L'invasion de l'Ukraine par la Russie, le 24 février 2022, a déclenché la guerre la plus importante en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Par l'ampleur des moyens employés et du soutien apporté à l'Ukraine par les forces occidentales, elle constitue un moment pivot pour l'histoire de l'Europe et peut-être du monde. Quelles leçons pouvons-nous en tirer aujourd'hui ? Comment cette guerre transforme-t-elle l'art militaire mais aussi nos sociétés ? En quoi l'ordre de sécurité européen et mondial s'en trouvera-t-il bouleversé ? Que nous enseigne-t-elle sur la dissuasion ? L'Ukraine est-elle un laboratoire pour Taïwan ? Toutes ces questions et bien d'autres sont abordées ici par François Heisbourg, qui joint à son expertise internationale une connaissance inégalée du terrain et des différents acteurs, qu'il a personnellement rencontrés et dont il nous dresse un portrait souvent inattendu. François Heisbourg est conseiller spécial à la Fondation pour la recherche stratégique et a présidé l'International Institute for Strategic Studies de Londres et le Centre de politique de sécurité de Genève. Il est l'auteur de nombreux ouvrages, dont Le Temps des prédateurs aux éditions Odile Jacob, qui a été un grand succès, et le prémonitoire Retour de la guerre.
Ce livre d'Emmanuel Terray propose quatre portraits de femmes du xixe siècle. Pauline de Beaumont, Aimée de Coigny, Delphine de Girardin et Marie d'Agoult?: chacune à sa manière a marqué son époque. Muses, amies ou amantes de grands écrivains ou artistes, elles sont reconnues elles-mêmes pour leurs écrits ou leurs actions. À la fois femmes de coeur et femmes d'esprit, ce sont aussi des caractères trempés. Libres et indépendantes, elles sont résolues à décider de leur destin dans un monde dominé par les hommes. En les peignant avec un talent de portraitiste visiblement fasciné, Emmanuel Terray éclaire l'histoire d'un siècle où les rémanences de l'Ancien Régime se heurtent au tumulte politique et social qui a suivi la Révolution. Chacune d'elles devient ainsi une figure emblématique illustrant la place des femmes dans la société française, leurs combats pour la reconnaissance et simplement pour la liberté de choisir leur existence. Un livre constamment captivant, qui restitue la vie et les idées de personnages hauts en couleurs, où les femmes d'aujourd'hui peuvent reconnaître leurs combats. Emmanuel Terray, philosophe et anthropologue, né en 1935, a été directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Il est notamment l'auteur de Procès de la Révolution, Lettres à la fugitive et Ombres berlinoises.
La gouvernance de plus en plus totalitaire du régime chinois se voit aujourd'hui fortement contestée, notamment en Occident. En revanche, la Chine, en tant que civilisation, fait l'objet d'une étrange complaisance. Et pourtant, le «?système de crédit social?», la volonté de «?siniser?» les religions, de «?rééduquer?» les peuples non hans comme les Ouïghours, l'obsession de la «?pureté?» idéologique, la lutte contre le «?démon?» de la pandémie ne se comprennent que si nous acceptons de regarder sans pudeur la culture chinoise et la façon dont elle imprègne la Chine contemporaine. C'est précisément ce que fait Emmanuel Dubois de Prisque dans ce livre. S'inspirant des travaux de René Girard, il montre que la politique chinoise obéit à des rites sacrificiels dont le souverain est à la fois le grand prêtre et la victime potentielle - des premiers empereurs jusqu'à Mao Zedong ou Xi Jinping. Ce faisant, il éclaire la part d'ombre de la Chine et en souligne les risques alors que cette dernière paraît bien décidée à imposer au monde ses propres normes culturelles face à un Occident affaibli et englué dans sa propre culpabilité. Emmanuel Dubois de Prisque est chercheur associé à l'Institut Thomas-More. Il a vécu au Japon et à Taïwan et travaille depuis presque trente ans sur le monde chinois. Il est l'auteur avec Sophie Boisseau du Rocher de La Chine e(s)t le Monde, aux éditions Odile Jacob.
