L'histoire n'est pas une réalité brute, mais surtout, le récit que l'on en fait, à l'échelle individuelle comme à l'échelle des groupes et des sociétés, pour donner sens au temps, au temps vécu, au temps qui passe. Jadis, le sens était tout trouvé : il avait pour nom(s) Dieu, Salut, Providence ou, pour les plus savants, Théodicée. À l'orée du XXe siècle, la lecture religieuse n'est plus crédible, dans le contexte de déprise religieuse qui caractérise l'Occident - l'Europe au premier chef. La question du sens (« de la vie », « de l'histoire »...) en devient brûlante et douloureuse, comme en témoignent les oeuvres littéraires et philosophiques du premier XXe siècle, notamment après ce summum d'absurdité qu'aura constitué la mort de masse de la Grande Guerre. La littérature entra en crise, ainsi que la philosophie et la « pensée européenne » (Husserl). On ne peut guère comprendre le fascisme, le nazisme, le communisme, le national-traditionnalisme mais aussi le « libéralisme » et ses avatars sans prendre en compte cette dimension, essentielle, de donation et de dotation de sens - à l'existence collective comme aux existences individuelles -, sans oublier les tentatives de sauvetage catholique ni, toujours très utile, celles du complotisme. Au rebours de l'opposition abrupte entre discours et pratiques, ou de celle qui distingue histoire et métahistoire, il s'agit d'entrer de plain-pied dans l'histoire de notre temps en éclairant la façon dont nous habitons le temps en tentant de lui donner sens.
De sa naissance en 1808 à sa mort en 1873, la vie de Louis-Napoléon Bonaparte est une épopée. Fils du roi Louis et neveu de l'empereur Napoléon, son avenir semble radieux. Exilé à la chute de l'Empire, il combat pour la liberté en Italie puis tente par deux fois de prendre le pouvoir en France, mais il est condamné à l'enfermement à perpétuité. Il s'évade et rejoint Londres où il mène une vie de dandy, sans perdre ses ambitions politiques. Après la révolution de 1848, élu au suffrage universel masculin, il devient président de la République. Un an après le coup d'État de 1851, il restaure l'Empire et prend le nom de Napoléon III. De 1852 à 1870, le Second Empire marque profondément la France, l'Europe et le monde, de la Chine au Mexique. C'est une défaite militaire face à la Prusse qui marque la fin d'un règne essentiel dans notre histoire, par l'image donnée au pouvoir, la « fête impériale », et par la proposition politique originale, le césarisme, même s'il fut longtemps décrié.
Léopold Sédar Senghor eut tous les honneurs : premier Africain agrégé de grammaire, poète célébré dans le monde entier, premier président du Sénégal, académicien. Mais il fut également la cible de très nombreuses critiques : il fut en effet accusé d'essentialisme pour avoir inventé la Négritude, d'autoritarisme pour avoir fait emprisonner ses opposants, de complaisance envers la France pour n'avoir jamais rompu avec l'ancienne puissance coloniale. Difficile aujourd'hui de faire un portrait nuancé de Senghor qui affronterait véritablement le bilan politique de cet homme d'État tout en rendant justice à la grande actualité de sa pensée poétique et philosophique. C'est pourtant cette ligne de crête que cette biographie entend emprunter, loin de l'hagiographie, loin des anathèmes.
Cléopâtre, dernière reine d'Égypte (69-30 av. J.-C.), est une exception dans l'histoire de l'humanité : elle est l'une des rares femmes à avoir exercé le pouvoir politique. Selon les auteurs antiques, tous plus ou moins hostiles et misogynes, elle n'aurait dû ses succès qu'à son charme, aussi irrésistible que maléfique. Mais d'autres sources, notamment des monnaies, des inscriptions et des statues retrouvées en Egypte, nous montrent qu'elle fut en réalité une cheffe politique compétente. Elle mena des réformes économiques audacieuses et une politique religieuse qui la conduisit à se présenter comme une déesse vivante, à la fois grecque et égyptienne. Finalement vaincue, Cléopâtre se suicide pour échapper à une captivité humiliante. C'est alors que débute son fabuleux destin posthume qui, en passant par tous les arts, la conduisit d'Alexandrie jusqu'à Hollywood, où elle fut successivement incarnée par une série d'actrices sulfureuses, Theda Bara, Claudette Colbert et Elizabeth Taylor, qui déclenchèrent un phénomène d'engouement planétaire pour Cléopâtre, devenue une figure essentielle du star system et de la culture populaire.
