Le coup de gueule d'un historien en colère.
Exaspéré par les polémiques qui surgissent à tout bout de champ sur Napoléon, relatives particulièrement à l'esclavage, au patriarcat, à sa dictature ou aux guerres que l'Empereur a menées, Thierry Lentz y a répondu dans cet essai argumenté, au ton vif et personnel. Vingt chapitres très enlevés pulvérisent les faux procès, fondés pour la plupart sur l'ignorance et l'anachronisme, parfois sur l'aveuglement idéologique et la bien-pensance, voire la haine de la France et de son histoire, devant laquelle les politiques se courbent trop souvent. Surtout, l'historien impeccable, sans défendre systématiquement Napoléon, rappelle le rôle décisif et pérenne tenu par le Consulat et l'Empire dans la construction de la France contemporaine, jusque dans notre présent et notre intimité. Oui, Napoléon vit en nous, et les Français, dans leur ensemble, ne s'y trompent pas, qui reconnaissent en lui un héros national, avant et à côté de Charles de Gaulle.
L'histoire de la famille qui a forgé l'Amérique.Plus encore que les Kennedy, le clan Roosevelt est LA dynastie politique américaine par excellence. Sa longévité s'étend sur trois siècles, elle recense plusieurs héros patriotes lors de l'épopée de la fondation des États-Unis, et elle compte dans ses rangs de grands businessmen et philanthropes typiques de l'aristocratie new-yorkaise du XXe siècle naissant. Surtout, cette famille d'origine hollandaise - bien vite scindée entre deux branches distinctes, celle de Hyde Park et celle d'Oyster Bay - donne deux grands présidents. Theodore (au pouvoir entre 1901 et 1909) puis Franklin (à la tête du pays de 1933 à 1945) guident une Amérique agitée par deux guerres mondiales et la Grande Dépression. Le premier, républicain, est l'un des quatre présidents à avoir son visage gravé dans le rocher du mont Rushmore, tandis que le second, démocrate et élu à quatre reprises à la Maison Blanche, initie entre autres le fameux
New Deal et rompt avec l'isolationnisme caractéristique des États-Unis.
Mais le parcours de cette famille est loin d'être une simple histoire d'hommes : Eleanor Roosevelt, femme de Franklin mais aussi grande diplomate et militante, est aujourd'hui encore le modèle parfait de la
First Lady ; tandis qu'Alice Roosevelt, fille de Theodore, rebelle et féministe avant l'heure, fut en son temps une superstar mondiale.
Cet ouvrage, digne des meilleures sagas historiques, est le récit d'un pays, d'une famille, mais aussi de nombreux destins, certes liés mais tous uniques.
L'entrée dans la prestigieuse " Bibliothèque des Illustres " du flamboyant prince d'Orléans.Philippe d'Orléans (1674-1723), duc de Chartres puis duc d'Orléans, a dirigé la France pendant près de sept ans et demi, de 1715 à 1723. Après la mort de Louis XIV, durant l'enfance de Louis XV, son gouvernement est désigné comme la " Régence ", sans autre qualificatif, et Philippe lui-même est le " Régent " par excellence. Fils de Monsieur et de Madame Palatine, neveu du Roi-Soleil, arrière-grand-père du régicide Philippe Égalité, aïeul de Louis-Philippe, le dernier roi des Français, le Régent est une figure mythique de l'histoire de France. Il n'en demeure pas moins un personnage énigmatique, tout à la fois libéral et libertin, réformateur et autoritaire. Prince des Lumières, mais dévoré par sa part d'ombre, il s'inscrit dans la lignée des " despotes éclairés ", avec toute l'ambiguïté que comportent ces termes contradictoires.
Le " Lion rouge " de l'Empire.Qui ne connaît pas le maréchal Ney ? Il figure avec Murat, Lannes ou encore Davout, parmi les maréchaux d'Empire les plus connus et les plus populaires. De fait, rien ne lui a manqué pour lui assurer une place prédominante dans l'épopée napoléonienne, ni la bravoure, ni les victoires, ni les malheurs... Sa popularité, le maréchal la gagna d'abord lors des guerres de la Révolution en s'illustrant au sein de l'armée de Sambre-et-Meuse. Avant que sa bravoure à Friedland, à la Moskova - dans une carrière héroïque comptant près de 300 combats et de 50 batailles rangées - n'emporte l'adhésion de ses contemporains. Pourtant, l'homme n'est pas d'un bloc et a eu de nombreux détracteurs ; sa susceptibilité envers ses condisciples ternit son image, également écornée par son inconstance politique notamment manifeste lors de la campagne de France puis durant les Cent-Jours. Sa mort, face à un peloton d'exécution, le 7 décembre 1815, fit cependant de lui un martyr.
