« J'ai écrit ce livre pour briser le silence qui règne sur la montée de l'islamisme, sur ses ravages parmi les jeunes et sur les dégâts qu'il provoque dans notre école publique. Pendant longtemps, le silence a été la seule réaction : la célèbre formule "Surtout pas de vagues !" a permis pendant vingt ans de mener une confortable politique de l'autruche.
J'ai écrit ce livre parce que je suis attaché à la laïcité : ce principe républicain nous protège et protège nos libertés, celle de croire ou de ne pas croire, celle de pratiquer librement un culte, celle de changer de conviction, celle de critiquer les religions ou l'absence de religion et, pour les parents, celle de confier leurs enfants à l'école publique sans crainte qu'ils y soient harcelés ou endoctrinés.
J'ai écrit ce livre parce que le temps presse et qu'il y a maintenant urgence à agir. » (J.-P. Obin)
Jean-Pierre Obin a été inspecteur général de l'Éducation nationale. Il est l'auteur de nombreux livres, notamment sur l'école et le métier d'enseignant, ainsi que du célèbre « rapport Obin » de 2004 qui alertait le ministre de l'Éducation nationale sur le développement des atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires.
Comment vivre et que faire de ma vie ? À travers ma vocation, ma vie trouve son sens dans une activité à laquelle je m'identifie. Et comme l'activité de mon choix répond à ma nature, elle m'exprime, m'accomplit et me définit. La promesse de l'individualisme démocratique est que chacun puisse réussir sa vie par son travail, qui lui fera gagner à la fois son identité et son pain. Pour devenir soi-même, pour se réaliser, chacun doit pouvoir s'épanouir dans ce qu'il fait. L'artiste et le savant incarnent la figure romantique par excellence du travail voué. Pour certains, c'est le désir de savoir qui commande et organise leur existence. Mais l'exemple du travail créateur ou du travail intellectuel a un caractère d'exception. Qu'en est-il des goûts et des aptitudes en général ? Et qu'en est-il des tâches insignifiantes dans lesquelles on ne peut pas s'exprimer, et qui doivent pourtant être remplies ? Que devient aujourd'hui la grande figure idéale de la vocation ? Ce livre invite à une réflexion qui n'a rien de technique et nous concerne tous.
Nous vivons une époque paradoxale : les extraordinaires progrès scientifiques et techniques des dernières décennies ont bouleversé notre existence, mais, dans le même temps, un fulgurant retour de la barbarie sape nos valeurs laïques fondamentales, héritées des Lumières. Religions et utopies sociales, ces illusions dangereuses constituent la pire malédiction de l'humanité ; elles assaillent notre liberté de penser et de nous exprimer librement. Elles nous imposent leurs critères absolutistes du Bien et du Mal ainsi que leur foi dans un au-delà ou un avenir radieux et chimérique. Leur but est évident : nous empêcher de vivre sereinement et nous priver du bonheur quotidien. Homme ou Dieu ? Raison ou foi ? Plaisir ou ascèse ? Vivre ici et maintenant, ou attendre la vie après la mort ?
Ce livre très documenté n'en est pas moins un ouvrage grand public : écrit dans un style simple et accessible, il se veut un essai-coup de poing, un pamphlet choc et sulfureux pour nous libérer des fausses promesses et des mensonges qui nous emprisonnent.
Le racisme n'est plus ce qu'il était, et l'antiracisme, à force de poursuivre des logiques contradictoires, est devenu fou. Les antiracistes savants ont découvert l'existence du « racisme sans races », appelé aussi racisme culturel, et celle du « racisme sans racistes », dit « racisme institutionnel », « structurel » ou « systémique ». Le « suprémacisme blanc », loin de se réduire aux néo-nazis qui s'en réclament, serait partout et expliquerait tout. Exportée par les activistes étatsuniens, cette vision fantasmatique du racisme est aujourd'hui dominante. Le néo-antiracisme dénonçant le « privilège blanc » est devenu la forme idéologiquement acceptable du racisme anti-Blancs.
