Depuis toujours le pôle Nord fascine. Territoire hostile, ce nest quau xxe siècle que les explorateurs atteindront cette destination mythique. Et pourtant, en 1595, le génial cartographe flamand Gérard Mercator publie, dans son atlas mondial, une planche audacieuse : Septentrionalium Terrarum descriptio.
Déjà, la projection polaire déroute. Les continents senroulent autour de quatre îles qui forment une vaste surface circulaire, montrant que lAmérique est une proche voisine de lEurope et de lAsie. Au centre, un rocher surplombe le Polus Arcticus. Mercator fait cohabiter des représentations du territoire réalistes et même novatrices avec dautres, qualifiées de mystérieuses, voire de fantaisistes.
En décortiquant ce document exceptionnel, Hamelin, Biondo et Bouchard traitent de la nordicité à travers différents thèmes tels lexploration polaire, le mythe du pôle Nord, lautochtonie ou encore la terminologie nordique. À leur tour audacieux, ils proposent des hypothèses sur la représentation de la banquise et abordent la question des cycles climatiques et du réchauffement actuel de lArctique.
Un beau livre de 192 pages, en couleurs, imprimé au Québec dans un tirage limité.
Au verso de la jaquette, sur un papier Cougar superfin, une reproduction de la carte originale permet de suivre en détail les auteurs dans leur voyage arctique.
Spécialiste du Nord canadien, Louis-Edmond Hamelin est écrivain, professeur et géographe. Son ouvrage Nordicité canadienne est une uvre pionnière dans les recherches nordiques qui lui a valu le Prix du Gouverneur général en 1975. Le film Le Nord au cur, de Serge Giguère, brosse le portrait de la carrière de ce grand homme.
Diplômé de lUniversité du Québec à Montréal et de lUniversité de Montréal, Stéfano Biondo est à lorigine de la création du Centre dinformation géographique et statistique de la Bibliothèque de lUniversité Laval, où il occupe la fonction de cartothécaire depuis 2005.
Joë Bouchard est bibliothécaire à lUniversité Laval depuis 2009 après lavoir été à lUniversité de Moncton. Il détient une maîtrise en sciences de linformation de lUniversité de Montréal et une maîtrise en études littéraires de lUniversité du Québec à Montréal. Il sintéresse aux sources documentaires liées à la constitution de limaginaire du Nord.
Les pêcheurs de la France atlantique ont alimenté une population aussi nombreuse que mobile qui exploitait les richesses du Nouveau Monde. Ces visiteurs saisonniers ont pendant le XVIe siècle défriché avec ardeur les hauts bancs du golfe du Saint-Laurent ou bien dressé des installations sommaires sur les côtes de la colonie. Leurs navires s'en retournaient chargés de morues, d'huile de baleine et même de fourrures. Leurs fils les ont suivis et commencèrent à s'installer en Amérique. Parmi ces premiers exploitants, les Basques ont marqué l'imagination de nos contemporains. On les a vus comme d'intrépides gueules d'embrun. On les a imaginés en hardis marins sillonnant les mers sur des coquilles de noix, en audacieux baleiniers qui s'en prenaient à des cétacés des centaines de fois plus gros qu'eux, en de farouches corsaires qui harcelaient les équipages étrangers, mais la vérité se veut plus nuancée. Ce livre témoigne des grandes activités économiques qui les ont amenés et retenus en Amérique. Il veut aussi montrer la richesse et la diversité de cette expérience en Nouvelle-France.
Historien intéressé au domaine maritime canadien, Mario Mimeault a participé à de nombreuses émissions de télévision portant sur le sujet et publié des articles dans des revues scientifiques ou de vulgarisation. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages et monographies, dont quelques biographies d'entrepreneurs en pêche du XIXe siècle et de l'Histoire de la Gaspésie en bref. En 2000, on lui décernait le Prix du Gouverneur général du Canada pour l'excellence en enseignement de l'histoire canadienne. Il termine actuellement un doctorat en histoire à l'Université Laval.
La pêche à la morue a été, jusqu'à présent, une industrie négligée dans l'historiographie et même dans l'imaginaire collectif. Les coureurs des bois intriguent et passionnent, mais les pêcheurs ne soulèvent guère d'enthousiasme. Pourtant, la pêche à la morue était plus qu'une activité d'appoint, c'était une industrie en émergence essentielle à l'économie de la Nouvelle-France.