Cette belle biographie met en scène ce personnage de légende en s'appuyant sur de nombreuses archives, qu'elles soient privées ou publiques, sans oublier les Mémoires de contemporains. Lesquels se sont souvent interrogés sur cet homme qui mêla étroitement, au point de les confondre, tant la franchise et la susceptibilité que le courage et l'inconstance.
" Un livre romanesque en diable. " Le ParisienUn couple légendaire parmi les plus célèbres de l'histoire (1854-1898). C'est la rencontre d'un homme de devoir et d'une femme en rébellion.
Quelle fut leur vie, publique et privée ? Comment fonctionnait cette monarchie conjugale, double elle aussi ? Dans quels domaines furent-ils d'accord ? Savaient-ils la vérité sur la mort de leur seul fils et héritier à Mayerling ? Et cette question simple mais essentielle : se sont-ils réellement aimés à défaut d'être heureux ?
De l'union à la cohabitation, des crises à l'entente cordiale, de l'amusement à l'agacement, de l'exaspération à la colère, cette biographie croisée présente le destin exceptionnel de deux têtes couronnées devenues des mythes de leur vivant. Celui du " dernier monarque de la vieille école ", amoureux définitif de son épouse fuyante, assassinée par un anarchiste ignorant que sa victime était bien plus révolutionnaire que lui et qu'elle espérait cette délivrance. Une mort qui bouleversa les peuples et dévasta son inconsolable mari.
Quinze portraits des bâtisseurs de notre histoire.
De Clovis à de Gaulle, des décombres de l'Empire romain à la barbarie nazie, François Huguenin constate que le catholicisme constitue la matrice profonde de notre histoire. Les quinze portraits ici choisis, brossés avec sensibilité, interrogent la manière dont la foi a façonné l'histoire et ce que signifie être catholique. Pour ces figures d'exception aux visages multiples (Charlemagne, Bernard de Clairvaux, Saint Louis, Jeanne d'Arc, Richelieu, Saint Vincent de Paul, Pascal, Thérèse de Lisieux...), la foi constitue un socle commun qui scelle leur destin individuel et national et les encourage à accomplir leur mission politique et spirituelle.
La dynastie qui a fait l'Angleterre.1485-1603. En l'espace de trois générations, l'Angleterre passe du Moyen Âge flamboyant aux fastes de l'époque baroque, de la guerre des Deux-Roses à la construction d'un État. Dans cette saga familiale, on n'est jamais très loin du conte : on y croise Henri VII, le père fondateur, son fils Henri VIII alias Barbe-Bleue, le petit Édouard VI, la sulfureuse reine Marie, ou encore l'acariâtre Élisabeth. Tous ont illustré leur siècle, cet âge d'or de la culture anglaise qui nous éblouit encore ; ils ont affiché à la face du monde leur réussite et leur richesse à peine entachées par leurs exactions et une sauvage répression. Aujourd'hui comme jadis, les Tudors hantent notre imaginaire.
Le destin tragique des cinq " presque reines ".Écartées de l'histoire, échappées à la narration nationale, les dauphines de France sont les grandes oubliées des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Le temps des Bourbons n'a guère retenu les noms de celles qui, par leur naissance et leur mariage, étaient destinées à devenir reines de France, mais ne le sont jamais devenues. Adulées de leur vivant, elles se sont enfoncées dans l'ombre, faute d'avoir accédé à un trône qui leur était promis, et ont accompagné la fin d'un monde qui s'est englouti avec elles.