Thomas Salmon fut un médecin visionnaire, précurseur de l'idée de trouble post-traumatique et de la prise en charge des névroses de guerre et du stress. Médecin généraliste affecté à Ellis Island, il s'est trouvé confronté à la vague d'immigration déferlant sur New York au début du XXe siècle. Il a cherché à améliorer le sort des «?fous?» et des «?faibles d'esprit?», puis celui des combattants traumatisés psychiquement par la Première Guerre mondiale. Il est une figure majeure de la transformation de la psychiatrie américaine. La biographie que lui consacre Sophie Delaporte, historienne de la médecine de guerre, révèle le travail de cet humaniste qui lutta pour une psychiatrie plus attentive à la souffrance des patients. Le parcours de Thomas Salmon illustre les contradictions d'une société où se côtoient le souci de protéger les faibles et la tentation eugéniste. Le livre éclaire ainsi les interactions entre politique et valeurs morales, dans une époque contrainte de s'accommoder à sa part d'ombre. L'histoire d'une psychiatrie nouvelle, à travers le portrait splendide d'un homme sensible à la fragilité humaine. Sophie Delaporte, historienne spécialiste de la médecine de guerre, est maître de conférences (HDR) et chercheuse au Centre d'histoire des sociétés, des sciences et des conflits à l'université de Picardie-Jules-Verne.
Jaurès le Père, Blum le Juste, Mollet le Camarade, Mendès France le Vrai, Mitterrand le Sphinx, Rocard le Trublion?: cet essai fait découvrir la personnalité, l'action et le bilan de ces six leaders qui ont épousé la cause du socialisme à la SFIO puis au PS. Il suit avec eux l'ombre et la lumière d'une ambition familiale toute jaurésienne?: «?Fatiguer le doute du peuple par la persévérance de notre engagement?»?; confronter sans relâche l'idéal et le réel pour, un jour, «?rallumer tous les soleils?». Après plus d'un siècle de luttes, voici qu'est venu le temps des orphelins et des naufragés. Dès lors, les questions se pressent. Que disent aujourd'hui les enfants de Jaurès des dangers et des espoirs du xxie siècle?? du socialisme dans une France fracturée où les crises s'accumulent?? de leur offre politique dans une ve République cabossée où le désert civique s'étend?? Et qui a envie d'entendre leurs réponses?? Jean-Pierre Rioux, spécialiste bien connu de l'histoire politique et culturelle de la France contemporaine, Grand Prix Gobert de l'Académie française, est l'auteur notamment de Jean Jaurès (Perrin) et de Gouverner au centre (Stock). Il a récemment publié chez Odile Jacob Vive l'histoire de France?!, Ils m'ont appris l'histoire de France et L'Événement Macron. Il collabore à La Croix et à L'Histoire.
Ce beau livre unique présente une très riche iconographie en couleurs sur les femmes au temps du Néolithique. Deux cents illustrations de figurines, stèles, statues et d'art rupestre révèlent la façon dont les premières sociétés rurales « voyaient » la femme. Dans un texte passionnant, Jean Guilaine montre comment ces représentations étonnantes par leur diversité culturelle permettent de mieux cerner le rôle des femmes au Néolithique. Alors que les femmes sont longtemps demeurées « invisibles » dans les récits historiques, ce livre dédié à Françoise Héritier leur redonne toute leur place dans la trajectoire de l'humanité et pose les fondements d'une histoire des femmes pour cette période capitale de transition de la Préhistoire à l'Histoire. Les femmes d'hier nous éclairent sur les femmes d'aujourd'hui. Jean Guilaine a été directeur de recherche au CNRS, directeur d'études à l'EHESS, puis professeur d'archéologie au Collège de France (chaire des « Civilisations de l'Europe au Néolithique et à l'âge du Bronze »). Membre de l'Institut de France et président d'honneur de la Société préhistorique française, grand prix de l'Archéologie du ministère de la Culture (1985), il est docteur honoris causa des universités de Barcelone et de Lisbonne. Il est l'auteur, aux éditions Odile Jacob, de La Seconde Naissance de l'homme, Paul Tournal, fondateur de la préhistoire (avec Chantal Alibert), des Chemins de la protohistoire et de Mémoires d'un protohistorien. La traversée des âges.
