« Les questions économiques sont trop importantes pour être laissées à une petite classe de spécialistes et de dirigeants. La réappropriation citoyenne de ce savoir est une étape essentielle pour transformer les relations de pouvoir. »
T. P.
En présentant l'évolution en longue durée des inégalités entre classes sociales dans les sociétés humaines, Thomas Piketty propose une perspective nouvelle sur l'histoire de l'égalité. Il s'appuie sur une conviction forte forgée au fil de ses recherches : la marche vers l'égalité est un combat qui vient de loin, et qui ne demande qu'à se poursuivre au xxie siècle, pour peu que l'on s'y mette toutes et tous.
Toutes les sociétés humaines ont besoin de justifier leurs inégalités : il faut leur trouver des raisons, faute de quoi c'est l'ensemble de l'édifice politique et social qui menace de s'effondrer. Les idéologies du passé, si on les étudie de près, ne sont à cet égard pas toujours plus folles que celles du présent. C'est en montrant la multiplicité des trajectoires et des bifurcations possibles que l'on peut interroger les fondements de nos propres institutions et envisager les conditions de leur transformation.
À partir de données comparatives d'une ampleur et d'une profondeur inédites, ce livre retrace dans une perspective tout à la fois économique, sociale, intellectuelle et politique l'histoire et le devenir des régimes inégalitaires, depuis les sociétés trifonctionnelles et esclavagistes anciennes jusqu'aux sociétés postcoloniales et hypercapitalistes modernes, en passant par les sociétés propriétaristes, coloniales, communistes et sociales-démocrates. À l'encontre du récit hyperinégalitaire qui s'est imposé depuis les années 1980-1990, il montre que c'est le combat pour l'égalité et l'éducation, et non pas la sacralisation de la propriété, qui a permis le développement économique et le progrès humain.
En s'appuyant sur les leçons de l'histoire globale, il est possible de rompre avec le fatalisme qui nourrit les dérives identitaires actuelles et d'imaginer un socialisme participatif pour le XXIe siècle : un nouvel horizon égalitaire à visée universelle, une nouvelle idéologie de l'égalité, de la propriété sociale, de l'éducation et du partage des savoirs et des pouvoirs.
Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales et professeur à l'École d'économie de Paris, Thomas Piketty est l'auteur du Capital au XXIe siècle (2013), traduit en 40 langues et vendu à plus de 2,5 millions d'exemplaires, dont le présent livre est le prolongement.
39 historiennes et historiens remontent à la source de nos préjugés
Les préjugés se définissent comme des opinions préconçues et mal fondées. La majorité d'entre eux stigmatisent des groupes humains : les peuples, les nations, les femmes, les gros, les roux, les riches, les pauvres, les artistes, les intellectuels... Ils expriment un sentiment de supériorité ou un complexe d'infériorité d'un groupe envers un autre. Rien ni personne n'est à l'abri de ces jugements, pas même les animaux, les couleurs, les aliments ou les arts.
Dans cette Histoire des préjugés, les historiennes et les historiens sont remontés à la source de plus de cinquante préjugés pour en expliquer la genèse, le contexte historique et surtout la permanence à travers les âges. Une leçon d'histoire et un antidote à la haine.
Certains ouvrages ont enchanté des générations de lecteurs, transformé nos connaissances, posé les fondements d'un monde nouveau. D'autres au contraire se sont révélés odieux ou nocifs. Aux uns et aux autres sont consacrées des thèses et des études savantes. Il existe en revanche des livres dont on ne parle jamais, des livres « ordinaires », certes bien plus nombreux mais qui peu de temps après leur parution tombent dans l'oubli.
C'est sur l'un de ces livres discrets que se penche aujourd'hui Michel Pastoureau. À dire vrai, s'il est quelque peu oublié, il n'est pas totalement anodin puisqu'il s'agit de sa première publication, La Vie quotidienne au temps des chevaliers de la Table Ronde, parue chez Hachette, dans une collection célèbre, en 1976. Elle était consacrée à la légende arthurienne et à la société chevaleresque des XIIe et XIIIe siècles. Raconter aujourd'hui l'histoire de cet ouvrage de jeunesse est pour l'auteur l'occasion d'évoquer un certain nombre de souvenirs, de rendre une dernière visite au roi Arthur, et surtout de faire oeuvre historiographique. Que signifiait alors publier un premier livre ? Comment un jeune historien inconnu pouvait-il affronter les moeurs étranges de l'édition française ? Quel était alors le statut de la vulgarisation historique ? Et qu'est-elle devenue aujourd'hui ?