Mario Mimeault s'appuie sur une étude approfondie des principaux lieux d'exploitation de la pêche à la morue et expose les échanges entre les entrepreneurs canadiens et français. Il fournit un éclairage inédit sur l'organisation des entreprises et des seigneuries maritimes et explique les liens de la pêche à la morue avec l'administration de la Nouvelle-France, tout en tenant compte des contextes historiques successifs, de la législation, des mesures ponctuelles et des périodes troublées par les guerres. Pour une rare fois dans l'histoire coloniale, une activité économique est exercée par les Canadiens à leur profit.
Mario Mimeault a reçu en 2000 le Prix du Gouverneur général du Canada pour l'excellence de son enseignement de l'histoire canadienne. Il a publié au Septentrion Destins de pêcheurs en 2011 et L'Exode québécois en 2013, qui lui a valu le Prix Clio-Québec. Le prix Guy-et-Lilianne-Frégault lui été attribué pour son article publié dans la Revue d'histoire de l'Amérique française.
Fondée à Ottawa en 1944 pour concurrencer l'arrivée au Canada français des Lions, Rotary et autres service clubs anglo-américains, la Société Richelieu a développé dans le nord-est du continent américain un archipel de clubs qui réfléchissaient à la question nationale, posaient des gestes caritatifs et participaient à une culture masculine des loisirs.
Au cours des années 1960 et 1970, le Richelieu a été investi d'une nouvelle mission, plus libérale et mondialisée, devant les mutations profondes qu'ont entraînées l'effritement du nationalisme canadien-français, l'avènement de l'État providence ainsi que la montée du féminisme et de la contre-culture des jeunes.
Dès 1976, les cercles se sont également diversifiés sur le plan du genre, plusieurs clubs masculins devenant mixtes et de nouveaux clubs féminins se joignant à la chaîne. Ainsi, le mouvement est devenu plus démocratique, inclusif et libéral, conformément aux idéaux que chérissaient les promoteurs de la Francophonie mondiale.
Titulaire d'un doctorat en histoire, Serge Dupuis est membre associé à la Chaire pour le développement de la recherche sur la culture d'expression française en Amérique du Nord (CEFAN) de l'Université Laval. Spécialiste de l'histoire sociale, politique et intellectuelle des relations du Québec à la Francophonie nord-américaine, il est l'auteur de nombreux articles et de Plus peur de l'hiver que du Diable : une histoire des Canadiens français en Floride (Prise de parole, 2016). Le Canada français devant la Francophonie mondiale est sa deuxième monographie.
Né en 1602 dans le canton de Fribourg, en Suisse, Pierre Miville se fait mercenaire au service du cardinal de Richelieu à Brouage, patrie de Champlain, après avoir épousé une Française avec qui il aura sept enfants. En 1649, les troubles de la Fronde poussent les Miville à quitter la France pour la Nouvelle-France. Maître menuisier, Pierre Miville devient habitant et capitaine de la seigneurie de Lauson où il vivra les vingt dernières années de sa vie. Ainsi, l'ancien mercenaire est le premier citoyen suisse à s'établir en permanence au Canada.
Homme de caractère, il aura des démêlés avec les autorités coloniales. En 1664, il fomente une sédition qui l'envoie en prison. Son bannissement à perpétuité de Québec ne l'empêchera pas de commercer avec l'intendant Jean Talon, pour lequel il construit une grosse barque, et de marier un de ses fils à une fille du roi issue de la noblesse de l'Île-de-France.
Le lieutenant Jean Brillant est sans aucun doute l'un des plus illustres militaires canadiens de la Première Guerre mondiale. La plus prestigieuse et rarissime distinction militaire britannique, la Croix de Victoria (VC), lui fut décernée en reconnaissance de son extraordinaire bravoure et d'un courage que certains ont qualifié de surhumain.
Rien ne prédestinait pourtant ce jeune homme originaire de la vallée de la Matapédia à se distinguer sur les champs de bataille européens. Son existence de combattant (1916-1918), c'est avec ses frères d'armes du 22e Bataillon canadien-français qu'il en partage les épreuves, les souffrances et les espoirs.
Jean Brillant occupe une place discrète dans notre mémoire collective. Un siècle après sa mort, les quelques lieux publics rebaptisés en son honneur constituent toujours la mesure de sa renommée, et son histoire demeure essentiellement mal connue. Luc Bertrand propose le portrait d'un homme humble, mais d'exception, qui mène une guerre sans haine dans un univers impitoyable.
Un combattant que le sort destine d'emblée à un dernier assaut.