Première des dauphines de France, Marie-Anne de Bavière (1660-1690), dite la Grande Dauphine, fut un temps l'ornement de la cour de Louis XIV. Le roi a réservé à sa belle-fille les plus grands honneurs et a voulu la traiter en " reine de substitution " après le décès précoce de son épouse, Marie-Thérèse. Mais le destin de cette Allemande à la cour de Versailles à son apogée fut bien triste. Trop sensible, trop " humaine ", elle offre le tableau d'une princesse hors de son temps à qui on aurait distribué un rôle pour lequel elle n'était pas faite et qui finit par en mourir.
La deuxième dauphine de France nous mène à la charnière des XVIIe et XVIIIe siècles. Arrivée tout enfant, Marie-Adélaïde de Savoie (1685-1712), titrée duchesse de Bourgogne par son mariage avec l'aîné des petits-fils de Louis XIV, enchante la cour par la vivacité de son esprit et son aisance à gagner les coeurs, avant de sombrer à son tour dans le tragique. Elle meurt en effet de la petite vérole (en fait, la rougeole) en 1712, six jours avant son mari, laissant un fils, le futur Louis XV.
Vingt années, c'est ce que vécut la troisième dauphine, Marie-Thérèse Raphaëlle d'Espagne (1726-1746), qui épouse le fils aîné de Louis XV. Seconde à la cour de France après la reine Marie Leszczy´nska, c'est une petite âme fragile et craintive qui décède après un an et demi de delphinat. Elle n'aura fait que passer, et elle aussi aura beaucoup souffert.
Marie-Josèphe de Saxe (1731-1767), seconde épouse de Louis de France, la remplace. Et sa vie, à son tour, est toute d'amertume et de désillusion. La " Triste Pepa ", ainsi qu'elle se surnomme, si elle ne devient pas reine, donne néanmoins naissance à trois futurs rois : Louis XVI, Louis XVIII et Charles X.
Enfin, une dernière fois, le destin s'acharne sur Marie-Thérèse de France (1778-1851), dite " Madame Royale ", future duchesse d'Angoulême. Cette " princesse du malheur " voit la fin de Versailles, l'éclatement de Révolution, avant d'être emprisonnée au Temple et de passer la plus grande partie de sa vie en exil.
Cinq vies brisées, cinq portraits de femmes qui racontent autrement la grande et petite histoire.
L'édition de prestige d'un formidable succès de librairie et d'une immense biographie.De Churchill, croit-on, tout a été dit - en premier lieu par lui-même. Et pourtant, Andrew Roberts est parvenu à exhumer des articles de presse, des correspondances privées, des journaux intimes - le moindre n'étant pas celui du roi Georges VI, jusque-là sous clé - qui ne figurent dans aucune des mille biographies déjà consacrées à ce personnage essentiel de la Grande-Bretagne et du XXe siècle. Tout cela lui permet de proposer un récit extrêmement enlevé, fondé sur une abondance de citations désormais " classiques ", mais également souvent peu connues, voire inédites, qui apportent un éclairage parfois convergent, parfois contrasté sur l'homme Churchill. Démêlant le vrai du faux, tordant le cou aux nombreux mythes, voire aux calomnies qui lui collent à la peau, mais relevant les critiques justifiées dont il est loin d'être exempt, Roberts brosse avec maestria le portrait de ce " Vieux Lion " dont toute la vie avant 1940 n'a fait que préparer le grand oeuvre que demeurent ses années de guerre.
Il livre là ce qui est sans doute la meilleure biographie de ce géant de l'histoire.
Un portrait renouvelé de celui qui fut à la fois le premier président de la République et le dernier monarque à avoir régné sur la France.
Victime de sa légende noire, Napoléon III a longtemps été le plus méconnu et le plus mal-aimé de nos souverains. Tout juste cent cinquante ans après sa mort, l'ouvrage de Thierry Lentz revient sur cette période décisive de 1848 à 1870, où la France entre véritablement dans la modernité. À l'aide de sources inédites, conservées à la BnF et aux Archives nationales, en s'appuyant sur les mémoires de militaires et de ministers ainsi que sur les riches archives de la famille impériale, il brosse un portrait à rebrousse-poil de l'empereur, évoquant tour à tour son enfance marquée par l'exil et la défaite de son oncle Napoléon Ier, sa jeunesse aventureuse, l'élaboration de sa pensée politique, sa marche vers le pouvoir, son bilan intérieur et sa politique étrangère.
