la communauté juive, en France, jouissait d'un certain prestige et d'une certaine renommée. L'érudition rabbinique de Rashi, sous la plume à son tour lumineuse d'Elie Wiesel, est le signe d'une extraordinaire ouverture à toutes choses de l'esprit. Un appétit de chercher, de connaître, de comprendre, qui va bien au-delà de la lecture des textes sacrés ; un gai savoir qui nous parle encore, par delà les siècles.
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Ce Discours d'Oslo est le texte du discours prononcé par Elie Wiesel au moment de la réception du Prix Nobel de la Paix.
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"Au commencement était non pas le Verbe, mais la Folie." Folie du monde. Folie de l'Histoire. Folie de ce vieux Juif croisé, voici quarante ans, dans le ghetto de Rovidok. Folie de ces prophètes, entre démence et enfance, qui peuplent à nouveau l'univers de Wiesel. Et puis folie, surtout, de cette étrange maison de fous, à New York, où le narrateur est venu chercher les traces de Pedro, cet ami d'autrefois, disparu au lendemain de la guerre, et sur qui pèsent de terribles soupçons. Le narrateur échappera-t-il lui-même à la folie ? Résistera-t-il à la capiteuse proximité de ses singuliers personnages entre lesquels se trouve, il le sait, la clé de l'énigme qu'il est venu déchiffrer ? Jusqu'au dernier moment, jusqu'au dernier souffle d'une intrigue qui conduit le lecteur de mystère en mystère, ces questions resteront en suspens. A mi-chemin du roman métaphysique et du roman policier, du livre prophétique et du récit d'aventures le plus débridé, voici le premier livre d'Elie Wiesel depuis son prix Nobel de la Paix.
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Le Jour est le dernier livre de la trilogie L'Aube, la nuit, le jour d'Elie Wiesel. S'inspirant de sa vie, Elie Wiesel livre un roman racontant la vie d'un survivant de la Shoah dans les Etats-Unis d'après guerre.
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A son père, à ses anciens maîtres, à ses compagnons d'enfance, aux millions d'inconnus disparus dans l'enfer des camps, ce n'est pas une banale prière des morts, un Kadish rituel, qu'Elie Wiesel adresse, mais de ces chants intérieurs dont les absents semblent dicter les paroles.
Né en Roumanie en 1928, rescapé d'Auschwitz, Elie Wiesel a reçu le prix Nobel de la paix en 1986. Philosophe et écrivain, il est notamment l'auteur de La Nuit et d'Un désir fou de danser.
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Célébration biblique ; portraits et légendes
Elie Wiesel
- Seuil
- Cadre rouge
- 26 Juin 2014
- 9782021184525
Adam (ou le mystère du commencement), Abraham et Isaac (ou histoire du survivant), Joseph (ou l'éducation d'un juste), Job (ou le silence révolutionnaire), d'autres personnages bibliques sont ici évoqués par un conteur qui les fait émerger tout ruisselants de leur passé et du passé de ceux qui transmirent la mémoire - et tout présents à ceux auxquels le poète ouvre cette immense symbolique pour aujourd'hui.
"Enfant je lisais ces récits bibliques avec un émerveillement mêlé d'angoisse. J'imaginais Isaac sur l'autel, et je pleurais. Je voyais Joseph prince d'Egypte, et je riais..." Cet émerveillement et cette angoisse, Elie Wiesel les fait partager à ses lecteurs dans cette interprétation à la fois poétique et critique qui s'appelle le midrash.
Né en Roumanie en 1928, rescapé d'Auschwitz, Élie Wiesel a reçu le prix Nobel de la paix en 1986. Philosophe et écrivain, il est notamment l'auteur de La Nuit et d' Un désir fou de danser.