De tout temps, les femmes ont agi. Elles ont régné, écrit, milité, créé, combattu, crié parfois. Et pourtant elles sont pour la plupart absentes des manuels d'histoire.
" C'est maintenant, à l'âge adulte, que je réalise la tromperie dont j'ai été victime sur les bancs
de l'école. La relégation de mes ancêtres femmes me met en colère. Elles méritent mieux. Notre
histoire commune est beaucoup plus vaste que celle que l'on nous a apprise. "
Pourquoi ce grand oubli ? De l'âge des cavernes jusqu'à nos jours, Titiou Lecoq s'appuie sur
les découvertes les plus récentes pour analyser les mécanismes de cette vision biaisée de l'Histoire.
Elle redonne vie à des visages effacés, raconte ces invisibles, si nombreuses, qui ont modifié
le monde. Pédagogue, mordante, irrésistible, avec elle tout s'éclaire. Les femmes ne se sont
jamais tues. Ce livre leur redonne leurs voix.
" Femme libre et engagée, esprit avide et curieux, écrivaine confirmée, Titiou Lecoq livre un
grand récit, passionnant et vrai. " Michelle Perrot
C'était le bon temps. Quand la France contemporaine nous accable, il suffit, pour aller mieux, de se ramentevoir celle des années 1970, rythmées par les films de Sautet, les chansons de Dalida, Nino Ferrer, Alain Bashung. Sous le signe - très masculin - de Pompidou, Giscard, Mitterrand, Barre, Rocard, Sartre et Mao, elles furent à la fois insouciantes, bourgeoises et révolutionnaires.
Pour écrire cette trilogie, j'ai épluché plus de cinquante ans d'archives personnelles. Ce qui m'a permis de confronter mes regards d'hier et d'aujourd'hui, ceux des acteurs de l'époque aussi, avec mes souvenirs les plus personnels comme avec les grands évènements historiques, dans un mouvement de va-et-vient permanent. Très vite, je me suis rendu compte que ce travail permettrait d'éclairer la question qui nous étreint tous, plus ou moins : que nous est-il arrivé ?
Pendant la décennie 1970, sujet de ce deuxième tome, la France a continué de progresser, dans la foulée du "Sursaut" gaullien que je vous ai raconté dans le précédent volume. Portée par une croissance économique incroyable, c'est la Belle Époque de la Ve. Mais après avoir été frappée par deux chocs pétroliers très violents, elle a peiné à relever les défis qui se posaient : l'urgence écologique, le début de la désindustrialisation et du chômage, l'immigration, la perte de l'autorité, des repères... Tous les germes étaient à l'oeuvre, à bas bruit, au cours de ces années-là, peut-être moins radieuses qu'elles ne le semblent aujourd'hui, la nostalgie aidant.
Avec une nouvelle préface inédite de l'auteur.
« Un prodige. » Le Monde des Livres
Il y a 100 000 ans, la Terre était habitée par au moins six espèces différentes d'hominidés. Une seule a survécu. Nous, les Homo Sapiens.
Comment notre espèce a-t-elle réussi à dominer la planète ? Pourquoi nos ancêtres ont-ils uni leurs forces pour créer villes et royaumes ? Comment en sommes-nous arrivés à créer les concepts de religion, de nation, de droits de l'homme ? À dépendre de l'argent, des livres et des lois ? À devenir esclaves de la bureaucratie, des horaires, de la consommation de masse ? Et à quoi ressemblera notre monde dans le millénaire à venir ?
Véritable phénomène d'édition, traduit dans une trentaine de langues, Sapiens est un livre audacieux, érudit et provocateur. Professeur d'Histoire à l'Université hébraïque de Jérusalem, Yuval Noah Harari mêle l'Histoire à la Science pour remettre en cause tout ce que nous pensions savoir sur l'humanité : nos pensées, nos actes, notre héritage... et notre futur.