Cuvier reconstituait un squelette à partir d'une dent. Deux siècles plus tard, sur la base d'un minuscule fragment d'os, et grâce à des méthodes génétiques de pointe, la découverte de l'homme de Denisova bouleverse le lignage humain en lui ajoutant une espèce qui ne survit que par les traces laissées dans notre ADN. La paléontologie et l'archéologie sont devenues moléculaires. Plus fort que Jurassic Park, où le passé revit dans la fiction, avec le séquençage de l'ADN, la paléogénétique s'est inventé une vraie machine à remonter le temps, inaugurant un extraordinaire voyage scientifique. Ludovic Orlando en est un pionnier. Son livre montre comment la génomique, grâce aux progrès fulgurants de la génétique, jette un éclairage inédit sur l'évolution de l'homme - ses migrations, ses sociétés et même ses langues -, mais aussi sur les grandes épidémies du passé, l'évolution du cheval et sa domestication, la naissance de l'agriculture, etc. C'est passionnant comme un roman policier : on résout des énigmes, de l'origine de la tortilla au mystère de l'extinction du mammouth et de l'ours des cavernes. C'est politique, aussi : déconvenue des suprémacistes blancs apprenant que l'homme de Cheddar, ancêtre emblématique des Britanniques, avait la peau noire ; usage biaisé de données génétiques contre les Palestiniens ; révélations sur un guerrier viking qui se révèle avoir été... une femme. Avec la paléogénomique, science d'avenir révélant un passé qui a des enjeux pour le présent, Ludovic Orlando nous entraîne dans une aventure scientifique éblouissante, aux confins du monde et dans la profondeur des temps. Ludovic Orlando est docteur en paléogénétique, directeur de recherche au CNRS, et dirige le centre d'anthropologie et de génomique de Toulouse à l'université Paul-Sabatier. Il est l'auteur du séquençage du plus ancien génome connu à ce jour, a été le premier à caractériser un épigénome ancien et à reconstituer l'histoire génomique de la domestication du cheval. Jean Guilaine est professeur émérite au Collège de France, spécialiste du Néolithique.
Le destin historique d'un grand homme se dessine-t-il dès l'enfance ? Sabine Melchior-Bonnet montre dans ce livre que derrière tout héros, qu'il soit grandiose ou maudit, il y a... une mère. C'est dans les relations entre mère et fils que se joue aussi l'Histoire. Que seraient en effet Néron, François Ier, Louis XIII, Louis XIV, Napoléon, mais aussi Churchill, Staline, Hitler, sans leur mère ? C'est à la restitution de ces biographies historiques sous l'angle inédit des relations entre mère et fils que s'attache ici l'auteur. Et c'est à résoudre le mystère de ces destins uniques que nous sommes ici conviés, dans une série de portraits d'Histoire déroutants et inattendus. Sabine Melchior-Bonnet est historienne, spécialiste de l'histoire des sensibilités. Elle travaille au Collège de France auprès des professeurs Jean Delumeau et Daniel Roche. Elle a notamment publié une Histoire du miroir, Une histoire de la frivolité, et codirigé une Histoire du mariage.
Il y a une Grèce de rêve. La douceur méditerranéenne et le marbre des temples, Périclès et Platon, Homère - l'Olympe à portée de main. « Berceau de la civilisation », « patrie du Beau et de l'Idéal » : on l'a bien souvent (ré)inventée, usant d'une Antiquité enjolivée ou tronquée pour mieux servir les desseins du présent. Grand amoureux de la Grèce, Patrice Brun entreprend ici de balayer clichés, idéologies et fantasmes pour dévoiler l'Antiquité telle qu'en elle-même?: à la fois familière et éloignée de nous. Certes, il y a de quoi être fasciné par les oeuvres, les écrits, la pensée politique des Grecs. Patrice Brun s'efforce de sortir de l'apologie, de remplacer une Grèce de musée embaumée dans l'éloge par celle de l'historien, soucieux des faits et du concret?: la guerre, les femmes, le sexe, les esclaves, la démocratie, etc. Voilà qu'elle renaît sous nos yeux, intensément vivante et colorée, crue, ambivalente, formidablement humaine. Un livre passionnant sur l'usage et le mésusage de la Grèce antique, où l'on redécouvre ses moeurs, sa politique, sa vie, au plus près de ce qu'elles ont vraiment été. Et une réflexion sur la manière dont l'Occident se perçoit lui-même à travers le passé magnifié dont il revendique l'héritage. Patrice Brun est professeur d'histoire grecque à l'université Bordeaux-Montaigne, qu'il a présidée de 2009 à 2012. Il est membre de l'Institut universitaire de France.
