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JOSEE KAMOUN
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"De tous les carrefours importants, le visage à la moustache noire vous fixait du regard. BIG BROTHER VOUS REGARDE, répétait la légende, tandis que le regard des yeux noirs pénétrait les yeux de Winston... Au loin, un hélicoptère glissa entre les toits, plana un moment, telle une mouche bleue, puis repartit comme une flèche, dans un vol courbe. C'était une patrouille qui venait mettre le nez aux fenêtres des gens. Mais les patrouilles n'avaient pas d'importance. Seule comptait la Police de la Pensée."
Christian Gonon interprète avec virtuosité un des plus grands textes de George Orwell : avec lui, nous entrons dans le monde totalitaire de Big Brother, à la frontière entre science-fiction et réalité. -
À la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé d'avoir tenu des propos racistes envers ses étudiants, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l'innocenter.
Tandis que l'affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l'ancien doyen un passé inouï, celui d'un homme qui s'est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage et vachère de trente-quatre ans, prétendument illettrée, et talonnée par un ex-mari vétéran du Vietnam, obsédé par la vengeance et le meurtre.
Après Pastorale américaine et J'ai épousé un communiste, La tache, roman brutal et subtil, complète la trilogie de Philip Roth sur l'identité de l'individu dans les grands bouleversements de l'Amérique de l'après-guerre, où tout est équivoque et rien n'est sans mélange, car la tache "est en chacun, inhérente, à demeure, constitutive, elle qui préexiste à la désobéissance, qui englobe la désobéissance, défie toute explication, toute compréhension. C'est pourquoi laver cette souillure n'est qu'une plaisanterie de barbare et le fantasme de pureté terrifiant."
Prix Médicis étranger -
"L'Angleterre lui faisait l'effet d'un territoire calme et stable. D'un pays en bonne intelligence avec lui-même. Tout allait pour le mieux."
En dix ans, l'Angleterre est passée de la liesse des jeux Olympiques au couperet du référendum sur le Brexit. Comment en est-on arrivé là ? Dans cette période trouble qui fait basculer les destins individuels et collectifs, la famille Trotter reprend du service. Benjamin a maintenant cinquante ans et s'engage dans une improbable carrière littéraire, sa soeur Lois voit ses anciens démons revenir la hanter, tandis que sa nièce Sophie s'interroge sur son mariage. La politique peut-elle être une cause valable de séparation ?
Après Bienvenue au club et Le Cercle fermé, Le coeur de l'Angleterre questionne avec une ironie mordante les grandes sources de crispation contemporaines. -
"Avec l'arrivée de Neal a commencé cette partie de ma vie qu'on pourrait appeler ma vie sur la route. [...] Neal, c'est le type idéal, pour la route, parce que lui, il y est né, sur la route...
Neal Cassady, chauffard génial, prophète gigolo à la bisexualité triomphale, pique-assiette inspiré et vagabond mystique, est assurément la plus grande rencontre de Jack Kerouac, avec Allen Ginsberg et William Burroughs, autres compagnons d'équipées qui apparaissent ici sous leurs vrais noms.
La virée, dans sa bande originale : un long ruban de papier, analogue à celui de la route, sur lequel l'auteur a crépité son texte sans s'arrêter, page unique, paragraphe unique.
Aujourd'hui, voici qu'on peut lire ces chants de l'innocence et de l'expérience à la fois, dans leurs accents libertaires et leur lyrisme vibrant ; aujourd'hui on peut entendre dans ses pulsations d'origine, le verbe de Kerouac, avec ses syncopes et ses envolées, long comme une phrase de sax ténor dans le noir.
Telle est la route, fête mobile, traversées incessantes de la nuit américaine, célébration de l'éphémère.
Quand tout le monde sera mort, a écrit Ginsberg, le roman sera publié dans toute sa folie.
Dont acte."
Josée Kamoun -
Après trente-six ans, Zuckerman l'écrivain retrouve Seymour Levov dit "le Suédois", l'athlète fétiche de son lycée de Newark. Toujours aussi splendide, Levov l'invincible, le généreux, l'idole des années de guerre, le petit-fils d'immigrés juifs devenu un Américain plus vrai que nature.
Le Suédois a réussi sa vie, faisant prospérer la ganterie paternelle, épousant la très irlandaise Miss New Jersey 1949, régnant loin de la ville sur une vieille demeure de pierre encadrée d'érables centenaires : la pastorale américaine.