Elles ne furent ni héroïnes, ni puissantes mais elles savaient toutes ce qu'elles voulaient : ne pas se conformer à ce qu'on attendait d'elle ! Arlette Camion brosse le portrait de dix femmes très différentes mais unies dans une résistance discrète et tenace. À travers plus d'un millénaire, de 500 à 1600, d'Amalasonthe, fille de Théodoric le Grand, à Sofonisba Anguissola, première femme peintre célèbre, les stratégies diffèrent, mais le projet est le même. Si elles n'ont pas pu imposer définitivement le règne de la douceur et de la paix, elles ont réussi à ne pas obéir à l'ordre établi, celui de la violence et de la bêtise. Adoptant le parti de l'humour, voici une traversée moqueuse de onze siècles d'histoire européenne, aussi éclairante que divertissante.
En 1793, alors que la Révolution française se radicalise et cherche à se défendre contre les pays voisins, la mobilisation de 300 000 soldats déclenche des révoltes dans de nombreuses régions. Mais c'est au sud de la Loire, dans le département de la Vendée, qu'une troupe d'insurgés disperse le 19 mars 1793 l'armée venue rétablir l'ordre. Une guerre particulièrement violente, menée sous l'impulsion de la Convention à Paris, suit cet événement fondateur et soude entre eux les révoltés, appelés désormais les Vendéens, des Sables-d'Olonne à Saumur, de Nantes à Luçon. La guerre et la répression qui la prolonge unifient les populations dans une même identité aux yeux de tout le pays, et même de toute l'Europe, mais elles donnent aussi à tous les révoltés une identité politique qui perdurera après la fin de la guerre. La région Vendée est née et les Vendéens deviennent les héros de la Contre-Révolution, défenseurs du royalisme et du catholicisme. Cette lutte continue pendant les deux siècles suivants, chaque génération se réaffirmant, bon gré mal gré, Vendéens ou républicains jusqu'au XXIe siècle. C'est cette biographie collective d'une communauté célèbre dans le monde entier qui est l'objet de ce livre.
La technologie, entendue comme la discipline qui étudie les techniques, prend son essor au XXe siècle, grâce notamment à l'apport décisif d'André Leroi-Gourhan. Son oeuvre foisonnante atteste d'une certaine « indiscipline » dans ses approches et ses thématiques. Aux côtés de ses démarches expérimentales et documentaires, il s'entoure de mots-clefs et de concepts tels la « tendance », l'« élan vital » ou la « libération ». Dans un premier temps, Leroi-Gourhan s'investit dans l'étude des « civilisations matérielles », fondée sur les objets, sous l'influence de Marcel Mauss et de Paul Rivet. Une inflexion décisive est donnée à sa pensée par L'Évolution créatrice d'Henri Bergson, et notamment par la figure de l'Homo faber, qui dominera désormais sa pensée technologique. Initialement conçu comme l'élément premier ou primitif d'une dyade paléontologique, l'Homo faber va gagner d'importance dès 1950, lorsque Leroi-Gourhan s'engage à « suivre les gestes, éclat par éclat » pour reconstruire la structure mentale des tailleurs de pierre du paléolithique. Le rapprochement qu'il opère alors entre la technicité humaine, la psychologie comparée et la biologie le mène aux notions de « comportement technique » et de « chaîne opératoire ». Fort de ses acquis scientifiques et de ses inspirations spirituelles, il conjecture une « continuité incrémentale » qui s'étend des premiers Australopithèques jusqu'à l'artisan Homo faber d'aujourd'hui, rapprochant ainsi la nostalgie du passé à la rédemption de l'avenir.