Diplômé en sciences politiques, Luc Bertrand a passé de nombreuses années dans le milieu gouvernemental, dont cinq au Cabinet du premier ministre du Québec. Auteur de plusieurs romans, biographies et essais, il signe avec Le dernier assaut - La vie du lieutenant Jean Brillant, VC, MC, son 22e ouvrage. Il habite Saint-Ours.
Fondée en 1905, la biscuiterie François Leclerc est inextricablement liée à l'histoire du Québec, dont elle épouse et reflète les évolutions. Pour rivaliser avec une concurrence féroce, pour surmonter tour à tour des incendies, des guerres mondiales et des crises économiques, pour saisir les occasions offertes par la mécanisation, l'essor des médias publicitaires et les développements informatiques, les générations successives de la famille Leclerc ont dû redoubler d'ingéniosité et de persévérance. Qu'est-ce qui explique cette histoire de succès? Quels furent les choix, les écueils et les bons coups? Quelles leçons tirer de cette expérience plus que centenaire?
Généreusement illustré, ce livre vise à présenter au grand public la trajectoire fascinante des Biscuits Leclerc. Depuis de modestes débuts dans la basse-ville de Québec jusqu'à l'impressionnant déploiement nord-américain, le lecteur découvrira les stratégies et les valeurs qui ont fait de cette biscuiterie un joueur majeur de la scène agroalimentaire et l'un des plus savoureux fleurons du Québec Inc.!
Catherine Ferland est historienne professionnelle, conférencière et spécialiste en histoire culturelle du Québec. Depuis 2003, elle a écrit ou dirigé de nombreux ouvrages, manuels, rapports, articles spécialisés et textes grand public, en plus de contribuer régulièrement à Radio-Canada, au Devoir et à MAtv. Elle est présidente des Services Vita Hominis et fondatrice des Rendez-vous d'histoire de Québec.
Nous connaissons bien Maurice Duplessis et ses opposants. Nous connaissons moins ceux qui l'ont soutenu avant de devenir ses détracteurs. L'Union nationale triomphe du Parti libéral en 1936 avec l'aide de quatre candidats vedettes qui deviendront ses adversaires acharnés. Ce sont René Chaloult, père du drapeau québécois; Oscar Drouin, grand défenseur des ouvriers; Ernest Grégoire, maire de Québec qui tente de libérer la politique municipale de toute influence occulte; et Philippe Hamel, promoteur de la nationalisation de l'électricité.
Ces quatre mousquetaires, ainsi nommés par leurs contemporains, contribuent à la première victoire de Duplessis, convaincus de sa volonté d'opérer une révolution sociale et nationale au Québec. Son abandon de leur programme électoral les conduit à former le Parti national en 1937 et à faire la lutte aux deux grandes formations politiques. Alexandre Dumas présente dans ce livre leur parcours politique et s'intéresse aux causes de leur échec.
Alexandre Dumas détient un doctorat en histoire de l'Université McGill. Son livre L'Église et la politique, de Taschereau à Duplessis a été finaliste au Prix du livre politique de l'Assemblée nationale en 2020. Il a été chargé de cours dans le réseau de l'Université du Québec.
En 1684, René-Robert Cavelier de La Salle avait reçu la mission du secrétaire d'État à la Marine Colbert d'installer une petite colonie à l'embouchure du Mississippi. La rocambolesque aventure se terminera tragiquement en 1687 avec l'assassinat de l'explorateur par l'un de ses compagnons, dans des circonstances nébuleuses.
Les récits en grande partie inédits de l'homme de confiance de La Salle, Henri Joustel, et celui de l'ingénieur Jean-Baptiste Minet rapportent ici les péripéties du voyage selon des points de vue divergents. Témoins vivants des heurs et malheurs de La Salle, ils répondent franchement aux demandes d'éclaircissements de la Cour de France sur une expédition par laquelle Louis XIV voulait affirmer sa puissance face à l'Espagne et à l'Angleterre.
Raymonde Litalien, née à Saint-Pamphile (Québec), a étudié à l'Université de Montréal puis à l'université de Paris-Sorbonne, où elle a obtenu un doctorat ès lettres (histoire). Par la suite, elle a dirigé le programme de recherche des Archives nationales du Canada en France (1977-2005), qui a conduit à la numérisation de milliers de documents français relatifs au Canada. Auteure de plusieurs ouvrages sur l'exploration de l'Amérique du Nord, elle est actuellement membre titulaire de l'Académie de marine (France).