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Elie Wiesel avait, dans " les Juifs du silence ", décrit le mélange de fierté, de fidélité, d'attente et de crainte dans lequel vivent les Juifs soviétiques. Il reprend aussi, sous une forme dramatique, les mêmes thèmes à partir de situations concrètes. A voir les responsables de la communauté, mandatés moins par les fidèles que par les autorités qui les tolèrent, on se demande à partir de quel moment la sauvegarde physique de cette communauté, mandatés moins par les fidèles que par les autorités qui les tolèrent, on se demande à partir de quel moment la sauvegarde physique de cette communauté conduit à censurer, voire à abandonner l'imprudent qui dit " non ". Faut-il alors choisir la politique contre l'espérance, l'avenir contre la souffrance ?
En face, figurent les fonctionnaires soviétiques, employés d'un ordre que tout dérangement inquiète et irrite, même s'ils sont tout-puissants. Enfin, parmi les Juifs eux-mêmes, se trouvent toutes les attitudes : de ceux qui croient pouvoir se sauver seuls à ceux qui refusent la soumission et pour qui choisir la vie, c'est aussi choisir la vie juive, avec tous ses risques et toute sa joie.
Devant tous ces drames individuels et collectifs, comment vont réagir les " observateurs " étrangers ? C'est la question de la participation ou de l'isolement juif que traite ici Elie Wiesel.
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Triompher du silence : tel est pour Elie Wiesel, témoin et victime de l'Holocauste, le premier acte, peut-être un simple geste de survie, une parole intérieure, secrète, fragile.
Au récit de sa propre expérience succède l'évocation des disparus dont il devient le porte-parole : chants de la mémoire, dialogues avec les ombres toujours présentes des victimes et des combattants dont il dit les angoisses, les interrogations et les rêves.
Et voici qu'apparaît un autre combat. Il s'agit d'apporter aux nouvelles générations non seulement un témoignage, mais une attention, une compréhension et un savoir nés de l'histoire même. Les étapes de ce combat ? Le récit du retour en Allemagne, l'hommage aux victimes du nazisme lors du procès Barbie, la dénonciation du racisme, une réflexion sur la liberté, la guerre et l'indifférence.
Une ultime référence est faite à la Bible, dans une lecture midrashique fraîche et pleine de saveur, ferment d'une sagesse immémoriale.
Exhortation à lutter contre l'oubli et à donner la parole à tous les opprimés, ces textes sont le message d'un chercheur de paix.
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Le terme hébreu qui donne son titre au dernier livre d'Élie, Bein Hashmashot, signifie l'heure qui sépare le soleil du jour et le soleil de la nuit. Mystique entre toutes les heures, elle est consacrée chez les Hassidim aux récits et aux chants, car elle marque le moment où le sacré finit, où le quotidien commence : apogée du Shabbat.
Wiesel fait avec ce livre l'inventaire de sa génération. Après avoir dit l'holocauste et ses conséquences, avoir " consacré " en quelque sorte dans ses romans et ses récits les victimes des camps, il met un point qu'il veut final " à son premier itinéraire ". a travers ses dialogues, récits, légendes et sa pièce de théâtre se retrouve l'unité d'un mythe et d'une vision qui, elle, ne peut changer.
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"Dans ma petite ville, quelque part dans les Carpates, je savais pourquoi j'existais. Je savais que j'appartenais au peuple élu de Dieu – élu pour le servir par la souffrance en même temps que par l'espérance. Je savais que je me trouvais en exil et que l'exil était total, universel. Maintenant, je ne sais plus rien. Le ghetto est en moi, en nous. Il ne nous quittera jamais. Nous sommes ses prisonniers. Et pourtant, nous nous exprimons. Le secret qui me mine, je m'efforce de le partager. Les fantômes qui m'habitent, j'essaye de les faire parler. Besoin de communication ? De communauté peut-être ? J'évoque des souvenirs qui précèdent les miens, je chante le chant des royaumes anciens, je décris des mondes engloutis : j'existe par ce que je dis autant que par ce que je tais. Mais les choses ont changé dans le monde. Le monde lui-même a changé. Et moi aussi.'
Changements surprenants, incompréhensibles parfois, mais au lieu desquels, exilé parmi les exilés, Elie Wiesel poursuit son œuvre de témoin. En évoquant Auschwitz, le Cambodge, le Goulag, il nous prévient contre l'oubli et contre l'aveuglement. Voici un livre de questions, de douleur et de révolte – mais aussi de réflexion, de dialogue et peut-être d'espoir.