L'ouvrage est servi par une iconographie somptueuse, mettant en avant quelques-uns des trésors du patrimoine national, tels les manuscrits de Victor Hugo, d'Émile Zola, les sublimes gravures du
Monde illustré ou les premières photographies de Gustave Le Gray ou de Disdéri, qui donnent à voir les visages de l'impératrice Eugénie, du prince impérial et des autres acteurs du règne. Ces oeuvres, dont certaines proviennent des collections privées de Napoléon III ou de son entourage, témoignent des expositions universelles, des grands travaux parisiens du préfet Haussmann, des voyages et des fêtes officielles, mais aussi des conflits majeurs du règne, comme la guerre de Crimée et l'expédition du Mexique, sans oublier la défaite de Sedan et l'exil de la famille impériale. Tout l'art de Thierry Lentz, biographe chevronné et spécialiste incontesté des Bonaparte, consiste à faire dialoguer un texte solidement documenté avec des images rares, en offrant, en neuf chapitres parfaitement équilibrés, un panorama complet et synthétique du règne de Napoléon III, revenant sur ses réussites aussi bien que sur ses échecs.
La biographie référente du maître-penseur de la guerre.Au même titre que Montesquieu pour le droit et Newton pour la physique, Carl von Clausewitz (1780-1831) a fondé l'étude systématique de la guerre en tant que phénomène humain éternel. Son livre majeur,
De la guerre, est toujours lu et étudié dans le monde entier, car il a cette qualité rare de ne pas enfermer la réflexion mais de lui permettre, au contraire, de se développer et de s'adapter aux soubresauts de l'histoire. Or la vie de Clausewitz - à la fois officier supérieur et écrivain d'exception - reste pour beaucoup un mystère. La fin de la guerre froide, la réunification allemande et la reconstitution d'une partie des archives prussiennes permettent de mieux connaître l'homme. Loin d'être un penseur solitaire, le stratégiste a toujours entretenu de solides amitiés et il a pesé sur certaines décisions importantes durant les guerres napoléoniennes. Sa réflexion a aussi porté sur les rapports franco-allemands, dont il a bien compris qu'ils étaient au coeur des problèmes européens. Sa correspondance avec son épouse Marie, qui le fera passer à la postérité en faisant publier son oeuvre, est une des plus riches de cette époque. Elle montre que les Clausewitz formaient un couple moderne, basé sur une estime mutuelle, une relation d'égalité et un dialogue permanent. Tout ceci n'est pas étranger à l'étonnante actualité de la pensée clausewitzienne.
Comment un personnage baroque a fait entrer la France dans la modernité. Un récit saisissant et original pour une démonstration éblouissante.
" Le roi ", disait sa belle-soeur Eléonore de Médicis, " est un homme à se faire aimer par les pierres elles-mêmes. " L'arme de la séduction fut en effet pour beaucoup dans la vie publique, et aussi privée, du roi Henri. Mais d'autres atouts ont contribué à une destinée improbable. Ainsi la part de circonstances extraordinaires, qui à la mort violente de son lointain cousin Henri III, en 1589, le placèrent en position d'héritier de la couronne. Aussi ses années d'apprentissage, au plus près de la population béarnaise dont il partagea la rude existence, et sa connaissance des hommes. Enfin son remarquable bon sens et un réalisme qui ne s'embarrassaient pas de préjugés ni même toujours de principes. Au moment où le royaume menaçait de sombrer, il fut l'homme de la situation. A travers une succession de massacres, d'intrigues, de revers et de rebonds, il s'imposa. Le combattant se révéla alors homme d'Etat, pacificateur, organisateur, bâtisseur, non sans dérive autocratique ni piteuse galanterie. Si le règne d'Henri le Grand a marqué si durablement la France, c'est que le premier roi Bourbon a su restaurer entre la couronne et le peuple " l'ordre de l'amour " si brutalement déchiré par la Saint-Barthélemy et les guerres de religion devenues civiles. Sa mort même, érigée en martyre, le servit. Car notre pays aime les sauveurs marqués du sceau de la Providence.
La biographie du roi préféré des Français.