En 1963, l'archiviste Ronald LeBlanc trouve un curieux manuscrit dans le grenier du presbytère de l'église Saint-Thomas à Memramcook, au Nouveau-Brunswick. Les 219 feuillets, écrits à la main, non datés et non signés, comprennent 5 contes inspirés du folklore acadien. Ronald Labelle a retracé l'origine de cette oeuvre, longtemps considérée anonyme, pour l'attribuer à la main de Thomas LeBlanc, journaliste bien connu du journal La Voix d'Évangéline.
Le parcours singulier du journaliste et folkloriste Thomas LeBlanc est présenté en détail dans la première partie de l'ouvrage. On y apprend qu'après son décès en 1943, son impressionnante collecte de chansons traditionnelles avait été bien conservée, alors que le manuscrit des Contes d'Acadie était inconnu.
L'identification de l'oeuvre et sa réception par le public forment la seconde partie de l'ouvrage. Les cinq textes qui composent le recueil sont présentés et situés dans leur contexte historique et culturel, permettant ainsi aux lecteurs d'en apprécier la portée.
Thomas LeBlanc était un journaliste acadien, rédacteur adjoint du journal La Voix d'Évangéline au moment de son décès à l'âge de 43 ans en 1943. Intéressé dès son jeune âge par le folklore acadien, il s'est surtout fait connaître par sa collecte de plus de 1 000 chansons traditionnelles acadiennes.
Docteur en ethnologie, Ronald Labelle a longtemps travaillé au Centre d'études acadiennes Anselme-Chiasson de l'Université de Moncton. Il a aussi occupé une chaire en ethnologie à cette même université avant de devenir professeur de français et d'études acadiennes à la Cape Breton University en 2012. Collaborateur de longue date à Rabaska, la revue d'ethnologie de l'Amérique française, il est l'auteur de Au Village-du-Bois. Mémoires d'une communauté acadienne, ouvrage qui a reçu le prix France-Acadie.
« Jai lu, dans ma jeunesse, les relations des murs et des manières des Sauvages écrites par des religieux qui, quoique les auteurs passent pour des saints, étaient pleines dabsurdités et de contradictions. » Trudeau ne mâche pas ses mots. Au moment où il entreprend son voyage sur le Haut-Missouri, il a 45 ans, dont 26 passés parmi les Indiens, surtout les Sioux Yanktons et les Panis Républicains.« Tous ces peuples sauvages ne connaissent point de subordination, ni de distinction entre eux []. Ils nont ni loi, ni juge, ni prêtre ». Moqueur, Trudeau souligne que les lois des « nations policées ressem-blent, en certaines circonstances, à ces toiles daraignées qui arrêtent le moucheron et que les taons brisent ». La liberté sexuelle des Indiens le gêne, mais moins que la frénésie des « jeunes Canadiens qui, à leur arrivée [chez les Indiens], se mettent à courir à toute bride comme des chevaux échappés dans les champs de Vénus, doù ils ne sortent rarement sans être munis des maux qui y sont irrévocablement rattachés ». Il ajoute un petit détail à propos des maladies vénériennes : « les Sauvages sen guérissent parfaitement bien ».Trudeau ignore le politiquement correct. Quand il est scandalisé, il le dit sans détour. Le Sauvage de Trudeau nest pas un Indien inventé. Il est bien réel, avec ses grandeurs et ses faiblesses, sa passion pour la guerre et sa recherche effrénée de scalps. Trudeau répond à bien des questions sur les pratiques et croyances des Indiens. Il bouleverse nombre didées reçues.
Bien qu'intimement liée à sa grande soeur de Montréal, l'île Perrot a conservé jusqu'aux années 1920 une identité propre au sein d'une population campagnarde, très attachée à son milieu et formant une société assez autonome. Timide il y a un siècle, son développement urbain s'est accéléré depuis le milieu du XXe siècle. Après 350 ans, ruralité et urbanité se partagent ce territoire fort contrasté. Dans une approche originale de l'histoire de l'île Perrot, Lise Chartier vous invite à découvrir des événements inédits, à rencontrer des personnages marquants et à comprendre l'évolution de cette ancienne seigneurie.
Cet ouvrage apporte un nouvel éclairage sur la famille du premier seigneur de l'île, François-Marie Perrot, gouverneur de Montréal. L'auteure survole la période seigneuriale et décrit l'évolution sociale du lieu à partir de patientes lectures des livres de délibérations des archives paroissiales de Sainte-Jeanne-de-Chantal depuis 1786, ainsi que des procès-verbaux des cinq commissions scolaires de l'île Perrot depuis 1858 et des cinq municipalités depuis leur création.