Qui ne s'intéresse pas aux origines de l'homme ? En plus de soixante-cinq ans de carrière, des fouilles d'Éthiopie à celles du Tchad, de ses laboratoires du musée de l'Homme et du Collège de France aux palais présidentiels et princiers, le spécialiste de la préhistoire a rencontré les chefs d'État du monde entier. Le fossile devient prétexte à des échanges privilégiés avec ceux qui font l'histoire d'aujourd'hui. Yves Coppens nous dresse dans ce livre cinquante portraits inattendus et intimes des présidents Pompidou, Giscard, Mitterrand, Chirac, Sarkozy, Hollande, de la reine Elizabeth II, de l'empereur Haïlé Sélassié, de Nelson Mandela, des papes Benoît XVI et François et de bien d'autres... cinquante portraits qui sont aussi cinquante rencontres pleines d'esprit autour des questions fondamentales de l'origine et du devenir de l'espèce humaine. Yves Coppens est le découvreur mondialement connu de nombreux fossiles humains célèbres, dont Lucy. Il est paléontologue, professeur au Muséum national d'histoire naturelle, professeur au Collège de France, membre de l'Académie des sciences et de l'Académie de médecine. Il est l'auteur de Pré-ambules, Le Genou de Lucy, L'Histoire de l'homme, Pré-textes, Pré-ludes, Des pastilles de préhistoire, Origines de l'homme, origines d'un homme, etc., qui tous ont été de très grands succès.
Ce livre de Christian Ingrao a deux facettes. D'une part, c'est un texte d'historien sur des objets historiques situés : les discours, les représentations et les émotions des acteurs du génocide nazi ; le suicide de guerre en Allemagne et au Japon en 1945 ; la médecine d'urgence face aux attentats du 13 novembre 2015. Captivant. D'autre part, c'est un essai pour penser l'histoire, qui expérimente des rapprochements conceptuels et disciplinaires, qui analyse et met à l'épreuve notions et méthodes. Éclairant. À la fois livre d'histoire et livre sur l'histoire, il présente au lecteur l'oeuvre et la fabrique, dans un va-et-vient entre théorie et pratique qui fait la force du propos. Ainsi, la notion de paroxysme est d'abord analysée comme outil théorique pour l'historien, puis appliquée à des objets historiques qui en sont des figures et dont l'auteur est un spécialiste. On découvre l'historien au travail, réfléchissant sur sa démarche et ses concepts avant de les mettre en oeuvre pour explorer des passés utiles pour comprendre le présent. Tirant le bilan de vingt années d'enquête sur le nazisme et la violence de guerre aux XXe et XXIe siècles, Christian Ingrao entreprend d'esquisser aussi « un avenir désirable pour l'histoire du temps présent ». Un livre d'histoire en même temps qu'un regard sur l'histoire de demain. Christian Ingrao Christian Ingrao est historien, directeur de recherche au CNRS. Il a dirigé l'Institut d'histoire du temps présent (2008 à 2013), enseigne à l'IEP de Paris. Il a écrit sur le nazisme et les violences de guerre aux XXe et XXIe siècles.
Depuis que l'Amérique de Trump a fait savoir qu'elle privilégierait ses propres intérêts (America first !), tous les regards se sont tournés vers la Chine : va-t-elle se substituer aux États-Unis et incarner une nouvelle forme d'hégémonie mondiale ? L'ordre international n'a-t-il pas besoin d'un leader, si possible bienveillant ? Avec ce livre, Bertrand Badie fait un sort à ce vieux concept des relations internationales. Pour lui, l'hégémonie est un mythe, car elle suppose une adhésion réelle et consentie, à l'image de la ligue de Délos formée par les cités grecques autour d'Athènes. Or une étude attentive de l'histoire montre que l'hégémonie ne s'accomplit jamais sans ambiguïté. Pis encore, elle conduit les puissances à s'aveugler sur le rejet qu'elles suscitent, nourrissant ainsi les mouvements qui peuvent les balayer. La banalisation de la posture contestataire - Erdogan, Poutine... - marque non la disparition de l'hégémonie, mais plutôt son inconsistance. Un essai brillant et profond qui nous invite à considérer d'un oeil nouveau les désordres actuels du monde. Professeur des universités à Sciences Po Paris, Bertrand Badie s'est imposé comme l'un des meilleurs experts en relations internationales. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages qui font référence, dont Le Temps des humiliés paru aux éditions Odile Jacob. Il codirige L'État du monde depuis douze ans.