Prix du Guesclin 2021
Quand l'étoile montante de la scène littéraire française devient le soleil noir de la France de Vichy. En 1932, Abel Bonnard est élu à l'Académie française. À quarante-huit ans, le plus brillant causeur des salons de l'entre-deux-guerres est au faîte de sa carrière littéraire. Poète précoce, délicat moraliste et grand voyageur, " l'exquis Bonnard " va pourtant se muer en tribun flamboyant et en essayiste fulgurant au service du fascisme. Comment ce cosmopolite méditatif - qui écrivait encore, en revenant de Chine en 1924, que " le voyage donne plus de liberté à nos rêves " - est-il devenu l'idéologue le plus méthodique de la Collaboration avec l'Allemagne nazie ? Quel rôle a-t-il joué durant l'Occupation ? Comment les tribunaux l'ont-ils jugé ?
L'itinéraire extraordinaire du poète est ici brossé avec maestria : ses jeunes années en province, ses débuts littéraires, son entrée fracassante dans le Tout-Paris de la Belle Époque, son engagement politique dans les années 1930 puis sa conversion immédiate et sans retour à la Collaboration qui lui vaudra le portefeuille de l'Éducation nationale en 1942 dans le gouvernement Laval. Mais le ministre n'accomplira jamais la Révolution pédagogique qu'il avait théorisée : criblé d'épigrammes par la Résistance qui fustige son homosexualité présumée, " la Belle Bonnard " - tantôt appelé " Gestapette " - est chassée par la Libération. Ce pilier du collaborationnisme trouve alors refuge en Allemagne puis en Espagne. Radié de l'Académie, jugé deux fois et deux fois condamné, Abel Bonnard meurt en 1968 à Madrid.
S'appuyant sur de nombreuses sources inédites, Benjamin Azoulay retrace sans manichéisme le parcours inattendu d'une figure aujourd'hui tombée dans l'oubli, mais ô combien complexe, fascinante et sulfureuse.
L'entrée dans la prestigieuse "Bibliothèque des Illustres" de "l'homme qui nous divise le plus" (Marcel Gauchet).
" Aucun nom ne restera de cette époque, excepté Robespierre. Il n'était cependant, ni plus habile, ni plus éloquent que les autres, mais son fanatisme politique avait un caractère de calme et d'austérité qui le faisait redouter de tous ses collègues. " Plus de deux siècles après sa mort, le jugement de Germaine de Staël demeure d'actualité. Si tous les protagonistes de la période sont parfaitement connus des historiens, et si l'on sait que la décennie révolutionnaire fut particulièrement féconde en personnalités hautes en couleur - qu'il suffise d'évoquer Danton, Marat, Hébert ou Mirabeau -, c'est sans conteste la figure de l'Incorruptible qui surgit d'emblée lorsqu'on interroge la mémoire collective des Français.
Bien davantage que dans la puissance qui lui fut conférée par les institutions, la fascination exercée par Robespierre réside dans son exceptionnel pouvoir d'incarnation. Nul autre révolutionnaire ne personnifia davantage la défense des droits et l'homme et l'exigence de la démocratie. Ses combats pour le suffrage universel masculin ou la liberté de la presse, ses prises de position contre la loi martiale ou la peine de mort en matière judiciaire, ses innombrables interventions en faveur du " peuple bon, patient et généreux " le créditèrent progressivement d'une popularité sans égale dans une large fraction de l'opinion.
Personnification d'un peuple en quête de sa souveraineté, "l'Incorruptible" porte tout autant le poids d'une Terreur dont la véritable nature n'a jamais cessé de faire débat. Sa dénonciation permanente des " traîtres " et des " conspirateurs " trouva dans la situation dramatique de l'an II l'occasion de se déployer au plus haut sommet de l'État. Sa froideur, son dogmatisme et son intransigeance, nourries d'un sentiment de persécution attesté par de nombreux contemporains, contribuent plus encore à noircir son image.
À la fois défenseur des droits du peuple et théoricien d'une Terreur fanatique, Robespierre demeure donc le symbole achevé d'une révolution à la fois fraternelle et fratricide qui ne cesse de faire débat depuis deux siècles. C'est bien cette double identité qu'entend restituer la présente biographie, inspirée des travaux les plus récents et servie par une iconographie rare issue des prestigieuses collections de la Bibliothèque nationale de France.