« Pharaonique. » Télérama
« Magistral. » Le JDD
Quand les livres ont-ils été inventés ? Comment ont-ils traversé les siècles pour se frayer une place dans nos librairies, nos bibliothèques, sur nos étagères ? Irene Vallejo nous convie à un long voyage, des champs de bataille d'Alexandre le Grand à la Villa des Papyrus après l'éruption du Vésuve, des palais de la sulfureuse Cléopâtre au supplice de la philosophe Hypatie, des camps de concentration à la bibliothèque de Sarajevo en pleine guerre des Balkans, mais aussi dans les somptueuses collections de manuscrits enluminés d'Oxford et dans le trésor des mots où les poètes de toutes les nations se trouvent réunis. Grâce à son formidable talent de conteuse, Irene Vallejo nous fait découvrir cette route parsemée d'inventions révolutionnaires et de tragédies dont les livres sont toujours ressortis plus forts et plus pérennes. L'Infini dans un roseau est une ode à cet immense pouvoir des livres et à tous ceux qui, depuis des générations, en sont conscients et permettent la transmission du savoir et des récits. Conteurs, scribes, enlumineurs, traducteurs, vendeurs ambulants, moines, espions, rebelles, aventuriers, lecteurs ! Autant de personnes dont l'histoire a rarement gardé la trace mais qui sont les véritables sauveurs de livres, les vrais héros de cette aventure millénaire.
Qu'est-ce qu'un événement ? La question est tout sauf théorique, puisqu'elle affecte le cours même de nos existences. Il est des moments où l'on ressent intimement le pli cassant du temps, qui sépare nettement un avant d'un après. Mais parfois c'est plus incertain. Le passé semble s'attarder, et l'on attendra de la mémoire qu'elle façonne, après coup, le sens de ce qui a eu lieu.
Inspiré de l'émission « Quand l'histoire fait dates », diffusée sur Arte, ce livre propose d'explorer cette question à partir de trente dates qui, de la grotte de Lascaux à la libération de Nelson Mandela, des grandes batailles de l'Asie centrale à la conquête du pôle Sud, traversent toutes les époques et parcourent le monde. Chaque événement, qu'il soit célèbre ou plus inattendu, apparaît toujours comme la porte d'entrée d'une histoire qui se veut accueillante aux imaginaires, aux mémoires et aux émotions.
En composant à travers ces récits dix manières de créer l'événement, Patrick Boucheron laisse ainsi entendre les accords secrets qui résonnent à travers les frises chronologiques de notre enfance et rend à l'histoire sa force d'entraînement, la ramenant à ce qu'elle peut être dès lors qu'elle s'adresse à nos vies : l'art de se ménager des surprises.
Professeur au Collège de France, Patrick Boucheron a notamment publié aux éditions du Seuil Conjurer la peur (2013), La Trace et l'Aura (2019) et dirigé l'Histoire mondiale de la France (2017).
Spécialiste de l'extrême droite et du régime de Vichy, Laurent Joly resitue Éric Zemmour dans la tradition politique du « nationalisme ethnique », né au tournant du XXe siècle et dont les idées ont été portées au pouvoir en 1940.
Si Zemmour veut réécrire l'histoire de Vichy et de la persécution des juifs, c'est que son projet vise à rendre possibles des politiques disqualifiées depuis les crimes de la collaboration : mettre à bas l'État de droit, stigmatiser des minorités, expulser deux millions d'étrangers et de « mauvais Français »...
Se fondant sur des sources inédites, exhumant des controverses oubliées, Laurent Joly démontre dans cet essai implacable qu'Éric Zemmour n'hésite pas à falsifier les faits historiques afin d'unir les droites sous l'étendard de la haine de l'étranger. Ce que le polémiste dit et écrit sur Pétain, Vichy et la Shoah est révélateur de ce qu'il est, de ce qu'il pense et de ce qu'il veut faire si lui-même ou ses idées arrivaient au pouvoir.
Les mensonges anciens ne font pas des « vérités » nouvelles : l'histoire scientifique est un acte de salubrité publique à l'ère de la malhonnêteté intellectuelle triomphante.
Rendu célèbre par ses récits de voyage et son humour, l'Américain Bill Bryson entreprend dans ce nouveau livre le plus extraordinaire des périples : surpris d'apprendre qu'on pourrait acheter tous les composants chimiques de notre organisme pour cinq dollars dans une quincaillerie, il décide d'explorer le corps humain et d'en percer les secrets.
