Avant, on n'avait pas peur des forêts sombres et des vieilles croyances, des cris de bêtes qui déchirent la nuit et des ombres incertaines qui rôdaient dans les champs. On se moquait bien des trolls cachés sous les ponts, des déesses vengeresses, des géants de nuages ou des diables des crevasses...
Alors on brûlait les arbres millénaires pour se chauffer au printemps et on empoisonnait la terre pour la forcer à vomir ses fruits. Et puis un jour, la Brume a tout emporté.
Oh, pas la petite brumouille du matin ou la semi-brume des lendemains de pluie, non ! La brouillasse, la vraie. La purée de boue, la bouillie de charbon, noire et épaisse comme de l'encre en suspension. Celle qui engloutit tout pour recracher des monstres qui vous dévorent à leur tour. Celle dont personne ne revient... sauf la petite Tempérance, une ogresse attachante. Sauvée de justesse par Grisette la Semeuse, une sorcière aussi puissante que bourrue, la petite fille est élevée dans la tranquillité d'une sororité de vieilles femmes qui vivent dans les montagnes.
Mais dix-huit ans plus tard, la Brume terrifiante finit par frapper durement la communauté, forçant un petit groupe de sorcières à quitter le village pour tenter de percer les mystères du fléau.
Il est temps de sortir les grigris et de se rappeler des vieilles incantations et des leçons de kung-fu pour se lancer dans une grande aventure qui changera le destin de la jeune Tempérance à jamais.
Un conte écologique moderne, drôle et sombre à la fois, empreint de métaphores servant de belles réflexions et jouant, non sans humour, avec les stéréotypes du monde foisonnant de la sorcellerie.
Février 1930. Dans un atelier d'artiste de Montparnasse, une jeune femme est retrouvée morte. Surdose de morphine. Elle s'appelait Marie Baron. Quelques jours plus tard, le cargo mixte Polarlys quitte le port de Hambourg pour l'extrême nord de la Norvège. Voyage de routine, destiné à approvisionner les ports qui jalonnent la côte. Quel rapport entre ces deux événements, distants de plusieurs milliers de kilomètres ? A priori, aucun. Mais pour le capitaine Petersen, cette traversée ne sera pas comme les autres. Car il a de bonnes raisons de penser que le responsable de la mort de Marie se cache à bord de son navire. Et quand un conseiller de police est assassiné dans sa cabine, l'ambiance se tend encore plus. Parmi les passagers du Polarlys, sur une mer battue par les vents et dans une atmosphère poisseuse où les faux-semblants règnent en maître, les coupables potentiels ne manquent pas... Christian Cailleaux et José-Louis Bocquet s'emparent de l'un des premiers « romans durs » de Georges Simenon, cette facette littéraire où, sous le signe du roman noir, le créateur de Maigret met en scène sa propre comédie humaine.
Les années 1990, quelque part en Russie. L'URSS a cessé de vivre. Son utopie appartient au passé, tout juste bonne à figurer dans les livres d'histoire. Dans un décor qui fait la part belle à l'immensité des espaces russes autant qu'aux vestiges de l'architecture soviétique, deux maraudeurs se livrent à une activité pour le moins douteuse : mettre la main sur toutes sortes de babioles susceptibles d'intéresser de riches investisseurs. L'un, Dimitri Lavrine, est un trafiquant sans scrupules. Selon lui, tout s'achète et tout se vend. L'autre, Slava Segalov, est un artiste qui a renoncé à ses rêves de gloire et tente de se faire une place dans ce monde nouveau qui s'ouvre à eux. Il suit Dimitri à contrecoeur, déchiré entre son éthique et la dette qu'il a contractée envers ce dernier. Au moment où commence cette histoire, ils sont occupés à récupérer, dans un bâtiment à l'abandon, tout ce qui peut se monnayer. Mais rien ne va se passer comme prévu... À travers la destinée tragi-comique de deux pieds nickelés emportés dans la tourmente de l'Histoire, Slava est une saga en trois tomes qui brosse le portrait d'un pays déboussolé, qui amorce une transition incertaine, et annonciateur de la Russie d'aujourd'hui.