« Grâce à l'analyse historique, nous allons pénétrer dans les coulisses d'un pouvoir qui toujours se montre, sans jamais se livrer. Et tenter de dresser un autre portrait du Roi Soleil : celui d'un prince qui voulait exercer un « métier », celui de chef d'État » C'est le roi le plus célèbre de notre panthéon national. Figure centrale des programmes scolaires, Louis XIV est aujourd'hui tout autant une marque commerciale, avec Versailles, qu'un argument médiatique aux heures de grandes écoutes. Retracer la vie du Roi Soleil constitue donc un défi pour l'historien, tant l'individu disparaît derrière le mythe du monarque absolu. Un autre Louis XIV est pourtant possible à raconter, plus proche de ce fut l'homme réel. Pénétrer dans les coulisses du pouvoir, permettra de découvrir la sensibilité d'un monarque en proie aux tourments de l'âge et aux affres de la maladie. Un souverain qui, à rebours des représentations officielles, pleure, gémit, souffre, hésite, mais qui est capable de repenser son autorité quand il s'agit de traverser les épreuves des années de misère. Car ce livre est aussi la biographie politique d'un roi pas comme les autres qui ne voulait pas seulement régner, mais bien gouverner les hommes.
S'il n'a pas inventé les « Sémites », Ernest Renan en est sans doute le majeur théoricien au XIXe siècle. Dans sa vision, les Sémites fondent la civilisation occidentale avec les « Aryens », mais ils y apportent uniquement le monothéisme car ils ne possèdent ni mythologie, ni art, ni philosophie, ni raison, ni science. Fondé sur des manuscrits inédits, le livre suit l'évolution sinueuse et contradictoire de cette catégorie capitale de la pensée renanienne, de l'« atelier des langues », où elle se cristallise dans une vision essentialiste, à l'« atelier des religions », d'où elle sort enrichie, en s'ouvrant sur de multiples perspectives philosophiques, religieuses et politiques. Montrant par quelles voies la catégorie rentre dans la construction des préjugés raciaux et comment elle arrive à se libérer, en partie, des contraintes déterministes, l'ouvrage avance une nouvelle interprétation du paradoxe des « deux Renan » - l'« antisémite » et le « philosémite » - que la critique a toujours cherché à comprendre et composer.
Alexandre Dumas a été étroitement mêlé à l'histoire du XIXe siècle : à la fois en s'impliquant directement dans les événements et en les chroniquant en témoin ou en journaliste. La plus grande partie de son oeuvre est d'inspiration historique, qu'il s'agisse de l'histoire de la France d'Ancien régime, ou de l'histoire de la Révolution et du XIXe siècle. Dumas développe très tôt une réflexion sur le devenir historique, dans une perspective providentialiste alors partagée par les historiens qui sont ses contemporains. Lui qui se voulait vulgarisateur, était fier de l'éloge fait à lui par Michelet : « Vous avez appris plus d'histoire au peuple que tous les historiens réunis. » Il n'a pas manqué de détracteurs pour lui reprocher la grande liberté qu'il prenait parfois avec les faits ou, de façon bien plus contestable, la valeur littéraire et intellectuelle de son oeuvre, longtemps méjugée. A l'évidence, Dumas n'était pas historien selon nos critères scientifiques actuels. Mais il contribue encore aujourd'hui à susciter des vocations pour ce métier et surtout, incontestablement, il continue de marquer nos représentations collectives de l'histoire de France.
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Mikhaïl Gorbatchev, analysée et expliquée par Taline Ter Minassian, professeure d'histoire de la Russie et du Caucase, spécialiste des relations internationales et de l'histoire des réseaux de renseignement.
L'homme qui a changé le monde. Adulé en Occident, l'homme qui mit fin à l'Union Soviétique est loin d'être populaire dans la Russie d'aujourd'hui. Il été contre son gré le fossoyeur de l'Union soviétique.
« J'ai voulu sauver l'Union Soviétique mais je n'ai pas réussi... ». Taline Ter Minassian nous fait entrer dans les méandres de l'histoire de cet homme, Soviétique presque ordinaire dont le parcours épouse presque parfaitement l'histoire de l'URSS."
Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - L'enfance de Gorbatchev : Le village de Privolnoïe - Le Caucase du Nord - Sa famille - La collectivisation forcée - La jeunesse de Gorbatchev - Le départ pour Moscou - Raïssa Gorbatcheva.
