Entre témoignage intime et pamphlet sur nos sociétés désenchantées, le nouveau livre de Sonia Mabrouk invite le lecteur à s'ouvrir pleinement au monde, et à ne plus refuser ce qu'il ne comprend pas. «?Ma conversion au sacré s'est faite en plusieurs étapes. Ce ne fut pas une révélation brutale et soudaine ; plutôt une succession de moments à la fois intimes et universels, un cheminement dans le temps vers des fragments de sacré, une compréhension de quelque chose qui nous précède et qui nous suit, qui en tout cas nous dépasse. Je dirais aussi que, dans mon cas, j'ai reçu le sacré comme on reçoit la foi. À un moment précis, le sacré a fini par s'imposer dans mon existence. Était-ce le fruit du hasard, ou était-ce un événement déjà inscrit en moi ? Impossible à dire. Une chose est sûre?: la vie s'en est mêlée, et depuis, tout a changé.?»
Après L'Homme nu, la nouvelle enquête de Marc Dugain et Christophe Labbé sur nos comportements de demain. Ces dernières années ont bouleversé nos vies quotidiennes. Ce bouleversement, qui profite formidablement aux GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), sera durable?: autant l'analyser et le comprendre le mieux possible. C'est le pari de Marc Dugain et de Christophe Labbé dans ce nouveau livre, qui se concentre sur ce virage de civilisation pour mieux dessiner la société du futur. Une société où tout sera fait pour éviter les contacts?; où chacun, faute de se confronter véritablement à l'altérité, risque de s'enfoncer dans une solitude délirante, au beau milieu du métavers... Télétravail, objets connectés, voitures autonomes, applications de rencontres, paiement sans contact, données personnelles livrées à qui accepte de payer ces data?: quel sera l'impact de cette numérisation massive de nos activités quotidiennes?? À mi-?chemin entre journalisme et narration littéraire, Marc Dugain et Christophe Labbé portent leur regard sur l'avancée inexorable de ces phénomènes, au point que les politiques se dispensent bien de les évoquer dans leurs programmes. Est-il vraiment trop tard?? Resterons-nous humains si plus rien ne nous touche??
Soudés durant cinquante-deux ans, Dominique et Bernard Tapie ont tout connu, la gloire et l'opprobre, le luxe et la ruine, les retours en grâce et les défaites... Face à un Bernard Tapie que l'on découvre aussi infatigable, excessif et imprévisible à la maison que dans sa vie publique, mais aussi terriblement jaloux et possessif, il fallait partir ou suivre. Dominique Tapie a fait mieux : elle a décidé de résister. Présente mais rebelle, aimante mais critique, elle l'a mis en garde contre ses propres démons. Gardienne du "clan", elle a tenu la barre fermement. On a cru l'épouse effacée car médiatiquement discrète, le couple tranquille car secret. On le découvre au contraire passionnel, en état de séduction permanent, en insurrection fréquente. C'est cet amour de deux rebelles qui se sont dit oui, pour le meilleur et pour le pire, qu'elle dévoile pour la première fois. Il a fallu la disparition de l'homme de sa vie pour que Dominique Tapie mesure qu'à 19 ans, elle n'avait pas seulement rencontré un homme mais un destin, qui continue de peser sur elle, au nom de la solidarité conjugale, sous la forme d'une montagne de dettes. Plus qu'une biographie, un récit follement romanesque.