L'affrontement entre des visions incompatibles de l'antiracisme alimente une nouvelle guerre culturelle qu'illustre le conflit entre l'antiracisme universaliste et l'antiracisme identitaire. Face aux figures paradoxales comme les « antiracismes racistes » et les « racismes antiracistes » qui surgissent du décolonialisme, de l'intersectionnalisme, de la « théorie critique de la race » et de la culture « wokiste », l'auteur s'interroge sur la possibilité de refonder ou de réinventer l'antiracisme.
La pandémie de COVID-19 témoigne à vif comment, dans nos sociétés modernes, les liens sociaux ont été fragilisés en mettant à nu la vulnérabilité de tous, de chacun et chacune. Nous avons aussi découvert collectivement comment le care, entendu dans l'un de ses sens, celui du prendre soin, était au coeur de tous nos liens sociaux et qu'il tissait la trame de notre société. Tout à coup, certains travailleurs essentiels, qui étaient souvent des travailleuses essentielles, sont devenues visibles et, parfois, reconnues. De nombreuses personnes, en revanche, se sont retrouvées dans des situations d'extrême vulnérabilité. Certaines institutions essentielles se sont avérées fragiles ou dysfonctionnelles. Pour faire face à ces ébranlements sociaux profonds, les gouvernements occidentaux se sont souvent tournés vers un techno-solutionnisme numérique et ils ont fait usage d'une rhétorique guerrière se voulant mobilisatrice.
Cet ouvrage explore les facettes de ces vulnérabilités individuelle, collective et institutionnelle qui se sont manifestées pendant la pandémie. Il met en évidence comment le care, qui ne se limite pas à sa dimension de prendre soin, est à la fois ce qui nous a permis de tenir ensemble, mais aussi ce à quoi nous tenons. Les textes réunis interrogent à partir de la théorie du care différents enjeux cruciaux de la pandémie, en particulier, la crise de la responsabilité et de la démocratie, l'invisibilité du travail des femmes et des immigrants et immigrantes, la gestion des risques et les solutions numériques, le prendre soin face à la mort, la résilience collective.
Les convergences entre l'islam fondamentaliste et les extrémismes politiques se sont multipliées depuis les années 1920. Une première alliance idéologique, l'« islamo-nazisme », est apparue sous l'égide du « Grand Mufti » de Jérusalem, Amin al-Husseini, et des Frères musulmans. Après la Seconde Guerre mondiale et la création de l'État d'Israël, une nouvelle configuration idéologique s'est développée au sein des mouvances tiers-mondistes ou altermondialistes ralliées à l'antisionisme radical : l'« islamo-gauchisme ».
En France, aujourd'hui, un profond clivage idéologico-politique oppose les anti-islamistes aux anti-islamophobes, lesquels sont souvent des islamo-gauchistes, c'est-à-dire des militants d'extrême gauche séduits par l'islam politique au point de s'en faire les défenseurs à travers des arguments antiracistes empruntés aux thèses décoloniales ou indigénistes. Les islamo-gauchistes forment des minorités actives sur les réseaux sociaux et dans l'espace universitaire. Ils visent à placer les citoyens devant ce dilemme : être pro-islamistes ou « islamophobes ».
Comment échapper à cette alternative inacceptable ? Comment préserver la liberté d'expression, et plus particulièrement le principe de la libre critique des religions, quand les défenseurs de la laïcité sont accusés de faire preuve d'« islamophobie » par les islamistes et ceux qui les soutiennent, directement ou non ?
En 2017, un groupe éclectique s'est réuni avec un objectif modeste : réfléchir autour d'ouvrages tout juste parus portant sur l'évolution économique et sociale de notre société. Actifs, retraités, étudiants, doctorants... toutes ces personnes d'âges et de professions différents ont mis en commun leur expérience : ingénieurs ou cadres, directrice des ressources humaines d'une grande entreprise, syndicaliste, créateur d'entreprises de haute technologie, directeur d'une société coopérative, salarié dans l'administration universitaire, enseignants-chercheurs en sciences de l'homme et de la société, fonctionnaire spécialiste du développement territorial... Les discussions furent animées et de nombreuses réunions ont été nécessaires pour parvenir à une compréhension commune entre le pragmatisme des uns et les réflexions philosophiques des autres, donnant lieu à une une série de conférences en 2019.