Partie 2 - L'ascension politique : La première déstalinisation - La vie du jeune couple - Le XXe Congrès du Parti - Khrouchtchev - Réformes et agriculture - La « stagnation » bréjnévienne - L'ascension politique.
Partie 3 - L'ère gorbatchévienne : La Perestroïka - La critique de Zinoviev - La loi sèche - L'affaire Nina Andreïeva - La Glasnost - Tchernobyl - La chute de Gorbatchev.
Partie 4 - L'empire soviétique à l'épreuve de la question nationale : La question des nationalités - Le biais écologique - Répression et massacre - La parade des souverainetés - Le putsch de 1991 - Eltsine - La fin de l'URSS."
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie d'Aliénor d'Aquitaine, analysée et expliquée par Martin Aurell, professeur d'histoire du Moyen-Age à l'Université de Poitiers, Directeur du Centre d'Études Supérieures de Civilisation Médiévale et directeur de la revue Cahiers de civilisation médiévale.
Martin Aurell dresse le portrait d'une femme exceptionnelle aux multiples facettes. Aliénor d'Aquitaine (1124-1204), reine de France puis reine d'Angleterre, femme politique redoutable, mère de onze enfants, mécène des arts et des lettres, reste l'une des plus grandes figures féminines de l'histoire occidentale. Séparant le mythe du réel, Martin Aurell nous donne à voir cette personnalité complexe qui a traversé tout le XIIe siècle et dont la mort a marqué la fin de l'Empire Plantagenêt. Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - La jeunesse - Aliénor, une femme d'exception - Couronnée reine de France à l'âge de 13 ans - Les premières croisades - La défaite du mont Cadmos : fuite vers la Palestine - Les disputes autour de Damas - La séparation du couple royal.
Partie 2 - La maturité - Mariage avec le futur roi d'Angleterre - Aliénor et Henri II, roi de l'Empire Plantagenêt - Thomas Becket, de roturier à archevêque de Cantorbéry - Henri II et le clergé - Meurtre dans la cathédrale - Aliénor, mécène des lettres et des arts.
Partie 3 - Révolte et captivité - Aliénor organise la révolte contre Henri II - Une femme transgressive - Les femmes derrière la grande révolte - La misogynie médiévale - Mort d'Henri II et libération d'Aliénor.
Partie 4 - La viduité - Richard Coeur de Lion devient roi, Aliénor d'Aquitaine gouverne l'Empire - Bérangère de Navarre, reine du Royaume d'Angleterre - La trahison de Jean sans Terre - Les conquêtes de Richard Coeur de Lion sur le littoral palestinien - Mort d'Aliénor et effondrement de l'Empire Plantagenêt."
Deux grands noms de l'histoire de l'Allemagne contemporaine dressent une biographie renouvelée du personnage le plus fantasmé du XXe siècle. D'où venait Hitler, quel était son véritable but et l'a-t-il atteint ? Plus qu'un portrait, c'est un parcours, entre échecs personnels et succès politiques, entre folles obsessions et pragmatisme froid, que Johann Chapoutot et Christian Ingrao retracent. L'une de ses prophéties était : « Il n'y aura plus jamais de novembre 1918 dans l'histoire allemande. » : lui et le peuple allemand ne survivront pas à la défaite. En déconstruisant méthodiquement le mythe - cette ambition ultime d'Hitler et de Goebbels -, le travail de l'historien peut aider à vaincre une dernière fois le nazisme : Hitler n'était ni brillant, ni même sain d'esprit ; son projet ne reposait sur aucune forme de rationalité ; l'ampleur de ses crimes est inédite et documentée. Comment alors a-t-il pu emmener toute une population aussi loin dans le meurtre et l'autodestruction ?