Alors que les crises sanitaires ont intensifié notre rapport au numérique, les enfants et les adolescents ont vu leur temps d'exposition aux écrans atteindre des niveaux records, sans qu'aucune attention soit vraiment portée aux contenus qu'ils regardaient. Comment en sommes-nous arrivés là?? Comment y remédier?? Comment aider nos enfants à reprendre le contrôle face à des algorithmes de plus en plus sophistiqués?? Dans cet essai qui tient autant de l'analyse critique que du guide pratique, Carole Bienaimé Besse explore avec intelligence et rigueur les enjeux et les défis de notre société hyperconnectée, et les conséquences sur les plus fragiles, qui sont souvent les plus jeunes. Elle démontre comment les écrans affectent leur santé mentale, leur développement intellectuel, leur vie sociale, et met en lumière les nombreux pièges auxquels nous sommes finalement tous confrontés?: le rabbit hole, la distraction perpétuelle, la tyrannie de l'image de soi, les contenus inappropriés, la désinformation, la surveillance de masse. Mais au-delà de la critique, et sans jamais sombrer dans le fatalisme, Carole Bienaimé Besse propose surtout des solutions concrètes pour aider les parents, les éducateurs et les adolescents à naviguer dans cet univers complexe. Elle suggère des pistes pour faire évoluer le cadre législatif, et plaide pour que l'éthique soit enfin remise au coeur de l'innovation. Son objectif ? Que chacun puisse tirer le meilleur parti de la révolution numérique - sans en devenir une victime.
Qui suis-je vraiment ? À quel point suis-je le résultat d'une culture, d'une descendance, d'une couleur de peau ou d'un genre ? Mes choix de vie sont-ils issus de ma volonté propre ou n'obéissent-ils qu'à des conventions sociales, familiales ? Comment ne pas brimer une partie de moi-même et vivre pleinement ce que je désire ? Tous ces questionnements ont trait à l'identité, devenue la valeur cardinale de notre modernité. À l'échelle politique, c'est ainsi que les communautarismes s'intensifient et que les revendications identitaires se crispent. À l'échelle individuelle, le développement personnel étend son marché et la narcissisation du « moi » s'épanche sur les réseaux. En faisant de l'identité une priorité, notre siècle s'égare. Philosophiquement, l'identité est un concept dont la validité reste incertaine. Politiquement, les dogmatismes identitaires s'exacerbent au point de déstabiliser l'universalisme républicain. Individuellement, l'identité nous fige dans des postures qui nous éloignent de nous-mêmes. Si l'identité est à questionner, quelque chose de cette notion semble toutefois ne pas pouvoir se laisser abandonner : le désir d'être soi-même. Alors, comment parvenir au sentiment de soi sans tomber dans le piège identitaire ? Tel est l'enjeu de ce livre.
Et si l'on se vengeait secrètement de notre partenaire pour pouvoir l'aimer davantage ? Le sociologue Jean-Claude Kaufmann décrypte, avec humour et érudition, nos petites - mais salutaires ! - vengeances du quotidien. La vie à deux suscite mille agacements, mille exaspérations, souvent pour presque rien. Entre l'espace de l'autre à respecter et sa propre identité à défendre se joue une bataille rangée. Les armes ? Les petits coups bas et légères mesquineries de tous les jours qui soulagent sans faire de mal à l'autre?: le réveiller en faisant mine d'être désolé, passer l'aspirateur pendant son match de foot à la télé, grignoter ses bonbons en cachette... Dans cette enquête aussi minutieuse qu'amusante, Jean-Claude Kaufmann analyse l'art de la guerre de ce «?Machiavel en pantoufles?» que nous sommes peut-être tous. Des petites vengeances peu glorieuses ? C'est certain. Mais pour le sociologue, elles sont une alternative majeure aux crises ouvertes et aux séparations, donc une paradoxale et salutaire thérapie de couple !
Le sexe serait-il en berne?? 43?% de nos 15-24 ans n'auraient pas eu de rapport sexuel au cours des douze derniers mois?: comment expliquer cette révolution du No Sex chez les jeunes?? S'agit-il d'un phénomène mondial?? Durable?? Est-il possible de n'éprouver aucune attirance pour personne?? Quelle différence y a-t-il entre asexualité et abstinence?? Qu'en est-il de la libido?? De la masturbation?? Pourquoi le No Sex dérange-t-il toujours autant?? L'hypersexualisation de notre société serait-elle à l'origine de la sobriété sexuelle du moment?? Une «?récession?» est-elle déjà en cours?? Mêlant approche historique, enjeux socio-sexologiques et témoignages éloquents, la sexologue Magali Croset-Calisto répond ici à toutes ces interrogations et analyse l'abstinence et l'asexualité par-delà les problématiques de l'intime en questionnant leur place et leur signification dans notre civilisation. Un petit traité instructif, bienveillant et déculpabilisant.