Cet ouvrage, très accessible et grand public, est une invitation à participer à la démarche de ce groupe, permettant aux lecteurs de profiter de la compétence des conférenciers et de disposer d'un panorama des réflexions en cours sur l'industrie l'emploi, les entreprises, le secteur universitaire... à partir d'entretiens menés. Ce livre témoigne des évolutions importantes en cours, aussi bien dans le secteur associatif ou coopératif que dans les petites et grandes entreprises.
En ce XXIe siècle, le vivant est une question vive : que ce soit au niveau de la recherche en sciences et technologie, en éducation, dans la société et lors des débats sur l'érosion de la biodiversité ou la transformation du vivant, par exemple. Cet ouvrage, rapprochant la recherche et l'enseignement, arrive à point nommé pour l'Année de la biologie. Les divers chapitres abordent, sous des perspectives tantôt épistémologique, éthique, scientifique et citoyenne pour une éducation au vivant, différents enjeux qui gravitent autour de la question du vivant et de ses controverses. D'autres chapitres proposent des pistes de réflexion et des pratiques éducatives sur des sujets variés, dont la biodiversité, le statut des primates, la représentation des microorganismes et la légalisation du cannabis au Canada. Le volume contribue à ouvrir de nouvelles perspectives en résonance avec les défis actuels qui se posent au vivant comme question socialement vive.
Un soin inédit fait nouvellement partie de l'arsenal thérapeutique de la médecine occidentale. Presque un oxymore, l'aide médicale à mourir ne fait pas l'unanimité. Or, une nouvelle frontière est sur le point d'être transgressée. Parce que certains font l'erreur de considérer la perte de dignité comme possible, ils mettent de l'avant la mort comme le remède ultime aux souffrances des gens atteints de démence. On oublie alors que cette sensation de déchéance peut être soignée autrement. De plus, nous démontrons que la défense de l'autonomie ne saurait justifier l'euthanasie en démence. Notre manifeste confirme également l'importance d'en finir avec la peur du centre d'hébergement et de soins de longue durée (CHSLD). Ainsi, la fragilité de l'aîné souffrant de démence doit être célébrée en tant que richesse oubliée pour promouvoir une telle modification des moeurs au sein des établissements en cause. Notre réflexion contre l'euthanasie en démence, appuyée par de nombreux cliniciens, contribue à la protection des aînés vulnérables.
Quelles que soient leurs convictions politiques, religieuses ou leurs orientations philosophiques, les auteurs de ce livre se sont rassemblés, au Collège des Bernardins, pour travailler sur un même objectif : rendre la société plus juste et plus fraternelle.
À l'aube d'élections décisives pour la France, plongée dans un lourd climat d'incertitudes, cet essai conclut avec enthousiasme qu'il existe, à portée de main, une vision et un projet de société à même de répondre aux grands défis auxquels nous faisons face, des dérèglements de l'économie mondiale à ceux de notre planète. Les auteurs égrènent, au terme de deux années de réflexion commune et de travail, trente propositions, trente idées, pour tendre vers une société plus juste. Ce projet repose sur l'Homme et sur ce qui nous relie. Aucun lien économique, aucun truchement technologique ne pourra remplacer l'amitié fraternelle entre chaque femme et chaque homme, reconnus dans leur égale dignité.
Notre monde est rempli de paradoxes, dont une bonne partie pourrait se résumer par l'idée que c'est un monde qui est à tous et à personne. Il y a de plus en plus de choses qui nous affectent tous, mais dont personne ne peut, ou ne veut, assumer la responsabilité. Quelle est la différence entre ce qui appartient à tous et ce qui n'est pas gouvernable ? Quelle est la différence entre la responsabilité partagée et l'irresponsabilité généralisée ?
Pour comprendre cette nouvelle constellation, le philosophe espagnol Daniel Innerarity propose la métaphore du retour de la piraterie à l'ère globale. Comment penser et gouverner un monde fait de menaces partagées et de souverainetés débordées? Comment se protéger dans des espaces sans limites claires, dans un monde fait de réseaux, de flux et de connexions ?