Mais la photo est incomplète, car, hors champ, il y a Merry, la fille rebelle. Et avec elle surgit dans cet enclos idyllique le spectre d'une autre Amérique, en pleine convulsion, celle des années soixante, de sainte Angela Davis, des rues de Newark à feu et à sang...
Passant de l'imprécation au lyrisme, du détail au panorama sans jamais se départir d'un fond de dérision, ce roman de Philip Roth est une somme qui, dans son ambiguïté vertigineuse, restitue l'épaisseur de la vie et les cicatrices intimes de l'Histoire. -
Lorsque le célèbre aviateur Charles Lindbergh battit le président Roosevelt aux élections présidentielles de 1940, la peur s'empara des Juifs américains. Non seulement Lindbergh avait, dans son discours radiophonique à la nation, reproché aux Juifs de pousser l'Amérique à entreprendre une guerre inutile avec l'Allemagne nazie, mais, en devenant trente-troisième président des États-Unis, il s'empressa de signer un pacte de non-agression avec Hitler. Alors la terreur pénétra dans les foyers juifs, notamment dans celui de la famille Roth.
Ce contexte sert de décor historique au Complot contre l'Amérique, un roman où Philip Roth, qui avait sept ans à l'époque, raconte ce que vécut et ressentit sa famille - et des millions de familles semblables dans tout le pays - lors des lourdes années où s'exerça la présidence de Lindbergh, quand les citoyens américains qui étaient aussi des Juifs avaient de bonnes raisons de craindre le pire. Ce faisant, il nous offre un nouveau chef-d'oeuvre. -
" D'abord, je vais vous raconter le hold-up que nos parents ont commis. Ensuite les meurtres, qui se sont produits plus tard. "
Great Falls, Montana, 1960.
Dell Parsons a 15 ans lorsque ses parents braquent une banque, avec le fol espoir de rembourser un créancier menaçant. Le hold-up échoue, les parents sont arrêtés, et Dell a désormais le choix entre la fuite et l'orphelinat. Il traverse la frontière et trouve refuge dans un village du Saskatchewan, au Canada. Il est alors recueilli par le propriétaire d'un hôtel, Arthur Remlinger, qui le prend à son service. Charismatique, mystérieux, Remlinger est aussi recherché aux États-Unis...
C'est la fin de l'innocence pour Dell qui, dans l'ombre de Remlinger, au sein d'une nature sauvage et d'une communauté pour qui seule compte la force brutale, cherche son propre chemin. Canada est le récit de ces années qui l'ont marqué à jamais.
Ce roman, d'une puissance et d'une beauté exceptionnelles, marque le retour sur la scène littéraire d'un des plus grands écrivains américains contemporains.
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« Le deuxième été après la mort de sa femme, Peter Boyce décida de louer la petite maison au bout de Cod Cove Road. » Boyle pensait pouvoir se réinventer. Il lui faudra d'abord tenter de faire la paix avec sa fille. Mais pourquoi propose-t-il à une jeune femme rencontrée par hasard de l'héberger chez lui ?
La nuit de l'élection de Bill Clinton, Jimmy Green sort d'un bar parisien et prend une sérieuse raclée. Il a « la sensation d'être ivre plutôt que blessé ».
À Dublin, Paris, New York ou dans le Michigan, des Américains et des Irlandais sur le second versant de leur vie se penchent sur leur passé. Comme Jonathan Bell, Ricky Grace et les autres, tous sont confrontés à une forme de solitude, de dépaysement ou simplement de rupture. Richard Ford les observe. Non sans ans une certaine ironie, il décrit leurs doutes et leur inconfort, met en scène leurs désarrois et recueille leurs confidences. -
Le maccarthysme a beau déferler sur l'Amérique au tournant des années cinquante, Ira Ringold se croit à l'abri de la chasse aux sorcières. Non seulement parce que son appartenance au Parti communiste est ignorée même de ses amis, mais surtout parce que l'enfant des quartiers pauvres de Newark, l'ancien terrassier au lourd passé, s'est réinventé en Iron Linn, vedette de la radio, idéale réincarnation de Lincoln, et heureux époux de Eve Frame, ex-star du muet. Mais c'est compter sans la pression du pouvoir, sans les aléas du désir et de la jalousie, sans la part d'ombre que cachent les êtres les plus chers. Car si Ira a changé d'identité, Eve elle-même a quelque chose à cacher. Et lorsqu'une politique dévoyée contamine jusqu'à la sphère intime, les masques tombent et la trahison affecte, au-delà d'un couple, une société tout entière. Ne reste alors aux témoins impuissants, le frère d'Ira et son disciple fervent, le jeune Nathan Zuckerman, qu'à garder en mémoire ces trajectoires brisées, avant enfin, au soir de leur vie, de faire toute la lumière sur une page infâme de l'Amérique.