Jeune pianiste surdouée, Mélody est victime d'un grave accident de voiture.
Alors qu'elle flotte entre la vie et la mort aux yeux des médecins et de ses parents, elle reprend conscience dans un univers inconnu, peuplé de créatures multicolores aux formes étranges.
Dans ce décor mystérieux et vaguement menaçant, elle fait la connaissance d'une certaine Shanala, qui lui promet de la sauver. À une condition : Mélody devra accomplir diverses missions. Afin de les mener à bien, elle pourra se transformer, durant quelques heures, en une adulte.
La première de ces missions consistera à retrouver le responsable de son accident. Alors qu'elle suit un homme suspect, celui-ci la conduit à l'hôpital, au chevet d'une femme qui n'est autre que Shanala et qui se trouve dans le coma depuis plusieurs années...
Bienvenue dans l'Entre-Monde, territoire des esprits en errance ! Ce premier tome de Melody nous entraîne de l'autre côté de la frontière qui sépare le monde des morts de celui des vivants, tout au long d'un récit aux accents oniriques. Entre fantastique et enquête policière, Melody est aussi une réflexion sur le passage, toujours délicat, de l'enfance à l'âge adulte.
Prison de Boniato, au nord de Santiago de Cuba. Dans une cellule, un homme cherche à sauver sa peau. Il implore le directeur d'envoyer un mail à un certain Boris Denisov, un Russe qui pourrait le sortir de cet enfer. De son côté, à Washington, Jason Mac Lane est devenu conseiller spécial à la sécurité. Depuis que la Fondation Mayflower, un mouvement d'extrême-droite qui a placé le président Allerton au pouvoir, a reprogrammé sa mémoire, il a tout oublié de son passé. Désormais dévoué à Mayflower, il ignore que ses lunettes, munies d'une caméra, révèlent tous ses faits et gestes à Janet, son épouse, membre éminent de l'organisation. Jason s'apprête justement à s'envoler pour Cuba afin de récupérer le prisonnier. Car le mail a été intercepté : le dénommé Tadine, un hacker de premier ordre, pourrait contribuer à la réélection d'Allerton. Le problème, c'est que Boris Denisov s'intéresse lui aussi à Tades. Et que le président Allerton, qui se méfie des ambitions de Janet, ne verrait pas d'un mauvais oeil la disparition de Jason. Premier volet d'un diptyque dans lequel Jason Mac Lane, alias XIII, semble être définitivement passé du mauvais côté de la Force... malgré lui.
Josselin et Jehan sont deux chevaliers errants. De tournoi en tournoi, qu'il pleuve ou qu'il vente, ils tentent de gagner leur vie en triomphant de leur adversaire du jour. Paulin, l'écuyer de Jehan, les accompagne. Malin et débrouillard, il se révèle d'une aide précieuse. Ils sont en quête de fortune et de gloire, comme tant d'autres. Cependant, il y a tout de même un détail qui les distingue : sous le haubert, Jehan se révèle être une jeune femme... Josselin, lui, rêve de défaire le Chevalier Noirci, un combattant anonyme qui ne retire jamais son heaume, fait bande à part et ne connaît pas la défaite. À l'occasion d'un tournoi organisé par le comte de Joigny, il espère triompher enfin de lui. Hélas, vaincu et blessé par cet adversaire redoutable, il doit laisser sa place à Jehan. Sera-t-elle de taille à remporter la victoire ? Après Ira Dei et La République du Crâne, Vincent Brugeas et Ronan Toulhoat, associés à Yoann Guillo, nous plongent au coeur de l'univers des tournois et de la chevalerie, revisités avec allégresse et empathie pour les personnages. Entre shônen et récit d'aventure, une vision enlevée et jubilatoire du monde médiéval.