Ce livre lève le voile sur le rôle décisif - et totalement méconnu - qu'a joué l'Asie dès 1900 sur la scène du monde. Sait-on ainsi que la victoire du Japon face à la Russie en 1905 a été déterminante pour le jeu des alliances qui entraîna la Première Guerre mondiale ? Ou encore que c'est en Mandchourie, dès les années 1920, que s'est mise en marche la Seconde Guerre mondiale ? Que la guerre froide est née en Asie en 1945, et que c'est également là que s'est recomposé l'ordre international, à la fin des années 1970 ? S'appuyant notamment sur les travaux d'historiens chinois, japonais ou coréens, Pierre Grosser montre que le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis étaient - et sont encore - des puissances asiatiques. Un livre qui renouvelle notre lecture géopolitique du XXe siècle et nous fait comprendre pourquoi l'Asie est si importante aujourd'hui. Pierre Grosser Pierre Grosser est historien, spécialiste des relations internationales qu'il enseigne à Sciences Po-Paris. Il a été directeur des études de l'Institut diplomatique du ministère des Affaires étrangères à sa création (2001-2009). Il est l'auteur de Traiter avec le diable ? (prix de la Revue des Deux Mondes, 2014).
«?Il était une fois des reines et des princesses. Elles gouvernaient des pays, commandaient des armées et se faisaient obéir. Leur vie était remplie de possibilités, de pouvoirs et de projets. Elles s'appelaient Artémise d'Halicarnasse, Antigone, Jocaste ou Aithra. Exceptionnelles et singulières, ces femmes appartiennent à un passé aristocratique ou vivent dans un ailleurs royal. Dans ces mondes possibles, elles sont elles-mêmes possibles. Il suffit d'imaginer. Et les Grecs ont su les imaginer. Les mêmes Grecs inventent la démocratie. Et voilà que les femmes de cette trempe, en état de diriger et de défendre l'État, deviennent tout simplement inconcevables. Voilà que l'homme est un animal politique, la femme un animal domestique. C'est ainsi. C'est la nature. À bien des égards, nous en sommes encore là aujourd'hui. Dans nos démocraties, les hommes peuvent et les femmes ne peuvent toujours pas. Un soupçon fondamental plane toujours. Ne seraient-elles pas, peut-être, incompétentes?? Ne sont-elles pas, sans doute, des incapables???» G. S. Pourquoi et comment, enfin, rendre les femmes prêtes à pouvoir diriger?! Un livre brillant, documenté et... ultracontemporain. Giulia Sissa est philosophe et historienne de la culture. Professeure de théorie politique et de civilisations classiques à UCLA, elle a notamment publié L'âme est un corps de femme, Sexe et sensualité. La culture érotique des Anciens et, plus récemment, La Jalousie. Une passion inavouable.
«?J'ai pensé qu'il me fallait participer à la connaissance d'un monde arabe qui nous avait tant donné en ses vieux jours. Tel fut mon rôle, ou du moins tel que je l'ai voulu, de transmetteur, de passeur.?» A. M. Le récit passionnant d'une vie consacrée à la transmission du savoir. André Miquel, écrivain, a été professeur au Collège de France et également son administrateur. De plus, il a été administrateur général de la Bibliothèque nationale. Il a publié aux éditions Odile Jacob?: L'Événement. Le Coran?: sourate LVI, D'Arabie et d'Islam, Deux histoires d'amour. De Majnûn à Tristan, Tristan et Iseut d'après Joseph Bédier, Le temps se signe à quelques repères et Chateaubriand. Mémoires d'outre-tombe. Instants de lecture choisis et présentés par André Miquel.