À l'instar de Pastorale américaine, J'ai épousé un communiste rend justice à ces individus détruits par la tourmente des événements et décrit avec une rare puissance comment l'Histoire ébranle la trame même de nos existences. -
Les faits : autobiographie d'un romancier
Philip Roth
- Gallimard
- Folio
- 10 Novembre 2022
- 9782072978487
"D'une certaine façon, nous disons toujours pour ne pas dire, mais de l'historien de soi, on attend qu'il résiste de tout son être à la tentation commune de falsifier, de déformer et de nier."
Sur le fil entre souvenirs des faits et souvenirs imaginés, l'auteur de La tache dévoile son rapport complexe à l'art et à l'existence à travers cinq moments fondateurs : son enfance à Newark dans les années 1930 ; son expérience de l'américanité à l'université ; son premier mariage chaotique ; l'indignation de la communauté juive à la parution de Goodbye, Colombus ; et enfin, la découverte, dans les années 1960, d'une liberté créatrice qui donnera naissance à Portnoy et son complexe.
Mais comment écrire à propos des faits de l'existence lorsqu'on a passé une vie entière à changer l'ordinaire en extraordinaire avec une originalité et une audace si féroces ? Tel est le questionnement que Roth explore ici avec malice et clairvoyance. -
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun
" Il est matériellement quasi impossible d'avoir plus de cinq vrais amis. C'est bien pourquoi j'ai limité mon temps-pour-autrui à du temps avec Sally, mes deux enfants (qui habitent des villes lointaines, Dieu merci) et mon ex-femme Ann, qui a élu domicile dans un mouroir chiquissime trop proche de mon domicile pour mon confort personnel. Reste donc un créneau et un seul. Charité bien ordonnée... j'ai décidé de me le réserver ; je serai ainsi mon meilleur et mon dernier ami. "
À soixante-huit ans, Frank Bascombe en a fini avec sa vie d'ancien journaliste sportif et d'agent immobilier. Il coule désormais une retraite paisible dans une ville du New Jersey. Paisible...jusqu'à ce que l'ouragan Sandy vienne frapper à sa porte.
Sincère, touchant, politiquement incorrect, Frank Bascombe, sous la plume incisive et profondément humaine de Richard Ford, demeure l'un des personnages les plus attachants de la littérature américaine.
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Un homme. Un homme parmi d'autres. Le destin du personnage de Philip Roth est retracé depuis sa première et terrible confrontation avec la mort sur les plages idylliques de son enfance jusque dans son vieil âge, quand le déchire la vision de la déchéance de ses contemporains et que ses propres maux physiques l'accablent. Entre temps, publicitaire à succès dans une agence à New York, il aura connu épreuves familiales et satisfactions professionnelles.
D'un premier mariage, il a eu deux fils qui le méprisent et, d'un second, une fille qui l'adore. Il est le frère bien-aimé d'un homme sympathique dont la santé vigoureuse lui inspire amertume et envie et l'ex-mari de trois femmes, très différentes, qu'il a entraînées dans des mariages chaotiques. En fin de compte, c'est un homme qui est devenu ce qu'il ne voulait pas être.
Ce roman puissant - le vingt-septième de Roth - prend pour territoire le corps humain. Il a pour sujet l'expérience qui nous est commune et nous terrifie tous. -
Maxwell Sim est un loser de quarante-huit ans. Voué à l'échec dès sa naissance (qui ne fut pas désirée), poursuivi par l'échec à l'âge adulte (sa femme le quitte, sa fille rit doucement de lui), il s'accepte tel qu'il est et trouve même certaine satisfaction à son état.