Bureaucratie, droit à la paresse, conformisme, fin de la méritocratie... l'économiste Nicolas Bouzou dénonce le nivellement par le bas de notre société de « l'à-peu-près » et appelle à renouer avec le génie français. Pourquoi les salaires sont-ils si bas?? Pourquoi doit-on attendre plusieurs semaines pour consulter un médecin?? Pourquoi risque-t-on des coupures d'électricité?? Pourquoi ne pouvons-nous rentrer chez nous la nuit en toute sécurité?? Pourquoi les écoles de certains villages ferment-elles des classes?? Les Français veulent des réponses à leurs questionnements, bien légitimes dans un pays où la sphère publique est si développée et les prélèvements obligatoires si lourds. Exigeants, ils demandent le meilleur en matière de pouvoir d'achat, de santé, d'écologie, d'éducation, de sécurité. Pourtant, nous explique Nicolas Bouzou, notre pays ne se donne pas les moyens de cette excellence : nous sommes victimes du syndrome de « l'a-peu-près ». La France ne tombe pas mais elle se laisse aller. Des solutions existent ! Il est temps de retrouver la voie de la créativité, de l'investissement et de l'excellence, la seule qui soit conforme à l'idée que l'on devrait se faire du «?génie français?».
Quand «?Dieu?» est érigé en maître à penser politique, c'est la femme qui, la première, courbe l'échine. Il suffit d'observer les fondamentalistes islamistes imposer le niqab, la burqa, le tchador ou le hijab, les juifs ultra-orthodoxes perruquer leur femme, ou encore les traditionalistes catholiques aller jusqu'au meurtre lors de raids anti-avortement, pour s'en convaincre. Bien sûr, ils sont les radicaux, les extrémistes, ils sont ceux pour qui la religion est le moyen d'installer un ordre social au sein duquel la femme se soumet, s'oublie et vit cachée, à l'ombre des hommes. Ce livre ne veut pas faire le procès de la croyance, il appar-tient à chacun de décider ce en quoi il veut placer sa confiance, cela relève de l'intime. Mais aucun texte sacré - ni la Torah, ni la Bible, ni le Coran - ne veut l'émancipation de la femme, aucun ne lui reconnaît les mêmes possibles qu'aux hommes. Seuls existent des croyants humanistes, conscients de ce que les écrits ont à enseigner, et de ce qu'il faut savoir laisser au bord du chemin de l'universalisme. Alors que l'obscurantisme intégriste gagne doucement du terrain, bien plus ancré dans les mentalités que ce que l'on croit, Tristane Banon dénonce les grands marionnettistes de droit divin et rappelle qu'il n'y a pas de féminisme envisageable sans l'irrespect des religions et une bonne part de laïcité.
"Une petite gifle, ce n'est pas si grave", "Elle l'avait bien cherché", "Si elle reste avec lui, c'est qu'elle aime ça"... Dans son nouvel essai, Marlène Schiappa dénonce et démonte toutes les idées reçues sur les violences dans le couple. Depuis quelques années, le débat public semble enfin admettre l'ampleur des violences dans le couple, ces dernières ayant quitté les colonnes "Faits divers" pour être traitées dans la presse comme un fléau de société. Pourtant, les féminicides se suivent avec une régularité glaçante, et les avancées conquises de haute lutte sont remises en question à la moindre affaire. Chacun y va de son assertion navrante, de son idée reçue nuisible. "C'est un drame passionnel", "Elle avait une personnalité écrasante", "Personne ne se doutait qu'il la battait"... Pour décrypter, analyser et déconstruire ces idées reçues, et pour ouvrir les yeux de tous, Marlène Schiappa a mené un travail minutieux de recherche, fondé sur dix ans d'études officielles du ministère de l'Intérieur sur les "morts violentes au sein du couple", jamais à ce point mises en perspective.
