Quand on pense à nos ancêtres homininés, on les imagine vivant dans la savane. Certainement pas dans des forêts tropicales, qu'on juge improductives à cause de leurs sols médiocres, des risques naturels mortels, de la présence d'animaux insaisissables et des climats extrêmes.Et pourtant, les forêts tropicales ont été essentielles à la vie sur toute la surface de la Terre, depuis l'apparition des premières plantes il y a des millions d'années, puis l'évolution des dinosaures et des premiers mammifères. Elles ont servi de pépinières à nos ancêtres qu'elles ont biologiquement façonnés. Elles ont abrité certaines des plus grandes villes préindustrielles du monde comme Angkor. Elles ont vu se développer des pratiques d'agriculture propres. Aujourd'hui encore, elles sont primordiales dans la régulation des phénomènes atmosphériques. Sans parler de leur rôle dans la production de la majorité de nos biens de consommation !Mais l'Anthropocène, qui a commencé dans ces mêmes forêts il y a six mille ans avec l'activité humaine, pourrait bientôt faire basculer ce fragile équilibre.S'appuyant sur les dernières découvertes en biologie, botanique, climatologie, histoire et anthropologie, l'archéologue Patrick Roberts trace une histoire du monde selon ses jungles. Seule cette compréhension renouvelée permet de réagir de manière adaptée aux enjeux actuels de protection du climat et de la biodiversité qui nous concernent tous. À trente-deux ans, Patrick Roberts est directeur du laboratoire d'isotopes stables du département d'archéologie à l'Institut Max Planck. Couronné par plusieurs prix, membre de l'Académie européenne des sciences, il a publié son premier livre en 2019. Au-delà des interactions entre l'homme et la forêt tropicale, il s'intéresse à la relation entre changement climatique et changement culturel de notre espèce. Traduit de l'anglais par Odile Demange
Le catalogue de l'ouverture de la Grotte Cosquer en 2022 à Marseille. La grotte Cosquer est l'un des sites majeurs de l'art pariétal paléolithique européen. Les groupes d'Homo sapiens qui ont fréquenté cette cavité y ont laissé des traces de leurs passages (silex, foyers, charbons, tracés digités...) dont les plus remarquables sont des dessins et des gravures organisés sur les parois dans un espace souterrain : une grotte ornée fréquentée entre 33 000 ans et 19 000 ans avant le présent.
Très isolée dans le sud-est de la France, loin des foyers « classiques » de l'art pariétal européen, mais aussi par le bestiaire qui y est représenté (pingouins, phoques notamment), la grotte Cosquer est une grotte ornée unique.
Vous aimeriez partir à la recherche de civilisations englouties ? Enfant, vous vous rêviez dans la peau d'Indiana Jones ? Chaque été, vous êtes bénévole sur un chantier de fouilles ? Vous êtes un habitué des sites et des musées archéologiques ? Alors ce livre est fait pour vous ! En professionnelle confirmée, Anne Lehoërff, après avoir raconté l'histoire des premiers archéologues et des grandes découvertes depuis le milieu du XIXe siècle, décrit les méthodes d'enquête et les étapes de la chaîne opératoire en archéologie. Enseignants du primaire ou du secondaire, étudiants, acteurs des politiques d'aménagement au contact de l'archéologie préventive, amateurs des Journées du patrimoine et des Journées nationales de l'archéologie ou simplement férus de vieilles pierres, vous trouverez dans ce guide tout ce qu'il faut savoir en matière d'archéologie. Vous y apprendrez, par exemple, que la loi française interdit de fouiller son jardin...