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Écartelés entre nos rêves de bonheur et d'accomplissement et une folie meurtrière sans cesse ravivée tout au long de l'Histoire, savons-nous encore d'où nous venons et quel avenir proposer à nos enfants ? Les textes ici réunis posent ces questions en s'appuyant sur la lecture de la Bible et de la littérature talmudique, en même temps que sur une analyse rétrospective des soixante dernières années du XXe siècle.
Faisant appel à la mémoire, à la compassion et à la foi, Elie Wiesel propose en fait une réflexion sur le pouvoir des hommes et de Dieu.
Et cette réflexion conduit le Prix Nobel de la paix à un plaidoyer et à une action inlassablement, ressurgissent indifférence, intolérance, racisme, antisémitisme, guerres et conflits religieux ou ethniques.
Exilés sur cette terre-refuge, si loin du paradis perdu, les hommes – à la fois riches de leur mémoire et blessés par elle – doivent empêcher que la cendre éteigne le feu qui brûle en eux comme un signe dans la nuit, un signe d'espoir.
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Trois millions de citoyens soviétiques portent sur leurs papiers d'identité la mention " nationalité juive ". Même s'ils le désiraient, aucun changement de statut ne leur est possible. Ne pouvant s'assimiler, ils se trouvent de surplus privés, non seulement des droits et privilèges garantis par la Constitution aux autres nationalités de l'URSS, mais encore de la simple possibilité de transmettre à leurs enfants leur langue, leurs coutumes et leurs traditions. Victimes posthumes du stalinisme, lancinante et insoluble énigme pour les dirigeants de la Russie d'aujourd'hui, trois millions d'hommes (la seconde communauté juive du monde) posent un problème à la conscience universelle qui s'interroge et ne comprend pas.
Les autorités soviétiques ne nient plus l'existence d'un problème juif. Il est présent partout. Numerus clausus dans les universités et les entreprises économiques, discrimination, propagande calomnieuse, humiliations...
Des voix s'élèvent dans le monde : des partis communistes, des intellectuels sympathisants. Moscou reste muet, comme restent silencieux les juifs d'URSS murés dans leur peur et leur solitude, à l'heure même où un vent de tolérance libératrice souffle sur le monde soviétique. Pourquoi ?
Né en Roumanie en 1928, rescapé d'Auschwitz, Élie Wiesel a reçu le prix Nobel de la paix en 1986. Philosophe et écrivain, il est notamment l'auteur de La Nuit et d' Un désir fou de danser.
Elie Wiesel se contente d'être un témoin. Il dit ce qu'il a vu, répète ce qu'on lui a dit, ou plutôt ce qu'on lui a chuchoté dans l'ombre. Lui non plus n'explique rien. Il interroge et s'interroge, en quête de vérité dans les arcanes d'un monde kafkaïen. Et peu à peu ce monde oppressant nous devient familier et l'image s'impose d'un peuple dont rien n'entame l'indestructible vitalité, un peuple qui ne veut pas mourir.
Voyageur sans complaisance ni préjugés, Elie Wiesel a réussi ce miracle : il prête une voix aux juifs du silence.
Né en Roumanie en 1928, rescapé d'Auschwitz, Elie Wiesel a reçu le prix Nobel de la paix en 1986. Philosophe et écrivain, il est notamment l'auteur de La Nuit et d'Un désir fou de danser.
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Pour échapper aux fascistes hongrois, Gamliel Friedman est séparé de ses parents et confié à la catholique Ilonka, une jeune chanteuse de cabaret. Ainsi commence la vie de déraciné de l'enfant juif dépossédé de ses proches, de sa foi, de son nom même.
New York, fin de siècle: Lili Rosenkrantz demande à Gamliel de l'aider à vaincre le mutisme d'une vieille Hongroise qu'elle soigne à l'hôpital. Une pensée folle envahit alors l'ancien apatride devenu américain: va-t-il retrouver Ilonka qu'il a dû quitter en 1956, lors de l'insurrection de Budapest contre les Soviétiques?