Pédopornographie, bébés secoués, viols et agressions sexuelles, enlèvements d'enfants, prostitution?:?1?200 dossiers sont traités chaque année par la Brigade des mineurs de Marseille, terrifiante vitrine d'une société de plus en plus à la dérive. Claude Ardid a passé deux mois en immersion totale dans cette unité de police si spéciale, au côté de femmes et d'hommes hors du commun dont la mission est de sauver, souvent dans une véritable course contre la montre, toutes ces jeunes victimes de violences. Il a suivi jour et nuit les cinq groupes en charge des maltraitances et des comportements incestueux, des dossiers de moeurs et de disparitions inquiétantes, ou encore de la surveillance Internet. Un travail acharné de gardes à vue, d'auditions et d'interventions sur le terrain, mené en collaboration avec des juges et des magistrats tout aussi dévoués à la cause des victimes. Cette enquête inédite met en évidence une terrible réalité?: il y a toujours plus d'enfants esquintés, de familles disloquées, de jeunes obligés de se vendre. Sans compter un manque cruel de moyens pour la police et la justice. Mais ce livre met aussi en lumière l'investissement, l'abnégation, le sens du devoir uniques de ces fonctionnaires - la majorité sont des femmes - dont la mission, souvent une vocation, est aujourd'hui plus qu'essentielle.
L'histoire des Etats-Unis, à travers des événements marquants tels que la guerre de Sécession, l'essor du capitalisme et le maccarthysme, mais aussi des mythes et des personnalités comme La Fayette, Roosevelt ou Kennedy.
Comment rendre les démocraties, aujourd'hui accusées de tous les maux, à nouveau désirables ? En cas de crise sanitaire ou de guerre, un tiers des Occidentaux feraient davantage confiance à un régime autoritaire qu'aux institutions démocratiques. Pourquoi un tel désamour ? Parce que nous avons habillé la démocratie de vêtements trop grands pour elle depuis trop longtemps. Ne voulant renoncer à rien, nous l'avons rendue responsable de tout. « Compromis », « débat », « temps long »... pour les États autoritaires et les régimes populistes, voilà bien les faiblesses des démocraties, jugées liberticides et condamnées pour leurs renoncements. Pour la philosophe Perrine Simon-Nahum, voilà au contraire leur force ! Refuser la violence et rendre leur place aux idées est aujourd'hui, selon elle, la seule manière de combattre nos adversaires sur leur propre terrain et de redonner confiance à nos concitoyens. Il nous faut revoir le rapport que nous entretenons avec l'idée démocratique pour affronter les véritables problèmes - la question des élites comme la place du religieux dans nos sociétés. Et si pour une fois nous devancions l'histoire ?
"Votre avis nous intéresse !" Qui n'a pas reçu ce message après avoir réservé en ligne un hôtel ou un restaurant, acheté un vêtement ou un livre, pris rendez-vous avec un plombier ou un médecin ? Dans l'ère de la notation qui est aujourd'hui la nôtre, on nous propose de tout évaluer, tout le monde, tout le temps. L'obsession de la note régit notre quotidien, à coup d'étoiles, de likes, de classements. Utiles, ces avis ? C'est indéniable. Pour autant, leur démocratisation bouleverse nos rapports humains comme nos habitudes de vie. Évaluer son prof ou son médecin ? C'est désormais possible. Ses propres performances sexuelles ? Des applications ont été créées pour. Donner de mauvaises appréciations en ligne à un concurrent ? C'est devenu un métier... Dans ce jeu permanent du jugement, l'autre devient une menace, soi-même un étranger et les valeurs morales s'effacent au profit de métriques techniques. Face à une telle situation, il faut reprendre le contrôle. La tâche n'a rien d'insurmontable. À condition, nous dit Pierre Bentata, de regarder en face ce qui nous pousse à tout noter. Car noter, c'est juger, et juger, c'est bien souvent haïr la réalité. Il est donc temps d'accepter le monde tel qu'il est et de dompter notre ressentiment pour retrouver un peu de sérénité et de bon sens.