Les civilisations naissent, se développent, déclinent et meurent. Le peuple juif, cependant, semble constituer une exception. En plus de trois mille ans d'existence - dont près de vingt siècles en exil -, il a maintenu presque inchangés ses traditions, son mode de vie et les principes de sa religion. Moshe Sebbag et Armand Laferrère explorent les raisons de cette exception historique. Leur enquête décrit le modèle familial du peuple juif, ses idéaux politiques et sociaux, l'importance donnée à l'étude, la relation du peuple avec sa terre, le système de valeurs morales élaboré à travers les âges. Ils décrivent aussi la relation unique qui unit le peuple avec son Créateur. En parcourant l'Histoire, mais aussi les textes de la Bible et du Talmud, les auteurs trouvent l'explication de la survie du peuple juif dans la vision unique du monde que ce peuple a forgée. Cette vision du monde a accompagné les Juifs à travers leur longue histoire et leur a permis d'échapper à l'extinction. Moshe Sebbag, études rabbiniques au séminaire israélite de France. Ancien rabbin de la communauté de Tours, puis de celle d'Avignon?; depuis septembre 2009, rabbin à la Grande Synagogue de Paris, la Victoire. Conférencier universitaire sur la philosophie juive et la pensée talmudique. Travail interreligieux avec la Conférence des évêques de France et la Conférence des imams de France. Armand Laferrère, ancien élève de l'École normale supérieure et de l'École nationale d'administration, est membre du comité de rédaction de la revue Commentaire.
Ce livre s'intéresse aux représentations de l'arme nucléaire dans l'art et la culture, et à la manière dont elles façonnent nos perceptions et notre imaginaire collectif. Réunissant 35 auteurs aux profils et aux modes d'expression très divers (chercheurs, diplomates, artistes, critiques, conservateurs, etc.), tels le dessinateur Plantu ou le réalisateur Antonin Baudry (Le Chant du loup), il dresse un vaste panorama invitant à penser la représentation de l'arme nucléaire?: lire les oeuvres littéraires, les romans, la bande dessinée qui la mettent en scène?; regarder la bombe sur le grand et le petit écran, au cinéma et dans les séries télévisées?; écouter la musique qui en parle?; ou jouer aux jeux vidéo qui la représentent. Ses chapitres s'intéressent aussi à ceux qui montrent la bombe, par la photographie ou l'exposition?; qui bâtissent les villes en fonction de cette menace et les bunkers pour s'en protéger?; qui la promeuvent dans des stratégies nationales?; et la contestent par l'humour, l'art et la culture. Cet ensemble inédit et les 170 illustrations qui l'accompagnent font de cet ouvrage de référence un objet unique en son genre. Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, philosophe, juriste et politiste, est directeur de l'Institut de recherche stratégique de l'École militaire (IRSEM). Membre du Comité d'éthique de la défense, auteur d'une vingtaine d'ouvrages, il était précédemment en poste au ministère des Affaires étrangères et dans des universités (King's College London, McGill University). Il enseigne à la Paris School of International Affairs (PSIA) de Sciences Po. Céline Jurgensen, diplomate, a occupé divers postes au ministère des Affaires étrangères, au ministère des Armées et au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), où elle a été directrice de la stratégie à la direction des applications militaires. Elle enseigne au Centre interdisciplinaire d'études sur le nucléaire et la stratégie (CIENS) de l'ENS Ulm.
Les relations internationales ont connu ces dernières décennies d'importants bouleversements. Comment la diplomatie française s'adapte-t-elle à ce nouvel ordre du monde, alors même qu'elle dispose de l'un des trois premiers réseaux de postes diplomatiques ? Elle a ainsi subi des réformes sans précédent, que ce soit dans son organisation ou dans son action, comme aussi dans le choix des hommes et des carrières. Plus que tout autre, le Quai d'Orsay a été touché par ces transformations. À travers sa politique extérieure, à travers le ministère des Affaires étrangères, c'est le visage même de la France du XXIe siècle qui se dessine. L'ambition de ce livre est de nous en tracer les contours et de nous en restituer l'histoire. C'est au coeur de la Ve République que nous sommes ainsi conduits. Car, si les diplomates continuent à jouer un rôle essentiel de représentation, d'information et de coordination de l'action extérieure de la France, la négociation et la prise de décision sont de plus en plus l'apanage de l'Élysée. Voici donc le portrait saisissant du nouveau Quai d'Orsay, de son évolution passée et de ses perspectives à venir, et du futur qu'il ouvre aujourd'hui pour la France dans le monde. Ouvrage dirigé par Maurice Vaïsse, professeur émérite d'histoire des relations internationales à Sciences Po. avec la collaboration de Louis Amigues (ancien ambassadeur), Denis Bauchard (ancien ambassadeur), Frédéric Charillon (professeur de sciences politiques), Marie-Christine Kessler (directrice de recherches émérite au CNRS), Dephine Lagrange (maître de conférences en sciences politiques), Isabelle Richefort (conservateur général du patrimoine aux Archives diplomatiques), ainsi que d'une quarantaine d'auteurs, de diplomates, de conservateurs d'archives, de hauts fonctionnaires, d'historiens et de politologues.