Bonnets, écharpes et manteaux permettent-ils d'éviter les rhumes ? Autrement dit, peut-on « attraper froid » ?
À partir de la croyance que le froid peut causer un rhume, Maël Lemoine interroge ici avec humour et impartialité nos comportements et nos idées reçues en matière de santé. Quels sont les véritables effets du froid sur l'organisme ? Est-il prouvé que le rhume est dû à un virus, ou bien avons-nous raison de penser qu'il peut aussi être provoqué par le froid ?
Ce livre bref au ton léger donne les clés pour comprendre ce que peuvent et ne peuvent pas les sciences médicales. Surtout, il apporte enfin la réponse à cette question fondamentale : puis-je marcher pieds nus sur le carrelage sans attraper la crève ?
Dimension fondamentale de l'existence incarnée, la finitude évoque au premier abord l'expérience négative des limitations qui cernent l'être humain. Mais en quel sens l'expérience de la finitude est-elle porteuse d'une signification positive ?
Les contributions réunies dans ce volume, dans leur diversité et leur complémentarité, abordent cette question à la lumière de la pensée d'Edith Stein. La compréhension steinienne de la finitude humaine est inséparable d'une lecture critique de la philosophie de l'existence de Heidegger, dans la mesure où Edith Stein a cherché à penser le désaccord qui l'opposait à l'analytique de l'être-pour-la-mort. Tout en désignant la personne humaine comme un être essentiellement limité et temporellement mortel, la finitude, telle qu'Edith Stein la conçoit, est positivement liée à la liberté entendue comme la capacité pour un individu de répondre à ce qui le précède et l'appelle : les valeurs, autrui, et ultimement le Tout-Autre. Profondément incarnée, la signification qu'Edith Stein confère à la finitude est également liée à l'expérience de la blessure, et, par là même, à une réflexion sur la vulnérabilité et le rapport à l'altérité, dont les implications s'avèrent d'une étonnante modernité. Ces différentes approches de la finitude méritent d'être situées dans la perspective du rapport entre l'être fini et l'être éternel. Selon la dynamique d'une ascension vers le sens de l'être, Edith Stein va jusqu'à envisager la finitude humaine du point de vue de «la relation de l'âme avec Dieu».
Face à l'urgence climatique et écologique, à ses conséquences sociales dont témoignaient les Gilets jaunes ou les citoyens de la Convention pour le climat, peut-on envisager l'avenir de la démocratie autre qu'écologique ? Alors que différentes pathologies de la démocratie, montée des populismes, tentations d'un retour à la décision autoritaire, rejettent la participation et la délibération, le colloque de Cerisy de mai 2019 s'est attaché à établir la chance que l'écologie offre à la liberté et la démocratie de se réinventer.
À l'initiative de la Commission nationale du débat public, cette réflexion ne pouvait qu'être indisciplinée : la démocratie écologique se définit à partir de conflits, de ruptures, d'expérimentations et de débats. La constitution de publics démocratiques, les institutions délibératives, les expériences locales, les nouvelles formes de vie plus respectueuse de l'écologie et de la justice environnementale sont explorées dans cet ouvrage croisant éclairages philosophiques, approches juridiques, travaux de sciences sociales et études d'acteurs engagés.
À travers neuf chapitres et neuf recettes, Tristan Landry convie son lecteur à une exploration de l'alimentation sous le IIIe Reich. Loin d'être anodine, la question de l'alimentaire nous transporte au coeur des préoccupations d'un État et de sa population, marqués par le souvenir du blocus de 14-19 et de la faim vécue pendant celui-ci. Après un retour sur cette expérience, l'auteur passe en revue les solutions élaborées d'abord dans la République de Weimar, puis sous le régime nazi pour atteindre l'autarcie agroalimentaire. Quand ces solutions s'avérèrent insuffisantes, les comptables du Reich commencèrent à se livrer à un inventaire exhaustif des ressources caloriques des pays voisins. Les experts nazis établirent également une hiérarchie fondée sur la race et censée déterminer le nombre de calories auquel chacun avait droit. Cette hiérarchie mena aux exterminations de masse, imaginées par les experts nazis comme étant la solution finale au problème alimentaire de l'Europe. Le livre se veut une contribution à l'histoire culturelle de l'Allemagne nazie qui montre combien importante était la question alimentaire tant pour le parti nazi que pour les Allemands eux-mêmes.