Cuvier reconstituait un squelette à partir d'une dent. Deux siècles plus tard, sur la base d'un minuscule fragment d'os, et grâce à des méthodes génétiques de pointe, la découverte de l'homme de Denisova bouleverse le lignage humain en lui ajoutant une espèce qui ne survit que par les traces laissées dans notre ADN. La paléontologie et l'archéologie sont devenues moléculaires. Plus fort que Jurassic Park, où le passé revit dans la fiction, avec le séquençage de l'ADN, la paléogénétique s'est inventé une vraie machine à remonter le temps, inaugurant un extraordinaire voyage scientifique. Ludovic Orlando en est un pionnier. Son livre montre comment la génomique, grâce aux progrès fulgurants de la génétique, jette un éclairage inédit sur l'évolution de l'homme - ses migrations, ses sociétés et même ses langues -, mais aussi sur les grandes épidémies du passé, l'évolution du cheval et sa domestication, la naissance de l'agriculture, etc. C'est passionnant comme un roman policier : on résout des énigmes, de l'origine de la tortilla au mystère de l'extinction du mammouth et de l'ours des cavernes. C'est politique, aussi : déconvenue des suprémacistes blancs apprenant que l'homme de Cheddar, ancêtre emblématique des Britanniques, avait la peau noire ; usage biaisé de données génétiques contre les Palestiniens ; révélations sur un guerrier viking qui se révèle avoir été... une femme. Avec la paléogénomique, science d'avenir révélant un passé qui a des enjeux pour le présent, Ludovic Orlando nous entraîne dans une aventure scientifique éblouissante, aux confins du monde et dans la profondeur des temps. Ludovic Orlando est docteur en paléogénétique, directeur de recherche au CNRS, et dirige le centre d'anthropologie et de génomique de Toulouse à l'université Paul-Sabatier. Il est l'auteur du séquençage du plus ancien génome connu à ce jour, a été le premier à caractériser un épigénome ancien et à reconstituer l'histoire génomique de la domestication du cheval. Jean Guilaine est professeur émérite au Collège de France, spécialiste du Néolithique.
Les Sciences de la Terre connaissent de multiples applications dans la recherche archéologique : identification de matériaux, par la pétrographie et la
pétrochimie ; analyse des paysages et de leur évolution, par la géomorphologie et la sédimentologie ; étude des "sols"et dépôts arch éologiques, par lapédologie, ainsi que par la micromorphologie, notamment dans le domaine de l'archéologie agraire mais aussi urbaine...
Ce guide présente des notions générales sur le travail archéologique tel qu'il se pratique actuellement, tout en le replaçant dans son histoire et au sein des sciences humaines. Les auteurs s'adressent particulièrement à des étudiants, mais tous ceux qui souhaitent s'initier à l'archéologie apprécieront également ce guide. Grâce à lui, les étudiants de licence peuvent bénéficier d'un manuel adapté à leurs besoins. Cette nouvelle édition, actualisée, augmentée et illustrée, accorde une place importante aux renouvellements de la recherche archéologique de ces dernières années. Bénéficiant de l'expérience de quatre enseignants-chercheurs, archéologues et pédagogues reconnus et très complémentaires, ce manuel allie rigueur scientifique et accessibilité.
Catalogue "carnet de voyage" de l'exposition "Expédition Hatnoub !" des musée et site gallo-romains de Saint-Romain-en-Gal. Elle a pour objectif de présenter la mission Hatnoub (Égypte) dédiée à la fouille et à l'étude des inscriptions d'une carrière d'extraction d'albâtre calcite exploitée dès l'aube de la civilisation pharaonique (soit dès le IVe millénaire). Elle cherche à rendre compte du travail des égyptologues et de ses évolutions sur le site de Hatnoub, depuis la naissance de la discipline jusqu'à nos jours.
Les apports de l'archéologie, et singulièrement de l'archéologie préventive, sont considérables et donnent matière à repenser profondément le Moyen Âge.
L'archéologie médiévale mise en perspective sur la longue durée, spatialisée, a découvert la géographicité de ses objets d'étude. Ce changement d'échelle spatiale, comme la nouveauté parfois surprenante d'« objets archéologiques » mis au jour en abondance, ont bousculé les paradigmes et cadres d'interprétation anciens.
Les archéologues médiévistes sont désormais en situation d'établir ou reconsidérer les héritages, de marquer de nouveaux seuils et de mieux tisser les liens indispensables à l'intelligence de la complexité des produits matériels et de leurs effets.