C'est l'histoire d'un amour à rebours. Une passion platonique mais éternelle entre deux êtres. D'un côté, il y a Ana. Sexagénaire charismatique, ancienne maire tout juste retraitée, mariée et maman. Une battante au grand coeur qui impose le respect. De l'autre, il y a Zeno. Célibataire endurci, libraire proche de la retraite et doctorant en physique qui aura mis quarante ans pour terminer sa thèse. Un esprit libre et voyageur, aussi séduisant que mystérieux. Au fil des années, ils ont tissé ensemble un amour impossible et intarissable. Tout en égrainant les excuses qui ont empêché qu'elle ne prenne forme, on remonte le temps de cette romance et de ses méandres... jusqu'à sa source. Avec Malgré tout, Jordi Lafebre (Les Beaux Étés, La Mondaine, Lydie) nous offre, avec toute la poésie et la tendresse qui le caractérisent, son premier album en tant qu'auteur complet. Un puzzle amoureux complexe, qu'il recompose savamment au travers de scènes distinctes... et pourtant indissociables les unes des autres.
Emma et Capucine gagnent en maturité, semblent épanouies et sont d'excellentes danseuses ! Cependant, les soeurs doivent aussi affronter la complexité des relations amoureuses. C'est en dansant qu'elles vont le comprendre : si on veut percevoir les battements de son coeur sur scène, celui-ci doit aussi battre en-dehors...
Quel challenge ! Capucine doit passer une audition pour une série TV sur la danse classique. Elle n'a que deux jours pour répéter... alors que Maël monte justement ce week-end à Paris pour tenter sa chance au Conservatoire de musique. Lui en Bretagne, elle dans la capitale : y a-t-il un avenir pour eux, si loin l'un de l'autre ?
Au lycée Saint-Exupéry, Emma et sa bande répètent, eux aussi : les Hip Hop International, l'une des compétitions de hip hop les plus célèbres au monde, approchent ! Leur chorégraphie n'est cependant pas au point et Jake, Emma et Swann s'inscrivent au workshop d'un professeur canadien pour s'améliorer. Si la danse semble rapprocher ces trois-là, Misha sent qu'Emma et lui s'éloignent tout doucement l'un de l'autre... Est-ce vraiment lui qu'Emma aime ? Car une véritable alchimie, ça se crée à deux...
Jonas Crow a reçu une lettre signée « R. Prairie ». « R », comme Rose... Persuadé que celle avec laquelle il a vécu tant d'aventures souhaite le revoir et partage ses sentiments, il se présente à son domicile d'Eaden, une petite ville du Texas. Malheureusement, ce n'est pas elle qui est l'auteure de la missive mais un rival, lui aussi amoureux de Rose, et avec lequel Jonas aura fort à faire. Il s'engage néanmoins à s'occuper de deux enterrements : un prêtre mort mystérieusement et un enfant à naître que sa mère, pourtant très pieuse, ne souhaite pas garder. Si le premier ne devrait pas poser de problème, le second risque d'être plus compliqué. En effet, la célèbre « Sister Oz », représentante fanatique de la Ligue pour la suppression du vice, est arrivée en ville. Soufflant sur les braises de la colère et de la rancoeur née de la défaite face aux « Yankees », elle soulève la population afin d'empêcher l'avortement... Dans ce septième volet de la saga d'Undertaker, le croque-mort le plus célèbre de la bande dessinée est confronté à un extrémisme religieux d'un autre temps... Mais qui n'a jamais semblé aussi actuel.
Bienvenue dans la Résidence Autonomie ! Quoique le mot « autonomie » est un tantinet exagéré. En réalité, cet établissement pour personnes âgées est l'ultime étape avant l'entrée en Ehpad. Envoyé par Pôle Emploi, Marc apprend les fondamentaux du métier. Se chausser d'une paire de baskets, parler fort en entrant dans la chambre des résidents (il a parfois l'impression qu'ils se livrent à un concours de surdité) et ne pas oublier de mettre le frein sur un déambulateur (pour éviter les chutes, c'est mieux). Ensuite, il lui reste le plus difficile : gérer les relations avec les pensionnaires, entre ceux qui mettent la télé à fond, celui qui l'insulte et celui qui le drague gentiment, sans parler des embouteillages de déambulateurs devant l'entrée de la cantine (évidemment, ils ne sont pas équipés de marche arrière). Entre rire jaune et humour noir, Éric Salch, l'auteur des Look Book, lève le voile sur le quotidien des pensionnaires de ce type de résidence, dans une tragi-comédie qui nous tend le miroir sans complaisance de la situation des vieux... pardon, des « seniors » dans notre société.