Dans un monde de concurrence exacerbée entre les grandes puissances, de compétition pour l'accès aux ressources, d'affrontements violents entre les civilisations et les religions, une nouvelle guerre mondiale est-elle vraiment improbable, voire impensable ? Si elle veut survivre, l'humanité est « condamnée » à la paix. Mais quelle paix ? L'histoire nous éclaire. Depuis l'aube du néolithique, il n'y a eu de paix qu'impériale. Une telle paix ne saurait se réduire à l'exercice brutal d'une force arbitraire. Elle doit laisser aux populations dominées des zones d'autonomie, les persuader qu'il n'y a pas d'autre ordre possible. Or la Pax americana des années 1945-2003 a été la dernière paix impériale. La mondialisation, dynamique globale et conflictuelle, voue désormais toute ambition impériale planétaire, même celle d'une Chine réveillée, à l'échec. La seule paix mondiale possible doit reprendre le laborieux chemin de la paix contractuelle, démocratique et institutionnelle, exploré notamment par le philosophe allemand Emmanuel Kant. Il faudra bien bâtir la paix pour que notre terre ne devienne pas un enfer. Diplomate, puis chercheur à l'Institut français des relations internationales (IFRI), Philippe Moreau Defarges a enseigné à Sciences Po (Paris) et codirigé le rapport RAMSÈS (IFRI). Il est l'auteur d'ouvrages d'histoire des relations internationales et de géopolitique qui sont de grands classiques.
Les Français croient-ils encore à leurs libertés?? L'État de droit nous fait-il encore rêver?? Avons-nous encore la force de désirer autre chose que notre sécurité?? Au cours des années 2015 à 2020, les conditions de notre liberté se sont réduites par vagues : urgence sécuritaire, urgence sanitaire, maintien de l'ordre public. Réflexe de protection face au traumatisme du terrorisme islamiste, sacrifices nécessaires pour endiguer le Covid-19, normalisation des atteintes aux droits de la presse, accoutumance à un traitement répressif des manifestants... Alors que nos gouvernements successifs développent une addiction sécuritaire, l'esprit de résistance s'endort. Avec une plume acérée, François Saint-Pierre nous livre un document essentiel pour capter, derrière les coups de bélier sécuritaires qui ont ponctué ces années, une lame de fond préoccupante : la passion française pour la liberté s'est érodée. De cette chronique, sachons tirer des clés pour raviver la flamme. François Saint-Pierre est avocat. Sa pratique de la défense pénale nourrit sa réflexion de citoyen sur notre modèle démocratique et judiciaire depuis de nombreuses années. Il a publié aux éditions Odile Jacob Avocat de la défense (2009), Au nom du peuple français (2013) et Le Droit contre les démons de la politique (2019).
« C'est le souffle des corps anonymes et peu aisés du XVIIIe siècle qui sera retranscrit ici. Là frissonne quelque chose. Le corps des précaires possède une présence et une actualité qui en disent long sur la vie d'autrefois. Tenter l'approche historique et politique de cette partie matérielle des êtres animés confirme au corps son infinie noblesse, sa capacité à créer avec l'histoire et malgré elle. Cela coûte des rires et des cris, des gestes et des amours, du sang et des chagrins, de la fatigue aussi. Le corps, son histoire et l'histoire ne font qu'un. » A. F. Se fondant notamment sur les archives de police du XVIIIe siècle auxquelles mieux que personne elle sait rendre vie, Arlette Farge donne voix aux attitudes et aux gestes, aux paroles, aux émotions que trahissent les menus incidents de rue. Tel un peintre, elle reconstitue un tableau des petites gens de Paris qui ouvre sur une histoire du peuple en chair et en os. Auteur notamment de La Plus Belle Histoire du bonheur, du tome 3 de l'Histoire des femmes ou encore du Goût de l'archive, l'historienne Arlette Farge est directrice de recherche au CNRS. Elle enseigne à l'École des hautes études en sciences sociales.