Simone et ses soeurs, c'est le secret de Simone Veil. Elles étaient trois : Milou, Denise et Simone, la dernière.
Dans ce livre, elles racontent leur histoire à travers leurs lettres, leurs journaux intimes, leurs souvenirs autant de documents inédits retrouvés dans les archives familiales.
Elles ont dix ans, elles ont quinze ans... Elles s'écrivent tout ce qu'elles vivent : les bains de mer, les premiers flirts et l'amour, l'arrière-pays nicois, les années chez les éclaireuses.
Et puis la vie bascule : l'Occupation, la traque des Juifs, l'engagement dans la Résistance de Denise jusqu'au camp de concentration de Ravensbrück, la déportation à Auschwitz de Milou et Simone, leur famille décimée. Et la vie après. Au retour des camps, les trois soeurs doivent réapprendre à vivre et aimer. Elles ne cesseront jamais de se parler et de s'écrire.
Ce livre choral, composé avec les récits inédits dessoeurs Jacob, nous raconte l'extraordinaire amour et le courage de trois femmes au destin exemplaire.
Lors du décès d'une tante sans descendance, Annette Wieviorka réfléchit aux traces laissées par tous les êtres disparus qui constituent sa famille, une famille juive malmenée par l'Histoire. Il y a le côté Wieviorka et le côté Perelman. Wolf, l'intellectuel yiddish précaire, et Chaskiel, le tailleur taiseux. L'un écrit, l'autre coud. Ils sont arrivés à Paris au début des années 1920, en provenance de Pologne. Leurs femmes, Hawa et Guitele, assument la vie matérielle et celle de leurs enfants.
Dans un récit en forme de tombeaux de papier qui font oeuvre de sépultures, l'historienne adopte un ton personnel, voire intime, et plonge dans les archives, les généalogies, les souvenirs directs ou indirects. Par ces vies et ces destins recueillis, on traverse un siècle cabossé, puis tragique : d'abord la difficile installation de ces immigrés, la pauvreté, les années politiques, l'engagement communiste ou socialiste, le rapport complexe à la religion et à la judéité, puis la guerre, les rafles, la fuite ou la déportation - Paris, Nice, la Suisse, Auschwitz - et enfin, pour certains, le difficile retour à la vie marqué par un autre drame.
Tout l'art consiste ici à placer le lecteur à hauteur d'hommes et de femmes désireux de bonheur, de joie, de liberté, bientôt confrontés à l'impensable, à l'imprévisible, sans certitudes ni connaissances fiables au moment de faire des choix pourtant décisifs. C'est ainsi que des personnages très attachants et un monde disparu retrouvent vie, par la grâce d'une écriture sensible et précise.
Directrice de recherche honoraire au CNRS, Annette Wieviorka est une spécialiste mondialement reconnue de l'histoire de la Shoah. Elle a notamment publié au Seuil Auschwitz expliqué à ma fille (1999), 1945. La Découverte (2015) et récemment, aux éditions Stock, Mes années chinoises (2021).
"Au Docteur Grange,
Le dernier HOMME que j'aurai rencontré dans ma vie.
Je suis arrivé dans son hôpital déjà serein, mais peut-être encore troublé. Dès les premiers mots, il a su me rappeler les termes - ou plutôt le terme - de la condition humaine, avec assez de délicatesse pour que je retrouve immédiatement ma joie de vivre, si courte que l'on puisse en fixer l'échéance.
Obtenir des malades qu'ils meurent joyeux parce que confiants n'est pas donné à tout le monde. Demandez-lui le secret, il le possède."
Pierre Sanguinetti
Depuis quand les humains ont-ils été pris du désir de confier à la matière une sensation, une émotion ?
Que nous disent toutes les formes de créativité des diverses humanités identifiées à ce jour, celle de Sapiens, de Dénisova ou de Néandertal sinon cet éternel recommencement des oeuvres de l'esprit et du geste ?
Dans ce Manifeste intemporel des arts de la préhistoire, Pascal Picq célèbre l'impérieuse nécessité de la création des humains depuis la nuit des temps, et nous offre une démonstration éblouissante des richesses de l'évolution.