Londres, 1858. Alors que Jay attend son jugement en prison et se morfond dans ses remords après les tragiques événements de Trafalgar Square, et que Kita et Senseï tentent, comme leurs démons, de se remettre tant bien que mal de leurs blessures, un nouveau malheur s'abat sur l'Angleterre et la capitale de l'Empire victorien.
Une énorme vague de chaleur assèche la Tamise, empuante Londres et menace de relancer une épidémie de choléra. Ce qui n'empêche pas les fondatrices des « Angry Mothers » de fomenter de nouveaux attentats - dont l'enlèvement du fils de la Reine Victoria elle-même ! -, de se battre pour la fin du travail des enfants et de rechercher la fille de Jay, alors que le signe SHI continue, quant à lui, de se répandre sur les murs de la ville pour défendre femmes et enfants. Il ne manque plus que l'incarnation du quatrième démon pour se venger définitivement de l'Empire, car comme le dit la comptine : « 4 est son nombre, son nombre malin »...
Suite du deuxième cycle de « Shi », la fantastique aventure mêlant Histoire et démons dans l'Angleterre victorienne du 19e siècle ! Zidrou plonge cette fois ses héroïnes assoiffées de vengeance et de justice sociale au coeur d'un événement historique qui résonne particulièrement aujourd'hui : « The Big Stink », ou la Grande Puanteur, une catastrophe climatique qui provoqua une véritable révolution sanitaire en Angleterre. Une ambiance crépusculaire où la puissance d'évocation du dessin de Homs fait à nouveau des merveilles.
Une diligence se fait sauvagement attaquer par les Apaches de Salvaje. Ceux-ci se montrent sans pitié et tuent les hommes blancs qui ont osé s'aventurer sur leurs terres. Pourtant, parmi les agresseurs, se trouve un Indien blanc... Autrefois appelé Caleb, le jeune homme a été kidnappé et torturé par les amérindiens qui en ont fait l'un de leurs meilleurs guerriers. Ce fut leur façon de punir sa mère, Joséphine Barclay, propriétaire de l'entreprise du même nom, pour avoir voulu faire passer le chemin de fer sur les terres apaches. Apprenant que l'Indien blanc aurait été tué au cours de l'assaut de la diligence, Madame Barclay désire au moins récupérer le corps de son fils et charge le Shérif Sid Beauchamp de trouver la personne qui accomplira cette mission. Et dès qu'il est question de cadavre, c'est évidemment Jonas Crow qu'on appelle !
Apolline, c'est la bonne copine. Ou plutôt, la bonne poire. L'adolescente se met constamment au service des autres, pour se faire oublier, pour ne pas déranger. Apolline, la béquille qui soutient sans rien demander en retour, et qui ne connait que rejet et solitude depuis toute petite. Si elle fait partie du « club des mal-barrées », ce n'est pas pour autant que ses amies font réellement attention à elle. Et ne parlons pas de ses parents, qui auraient préféré un garçon appréciant la lecture et la musique classique, comme eux, au lieu de cette fille masculine qui joue au rugby... Le désarroi d'Apolline est tel que l'issue de son mal-être semble de plus en plus précise... Ne serait-il pas temps pour Sierra, Paloma, Chélonia et Céleste d'ouvrir les yeux ? Car sur l'échiquier de leur amitié, tous les pions sont indispensables : si Sierra a le tempérament positif du Fou, Céleste incarne le Cavalier, agissant avec discrétion mais franchissant tous les obstacles, tandis que Paloma et Chélonia motivent leurs troupes en Reines du plateau. Aux échecs cependant, on ne peut jouer sans sa Tour, qu'incarne Apolline : toujours dans son coin, certes, mais elle est l'amie solide sur qui on peut compter en cas de besoin.