Partez à la découverte de ce bijou champêtre posé sur son écrin bleuté.
Auteure, chercheuse, communicatrice et femme d'affaires, Lise Chartier a fondé la Société d'histoire et de généalogie de l'île Perrot en 2008. Depuis 20 ans, elle poursuit ses recherches sur l'île. Par son bénévolat auprès de plusieurs organismes culturels et patrimoniaux de la région, elle contribue à faire connaître la longue et riche histoire de ce territoire. Elle préside depuis 2020 le Comité du 350e de l'île Perrot.
QUAND LES EUROPÉENS rencontrèrent les Amérindiens, ils découvrirent une société complexe et riche composée de multiples nations. La vie des Amérindiens fut totalement bouleversée par les nouveaux venus. L'histoire a souvent échoué dans la compréhension de la société amérindienne, mais Les Premières Nations du Canada utilise une approche interdisciplinaire pour retrouver l'histoire complète du Canada, en commençant par l'arrivée des premiers occupants en Amérique et en révélant leur influence sur l'ensemble canadien. [...] ce livre propose un résumé brillant et innovateur de l'histoire des Premières Nations depuis les temps les plus lointains jusqu'à nos jours. [...] un ouvrage incontournable sur lequel devraient méditer tous ceux qui prétendent que le Canada constitue un pays de beaucoup de géographie mais de peu d'histoire . J.-S. GAGNÉ, Voir Québec. L'objectif visé est d'informer non sans bien montrer que, comme pour l'histoire de n'importe quel peuple ou civilisation, rien n'est simple, d'où la nécessité d'éviter les jugements trop hâtifs. André JOYAL, Action nationale .
Embarquez pour la Nouvelle-France avec les pionniers qui ont eu l'audace de rejoindre une colonie naissante de l'autre côté de l'océan. Gervais Carpin, auteur de l'étude de référence sur le sujet, vous invite dans les coulisses des départs de La Rochelle.
Des portraits d'émigrants viennent affermir le contour d'une population mue par des motivations diverses : l'esprit de mission du Père Marquette, les perspectives économiques de deux frères pêcheurs ou la soif d'entreprise de Robert Giffard. Un même goût pour l'aventure réunit tous ces profils variés.
Ces études de cas emblématiques de la Nouvelle-France ne nous ont pas empêchés de nous pencher sur des contingents de population plus confidentiels. Ainsi, l'historien Didier Poton vous propose un article passionnant sur le rôle des huguenots tandis Samantha Rompillon-Tran retrace de son côté les mariages des immigrants arrivés au XVIIIe siècle dans la vallée du Saint-Laurent.
En balayant toutes ces trajectoires, notre revue vous entraîne à la rencontre des pionniers qui ont donné naissance à un peuple.
Qui sont ces jeunes femmes majoritairement pauvres et orphelines qui, entre 1663 et 1673, ont quitté la France et bravé la mer sur de frêles navires à voile pour venir se faire une vie dans cette lointaine Nouvelle-France?
Parmi ces femmes, certaines ont choisi de remonter le fleuve pour venir s'établir à Varennes et à Verchères. Arrivées dans le cadre d'un vaste programme mis en place par la France pour peupler le Canada, elles font ici l'objet d'un recueil qui expose ce qu'a été leur vie en ce pays.
Ce livre lève le voile sur ces «mères de la nation», femmes invisibles dans l'histoire qui, avec d'autres pionnières, ont contribué à peupler et à développer l'Amérique française.
Fondée en 2010, la Société d'histoire des Filles du Roy a entrepris de faire connaître et reconnaître les Filles du Roy par divers moyens. Elle rend l'histoire vivante par la personnification de Filles du Roy lors d'activités et de manifestations à caractère historique. Elle produit aussi divers ouvrages collectifs sur les Filles du Roy et leur époque.
Introduites en Europe par les explorateurs, les pêcheurs de morue, les chasseurs de baleines ainsi que par quelques traiteurs audacieux, les fourrures d'origine nord-américaine pénètrent graduellement sur le marché français au cours du XVIe siècle. C'est de cette époque méconnue que traite le présent ouvrage et plus précisément des trente dernières années de ce siècle: une période cruciale durant laquelle quelques artisans du vêtement du quartier des Halles, à Paris, décident de remettre à la mode du jour une coutume vestimentaire oubliée depuis le xve siècle, le chapeau de castor.