Juif, gaulliste et amiral : la vie exemplaire de René Bloch (1923-2016) racontée pour la première fois à partir d'archives inédites.Né en Allemagne dans une famille juive alsacienne, René Moïse Bloch, petit-fils de rabbin, incarne sa vie durant l'" israélitisme " à la française - synthèse de dévouement à la République et à l'État, et de tradition religieuse.
En effet, gaulliste dès 17 ans, cet officier de la 1re Division de la France libre prend part à la campagne d'Italie en 1943 et au débarquement de Provence en 1944.
Après la guerre, alors qu'il est désormais polytechnicien et bardé de diplômes, il choisit le génie maritime et devient un acteur clef de l'appareil militaro-industriel. Figure de l'aéronautique, cet ingénieur est de tous les projets militaires et civils, du Breguet Atlantic au Concorde. À la tête du Centre d'études des Landes, où sont testés les missiles, il est au coeur de la dissuasion nucléaire.
Son attachement à la marine et son autorité naturelle imposent le respect et lui valent le surnom d'" amiral Bloch ", mais aussi, hélas, de solides inimitiés. Ce proche du " dernier gaulliste " Pierre Messmer ne transige pourtant jamais et reste fidèle à ses valeurs et ses engagements Quand il meurt le 3 décembre 2016 à Paris, les honneurs lui sont rendus dans la cour des Invalides.
La meilleure biographie de Proust.Ghislain de Diesbach a connu des survivants de ce monde auquel Proust rêvait d'appartenir et qu'il a coloré de tous ses artifices et de toutes les nuances de son génie. Nul ne pouvait mieux que lui en restituer les différents aspects.
Que ce soit du côté de Guermantes ou de celui de Cabourg, du côté du boulevard Haussman ou de celui de Mme Verdurin, le biographe observe, avec finesse et souvent ironie, le jeu des acteurs, leurs méthodes et leur mentalité, dans cette nouvelle Comédie humaine montée, de sa chambre de liège, par cet écrivain de la nuit, cette "altesse des ténèbres" que fut Proust.
C'est, suivant une formule célèbre, "l'histoire réussie d'une vie ratée" qu'il relate en contant les passions et les coquetteries, les intrigues et les tourments, les plaisirs et les nuits de l'écrivain, virtuose dans l'art de souffrir et habile aussi à créer sa légende. En toile de fond, son biographe évoque les salons parisiens et trace de savoureux portraits de personnages qui ont formé l'univers sentimental ou mondain de "la Recherche".
La CIA décryptée, de sa fondation en 1947 à nos jours.Cette histoire de la plus célèbre des agences de renseignements américaines nous mène au coeur de son quartier général, à Langley. Grâce à des documents nombreux jusqu'alors inconnus, elle jette un nouvel éclairage sur les opérations de la CIA - de la Pologne à la Hongrie, de l'Indonésie à l'Irangate et de la Baie des Cochons à Guantanamo - et lève en particulier le voile sur son rôle dans la guerre contre le terrorisme, qui s'est étendu très au-delà des actions clandestines. Ses réussites, ses échecs, ses directeurs, ses héros - mais aussi ses salauds - sont ici présentés par l'un des meilleurs spécialistes américains du sujet, qui décrit par ailleurs le développement de l'agence sur trois générations. Car la CIA évolue fortement : se militarisant, et s'éloignant toujours davantage de sa mission originale de collecte de renseignements et d'analyse, elle semble ne chercher qu'à échapper à tout contrôle du pouvoir exécutif et surtout législatif, pour devenir, au sens propre, un Etat dans l'Etat. Cette Histoire de la CIA, fruit de quarante ans de recherches, est un livre indispensable pour comprendre l'histoire contemporaine et envisager l'avenir des Etats-Unis.