La confiance perdue dans les institutions et dans la parole d'État a produit des mondes clos. L'appartenance religieuse, culturelle et l'origine nationale constituent dès lors la seule information à connaître et le premier repère à identifier pour régler ses actions de défense ou d'agression. Et également pour choisir ses alliances avec certaines cultures et certaines confessions qu'ont dit dominées. Ce livre ambitionne d'intervenir aussi raisonnablement que possible dans le débat public sur ces enjeux, en maintenant à tout prix ce préalable fondamental : la condition première d'une possible liberté de penser est d'abord de ne pas croire en l'inaliénabilité de ses certitudes.
Les principales problématiques urbaines actuelles sont, tout d'abord, exposées. Puis, les principales causes de la faim dans les villes sont présentées au travers d'études de cas, du Congo à l'Argentine en passant par Haïti. Enfin, la conclusion dessine des pistes pour permettre l'accès à la nourriture à une part toujours plus élevée des populations défavorisées.
La dignité et le respect sont devenus des aspirations emblématiques de notre époque. Dans de nombreux champs, auprès de publics divers mais aussi dans de nombreux pays, de « mourir dans la dignité » aux « indignés », la notion de dignité nous interpelle sans cesse.
Mais d'où vient la dignité de la personne humaine ? Sur quoi se fonde-t-elle ? Aujourd'hui, est-elle menacée dans son principe-même ? Son affirmation peut-elle contribuer au respect de chacun dans un monde globalisé qui tend à bafouer l'individualité ? Est-elle pleinement nécessaire à la gouvernance collective des institutions, étatiques ou non, pour construire une société internationale plus cohérente ? Ne s'agit-il que d'une utopie ? Peut-elle devenir une valeur fondamentale de la société française aux côtés de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ?
À toutes ces questions, le Forum des Bernardins a tenté de répondre pendant deux années, guidé par deux convictions fortes : la reconnaissance de la dignité de chacun va de pair avec le devoir de respect de la dignité d'autrui ; la dignité comporte des éléments fondamentaux invariants, mais elle n'est pas un concept figé. La dignité de la personne est une. Ses incarnations particulières, déclinaison d'une dignité fondamentale de la personne, doivent être chacune défendues contre de nouvelles menaces.
Comment penser le gouvernement de l'entreprise au XXIe siècle ?
Cette question s'est posée de manière récurrente au XXe siècle pour concilier développement économique et intérêt collectif. Mais le changement climatique et la transformation de la finance imposent de la reprendre sous un angle neuf. Car les entreprises, qui sont les auteurs des déséquilibres les plus graves, sont aussi devenues des acteurs critiques dans la recherche de solutions aux défis sociaux et environnementaux contemporains.
Le présent ouvrage propose que soient enfin formulées des normes pour le gouvernement de l'entreprise qui ne se réduisent plus aux normes actuelles du droit des sociétés commerciales. Car l'entreprise ne se réduit pas à la société : elle est un dispositif de création collective qui, par sa faculté à transformer le monde, est un acteur politique très singulier.
Résumant les conclusions du programme de recherche interdisciplinaire mené au Collège des Bernardins depuis 2009, cet ouvrage pose des jalons novateurs pour réouvrir le débat sur le gouvernement de l'entreprise et pour élaborer un véritable droit de l'entreprise.
Les récentes crises économiques et sociales ont mis en valeur - et peut-être accentué - la profonde crise de confiance que connaît la société française. Celle-ci tend à se fragmenter en communautés, dont l'affichage identitaire s'apparente parfois à une forme de séparatisme qui menace de disloquer le lien social. Cette question est d'autant plus urgente qu'au-delà du vivre-ensemble, c'est le bon fonctionnement et l'existence-même de notre démocratie qui sont en jeu.