Traduit de l'anglais par Geneviève Rouleau
Le récit extraordinaire d'une municipalité village unique des Laurentides!
Les colons anglophones sont arrivés d'Argenteuil, au sud. Les francophones, pour leur part, venaient de l'est. Leur lieu de rencontre est aujourd'hui la municipalité de Morin-Heights. Tous les ingrédients - la langue, la religion et la culture - étaient réunis pour donner lieu à des conflits entre les deux peuples. Mais, plutôt que de s'affronter, ces nouveaux voisins ont livré bataille contre de denses forêts et des terres agricoles rocheuses et établi les assises d'une collectivité dynamique où règne l'harmonie.
Ce livre raconte l'histoire de Morin-Heights depuis les premiers jours. L'évolution de la municipalité s'inscrit dans le contexte plus large des collectivités voisines des Pays-d'en-Haut et d'Argenteuil, du Québec et du Canada de l'époque.
Les lecteurs seront ravis d'apprendre comment un petit village de l'arrière-pays, situé au coeur des Laurentides, au Québec, est devenu un microcosme de ce qu'un pays bilingue pourrait être: ni typiquement québécois ni tout à fait comme le reste du Canada.
Donald Stewart détient un baccalauréat spécialisé en histoire de l'Université Carleton d'Ottawa. Il a été président de l'Association historique de Morin-Heights et a dirigé plusieurs de ses publications. Ses ancêtres étaient des pionniers irlandais et écossais d'Argenteuil. Morin-Heights est toujours son lieu de résidence.
Traduit de l'anglais par Florence Buathier
Marie-Anne Lagimodière est probablement l'une des femmes les plus extraordinaires du XIXe siècle. Son courage et sa fougue influenceront profondément son petit-fils préféré, le grand réformateur et martyr Louis Riel.
Aucune femme blanche n'avait jamais affronté le pays sauvage s'étendant à l'ouest du fleuve Saint-Laurent avant qu'elle ne décide d'accompagner dans ses aventures son mari Jean-Baptiste Lagimodière, un fameux coureur des bois. L'expédition traversera près de 3000 km en canot, affrontant de dangereux rapides, des portages fastidieux et de terribles tempêtes sur le chemin de la rivière Rouge... pour arriver au plus fort d'un conflit armé entre la Compagnie du Nord-Ouest et la Compagnie de la Baie d'Hudson.
Marie-Anne connaîtra la famine des postes de traite et l'abondance des prairies; elle vivra au sein des communautés autochtones et apprendra à tanner le cuir et à préparer le pemmican, maîtrisant au passage les dialectes cri et ojibwé. Sa longue vie lui permettra d'être un témoin privilégié du progrès, en nombre et en puissance, de la colonie de l'Ouest, dont sa descendance peuple encore aujourd'hui le territoire.
Maggie Siggins est l'auteure de dix livres, parmi lesquels figurent Revenge of the Land. A Century of Greed, Tragedy, and Murder on a Saskatchewan Farm, qui a remporté le Prix du Gouverneur général, et Riel. A Life of Revolution. Madame Siggins est aussi vice-présidente de 4 Square Entertainment et a produit et écrit pour la télévision.
Les Juifs demeurent un mystère pour plusieurs. Et pourtant ils appartiennent à la grande et à la petite histoire du Québec depuis deux siècles et demi. Parti de Londres, c'est à Trois-Rivières qu'Aaron Hart jettera, au lendemain de la conquête de la Nouvelle-France, les bases d'une dynastie qui dominera un siècle d'histoire, à travers des réseaux familiaux se déployant jusqu'à New York. Lui et son épouse, Dorothée Judah, ont réussi au-delà de toute attente. Outre d'immenses biens fonciers, ils laissent en héritage les assises d'une nouvelle tradition judaïque.
Leurs fils sont aussi différents que cela puisse être possible. Ezekiel Hart est ce député auquel on a refusé le droit de siéger à la Chambre d'Assemblée. Benjamin Hart a fait alliance avec le génial Moses-Judah Hays pour relancer la communauté sépharade de Montréal au moment de l'arrivée de Juifs ashkénazes. Moses Hart, l'aîné, est un véritable monstre, insatiable, arrogant, détestable, dont les excès de toutes natures mettront à rude épreuve la tolérance d'une population d'accueil résignée.