Voici le récit de Raymonde Bonnefille, une des rares femmes à avoir participé aux expéditions archéologiques et paléontologiques en Éthiopie dans les années 1970. Ses recherches ont été capitales pour la connaissance du milieu dans lequel vivaient les hommes préhistoriques. Son témoignage unique nous fait vivre de l'intérieur cette aventure scientifique qui aboutit à la découverte de la plus célèbre australopithèque, Lucy. Vie quotidienne sur un chantier de prospection, travail de terrain avec les équipes scientifiques française et américaine... cette plongée passionnante nous emmène au coeur des grandes expéditions internationales dans les paysages du Rift est-africain, qui contribuèrent de façon si remarquable à la connaissance des origines de l'Homme. La grande époque des explorations paléontologiques en Afrique de l'Est racontée par une chercheuse, témoin privilégié de cette incomparable aventure scientifique. Raymonde Bonnefille est normalienne, biologiste, géologue de formation et palynologue (spécialiste de l'étude des pollens). Elle a été directrice de recherche du CNRS et a travaillé au laboratoire de Géologie du quaternaire à Marseille Luminy, puis au Centre européen de recherche et d'enseignement des géosciences de l'environnement à Aix-en-Provence (université d'Aix-Marseille), effectuant de nombreux séjours scientifiques aux États-Unis. Elle est la spécialiste internationale, pionnière de l'utilisation des pollens pour la reconstitution de l'histoire des forêts et des paléoclimats en Afrique.
Le 18 juillet 1936, une partie de l'armée espagnole se soulève pour renverser la IIe République, née en 1931 et coupable, selon les généraux félons, de conduire à la révolution. La guerre civile commence, mettant aux prises d'un côté les démocrates et les organisations ouvrières, de l'autre les militaires rebelles conduits par Franco et les partis de droite et d'extrême droite soutenus par l'Église. L'Espagne voit s'affronter directement les trois grandes tendances politiques qui marquèrent le début du siècle, les " trois R " : réforme, révolution et réaction. En 1939, cette dernière l'emporte, installant une dictature qui durera jusqu'en 1975. La guerre d'Espagne, souvent considérée comme la préfiguration de la Seconde Guerre mondiale, fut avant tout un conflit national, une guerre qui traversa les moindres villages, une véritable convulsion de toute la société espagnole. Une des premières histoires de cet affrontement crucial des années 1930 qui, loin des images d'Épinal et du discours militant, nous fait pénétrer au coeur des villages, des organisations et des institutions en guerre, et fait le point des recherches les plus récentes. Historien, François Godicheau enseigne à l'université de Toulouse-Le Mirail.
1940 : la France capitule devant les troupes du IIIe Reich. Le 17 juin, Pierre Verdeil et trois camarades de lycée quittent Brest à bord du dernier navire en partance pour l'Angleterre. Ils n'ont jamais été soldats, ils ne connaissent pas de Gaulle. Ils sont la France libre, cette poignée de volontaires qui refusent la défaite. Devenu préfet de police, en pleine tourmente de Mai 68, Verdeil mêle et démêle ses souvenirs, reprend la trame de vies emportées par l'Histoire. Il cherche la vérité, et peut-être avant tout la sienne. De Bir Hakeim à la Libération de Paris, voici l'aventure d'hommes ordinaires devenus des héros. Dans la lignée de L'Armée des ombres, Jean-François et Lucie Muracciole livrent ici le roman des Français libres. Une histoire, un roman époustouflants. Jean-François Muracciole est historien, professeur d'histoire contemporaine à l'université Paul-Valéry de Montpellier. Spécialiste de la Résistance, il a codirigé l'Encyclopédie de la Seconde Guerre mondiale et le Dictionnaire de la France libre, et il a notamment publié Les Français libres. L'autre Résistance. Lucie Muracciole est maître de conférences en études italiennes à Sorbonne Universités, spécialiste de théâtre et traductrice.