Apolline, Céleste, Chélonia et Sierra sont scolarisées dans le même
établissement. Ces jeunes filles ont un point commun : elles sont
isolées, mises à l'écart par les autres, parfois harcelées. Un jour,
Chélonia décide de les réunir pour leur faire une proposition. Elle
aimerait fonder avec elles le « club des mal-barrées ». Sa raison
d'être : leur permettre de briser leur solitude et de devenir plus
fortes, en somme, pour enfin « exister pleinement ». Leur premier
objectif consiste à convaincre Paloma de les rejoindre. Adolescente
rebelle et solitaire, celle-ci a épuisé plusieurs familles d'accueil.
Elle vit désormais chez Liselotte, une femme habituée à héberger des
jeunes en difficulté. Les quatre nouvelles amies pourront-elles
l'aider à surmonter son passé ? Dans ce premier tome d'une série en
cinq volets, servi par le trait subtil et les couleurs sensibles de
Camille Méhu, les BeKa abordent avec justesse les thèmes de
l'adolescence difficile et des dysfonctionnements familiaux.
Washington, 1937. John Clark, journaliste photoreporter de 22 ans, est engagé par la Farm Security Administration, l'organisme gouvernemental chargé d'aider les fermiers victimes de la Grande Dépression. Sa mission : témoigner de la situation dramatique des agriculteurs du Dust Bowl. Située à cheval sur l'Oklahoma, le Kansas et le Texas, cette région est frappée par la sécheresse et les tempêtes de sable plongent les habitants dans la misère. En Oklahoma, John tente de se faire accepter par la population. Au cours de son séjour, qui prend la forme d'un voyage initiatique, il devient ami avec une jeune femme, Betty. Grâce à elle, il prend conscience du drame humain provoqué par la crise économique. Mais il remet en question son rôle social et son travail de photographe... Après Le Retour de la bondrée (Prix Saint-Michel du meilleur album) et L'Obsolescence programmée de nos sentiments (en collaboration avec Zidrou, Prix d'argent du Japan International Manga Award), Aimée de Jongh signe un récit émouvant, inspiré par des faits historiques et nourri par un séjour sur place.
L'audacieuse et secrète Stéphanie St. Clair, dite Queenie, règne sur Harlem grâce à la loterie clandestine dont elle est la tête pensante. Une loterie qui offre l'espoir d'une vie meilleure à la communauté de ce quartier pauvre, mis au ban de la société.
Femme et noire, Queenie fait grincer des dents la police mais aussi Dutch Schultz « le hollandais ». Ce mafieux blanc met tout en oeuvre pour s'emparer du business florissant de la reine de Harlem. Il n'hésite pas à abattre les sbires de sa rivale et sème la terreur.
Mais il en faut plus pour la déstabiliser. La « Frenchy » élabore sa contre-attaque en suivant son instinct, comme elle l'a toujours fait depuis qu'elle a brisé les chaînes de son asservissement, là-bas, dans les champs de canne à sucre antillais. Sa tribune hebdomadaire dans le Amsterdam News, dans laquelle elle dénonce les exactions des autorités, commence à agacer. Ou à faire peur ? Car comme la femme d'affaires le dit elle-même : « ... voyez-vous, le plus grand atout d'une femme, est d'être qui elle est, parce que personne ne pense qu'elle en aura assez dans la culotte pour arriver à ses fins. Cela la rend imprévisible, incontrôlable... et dans le fond, vous effraie. »
Il semblerait que le passé de Stéphanie St. Clair soit encore plus sombre qu'on ne l'imaginait...
Apolline, Céleste, Chélonia et Sierra sont scolarisées dans le même établissement. Ces jeunes filles ont un point commun : elles sont isolées, mises à l'écart par les autres, parfois harcelées. Un jour, Chélonia décide de les réunir pour leur faire une proposition. Elle aimerait fonder avec elles le « club des mal-barrées ». Sa raison d'être : leur permettre de briser leur solitude et de devenir plus fortes, en somme, pour enfin « exister pleinement ». Leur premier objectif consiste à convaincre Paloma de les rejoindre. Adolescente rebelle et solitaire, celle-ci a épuisé plusieurs familles d'accueil. Elle vit désormais chez Liselotte, une femme habituée à héberger des jeunes en difficulté. Les quatre nouvelles amies pourront-elles l'aider à surmonter son passé ? Dans ce premier tome d'une série en cinq volets, servi par le trait subtil et les couleurs sensibles de Camille Méhu, les BeKa abordent avec justesse les thèmes de l'adolescence difficile et des dysfonctionnements familiaux.