Leurs descendants s'intégreront dans la société québécoise qui devient pour eux synonyme de liberté, d'égalité et de prospérité. À partir de l'histoire de la famille Hart, on découvre une communauté juive jusqu'ici ignorée et la réalité d'une population qui, loin d'être pure laine, s'est forgée dans un véritable creuset de métissage.
Depuis les débuts de sa carrière, Denis Vaugeois s'intéresse à l'histoire des premiers Juifs d'Amérique, et plus particulièrement à celle des familles Hart et Judah. Il a choisi de raconter à la fois les moments forts de ses personnages et sa propre démarche d'historien, tout en prenant le temps de situer les grands événements de la trame historique. Il évoque au passage l'évolution formidable des outils de recherche. Il en profite aussi pour souligner l'aide reçue de la part des archivistes et des bibliothécaires et s'incliner devant la générosité de ses savants collègues. Fidèle à sa passion pour les documents iconographiques, et grâce principalement à la merveilleuse collection du Musée McCord, il a profité du savoir-faire de son éditeur pour présenter un livre dont l'équipe du Septentrion est particulièrement fière.
Henri Dorion et Jean-Paul Lacasse ont examiné à la loupe les nombreuses incertitudes qui concernent le territoire québécois, tant au plan de son contenant que de son contenu. Les statuts incertains de la côte du Labrador, du golfe du Saint-Laurent et des îles littorales du Nunavik font du Québec le territoire le moins précisément délimité de l'Amérique. Si ces régions constituent les principaux sujets horizontaux de l'ouvrage, la dimension verticale des pouvoirs est aussi traitée, comme les interventions des gouvernements fédéral et provincial sur le territoire en vertu de leurs compétences respectives.
À la frontière du droit, de la politique et de la géographie, les auteurs ont voulu mettre sur la table des questions importantes qui impliquent aussi les communautés autochtones, la population en général de même que les entreprises de développement des ressources. Les auteurs se trouvent à rappeler aux autorités du Québec qu'il leur incombe une grande responsabilité : celle d'imaginer, pour les nombreuses incertitudes qui font l'objet de cet ouvrage, des solutions plus précises et stables que l'éternel statu quo.
Titulaire d'une licence en droit et d'une maîtrise en géographie, Henri Dorion s'intéresse depuis plus de 50 ans à la question des frontières. Après avoir publié La frontière Québec-Terreneuve. Contribution à l'étude systématique des frontières, il a présidé la Commission d'étude sur l'intégrité du territoire du Québec de 1966 à 1972. Il est aussi l'auteur de Éloge de la frontière et de nombreux articles sur les questions territoriales.
Maître ès Arts en géographie, docteur en droit et avocat, Jean-Paul Lacasse est professeur émérite à la Faculté de droit de l'Université d'Ottawa. Il a aussi oeuvré à divers titres auprès des milieux gouvernementaux, des affaires, de l'administration universitaire et des communautés autochtones. Auteur de nombreux ouvrages et articles, M. Lacasse a été secrétaire de la Commission d'étude sur l'intégrité du territoire du Québec.
Ce qui frappe le public et les observateurs de la scène politique durant les événements d'Octobre 1970, c'est le jeune âge des personnes arrêtées. Dans Chronique d'une insurrection appréhendée, Éric Bédard examine la place de la jeunesse dans le discours et la pensée felquiste des années 1960, mais aussi la perception qu'en avaient les autorités. Il montre qu'en octobre 1970 la jeunesse étudiante et politisée milite dans une myriade de groupuscules et qu'elle arrive difficilement à se mobiliser. La peur qu'inspire la jeunesse, deux ans après Mai 68 et quelques mois après les émeutes de la Kent University aux États-Unis, explique en partie le recours à la Loi sur les mesures de guerre. Un document inédit et longuement recherché montre que les arrestations qui suivent l'adoption de la loi d'exception ont toutes les allures d'une rafle de jeunes.
Historien et professeur à l'Université TÉLUQ, Éric Bédard est l'auteur de plusieurs ouvrages sur l'histoire du Québec. Depuis 2015, il anime la série Figures marquantes de notre histoire diffusée sur MAtv.
Maurice Duplessis demeure l'un des personnages les plus controversés de l'histoire du Québec. Plus de soixante ans après sa mort, il garde encore l'image d'un homme qui a fait surtout du tort au Québec.