La véritable histoire de l'espionnage féminin.L'auteur révèle ici la véritable odyssée - longtemps occultée ou saupoudrée d'un glamour un peu surannée - des femmes dans les services secrets. Elle commence au XVIe siècle, quand l'Angleterre de Cromwell invente le néologisme de " she-intelligencers ". Et se poursuit de nos jours à l'heure où une Américaine, Gina Haspel, préside aux destinées de la CIA. Portraits, récits, révélations ponctuent cet incroyable et pourtant authentique thriller. À chaque page, une découverte : la vérité sur Mata Hari ou Milady de Winter ; les espionnes dans l'Ancien Régime, la guerre de Sécession américaine, l'affaire Dreyfus ; les " soldates inconnues " de la Grande Guerre ; le front féminin invisible de Staline ou d'Hitler ; les héroïnes et les traîtresses de l'Occupation ; les femmes chefs de réseaux de la Résistance ; les saboteuses de Churchill ; les désinformatrices de Roosevelt ; les espionnes au service de la DGSE, du Mossad, du MI6 anglais, du SVR russe, du Guoanbu chinois, de la CIA.
La biographie incontournable d'un souverain complexe racontée par le "roi des biographes" et "le biographe des rois". Fruit de près de sept années de recherches, s'appuyant sur une documentation considérable (pièces d'archives, correspondances, mémoires, rapports...), cet ouvrage balaie les clichés traditionnels, s'attachant à restituer le vrai visage de ce personnage complexe et secret. Non, Louis XVI n'était pas le benêt que l'on dit, mais au contraire un homme plein de finesse et d'intelligence, d'une mémoire prodigieuse, d'une culture remarquable, un roi scientifique, passionné par les explorations et les grandes découvertes. Il joua un rôle déterminant dans la reconstitution de la marine royale, qui permet la victoire sur l'Angleterre et l'indépendance américaine. Loin d'être un conservateur crispé, prisonnier de son éducation, il veut réformer en profondeur son royaume par une véritable Révolution royale et populaire, malheureusement contrée par la fronde généralisée des privilégiés.
L'état - relativement florissant - du royaume à la veille de la Révolution, offre un tableau saisissant des quinze années du règne, largement méconnues, et explique, grâce à une interprétation neuve et magistrale, les mécanismes qui ont conduit à la destruction de l'Ancien Régime et à la grande crise finale. L'analyse politique, enfin, permet de comprendre pourquoi Louis XVI, qui était le meilleur roi possible pour la Révolution de 1789, a finalement été rejeté par elle.
Grand Prix de la Biographie Politique 2021 ; Prix du Nouveau Cercle de l'Union 2022 ; Liste des 30 livres de l'année 2021 du Point."La" biographie de Mussolini. Un événement historique et littéraire.
"Ce livre n'est ni une biographie au sens strict de Mussolini ni une histoire du fascisme italien mais la première tentative - et pas seulement en France - d'essayer de dévoiler le "mystère" d'un personnage qui ne ressemble véritablement à aucun des dictateurs, de droite ou de gauche, au XXe siècle mais qui, d'une certaine mesure, les résume tous, de Lénine à Castro." (M. Serra)
Homme et leader politique extrêmement complexe, pétri de contradictions, puisant ses modèles chez Napoléon puis César avant d'être fasciné par Hitler, le Duce peut donner l'image d'un comédien tragique au sens nietzschéen du terme, et d'un révolutionnaire manqué. Il a pourtant modernisé son pays et fasciné l'Europe avant de sombrer dans la déchéance et les haines d'une guerre civile prenant la relève de la guerre mondiale.
Maurizio Serra raconte ce destin sinueux et passionnant sur la base d'une documentation impeccable, dans un style fluide qui s'inscrit dans la filiation d'Italo Svevo et a fait la réputation de ses magistrales biographies de Malaparte ou d'Annunzio. Un très grand livre appelé à faire date.
Grand Prix de la Biographie Politique 2021 ;
Prix du Nouveau Cercle de l'Union 2022 ;
Liste des 30 livres de l'année 2021 du Point.
La biographie de référence d'un grand roi oublié. Au regard de l'Histoire, Louis XIII est un roi méconnu. Eclipsé par le panache de son père Henri IV, occulté par l'éblouissante renommé de son fils Louis XIV, il laisse l'impression d'un monarque mélancolique, sans personnalité, fuyant son mal être dans la chasse, dominé par son Premier ministre, le tout-puissant cardinal de Richelieu. Erreur !