Dans le Club des mal-barrées, il y en a une qui râle tout le temps et plus fort que les autres. Pour rien. Ou plutôt, pour tout. C'est Sierra. Elle est comme Naruto, remarque Apolline : elle n'arrive pas à maîtriser le démon enfermé en elle. Sierra a de bonnes raisons d'être prisonnière de sa colère. Sa vie n'a pas été rose. Délaissée par une mère qui collectionne les amants, elle a été victime d'un petit copain indélicat qui a profité d'elle. Depuis, Sierra se méfie des hommes. Même Adrien, le nouveau tuteur de Paloma, ne trouve pas grâce à ses yeux. Pourtant, lui aussi a grandi auprès de Liselotte. Et lui aussi a souffert. Les marques sur son corps témoignent d'ailleurs de la violence de son père. La seule différence, c'est que les cicatrices d'Adrien sont bien visibles, alors que celles de Sierra sont enfouies au plus profond d'elle-même...
Ce matin, dans la montagne, le bon vieux facteur débonnaire, accompagné d'un assistant un peu dodu, a dans sa sacoche une nouvelle lettre pour Tête de Pioche. La petite fille plutôt têtue et qui parle aux animaux devine très vite qui en est l'expéditrice : sa soeur Milady, évidemment ! La jeune femme annonce qu'elle vient passer quelques jours au chalet pour embrasser sa mamie chérie et sa petite soeur adorée. Quand précisément ? Elle ne peut le dire car elle voyage... en montgolfière ! Voilà un séjour qui promet d'être haut en couleurs. Le duo, toujours accompagné de compagnons de poils et de plumes, doit bien vite partir en mission : Bonbon le gibbon s'est perdu dans la montagne. Il faut faire vite car le pauvre singe est menacé : un aigle plane dans la vallée... et Tête de Pioche découvre sur le chemin d'énormes empreintes de grizzli ! Mais le véritable danger ne proviendrait-il pas de ce coup de feu qu'on vient d'entendre au loin ? « Le bipède des collines » est le second volet des aventures de Tête de Pioche. Des planches lumineuses, des personnages attachants, nuancés et plein d'humour : un beau moment de lecture assuré !
Dans un chalet de haute montagne, Tête de Pioche vit avec sa mamie adorée... et lui donne bien du fil à retordre. C'est d'ailleurs son caractère particulièrement têtu qui lui vaut son surnom ! Un jour, Tête de Pioche reçoit une lettre de sa grande soeur. Celle-ci lui annonce qu'elle vient d'être engagée dans un spectacle de claquettes à La Nouvelle-Orléans. Ni une ni deux, voilà Tête de Pioche, aussi intrépide qu'audacieuse, qui décide de fuguer pour admirer sa soeur sur scène ! Le voyage est long mais ne l'effraie pas : elle sait qu'elle pourra compter sur ses amis, les bêtes à poils et à plumes, pour lui venir en aide. Et elle en aura bien besoin ! Arrivée à La Nouvelle-Orléans, Tête de Pioche croise la route de trafiquants qui l'enferment dans une cage en compagnie de bestioles les plus variées. Heureusement, la petite a de la suite dans les idées. Et, surtout, elle maitrise le langage des animaux... Les Bébêtes du bayou est le premier volet d'une série sacrément attachante dont l'héroïne, une petite fille particulièrement ingénieuse et généreuse, fera à coup sûr chavirer le coeur des enfants... et de leurs parents !