Mais voilà qu'une proposition inattendue lui fait traverser l'Angleterre au volant d'une Toyota hybride, nantie d'un GPS à la voix bouleversante dont, à force de solitude, il va tomber amoureux. Son équipée de commis-voyageur, représentant en brosses à dents dernier cri, le ramène parmi les paysages et les visages de son enfance, notamment auprès de son père sur lequel il fait d'étranges découvertes : le roman est aussi un jeu de piste relancé par la réapparition de lettres, journaux, manuscrits qui introduisent autant d'éléments nouveaux à verser au dossier du passé. Et toujours Max pense à la femme chinoise et à sa fille, aperçues dans un restaurant en Australie, dont l'entente et le bonheur d'être ensemble l'ont tant fasciné. Va-t-il les retrouver ? Et pour quelle nouvelle aventure ?
Brouillant joyeusement les cartes de la vérité et de l'imposture, Coe l'illusionniste se réserve le dernier mot de l'histoire, qui ne manquera pas de nous surprendre.
Plus d'une génération va se reconnaître dans ce roman qui nous enchante avec un humour tout britannique, bien préférable au désespoir. -
«Un nu aux seins opulents, légèrement évasés, pour lequel elle aurait pu poser elle-même. Un nu aux yeux clos, défendu comme elle par sa seule puissance érotique et, comme elle, à la fois primaire et élégant. Un nu mordoré mystérieusement endormi sur un gouffre noir velouté que, dans mon humeur du moment, j'associais à celui de la tombe. Fuselée, ondulante, elle t'attend, la jeune fille, immobile et muette comme la mort.»
À l'orée de la vieillesse, David Kepesh, esthète attaché à sa liberté et séducteur exigeant, rencontre parmi ses étudiantes Consuela Castillo, vingt-quatre ans, fille de riches émigrés cubains, «émerveillée» par la culture. Et découvre la dépendance sexuelle...
C'est le roman d'un envoûtement dans une Amérique bien loin des joyeuses bacchanales des années soixante, chères au Professeur de désir..; Et au tournant du millénaire, cet alter ego de l'auteur, naguère héros du Sein, est confronté non seulement à son propre vieillissement mais à la mort qui rôde en chacun de nous.
Après La tache, Philip Roth nous offre à la fois un précis amoureux, une radiographie de notre temps et une méditation sur la condition humaine. Un nouveau chef-d'oeuvre, d'une perfection lapidaire. -
Le numéro 11 renvoie, bien entendu, au domicile du ministre de l'Économie britannique. Enfin, c'est aussi celui du bus où vient se réchauffer une chanteuse oubliée, en ces temps de crise. Mais peut-être s'agit-il de l'adresse de cette maison où deux gamines découvrent un étrange cadavre. À moins qu'il ne désigne la table où, lors d'un dîner de gala, un détective va démasquer un tueur d'humoristes. Ou encore le nombre d'étages souterrains qu'une richissime famille londonienne veut ajouter à sa demeure pour de mystérieuses raisons...
Dans ce nouveau roman - son onzième -, Jonathan Coe entrelace cinq récits délirants, où se croisent les destins de deux femmes, Rachel et Alison, des années 1990 à aujourd'hui, dans une Angleterre désormais gouvernée par les descendants des héros malveillants de Testament à l'anglaise, les Winshaw. Une satire mordante et virtuose. -
Londres, 1958. Thomas Foley travaille au ministère de l'Information lorsqu'on lui propose de participer à l'Exposition universelle de Bruxelles. Mais superviser la construction du Pavillon britannique est plus dangereux qu'on ne pourrait le croire... Il est vite rejoint par de savoureux personnages : Chersky, un journaliste russe qui pose des questions à la manière du KGB, Tony, le scientifique anglais responsable d'une machine, la ZETA, qui pourrait faire avancer la technologie du nucléaire, Anneke, enfin, l'hôtesse qui va devenir sa garde rapprochée.
En parodiant le roman d'espionnage, Coe médite sur le sens de nos existences. Il dresse le portrait d'une société tiraillée entre une certaine attirance pour la liberté et un attachement viscéral aux convenances. -
Adolescent, Bill est troublé par ses béguins contre nature pour son beau-père, ses camarades de classe, et pour des femmes adultes aux petits seins juvéniles... Plus tard, il assumera son statut de suspect sexuel, et sa vie entière sera marquée par des amours inassouvies pour les hommes, les femmes et ceux ou celles qu'on appellera bientôt transgenres.