Et cette archéologie médiévale remontée en puissance débouche à présent sur une relance comparable de l'archéologie des périodes moderne et contemporaine.
C'est donc un univers très ouvert et porteur d'avenir que le présent livre fera découvrir aux étudiants.
Joëlle BURNOUF est Professeure émérite d'Archéologie Médiévale à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UMR 7041 ArScAn.
Danielle ARRIBET-DEROIN est Maître de Conférences d'Archéologie et d'Histoire Médiévales à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UMR LAMOP
Bruno DESACHY est conservateur au Ministère de la Culture, Chargé de cours d'Archéologie Urbaine et de méthodologie à l'Université de Paris 1 Panthéon- Sorbonne - UMR 7041 ArScAn
Florence JOURNOT est Maître de Conférences-HDR d'Archéologie Médiévale à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UMR 7041 ArScAn
Anne NISSEN-JAUBERT, est Professeure d'Archéologie Médiévale à l'Université de Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UMR 7041 ArScAn
Voici le récit de Raymonde Bonnefille, une des rares femmes à avoir participé aux expéditions archéologiques et paléontologiques en Éthiopie dans les années 1970. Ses recherches ont été capitales pour la connaissance du milieu dans lequel vivaient les hommes préhistoriques. Son témoignage unique nous fait vivre de l'intérieur cette aventure scientifique qui aboutit à la découverte de la plus célèbre australopithèque, Lucy. Vie quotidienne sur un chantier de prospection, travail de terrain avec les équipes scientifiques française et américaine... cette plongée passionnante nous emmène au coeur des grandes expéditions internationales dans les paysages du Rift est-africain, qui contribuèrent de façon si remarquable à la connaissance des origines de l'Homme. La grande époque des explorations paléontologiques en Afrique de l'Est racontée par une chercheuse, témoin privilégié de cette incomparable aventure scientifique. Raymonde Bonnefille est normalienne, biologiste, géologue de formation et palynologue (spécialiste de l'étude des pollens). Elle a été directrice de recherche du CNRS et a travaillé au laboratoire de Géologie du quaternaire à Marseille Luminy, puis au Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement à Aix-en-Provence (université d'Aix-Marseille), effectuant de nombreux séjours scientifiques aux États-Unis. Elle est la spécialiste internationale, pionnière de l'utilisation des pollens pour la reconstitution de l'histoire des forêts et des paléoclimats en Afrique.
La fouille archéologique implique l'exhumation de vestiges. Ces biens matériels, porteurs de multiples valeurs, sont une source historique non renouvelable et extrêmement fragile. Leur découverte déclenche une série de dégradations - physiques et chimiques - des matériaux qui les constituent. Grande est notre responsabilité de devoir alors conserver ce patrimoine, puis éventuellement de le restaurer, afin de l'étudier et de le transmettre aux générations futures.
La fouille revêt un caractère conservatoire lorsque le site est voué à la détérioration par l'aménagement du territoire. Elle relève alors presque d'une injonction paradoxale : on fouille pour conserver, mais la mise au jour entraîne une destruction certaine des vestiges.
Cette double contrainte n'est pas insurmontable, mais pour y remédier, posons-nous d'abord deux questions : avons-nous vraiment conscience du caractère prioritaire de la conservation des vestiges pour la recherche archéologique ? Mettons-nous tout en oeuvre pour la préservation de ces témoignages du passé qui n'avaient pas pour vocation d'être découverts ?
La convenance nous pousse à répondre « oui » à ces deux interrogations, mais en réalité les réponses sont bien plus nuancées. En plongeant dans l'histoire des disciplines de l'archéologie comme de la conservation du patrimoine, l'auteure propose d'apporter des éléments de réflexion sur les pratiques du passé afin d'en tirer des enseignements pour mieux appréhender celles du futur.
Le livre est le tome second du Traité d'archéogéographie, champ du savoir qui réordonne la matière des disciplines géohistoriques. Il fait le point sur les différentes applications de ce concept.