Pourtant, on s'explique mal comment un homme si méprisé ait pu être premier ministre pendant dix-huit ans, soit le plus long règne à ce jour au Québec. Malgré toutes les transformations de la Révolution tranquille, Duplessis et son monde ont-ils vraiment disparu tout d'un coup en 1960? Ne se sont-ils pas plutôt transformés pour continuer à exister, même encore aujourd'hui?
À travers les diverses biographies, études et oeuvres consacrées à Duplessis au fil du temps, Pierre B. Berthelot retrace l'évolution de l'image de l'ancien premier ministre, de son vivant jusqu'à nos jours.
Tâchons donc de retrouver un peu de lumière dans la Grande Noirceur!
Pierre B. Berthelot est diplômé en littérature et en histoire de l'Université de Montréal. Il s'intéresse beaucoup à l'époque de Maurice Duplessis, à qui il a consacré un mémoire de maîtrise. Depuis 2015, il donne des conférences en histoire du Québec et enseigne à l'UTA de l'Université de Sherbrooke.
Un homme peut-il, à lui seul, influencer le développement dune région? Certes non, mais Hubert Biermans fait partie de ces personnes à qui lon doit lessor de la ville de Shawinigan au Québec. En qualité de directeur de la Belgo, une usine à papier financée par des capitaux belges, il a joué un rôle qui fut reconnu comme déterminant dès son vivant. Lorsquil arrive dans cette ville en 1900, il a déjà derrière lui une expérience quil a acquise en Europe et en Afrique. On le compte parmi les pionniers de la première liaison ferroviaire au Congo. Né aux Pays-Bas, H. Biermans avait fait ses premières armes sous les ordres dun entrepreneur belge. Il a trente-cinq ans quand il débarque à Shawinigan, chargé par la Banque dOutre-Mer de Bruxelles de liquider une affaire qui savère non profitable. Or, contre toute attente, il décide daller de lavant. Il construit lusine de pâte à papier: cest la décision qui modifiera sa vie. Placé à la tête de la Belgo, H. Biermans contribuera à lessor de la ville. Les témoins de cette époque se souviendront toujours de ces années de prospérité. Plusieurs associeront le nom de ce chef dentreprise au bonheur de leur existence. Grâce à des qualités exceptionnelles, il accumule une fortune dont il redistribue déjà une partie. Dresser la liste des personnes ou des oeuvres qui bénéficièrent de ses largesses est une tâche impossible. Mentionnons, à titre dexemple, lédifice de la Fondation Biermans-Lapôtre érigé à Paris et qui témoigne de la participation de sa femme au bien être des étudiants au lendemain de la Grande Guerre. Lorsque, à lâge de soixante ans, il décide de quitter la Belgo et de se retirer en Europe, il laisse à Shawinigan le souvenir dun patron énergique et charitable. Installé à Paris mais vivant aussi à Monte Carlo, il mènera une vie de millionnaire tout en restant attentif aux affaires. Voyageur infatigable, il reviendra chaque année au Québec. Lorsquil meurt, en 1953, il lègue la majorité de sa fortune à des oeuvres, à des institutions et à des universités du Québec.
Henri-Gustave Joly de Lotbinière occupe une place particulière dans l'histoire du Québec et du Canada. Député de Lotbinière pendant 24 ans, premier chef du Parti libéral du Québec et chef de l'opposition, il devient brièvement premier ministre du Québec à la suite de ce que certains appellent «le coup d'État du 2 mars 1878». Sa carrière politique ne s'arrête pas là : il est nommé ministre dans le cabinet de Wilfrid Laurier et finit sa carrière comme lieutenant-gouverneur de la Colombie-Britannique.
Né et éduqué en France, de religion protestante, il offre un profil qui le distingue des politiciens de son époque. Ses adversaires ne cesseront de mettre en doute sa légitimité à représenter les Canadiens français catholiques, et le clergé ne manquera pas une occasion de s'opposer à cet improbable homme politique.
Henri-Gustave Joly de Lotbinière est aussi un pionnier et un spécialiste de la conservation de la forêt au Canada. Mariant son amour pour la nature et sa curiosité pour les sciences naturelles à ses intérêts personnels, il a laissé son empreinte économique comme seigneur de Lotbinière et exploitant d'une entreprise forestière.
Lucie Desrochers est diplômée en histoire et en science politique de l'Université Laval. Après une carrière dans la fonction publique québécoise, elle travaille comme chercheuse autonome en condition féminine et en histoire. Elle s'est particulièrement intéressée à l'histoire des femmes et à l'histoire politique du Québec.