Dans ce roman drôle et touchant, jubilatoire et tragique, John Irving nous parle du désir, de la dissimulation et des affres d'une identité sexuelle " différente ". Du théâtre amateur de son enfance jusqu'au bar hot où se joue la révélation finale, en passant par la bibliothèque où la sculpturale Miss Frost l'initie –; tout d'abord –; à la littérature, le narrateur s'efforce de trouver un sens à sa vie sans rien nous cacher de ses frasques, de ses doutes et de son engagement pour la tolérance, pour la liberté de toutes les altérités.
John Irving est né en 1942 et a grandi à Exeter (New Hampshire). La publication de son quatrième roman, Le Monde selon Garp, lui a assuré une renommée et une reconnaissance internationales. Depuis, l'auteur accumule les succès auprès du public et de la critique. À moi seul bien des personnages est son treizième roman. Marié et père de trois garçons, John Irving partage son temps entre le Vermont et le Canada.
Josée Kamoun, agrégée d'anglais, docteur ès lettres, lauréate du prix Grevisse en 1987, a traduit plus d'une trentaine d'ouvrages dont de nombreux romans de John Irving, Philip Roth et Jonathan Coe, ainsi que le rouleau original de Sur la route, de Jack Kerouac.
Après une carrière dans la communication, où il a été tour à tour concepteur-rédacteur, scénariste-réalisateur et traducteur, Olivier Grenot consacre désormais l'essentiel de son activité à la traduction littéraire. À moi seul bien des personnages est sa deuxième cotraduction avec Josée Kamoun pour les Éditions du Seuil.
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Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines
William seward Burroughs, Jack Kerouac
- Gallimard
- Folio
- 2 Janvier 2014
- 9782072491528
Manhattan, été 1944. Autour de Will, serveur dans un bar, et de Mike, marin dans la Marchande, gravite toute une constellation d'amis sans le sou, qui errent dans la chaleur de la ville et se retrouvent lors d'improbables soirées. Parmi eux, Phillip, un gamin de dix-sept ans à la beauté insolente, et Al, la quarantaine un peu pathétique, qui est éperdument amoureux de lui. Partout où va Phil, Al, jamais découragé par les refus du garçon, le suit comme son ombre. Pour lui échapper et par goût de l'aventure, Phil accepte la proposition de son ami Mike : s'embarquer, dès que possible, sur un navire de la marine marchande vers Paris. Mais le départ tant attendu est plusieurs fois reporté...
Livre culte, longtemps resté inédit, Et les hippopotames ont bouilli vifs dans leurs piscines est le premier roman de William S. Burroughs et de Jack Kerouac. -
traduit de l'anglais (États-Unis) par Josée Kamoun.
En deux textes qui se répondent, Richard Ford retrace la vie de ses parents : celle de son père, représentant de commerce sur les routes une bonne partie du temps jusqu'à sa mort prématurée ; et celle de sa mère, qui, après une enfance sans histoires en Arkansas, son mariage et la naissance de son enfant, souffre des années de solitude, puis d'un cancer.
L'auteur, qui se trouve " entre eux " décrit ces deux existences dans ce qu'elles ont de plus quotidien et de moins extraordinaire, et pose la question : que reste-t-il d'une vie vécue ?
En marge de ses grands romans, ce livre sensible est l'hommage bouleversant d'un grand écrivain à ses parents, mais aussi une clé pour la compréhension de son œuvre.
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Parlons travail : ou comment la littérature se fait dans la conscience de l'écrivain sans cesse sollicitée par les affaires du monde.
Dans l'intimité de la rencontre intellectuelle, Philip Roth et des auteurs d'origines et d'horizons divers évaluent l'incidence du milieu, de la politique et de l'histoire sur leur oeuvre, en rapportant le processus singulier de l'art au contexte souvent traumatique de sa création : Primo Levi, Aharon Appelfeld, Ivan Klíma, Isaac Bashevis Singer, Milan Kundera et Edna O'Brien sont ses interlocuteurs.
Dans ces entretiens, Philip Roth, s'effaçant derrière celui qu'il interroge, se révèle un auditeur attentif. Mais cette discrétion ne l'empêche pas de dessiner, au travers de ses questions, un autoportrait intellectuel.