Derrière l'idéal de l'accueil universel, la réalité d'un système dévoyé, coûteux et militant. Corollaire de l'immigration, la question du droit d'asile est de plus en plus préoccupante. En France, si chaque année la plupart des 150 000 demandeurs sont déboutés, la majorité demeure sur le territoire avec la complicité d'un système qui les encourage à venir et, surtout, à rester. Conséquences : un coût exorbitant pour l'État - près de 1 milliard d'euros -, la désorganisation des centres d'hébergement d'urgence destinés aux plus précaires, la saturation des hôpitaux, la découverte, parfois, d'éléments terroristes. Les textes de lois ont beau se succéder, les obstacles sont aujourd'hui trop nombreux pour changer efficacement ce système?: jurisprudence délétère des cours européennes et nationales, lenteur de l'instruction des dossiers, prise en charge matérielle déléguée par l'État à des associations cogestionnaires, porosité des frontières exploitée par des passeurs et des militants... Spécialiste du sujet, l'avocat Philippe Fontana analyse avec acuité cette question méconnue, taboue et trop souvent confisquée par les populistes, mais de plus en plus au coeur des préoccupations tant des citoyens que de l'exécutif.
« Je suis une femme, je ne suis pas une victime, je l'ai été, ces choses-là passent. Quand le statut de victime tend à devenir une valeur ajoutée, un anoblissement que certaines veulent acquérir à tout prix comme on cherche à atteindre un statut social, je pense, au contraire, qu'héroïser la victime plutôt que de vouloir la respecter, c'est tuer la guerrière, assassiner la créatrice, valoriser la soumise, poser un interdit sur le fait que la femme soit l'égale de l'homme. Je ne dis pas que les femmes ne rencontrent pas, encore aujourd'hui, bien des maux qu'il faut vouloir guérir, je dis que les inscrire dans une guerre des sexes perpétuelle, en appelant à la rescousse le passé d'une société au sexisme systémique clairement établi, ne convient pas. La guerre des genres est un tango funeste qui conduira à sa perte notre égalité lumineuse. Apprendre à s'unir plutôt qu'à se désunir, avancer dans le même sens, ne fût-ce que par instinct de survie, est notre seule issue face aux combats qu'il nous reste à mener. Désormais que les lois de l'égalité existent, c'est à nous tous de réfléchir aux moyens de les faire appliquer, c'est à nous tous de nous éduquer. Et d'éduquer les autres. Bien des batailles féministes restent à mener, s'aliéner la moitié de l'humanité pour y parvenir est une hérésie. »
Alors que notre espérance de vie augmente, que signifie vraiment être présent pour nos parents ? Dans des pages d'une rare humanité, le docteur Hélène Rossinot répond à toutes les interrogations que se posent les familles confrontées au temps qui passe. Elle les guide dans leur cheminement personnel comme dans leurs questions pratiques. Comment se préparer et anticiper le vieillissement de nos parents, gérer l'évolution de nos relations, de nos émotions, mais également les modifications de notre quotidien ? Comment porter cet engagement envers eux, en fonction de nos forces, de nos faiblesses, de nos craintes, de notre propre histoire ? Doit-on les accompagner chez le médecin, ou encore à la banque ? Faut-il avoir peur des maisons de retraite ? Et comment aider au mieux ceux qu'on aime, quand surviennent la dépendance, la maladie ?