Harlem, 1931. Au coeur de la Grande Dépression, l'inventivité est mère de sureté pour joindre les deux bouts. Stéphanie St. Clair, dite Queenie, l'avait déjà bien compris en débarquant à New York il y a maintenant presque vingt ans. L'inventivité quand on est une femme et que l'on est noire, c'est bien plus qu'une nécessité. C'est une question de survie. En quelques années, cette jeune servante antillaise immigrée s'est affranchie du poids de la servitude ancestrale. Mieux encore, elle a créé son propre rêve américain : la loterie clandestine d'Harlem. Une ascension qui fait grincer des dents, tant du côté des autorités locales que de la mafia blanche. Dutch Schultz, dit le Hollandais, un mafieux sans scrupule, compte bien faire main basse sur le royaume de la « Frenchy ». Mais c'est sans compter la détermination et l'impétuosité de Queenie, dont le lourd passé continue de guider les pas... Après Giant et Bootblack, Mikaël nous emmène dans le Harlem de la prohibition pour un nouveau diptyque new-yorkais en clair-obscur, à la rencontre d'une femme aussi forte qu'énigmatique.
Philadelphie, années 1950. Une chambre d'hôtel, la nuit. Assis dans un fauteuil, un homme attend, un revolver à la main. Il s'appelle Slick et guète l'arrivée de Caprice, la femme qui l'a trahi. En ouvrant la porte, Caprice comprend aussitôt : il est venu pour se venger. Quelques mois plus tôt, Slick a loupé un casse. Il doit de l'argent à son commanditaire, Rex, un boss de la mafia irlandaise. Ce dernier compte bien épouser Caprice, danseuse dans sa boite de nuit, après avoir éliminé Slick du paysage. Mais il s'est passé quelque chose entre Caprice et Slick. Il y a longtemps déjà, bien avant toute cette histoire. Ils étaient tombés amoureux. Et maintenant, ils jouent avec le feu... Inspiré par les films noirs américains des années 1950, Enrico Marini signe avec Noir burlesque un polar sombre à souhait, peuplé de femmes fatales et baigné de sensualité, où le crime et la violence se nourrissent de la jalousie et des trahisons.
Quel point commun y a-t-il entre un garçon borgne, une jeune prostituée, un déserteur, un esclave en fuite, une nonne défroquée et un Indien renégat ? En apparence, aucun. Rien ne les rapproche. C'est le hasard - et la chance - qui les ont amenés à se rencontrer, car rien ne les rapproche. Rien, sauf peut-être la quête de l'or, promesse d'une vie meilleure et d'un avenir digne de ce nom dans l'Ouest américain, violent et sauvage, des années 1850. Kid, le jeune garçon éborgné durant une agression qui a décimé sa famille, leur a promis « une montagne d'or » s'ils l'accompagnent dans les Black Hills, où il doit récupérer un document de la plus haute importance. Avec ce premier tome d'une série en quatre volumes qui bouscule les codes habituels du western, Philippe Pelaez renouvelle notre regard sur l'Ouest ! Il place au premier plan des personnages d'habitude invisibles ou cantonnés à des clichés, comme les noirs, les femmes et les guerriers indiens, dans une fresque haletante et magnifiée par le graphisme expressif de Javier Casado.
Pour Slick, les choses ne s'arrangent pas. Jusqu'à présent, il avait affaire aux truands irlandais. Mais cette fois, il change de dimension : le voilà confronté à la mafia italienne. Rex, pour qui il n'avait travaillé qu'une seule fois, lui demande cette fois, sous la menace, de voler une oeuvre d'art. Et pas n'importe laquelle : outre sa très grande valeur, elle appartient à la mafia. Dans un monde idéal, Slick prendrait le large avec Caprice, la femme de sa vie. Mais nous ne sommes pas dans un monde idéal. Caprice se retrouve coincée elle aussi : Rex la retient avec un secret qui pourrait ruiner sa carrière à tout jamais. Et les ennuis de Slick ne s'arrêtent pas là : il doit faire équipe avec une bande de véritables détraqués. Notamment Crazy Horse, l'un des tueurs incontrôlable de Rex qui semble être parti sur le sentier de la guerre. Ce qui est certain, c'est que du sang et de larmes vont couler... Entre femmes fatales, fusillades sanglantes et règlements de comptes, Enrico Marini poursuit son hommage au film noir américain des années 1950.