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Classiques / Textes et commentaires
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Avec ce colloque, tenu dans une époque où le surréalisme jetait ses ultimes feux « officiels », des personnalités d'importance, parmi lesquelles certains surréalistes eux-mêmes, se sont efforcées, au fil d'exposés fournis et de discussions vivantes, d'esquisser l'entier visage de ce mouvement, tandis qu'André Breton, resté discrètement dans les parages, et qui devait disparaître deux mois plus tard, donnait ses directives. Par la hauteur des vues qui s'y sont formulées, par la vivacité des discussions qui les ont suivies, cette rencontre, dont le présent livre fournit le principal, a précisé la silhouette d'une activité qui, malgré ses outrances voulues, est passée dans le public et a exercé une forte influence, souterraine ou affichée, sur les développements de l'art actuel.
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L'Europe n'en a pas fini avec le processus de sécularisation qui se développe depuis l'époque moderne. Aujourd'hui, la sécularisation de nos sociétés prend de nouvelles formes, sur lesquelles se sont penchées les sciences humaines, la philosophie, la théologie et toutes les autres disciplines qui traitent du religieux. La circonscription de l'espace public, en tant qu'espace dépourvu de toute conviction, est l'une des revendications premières de nos démocraties laïques. Pourtant, en suivant des chemins débroussaillés par Lévinas ou Rancière, les auteurs montrent que cette pratique de la négation de tout ce qui excède le champ de la pensée neutre (qu'elle soit scientifique, idéologique, politique, sociale...) ne va pas sans effets pervers. Les nouveaux modes de socialisations, qui découlent de ce déni de l'excès, conduisent inéluctablement à un déni de l'humain. Peut-on alors réfléchir à d'autres stratégies vis-à-vis de ce mouvement de fond qu'est la sécularisation de nos sociétés, qui fait encourir le risque d'une trop forte homogénéisation sociale et d'un oubli des personnes ? Constatant le déni de l'excès que sanctionne la schize « postmétaphysique » entre critique intellectuelle et conviction privée, plusieurs stratégies d'autoréflexion performative sont ici proposées. Elles correspondent à différentes formes de socialisation de la philosophie, de la théologie ou autre traitement du religieux, des sciences humaines. Ces stratégies et les formes de vie évoquées ne se recouvrent pas. Mais elles posent toutes le pari que le déni de l'excès conduit à un déni de l'humain, et que cela se « déjoue » dans la reconnaissance, première, de l'existant particulier, insubstituable et sociable.
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Fragments politiques échappés du portefeuille d'un philosophe
Denis Diderot
- Hermann
- 22 Février 2011
- 9782705672690
Textes établis et présentés par Gianluigi Goggi Postface de Georges Dulac S'il est une clé qui donne accès au coeur même des idées politiques de Diderot, si mal connues encore, c'est bien l'ensemble des seize petits textes écrits par le philosophe en 1772 et aussitôt diffusés sous le titre de Fragments politiques échappés du portefeuille d'un philosophe. Les thèmes de ces « fragments » sont très divers, et même disparates : le fondement de la morale, le caractère de l'homme sauvage, l'homosexualité (le « goût antiphysique ») des indigènes de l'Amérique, mais aussi et surtout la critique féroce du « despote juste et éclairé », la mise en cause du modèle chinois prôné par les physiocrates... La plupart de ces fragments constituent des jalons essentiels dans la réflexion philosophique et politique de Diderot. Le fragment « Sur la Russie » prend à cet égard une importance toute particulière : reprenant des idées de Hume, de Golitsyn et de Sanches, ce texte devient le noyau même des idées politiques du philosophe sur la Russie qui ont été jusqu'à présent, et bien à tort, très largement sous-estimées , et plus généralement sur la façon dont un peuple barbare peut être transformé en peuple civilisé. Destinés à la seconde édition de l'Histoire des deux Indes de l'abbé Raynal (1774), ces « fragments » nous ont été également conservés dans un manuscrit original, sous une forme qui permet de documenter de façon précise la pratique de l'« écriture fragmentaire » à laquelle Diderot s'est souvent adonné dans sa collaboration à l'ouvrage de Raynal.
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Nouvelle traduction par Étienne Osier-Ladermann Publié en 1839, ce mémoire, couronné par la Société royale des Sciences de Norvège, est une tentative de Schopenhauer pour répondre à la question : la liberté de la volonté humaine peut-elle être prouvée à partir de la conscience de soi ? Schopenhauer y développe sa célèbre thèse ô combien paradoxale selon laquelle « chaque homme agit selon sa manière d'être, et l'action, chaque fois nécessaire conformément à celle-ci, n'est déterminée, dans une situation individuelle, que par ses motifs ». Thèse qui conduit à affirmer la liberté humaine du point de vue de l'être et de l'essence, tout en la niant pour chaque être humain du point de vue de son existence phénoménale.