Un livre indispensable, déculpabilisant, rassurant et complet, où chacun puisera ce dont il a besoin.
Vous êtes las d'entendre parler à tout-va d'identités, de diversités, de minorités ? Leurs sommations, leurs bûchers, leurs revanches victimaires vous impatientent ? Ce livre est pour vous. Il ne s'agit pas ici de dresser un nouvel état des lieux des avancées du wokisme, prête-nom des idéologies diversitaires, en France. Ces ouvrages existent. Ils sont nécessaires et précieux. Mais à quoi bon, objecte Bérénice Levet, multiplier les enquêtes, alerter sur l'extension du domaine des revendications identitaires, si nous n'avons rien de substantiel à leur opposer ? Réalité cruelle peut-être, mais criante : ânonner le catéchisme républicain ou faire tintinnabuler la clochette de l'identité nationale, ces voies empruntées jusqu'ici se sont révélées bien impuissantes à endiguer la déferlante wokiste. La philosophe se propose donc de prendre à bras-le-corps le défi qui nous est lancé. Pourquoi (et au nom de quoi) devons-nous refuser d'entrer dans Eschyle ou Colette comme dans Gauguin ou Balthus, Rameau ou Bizet, par le prisme féministe, lgbtiste ou racialiste ? Pourquoi devons-nous refuser de déboulonner les statues de Voltaire ou de Colbert comme de les escorter de cartels dits pédagogiques ? En quoi les black, gender, cultural studies sont une régression et non une avancée ? Une perte et non un gain ? Haut les coeurs !, nous enjoint Bérénice Levet. Si, de tous les pays attaqués par le wokisme, il ne devait en rester qu'un, que la France soit celui-là. Ayons le courage de la dissidence civilisationnelle !
Partant d'une synthèse passionnante de notre histoire économique des soixante dernières années, Yves Perrier et François Ewald mettent en lumière la cause principale du décrochage de la France, notamment par rapport à l'Allemagne?: la fin du pacte gaullo-pompidolien qui unissait autrefois l'État, les entreprises et les citoyens autour d'une ambition commune, le développement et la puissance du pays. Pour autant, la France peut rebondir. Elle dispose toujours d'atouts importants - système énergétique, compétences technologiques, secteur financier et soft power notamment. De plus, les cartes sont rebattues par la «?grande reconfiguration?» en cours - géopolitique, économique et financière - à laquelle les auteurs consacrent une analyse précise et percutante. Ainsi, la transition énergétique constitue-t-elle une opportunité pour réindustrialiser le pays. Pour cela, l'État doit retrouver sa fonction de stratège, renforcer l'efficacité des politiques publiques et faire de l'Europe un levier. Les entreprises doivent mieux épouser l'intérêt général du pays, les citoyens se remobilisant car davantage associés à la création et au partage des richesses. Cette nouvelle économie politique, s'appuyant sur un renouveau de la démocratie, peut permettre à la France de rester une puissance maîtresse de son destin. Tel est le sens du nouveau pacte État-entreprises-citoyens proposé ici par Perrier et Ewald.
Parce qu'elle est la directrice déléguée de L'Express, et qu'elle signe chaque semaine la plupart des éditos qui ouvre ce magazine, Anne Rosencher sait regarder la France, et déceler les mécanismes les plus secrets, les changements faussement minimes, et les élans prometteurs.
Elle sait aussi plonger dans un magma de mots, d'expressions toutes faites, d'éléments de langage éphémères ou durables, qui tournent en boucle dans les médias de « la société bavarde » et qui forment une bulle lexicale dont on ressort sonnés, mais rarement instruits.
Ce sont ces fausses pistes qu'elle dénonce dans ce livre, identifiant et auscultant les maux contemporains, faisant un sort aux nouvelles expressions : « populisme », « progressisme », « vivre-ensemble ». Trois impasses qu'il faut regarder en face. Trois chemins dont il convient de se détourner, pour enfin avancer et réfléchir à l'avenir de la société française.