Le volume que Zweig consacre à Tolstoï est l'un des plus personnels et emblématiques de la collection.La présentation de Stefan Zweig s'ouvre sur un Tourgueniev moribond qui, du fond de sa couche, rédige quelques mots à l'attention de Tolstoï pour le supplier de reprendre la plume (« Revenez à la littérature ! C'est votre don véritable. Grand écrivain de la terre russe, entendez ma prière ! »). Avec cette scène inaugurale, Zweig amène aussitôt le lecteur au moment clé de la biographie de Tolstoï : vers sa cinquantième année, l'écrivain russe est victime d'un ébranlement intérieur qui va le pousser à rechercher sans fin, chez les philosophes d'abord puis dans la religion, le sens caché de la vie. Zweig ne cache pas son admiration pour celui qui s'est alors donné pour mission de se sauver lui-même, et toute l'humanité avec.
« Tout homme d'état, tout sociologue découvrira dans sa critique approfondie de notre époque des vues prophétiques, tout artiste se sentira enflammé par l'exemple de ce poète puissant qui se tortura l'âme parce qu'il voulait penser pour tous et combattre par la force de sa parole l'injustice de la terre. »
Né le 28 novembre 1881 à Vienne, Stefan Zweig, écrivain, dramaturge, journaliste et biographe autrichien, s'est suicidé le 22 février 1942 à Petrópolis, au Brésil. Ami de Freud, Schnitzler, Romain Rolland ou encore Richard Strauss, Zweig faisait partie de l'intelligentsia juive viennoise, avant de quitter son pays en 1934 en raison de la montée du nazisme. Réfugié à Londres, il poursuit une oeuvre de biographe et surtout d'auteur de romans et de nouvelles.
Dans la vie d'un lecteur, certains auteurs occupent une place à part : lectures inaugurales, compagnons de tous les jours, sources auxquelles on revient. La collection « Les auteurs de ma vie » invite de grands écrivains d'aujourd'hui à partager leur admiration pour un classique, dont la lecture a particulièrement compté pour eux.
En septembre 1939, les Allemands envahissent la Pologne. Izabela Sztrauch, qui survivra et deviendra Isabelle Choko, a 11 ans. Son enfance s'arrête du jour au lendemain lorsqu'elle est envoyée dans le ghetto de Lódz avec ses parents. Elle y perd son père de malnutrition et de mauvais traitements. A 15 ans, elle est déportée à Auschwitz, puis à Waldeslust et Bergen-Belsen.
La peur et la nudité. Le travail forcé, le froid, les coups, la promiscuité, la faim. La maladie et la mort, partout. Mais aussi les quelques moments de grâce et de fraternité. Le courage d'un prisonnier de guerre qui prend tous les risques pour la garder en vie. Et l'amour qu'Izabela porte à sa mère, qu'elle tient dans ses bras jusqu'à son dernier souffle - sur le sol noir de Bergen-Belsen. Elle revient de l'enfer seule. Par une force hors du commun, elle guérit du typhus dans un hospice en Suède et voyage jusqu'en France, avec pour unique bagage, son appétit de vivre, son humour et son intelligence. Défiant le destin, quelques années plus tard, elle est sacrée championne de France d'échecs et fonde une famille.
Aujourd'hui, Isabelle Choko raconte ce qu'elle a connu sous le régime nazi, d'abord dans le ghetto de Lódz en Pologne et puis dans les camps d'extermination - Auschwitz-Birkenau et Bergen-Belsen. Son livre est l'histoire de sa vie, un récit douloureux et passionnant pour que tous nous n'oublions pas ce que fut la Shoah.
Soixante ans après les accords d'Évian paraît le premier dictionnaire consacré à la guerre d'Algérie, rédigé par les meilleurs spécialistes de la période, algériens et français."Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, les enjeux mémoriels liés à l'histoire de ce conflit ont alimenté autant de débats que de controverses. La recherche historique n'a cessé de progresser durant cette période. Mais il manquait un ouvrage d'une ampleur suffisante pour permettre, dans un contexte resté passionnel, de traiter du sujet sous tous ses angles, en puisant dans une bibliographie désormais abondante et en se fondant sur les acquis de la recherche, avec le souci d'objectivité et d'exigence intellectuelle qui seul peut aider à faire progresser la connaissance.