Dans Figures de l'histoire, Jacques Rancière poursuit sa subtile réflexion sur le pouvoir de représentation des images de l'art. Comment fait l'art pour rendre compte des événements qui ont traversé une époque ? Quelle place attribue-t-il aux acteurs qui les ont faits - ou à ceux qui en ont été victimes ? D'Alexandre Medvedkine à Chris Marker, de Humphrey Jennings à Claude Lanzmann, mais aussi de Goya à Manet, de Kandinsky à Barnett Newman, ou de Kurt Schwitters à Larry Rivers, ces questions ne sont pas seulement celles que posent les spectateurs aux oeuvres qu'ils rencontrent. Elles sont celles de l'histoire de l'art elle-même. S'interroger sur la manière avec laquelle les artistes découpent le monde sensible pour en isoler ou en redistribuer les éléments, c'est s'interroger sur la politique au coeur de toute démarche artistique. Telle est la démarche de Jacques Rancière, pour qui il n'est pas d'image qui, en montrant ou en cachant, ne dise quelque chose de ce qu'il est admis, dans tel lieu ou à tel moment, de montrer ou de cacher. Mais aussi pour qui il n'est pas d'image qui ne puisse, en montrant ou en cachant autrement, rouvrir la discussion à propos des scènes que l'histoire officielle prétendait avoir figées une fois pour toutes. Représenter l'histoire peut conduire à l'emprisonner - mais aussi à en libérer le sens.
Issue de la puissante et célèbre famille de banquiers florentins, Catherine de Médicis entre dans la maison des Valois par son mariage avec Henri de France, fils de François Ier. Son veuvage en 1559 la lie jusqu'à sa mort, en 1589, aux événements les plus marquants de l'histoire du royaume. Reine de France, régente et mère de monarques, la place qu'elle occupe sur l'échiquier politique du royaume est inédite. Dans ces temps particulièrement troublés, alors que les guerres de Religion secouent la France, Catherine de Médicis tente une politique d'apaisement entre catholiques et protestants. Elle est aussi l'une des plus grandes mécènes de son temps. Et pourtant, elle attire de nombreuses haines. Les romanciers ont contribué à la discréditer et les historiens ne l'ont guère mieux présentée, à l'instar de Michelet qui la nomme « l'immonde Jézabel » dans son Histoire de France. La vie de Catherine de Médicis, riche tant d'un point de vue politique que culturel, a alimenté nombre de rumeurs et de fantasmes, créant ainsi une véritable « légende noire ». La biographie que lui consacre Céline Borello rétablit une vérité historique bien plus complexe et nuancée.
Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Marie-Antoinette par Cécile Berly, spécialiste du XVIIIe siècle et de la Révolution française.
Autrichienne, Marie-Antoinette devient dauphine de France dans un contexte qui lui est défavorable. Dernière reine de l'Ancien Régime, elle se conduit comme une favorite. Elle est puissante, scandaleuse et détestée. Son goût des excès a aussi laissé la marque d'un style et d'un art de vivre qui lui sont propres et qui ont forgé sa réputation. Mais Marie-Antoinette est aussi et surtout, la reine de la Révolution. Cécile Berly propose ici une nouvelle approche du parcours de Marie-Antoinette, affranchie des nombreuses présomptions de frivolité et de traîtrise qui ont trop longtemps été associées à « l'Autrichienne ».
Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - Autrichienne, femme, mère et scélérate : La fille de Marie-Thérèse d'Autriche - Le mythe de l'amour maternel - L'image familiale de la monarchie - La tourmente révolutionnaire - L'affaire du collier.
Partie 2 - La dernière favorite royale de l'Ancien Régime : Le Petit Trianon - La reine de la mode - Le goût du spectacle - Le public du « petit théâtre de la reine » - La reine comédienne - Idées reçues et scandales.
Partie 3 - Un style « Marie-Antoinette » ? L'émancipation au travers de la mode - Les jardins à l'anglaise - Des travaux d'aménagement monumentaux - La passion pour la décoration intérieure et le mobilier - La naissance du néo classicisme - Une reine esthète et mécène.
Partie 4 - Marie-Antoinette, la reine de la Révolution : La reine et les violences révolutionnaires - La monarchie déchue - Le massacre de la princesse de Lamballe et l'exécution du roi - La reine jugée : un procès politique - Les dernières heures de Marie-Antoinette.
"Les Presses Universitaires de France et Frémeaux & Associés proposent cette biographie de Charles Quint par Jérôme Hélie, agrégé d'histoire, professeur au lycée Henry IV et maître de conférences à Sciences-Po Paris.