On trouvera aussi un échange de lettres avec Mary McCarthy et les portraits de deux amis disparus, jusqu'au bout habités par leur vocation, l'écrivain Bernard Malamud et le peintre Philip Guston qui illustra Le sein.
L''atelier idéal du livre' se referme sur Saul Bellow dont Philip Roth relit ici l'oeuvre magistrale avec la conviction exceptionnelle d'un confrère enthousiaste. -
'Il y a combien de temps que j'ai joué ces accords? Combien de temps qu'elle est apparue dans le bar, elle, qu'elle s'est approchée du piano, pendant que j'improvisais dans la pénombre de la salle, bien après que les buveurs les plus endurcis étaient rentrés chez eux, leurs verres finis? Je ne sais pas, j'en perds le souvenir. Je me rappelle seulement que nous avons bavardé, échangé des banalités quelques minutes, pendant que mes doigts erraient sur le clavier, machinalement ; au fil des itinéraires habituels, des harmonies faciles et familières, auxquelles je me laisse prendre, ces temps-ci, comme à autant de mauvaises habitudes.'
Quatre pièces courtes pour rire et rêver, quatre variations sur nos vies incertaines, où rien n'est jamais achevé - pas même le malentendu. Au clavier, Jonathan Coe avec sa petite musique qui nous piège pour mieux nous enchanter. -
Mémoires de jeunesse : une traversée du XXe siècle au féminin
Vera Brittain
- Viviane Hamy
- 23 Août 2023
- 9782381401683
Voici un récit sans concession sur ce que fut le choc de la Première Guerre mondiale, un roman d'apprentissage où les sentiments amoureux sont magnifiés par l'urgence de vivre, ainsi qu'un manifeste féministe et pacifiste poignant.
En nous décrivant l'enthousiasme et les idéaux romantiques de sa jeunesse, Vera Brittain revient sur son combat de femme pour entrer à l'université d'Oxford, sur son premier amour brisé par le destin funeste qu'allaient connaître nombre de jeunes hommes au cours de la Grande Guerre, sur son engagement comme infirmière volontaire à Malte et en France. Elle met au jour les désillusions cruelles d'une société qui peine à se projeter et à se réinventer ; elle nous raconte la culpabilité des aînés face à la tragédie dans laquelle ils ont précipité leurs enfants. Elle défend l'urgence et la nécessité d'une paix durable en oeuvrant pour la Société des Nations, sans oublier ses luttes en tant que femme de lettres. -
C'est un lac vert émeraude, quelque part dans le nord des Etats-Unis. Patrick Wallingford est couché sur un ponton tiédi par le soleil et une femme à la voix sensuelle, qu'il entend sans la voir, lui propose de retirer leurs maillots mouillés.
Ce rêve est induit par un puissant analgésique administré au héros dont un lion vient d'avaler la main gauche alors qu'il faisait un reportage sur un cirque, en Inde.
Avec sa verve drolatique, Irving nous raconte la rencontre entre un candidat à la greffe, un brillant chirurgien sauvé de l'anorexie par sa jeune bonne marathonienne, une yupette aux dents longues, une maquilleuse mâcheuse de gomme. Et enfin une sirène vêtue d'un sweat-shirt vert, vert comme un lac quelque part dans le Nord, dans un récit sur la perte et la récupération, qui mène un adolescent attardé à l'âge d'homme - de père - pour l'attraction d'un être et d'un lieu magnétiques.
Et si l'auteur cherchait à nous prouver que la force du désir est la plus magique des prothèses !
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" Il marche, Walker. C'est son nom et sa nature. "
Jeune soldat canadien de retour des champs de bataille de la Seconde Guerre mondiale, Walker s'installe à New York en 1946. Hanté par la violence des combats, il peine à trouver sa place dans une Amérique où l'argent et la corruption règnent désormais en maîtres.
Il se lance alors dans une odyssée qui le conduit à San Francisco puis Los Angeles, tente de gagner sa vie en travaillant dans la presse et côtoie le monde du cinéma et du film noir qui le fascine. Mais point de salut pour cette âme perdue, condamnée à errer dans un décor qui n'est autre que le reflet de son chaos intime.
Road novel en forme de poème épique aux images puissantes, Walker est une évocation en noir et blanc de l'Amérique de l'après-guerre, une sublime parabole sur la nature du Mal.