Cet ouvrage, le voici. Le fruit d'un long travail qui réussit à embrasser sans tabou l'ensemble des thèmes et des données à la fois militaires, politiques, sociologiques et intellectuels liés au dernier épisode de la période coloniale. L'un des mérites de ses maîtres d'oeuvre, Sylvie Thénault, Ouanassa Siari Tengour et Tramor Quemeneur, est d'avoir su regrouper autour d'eux des historiens et chercheurs de provenances multiples, de convictions diverses et parfois opposées. Là où les mythes l'emportent encore trop souvent sur la vérité des faits, cette pluralité des approches était non seulement nécessaire mais indispensable au crédit d'une telle entreprise.
Événement éditorial, ce Dictionnaire, par son ambition et sa richesse exceptionnelles, répondra aux légitimes attentes de tous ceux qui, sur les deux rives de la Méditerranée, n'aspirent qu'à mieux comprendre l'histoire complexe de cette guerre." Jean-Luc Barré
Un huis clos sur la banquise ! Une fascinante histoire d'ambition, d'héroïsme et de survie en Antarctique qui se lit comme un roman.
En 1897, la Belgica quitte Anvers avec Adrien de Gerlache, jeune capitaine à sa tête, Roald Amundsen, le futur grand explorateur en second, vingt-trois hommes d'équipage inexpérimentés et indisciplinés, et une demi-tonne d'explosifs : direction le pôle Sud magnétique !
Le vieux baleinier est vite pris dans l'étau des glaces. C'est le début de treize mois de cauchemar pour le premier hivernage en Antarctique dans un isolement extrême. En proie à divers maux et à l'invasion des rats, les hommes luttent pour ne pas céder au désespoir et à la folie grâce à l'ingéniosité d'un singulier personnage, à la fois chirurgien et ethnologue, Frederick A. Cook. Celui-ci leur impose ainsi de se nourrir de viande de pingouin pour éviter le scorbut, les expose à la lumière du feu en une tentative inédite de luminothérapie et les oblige à marcher chaque jour autour du navire. La Belgica réussira-t-elle à se dégager de la banquise au terme d'une extraordinaire et épique aventure qui servira d'exemple à la NASA comme aux futures expéditions vers le pôle Sud menées par Amundsen ?
Julian Sancton est un journaliste new-yorkais qui a écrit pour plusieurs magazines (Vanity Fair, The New Yorker, Esquire) qui l'ont envoyé aux quatre coins du globe. Encensé par les journaux anglo-saxons, son livre a été traduit en plusieurs langues et sélectionné par le Times comme l'un des meilleurs de l'année 2021.
Aristocrate bohème, figure de la haute société des années soixante, Jacqueline de Ribes est devenue une icône du style et un symbole de l'élégance française. Amie d'Yves Saint Laurent et de Luchino Visconti, elle a été l'un des ' Cygnes ' de Truman Capote et de Richard Avedon. Cette reconnaissance mondiale est illustrée, en 2015, par une magistrale exposition au Metropolitan Museum de New York. Son visage a été projeté en pleine lumière sur l'Empire State Building. Quelle femme et quels secrets se cachent derrière la légende de papier glacé ? Ce destin, qui voit s'achever l'ancien monde et apparaître de nouveaux codes, des innovations stupéfiantes, j'ai tenté d'en déchiffrer l'énigme.
D. B.
«Pour Vladimir Poutine, le contrôle de la mémoire historique, de l'interprétation du passé, est un enjeu essentiel.»
Le 24 février 2022, l'opinion mondiale découvre avec stupeur le discours de Vladimir Poutine justifiant l'invasion de l'Ukraine, au prétexte de faire cesser un «génocide» exercé par un régime qu'il convient de «dénazifer». Cette extraordinaire falsification de l'histoire s'inscrit dans le droit fil du grand récit national construit au cours des vingt dernières années par Vladimir Poutine et dont l'ONG Mémorial fit les frais en 2021. Ce récit, exaltant la grandeur d'une «Russie éternelle» face à un Occident agressif et décadent, n'admet aucune contestation pour servir les intérêts géopolitiques d'un régime dictatorial et répondre aux attentes d'une société désorientée suite à l'effondrement du système soviétique.
Ce Tract éclaire les origines de cette distorsion des faits historiques et la façon dont elle est mise en oeuvre pour légitimer la première guerre du XXIe siècle sur le continent européen.