Renversant les idées reçues, Jean-Christian Petitfils redonne ici toute sa place à ce souverain complexe à la personnalité déroutante, à la fois artiste mélomane et guerrier impétueux, extrêmement jaloux de son autorité. Témoin privilégié des premières conspirations nobiliaires, animé par la passion de la gloire et de la grandeur de la France, son règne annonce plus qu'on ne le croit l'absolutisme de celui de Louis XIV.
Sans négliger les faiblesses de l'homme, ses défauts trop souvent exagérés, cette biographie brillante et monumentale se veut une réhabilitation. Celle d'un roi, d'un grand, d'un très grand roi.
La biographie d'un personnage démesuré, à tous les sens du mot, dans la collection "Maîtres de guerre"
Hermann Goering, deuxième personnage du troisième Reich, a été simultanément ministre de l'Intérieur de Prusse, président du Reichstag, maître du plan quadriennal et grand veneur du Reich. Mais Goering était avant tout un militaire : aviateur virtuose et dernier commandant de la célèbre escadrille Richthofen pendant la Grande guerre, c'est comme maréchal et commandant-en-chef de l'aviation allemande qu'il est entré à reculons dans la grande tourmente de la Seconde guerre mondiale. Dès lors, depuis Dunkerque jusqu'à Stalingrad, il a joué un rôle essentiel dans le déroulement des entreprises militaires allemandes - et dans les défaites successives de la Wehrmacht. C'est ce personnage démesuré que François Kersaudy nous invite à revisiter - avec l'aide d'une abondante illustration iconographique.
La vie romanesque de la Reine du crime.
Comme beaucoup d'écrivains, l'oeuvre de "la duchesse de la mort" a éclipsé sa vie (1890-1976). Or, celle-ci est passionnante. Jeune fille, elle écrit son premier roman policier à la suite d'un pari avec sa soeur jusqu'à devenir l'écrivaine de langue anglaise la plus lue de son vivant. Pourtant, Mrs Miller, imaginative et romantique, n'aspirait qu'à rencontrer le prince charmant. L'échec de son mariage avec un séduisant aviateur l'affecte au point qu'en 1926, elle se cache pendant dix jours sous une fausse identité, mettant toute l'Angleterre en alerte. Elle en gardera une blessure pour toujours à vif mais aussi une volonté sans faille d'aller de l'avant. Son remariage avec un archéologue de quatorze ans son cadet décide de sa nouvelle existence, entre les champs de fouilles d'Irak et de Syrie, ses maisons de Londres et son Devon natal sans oublier l'écriture de nombreux best-sellers :
La mort n'est pas une fin, Dix petits nègres. Devenue une véritable institution britannique, à la tête du premier empire multimédia mondial, elle génère une fabuleuse fortune dont la plus grande partie lui échappe, happée par le fisc ou par des montages financiers qui profitent davantage à ses proches. Eternelle optimiste, consacrant de plus en plus de temps au théâtre - sa véritable passion -, d'une gourmandise qui lui vaut un physique peu flatteur, elle demeure malgré tout "la patronne " en toutes circonstances.
Tôt captivée par l'univers d'Hercule Poirot et de Miss Marple, Marie-Hélène Baylac décrypte avec maëstria les secrets de fabrication d'une oeuvre exceptionnelle, matrice de toute la littérature policière contemporaine.
La grande biographie de Louis XV.A cinq ans, en 1715, Louis XV succède à son arrière-grand-père Louis XIV dans une France affaiblie. Après la Régence et le ministère du vieux cardinal de Fleury, ce n'est qu'en 1743 qu'il commence à gouverner. Le " Bien-Aimé " devient assez vite le Mal-Aimé. Il le resta longtemps aux yeux des historiens qui lui ont reproché sa faiblesse devant ses ministres et favorites, ses frasques du Parc-aux-Cerfs, la perte du Canada et de l'Inde... Aujourd'hui on commence à mieux comprendre ce souverain timide, secret, ayant sans doute du mal à assumer son métier de roi, mais profondément bon, sensible, cultivé, passionné par les sciences et ne manquant parfois pas d'autorité.
En ce siècle des Lumières, où l'esprit public évolue fortement, où les idées nouvelles foisonnent, Louis XV, dans Versailles rayonnant d'un éclat incomparable, demeure le monarque le plus prestigieux d'Europe jusqu'à sa mort en 1774.