Modèle du conquérant mégalomane pour Rabelais, esprit dérangé pour Voltaire, héros romantique pour Hugo, Charles Quint a, de tout temps, hanté l'imaginaire français. Figure ambivalente, grand rival de François Ier, c'est aussi le premier et le dernier monarque à rassembler sous sa souveraineté autant de territoires : de l'Espagne à l'Allemagne, du Mexique au Pérou, son Empire était celui sur lequel le « soleil ne se couche jamais ». Son projet - unité du monde chrétien, guerre contre les infidèles - se voulait à la mesure des terribles bouleversements moraux et géopolitiques du XVIe siècle naissant. Jérôme Hélie retrace, dans un récit vivant, le parcours d'un roi et d'un empereur humaniste, profondément chrétien, qui porta au coeur de l'époque moderne les rêves très anciens d'empire, de croisade et de chevalerie.
Claude Colombini Frémeaux
Partie 1 - Le cumul des pouvoirs : Un prince flamand et bourguignon - L'entreprise des ducs de Bourgogne - Roi des Espagnes - Le Saint-Empire romain germanique - Roi des Romains et empereur - Charles Quint face à François Ier - Le sac de Rome.
Partie 2 - Le maintien de l'unité : L'idéal de monarchie universelle - Les affaires d'Allemagne - La menace ottomane - Milan, un duché stratégique - La révolte de Gand - L'héritage musulman en Espagne - La lutte contre les Turcs.
Partie 3 - L'Espagne et son Empire : Le mariage de Charles et d'Isabelle - Le Nouveau Monde - L'expédition de Cortés - L'Empire aztèque - Les Incas - Rivalités dans l'Europe chrétienne - François Ier - Les princes luthériens - Henri II, roi de France - Les Habsbourg d'Autriche - L'abdication.
Partie 4 - Une longue abdication : Philippe II, un roi d'un type nouveau - Retraite chez les Hiéronymites - Les enfants naturels de Charles - Don Juan d'Autriche - L'héritage d'Érasme - L'héritage politique."
César voulait-il être roi ? Les contemporains l'ont cru et ses meurtriers l'ont tué pour cette raison, mais les historiens actuels en doutent fortement. Sa biographie donne peut-être les clefs de l'énigme. L'ouvrage analyse donc les différentes étapes de la vie de César en quatre temps. « Le patricien » rappelle son origine : une famille noble très ancienne prétendant remonter à la déesse Vénus, et sa jeunesse au milieu de la première guerre civile. « Le populaire » relate son ascension politique, en tant que chef du courant populaire jusqu'à la conclusion du premier triumvirat et l'accession au consulat (59 av. J.-C.). « L'imperator » raconte la conquête de la Gaule, qui révèle en lui un très grand général. Enfin, « Le dictateur » narre la guerre civile contre Pompée, la mise en place de la dictature et s'interroge sur sa volonté de s'attribuer la royauté.
Platon a dit de lui qu'il était un « Socrate devenu fou ». Philosophe atypique, Diogène ne s'est interdit aucune extravagance, ne s'est soumis à aucune des conventions sociales en vigueur à son époque, le IVe siècle av. J.-C. Mais s'il est demeuré, jusqu'à nos jours, une figure familière de la culture occidentale, il le doit avant tout à son rôle dans la naissance d'un courant philosophique majeur, le cynisme. Pourfendeur des théoriciens de la philosophie et adepte d'une philosophie en actes, Diogène choisit de mener une existence de mendiant et s'emploie à dénoncer les artifices de la vie en société. Successivement citoyen de Sinope, étranger en exil, esclave asservi par des pirates crétois puis affranchi, Diogène illustre, de manière saisissante, la mobilité et l'insécurité sociales caractéristiques du monde grec ancien. Surtout, refusant toutes les appartenances, de la famille à la cité, il est le premier à se déclarer citoyen du monde et invente un nouvel idéal : le cosmopolitisme.