"Depuis longtemps, je voue mon attention à tout ce qui regarde les mots. Ceux que l'on dit, que l'on entend, que l'on répète, ceux qui courent librement, parfois étonnants parfois nouveaux, parfois tout simplement impropres, parfois chargés de non-dits, de connotations. Stigmatiser, patriarcat, genre, complotisme... Les mots pensent pour nous. Telle est leur besogne. Et c'est pourquoi il importe, je crois, de savoir d'où proviennent ceux que nous acceptons en ce moment d'entendre, de lire, d'employer ; ils ont une histoire. Qui parle les yeux fermés, ou écoute sans examiner, se voue à la confusion inaperçue, au mensonge pas même calculé, à l'illusion entretenue, au congédiement du réel. Et à des acquiescements peut-être plus risqués qu'on ne le croit d'abord."
F. T.
Face à l'urgence écologique, institutions et citoyens entreprennent des politiques de ville durable, d'agriculture urbaine, de consommation locale... Autant d'efforts aussi louables et nécessaires qu'inéluctablement limités. Un élément fondamental est oublié?: le lieu de vie de la population. Dans cet essai militant, Henri Landes démontre la nécessité d'une meilleure répartition de la population sur le territoire français et propose des solutions concrètes pour amorcer ce changement. Ce nouvel exode pourra s'accomplir grâce à une prise de conscience individuelle et à une volonté d'accompagnement par les pouvoirs publics et les entreprises?: investir dans l'économie rurale, créer des microsociétés plus autonomes, reconnecter les citoyens-consommateurs au monde agricole, sensibiliser les nouvelles générations aux richesses de la ruralité pour, en somme, faire revivre ces territoires plus aptes à s'adapter aux conséquences du changement climatique. La véritable transition écologique est à notre portée. Repeuplons les campagnes !
La directrice de l'iFRAP nous livre ce constat édifiant : les chiffres réels de la situation économique de la France sont partiellement passés sous silence. La Cour des comptes se révèle timide concernant les finances publiques, et les rapports publics se montrent trop frileux. Les dispositifs d'alerte semblent se désactiver un à un. Pourtant, les données sont là : la France est un pays en déclassement. Savez-vous qu'elle se situe en réalité au 29e rang mondial en PIB par habitant ? Que nous avons atteint 1400 milliards de dépenses publiques ? Que nous payons 483 taxes, impôts et cotisations ? Que 1 jeune sur 20 est illettré ? Étouffée par une bureaucratie envahissante, contrainte par des lois repoussoir pour l'investissement, gangrénée par des taux d'inactivité, de pauvreté et d'insécurité de plus en plus élevés, la France est en proie à de nombreux maux dont la population devrait être informée. Loin de chercher à créer la polémique, Agnès Verdier-Molinié se fait un devoir d'avertir justement les Français sur le véritable état de la France en 2022 et de leur proposer des solutions de sortie de crise.
Jusqu'au milieu des années 1990, le terme même était inconnu en France. Aujourd'hui, on en entend parler à toutes les manifestations. Ils sont ainsi plusieurs centaines, cagoulés, encapuchonnés et vêtus de noir, multipliant affrontements avec les forces de l'ordre et cassant tout ce qu'ils considèrent comme des symboles de ce capitalisme qu'ils abhorrent.
Grâce à une longue enquête de terrain au sein de ces mystérieux milieu, l'auteur a eu les moyens d'aller plus loin que les images chocs et les idées préconçues pour comprendre ceux qui se cachent derrière ces cagoules noires, leur combat, leur vie et les dessous de leur révolte.
Sans indulgence ni malveillance, son enquête aboutit à une vision complète et lucide des dessous de cette organisation sans tête, de la séduction qu'elle exerce sur une population plus diverse qu'on le croit, et des moyens mis en oeuvre pour la combattre du côté des services de renseignement.