À l'âge de 100 ans, Edgar Morin fait une dernière requête à son biographe : qu'il enquête sur le réseau de résistance Charette, auquel il appartint ains que Mitterrand, Jankélévitch, Clara Malraux et bien d'autres. Un réseau totalement oublié, et pourtant décisif dans l'histoire de la résistance, et follement romanesque.
1941. Camp de Fallingbostel. Baraque 8. Une poignée d'irréductibles du Stalag XI-B refusent la défaite et montent leur réseau. Des premières filières d'évasion à l'unification de la Résistance, et jusqu'à la victoire finale, Emmanuel Lemieux mène l'enquête et raconte l'épopée du Réseau Charette.
Quels étaient les visages de l'Armée des ombres ? Quels noms résonnent dans son silence ? Qui étaient Philippe Dechartre, André Ulmann, Charles Bonnet, Pierre Le Moign' ? Quel fut le rôle de Michel Cailliau, neveu du général de Gaulle, alias " Charette " ? Et comment a-t-il affronté François Mitterrand, dit " Morland " ? Derrière les barbelés, ces hommes inventent une organisation hors-norme. Gaullo-communiste, francoallemand, éparpillé et uni, leur réseau rassemblera les prisonniers de guerre et recrutera au-delà.
Emmanuel Lemieux part sur ses traces et dévoile les ultimes secrets de la Résistance. Avec lui, on rencontre Marguerite Duras, Marie-Agnès de Gaulle, Clara Malraux, Vladimir Jankélévitch et un certain Edgar Nahoum. Dans ces pages qu'il authentifie, ce dernier témoin retrouve l'histoire de ses amis : " J'ai pu, grâce à tous, devenir Edgar Morin. "
Cette fresque immense se déroule de Londres à Alger, dans le vrombissement des Lysanders et le secret des prisons. Et l'on part à la recherche de splendides fantômes dans une nuit profonde.
Une aventure tragique et grandiose. Une enquête romanesque.
Un grand livre d'histoire.
" Une grande enquête plus que jamais nécessaire sur des dérives post-coloniales à l'oeuvre aujourd'hui encore." Page des libraires
Retour à Lemberg et La Filière, deux enquêtes historiques couronnées de succès, ont imposé Philippe Sands comme l'écrivain de l'histoire des droits de l'homme. C'est en tant que représentant de l'île Maurice devant la Cour internationale de justice de La Haye qu'il lutte activement pour la reconnaissance d'une injustice criante, celle qui frappe l'archipel des Chagos, la « dernière colonie » britannique dans l'océan Indien.
Dans les années 1960, la Grande-Bretagne sépare Diego Garcia et les cinquante-quatre autres îles des Chagos de la toute jeune République indépendante de Maurice. La raison secrète : offrir aux États-Unis une base militaire sur Diego Garcia, la plus grande île de l'archipel. Les Chagossiens qui y demeuraient depuis le XVIIIe siècle sont chassés brutalement de leur foyer et contraints à l'exil, au mépris des mesures internationales d'après-guerre en matière de décolonisation. Parmi eux, Liseby Élysé, une jeune mariée, enceinte de son premier enfant.
Depuis cinquante ans, Liseby Élysé n'a eu de cesse de se battre pour pouvoir retourner sur son île natale. C'est ce combat que Philippe Sands retrace, en mettant en lumière les horreurs persistantes de l'impérialisme britannique, les crimes racistes dont Mme Élysé et ses compatriotes chagossiens ont été les victimes, et le long cheminement du droit international moderne pour que soit reconnu et jugé ce crime contre l'humanité.
La route des thés oscille entre nomadisme et sédentarité, elle est faite d'étapes, comme autant de points d'attache dans un mouvement perpétuel. Elle symbolise le voyage. Les buveurs de thé sont une confrérie dont fait partie la grande voyageuse Lucie Azema.
L'autrice parcourt l'histoire de ce breuvage millénaire, des premières caravanes aux colonisations, de ses usages à ses significations. Elle explore cette tension entre arrêt et mouvement, qui nous incite à embrasser nos propres errances et nos ancrages, à approcher une philosophie du voyage par étapes, à naviguer en suivant les aléas des chemins et des rencontres, à emprunter des routes aussi bien physiques qu'imaginaires.