C'est dans cette perspective que l'association Les Voix de la Paix a proposé à trente personnalités publiques de réfléchir aux moyens de changer notre regard sur nos diversités : il importe de ne plus voir nos différences comme des obstacles qui susciteraient la défiance, mais comme une richesse vitale pour la nation. Repenser les fondements de la confiance et ses trois piliers (la compétence, l'honnêteté intellectuelle et la bienveillance) nous permet alors de retrouver ce qui manque aujourd'hui à notre société : la mémoire, le lien et le sens.
Ce volume est le premier résultat d'un travail de recherche « en train de se faire » au sein du programme Corps numérique dans le cadre du département Humanisme numérique du Collège des Bernardins. Il s'inscrit dans la compréhension de la transformation de notre monde comme une « grande conversion numérique » (Milad Doueihi), à partir de la question profondément interdisciplinaire des affects numériques.
On y trouvera des contributions scientifiques de haut vol, soumises à un protocole de lecture de paires en double aveugle, réunissant des chercheurs et des chercheuses de niveau international, ainsi que des jeunes universitaires, accompagnant par leur réflexion la construction d'une ligne de recherche innovante, interdisciplinaire qui vise à explorer les multiples intersections du numérique avec des questionnements et des notions philosophiques, épistémologiques, neuropsychologiques, théologiques, sociologiques ou artistiques.
Pays d'immigration et pionnier du projet d'unification européen, le Luxembourg n'a pourtant que récemment fait connaissance avec le fait islamique. Penser l'islam en Europe recueille les actes du colloque « De l'islam à Luxembourg à une pensée européenne de l'islam », organisé à la Luxembourg School of Religion & Society et à l'Université de Luxembourg.
Avec pour objectif de penser ou de repenser l'islam sous différents angles, l'ouvrage, d'une part, met en avant des relectures de quelques problématiques par rapport au fait islamique en Europe ; d'autre part, les auteurs présentent divers aspects de la présence musulmane au Luxembourg.
Délibérément multidisciplinaire par son approche, ce livre est une introduction aux questions historiques, migratoires et juridiques soulevées par cette présence encore peu étudiée dans le cadre de l'islamologie universitaire.
Deviendrai-je le héros de ma propre vie ou ce rôle sera-t-il tenu par un autre?? Cette question, inspirée de la littérature, nous interpelle?: tout être humain doit trouver sa propre voie, sa manière personnelle de participer à l'aventure humaine.
Or, aucun de nous n'est vraiment préparé à se lancer dans un tel périple. Nous n'avons pas choisi notre milieu familial et culturel. Notre corps est fragile, notre pensée faillible. Puis, la route sera parsemée d'embûches de toutes sortes?: précipitation, erreur de calcul, malentendu, abandon, chagrin d'amour, injustice, ressentiment, maladie, conflit.
Pourtant, nous espérons tous et toutes vivre en paix et avec un minimum de liberté. Pour y parvenir, nous suivrons les chemins qui nous semblent les meilleurs. Comment les choisir?? Quelle sera notre boussole??
Cet ouvrage porte sur notre quête philosophique d'unité ou d'harmonie. L'auteur y ouvre dix fenêtres sur diverses expériences de vie, de notre premier à notre dernier souffle.
Jeffrey C. Alexander, professeur à l'Université Yale (New Haven, Connecticut), est reconnu aujourd'hui comme une des plus importantes figures de la sociologie aux États-Unis. Il a développé là le programme de la sociologie culturelle, comme un axe central de théorisation visant l'analyse de société contemporaine. La sociologie culturelle, telle que la présente Alexander, s'inscrit dans le projet d'une réorientation complète du projet de la sociologie, en fonction d'une double herméneutique, celle de la tradition sociologique elle-même et celle de la vie sociale telle qu'elle s'inscrit plus particulièrement au sein de la sphère civile. Par une interprétation de la signification du monde social qui passe entre autres par ses dimensions narratives, performatives et médiatiques, Alexander aborde l'étude des mouvements sociaux et des institutions politiques dans leur contribution au développement et au renouvellement de la sphère civile, sur les plans à la fois national et international. Ce livre offre pour la première fois au monde francophone une vision systématique et critique de la sociologie culturelle de Jeffrey C. Alexander, en montrant la profondeur de son développement ainsi que l'étendue du rayonnement de cette oeuvre majeure.