Dès les tout premiers textes, l'histoire et la légende se confondent. Les récits faisant référence à un guerrier ou à un roi nommé Arthur sont apparus dans la Grande-Bretagne du haut Moyen Âge, vers 800. Personnage à la fois situé dans le temps et auréolé de mystère, a-t-il réellement existé ? Et comment, dans les siècles suivants, les rapports entre l'histoire et la légende ont-ils évolué ? Pourquoi certains ont-ils jugé bon de défendre l'historicité du personnage, alors que d'autres l'ont farouchement niée ? Des premiers siècles médiévaux jusqu'aux derniers développements de la série Kaamelott, en passant par le temps des Plantagenêts et le siècle des Tudors, le lecteur suivra ainsi le devenir singulier d'un roi qui est devenu l'un des grands mythes de l'Occident.
En restituant le parcours de Robespierre, de son enfance à son image chez les monarchistes, les républicains et les socialistes du premier XIXe siècle, l'ouvrage entend présenter la complexité d'une vie et de sa postérité. Il s'agit d'isoler les logiques de chaque étape d'un parcours, qui est loin d'être écrit par avance ; de s'interroger sur le rapide jaillissement d'une célébrité constrastée, d'où émergent les images de « l'Incorruptible » (1790), de la « colonne de la Révolution » (1793) et, après l'arrestation de Robespierre, le 9 thermidor an II (28 juillet 1794), celle du « tyran couronné » ; il s'agit encore de replacer cette existence dans son contexte culturel, et particulièrement dans une révolution du droit, inspirée par l'Antiquité et les Lumières.
L'évocation de François Ier éveille tout d'abord les souvenirs scolaires d'un géant débonnaire représenté par Clouet ou Le Titien, de la bataille de Marignan ou du séjour de Léonard de Vinci au Clos Lucé. Mais au-delà des images convenues, qui était précisément ce roi mécène ? Quelles furent ses entreprises politiques ? Pascal Brioist nous plonge dans la vie du grand homme, son éducation, sa formation, ses pratiques du pouvoir. Un destin jalonné d'épisodes célèbres, marqué par la centralisation du pouvoir, la rivalité des Habsbourg et l'apparition de la Réforme. Prince des arts, roi bâtisseur, à l'origine de l'unification linguistique de la France, il engage aussi le royaume dans la course au Nouveau Monde et règne en souverain absolu.
« La qualité est une de ces abstractions dont la philosophie a la charge. Comme la réalité, l'esprit ou le bien, elle est difficile à définir. On pourrait dire d'elle ce que saint Augustin disait du temps : si personne ne me demande ce qu'est la qualité, je le sais ; si je cherche à l'expliquer à quelqu'un, je ne le sais plus. Car la qualité, comme le temps, fait partie de ces notions fondamentales qui structurent notre rapport au monde. Elles sont les socles sur lesquels s'édifient nos univers mentaux. Elles sont des évidences que la vie ordinaire s'épargne d'interroger, mais sans lesquelles pourtant cette vie ne serait pas possible, ni n'aurait de sens. » En 2 parties, 12 chapitres et 114 paragraphes, le philosophe montre comment une notion devenue centrale peut se faire l'instrument de notre asservissement au techno-capitalisme mondial tout autant que l'outil précieux de notre résistance au toxique et un mot d'ordre pour vivre mieux.
De sa naissance en 1913 à sa mort en 2008, Aimé Césaire a accompagné l'ensemble du processus de décolonisation qui a caractérisé le XXe siècle. Fils et petit-fils d'esclave, il a fait de l'engagement anticolonial le principe de son existence. En témoigne le manifeste du mouvement de la Négritude, fondé avec Léopold Sédar Sengohr et Léon-Gontran Damas, que constitue son Cahier d'un retour au pays natal. La Négritude, à la fois prise de conscience intellectuelle et refus politique de l'assimilation, est incontestablement l'un des principaux volets culturels de la décolonisation mondiale. Parallèlement, Césaire a mené le combat politique en représentant la Martinique à l'Assemblée nationale cinquante ans durant. Face aux trahisons qu'ont constitué à ses yeux la loi de départementalisation, dont il a été le rapporteur, et le communisme, il a créé le Parti progressiste martiniquais pour défendre l'autonomie. Son écriture singulière, dont la puissance évocatrice est un appel à l'insoumission des peuples et au redressement de l'être, fait de lui l'un des plus grands écrivains de langue française et une figure de l'humanisme du XXe siècle.