Et voilà qu'affluent les souvenirs d'une existence faite de malheur et d'espoir, de détresse et, venue d'on ne sait où, d'énergie de vivre. L'amour pour l'insaisissable Esther. Le désastreux mariage avec Colette. La liaison avec Eve, si sensuelle, intelligente, intraitable. Et les vieux amis qui, comme Gamliel ont fait l'expérience du déracinement: Bolek, rescapé d'un ghetto polonais; Diégo, héros de la guerre d'Espagne; Gad, l'agent du Mossad; Iasha, jadis victime de l'antisémisme stalinien. Et la sagesse bourrue de Rabbi Zousia. Et les écrivains sans talent auxquels Gamliel prête sa plume alors que seul le préoccupe l'achèvement de son Livre secret.
En une seule journée, l'éternel exilé va découvrir qu'il lui faut se réconcilier avec son passé, s'y enraciner enfin. Et se convaincre peut-être qu'il existe encore dans le coeur des hommes une place pour la compassion, pour le rêve et l'espoir.
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PRIX DU LIVRE INTER 1980
Que de contradictions, d'ambiguïtés et de paradoxes dans la vie de Paltiel Kossover, vie marquée par le messianisme et le communisme, la révolution et la poésie, depuis le pogrom de la première enfance, l'exil, les missions clandestines comme agent du Komintern en Allemagne nazie et en Palestine, la guerre d'Espagne, les combats sur le front russe, tout cela pour finir dans un isolateur de la police secrète soviétique où le silence est plus raffinée des tortures.
Que resterait-il de cette vie, semblable à celle de tant d'intellectuels juifs fascinés par le communisme et que Staline haïssait jusqu'à les faire assassiner ? Quelles traces, quels mots en rendraient compte sans l'intervention du greffier Zupanev, l'homme qui ne savait pas rire, le témoin silencieux du dernier combat de Paltiel Kossover ? Contre tout espoir, il pourra rire enfin, Zupanev : parole dite, message transmis au fils muet du poète, Grisha, qui le portera désormais en lui comme une mémoire retrouvée, perpétuant ainsi le rêve d'un enfant juif russe né avec ce siècle.
Ce roman d'action, d'idées et d'aventures reflète les angoisses et les rêves d'une époque marquée par le désenchantement et la violence. Mais, par-delà l'effondrement d'un rêve, par-delà la mort et le silence, demeure ce rire qui s'élève soudain, libérateur et chargé d'espoir même si nul n'en comprend vraiment le sens. -
Jeune journaliste, Yedidyah évolue dans la rédaction d'un quotidien new-yorkais, avec ses intrigues et ses fidélités. Critique théâtral, époux d'une actrice, il participe de la comédie new-yorkaise. Les succès éphémères, les gloires oubliées : rien n'est plus joyeux qu'une nouvelle étoile, rien n'est plus mélancolique que son crépuscule. Mais voilà qu'on demande un jour à Yedidyah de « couvrir » le procès d'un certain Werner Sonderberg. L'accusé, jeune Allemand résidant aux Etats-Unis, est parti se promener avec son vieil oncle, visiteur de passage, dans les montagnes des Adirondacks. Le neveu en est revenu seul. Coupable ou non coupable ? Cette affaire déclenche en Yedidyah d'étranges et puissants échos. Sentant qu'il se heurte à un secret familial, il tente de sonder sa propre mémoire. Qui est-il vraiment ? Comment retrouver les visages disparus d'un père, d'une mère, d'un frère ? Offre de mission clandestine en Israël, épisodes de l'Occupation et de l'après-guerre, camaraderie de combat et désillusions : tout s'enchevêtre dans sa conscience. Le voilà guetté par la folie. Il a recours à l'hypnose pour retrouver les images de sa petite enfance, faire la paix avec lui-même et avec « une histoire qui, jusqu'à la fin des temps, fera honte à l'humanité ».