Ce livre dresse un portrait pénétrant de la complexité des valeurs, des attitudes et des croyances relatives au travail de la population active québécoise. Quelle importance et quelle signification revêt le travail aujourd'hui ? Le travail est-il de plus en plus un lieu de réalisation de soi ou n'est-il qu'une valeur en perdition, voire un simple moyen en vue de financer la vie à l'extérieur du travail ? Quel est le modèle de travail idéal auquel aspirent les travailleurs et quelles sont leurs attitudes envers les nouvelles normes et pratiques de gestion mises de l'avant par les employeurs au cours des deux dernières décennies ? Plus fondamentalement, de quelle manière l'identité personnelle est-elle reliée ou dissociés du rôle professionnel ?
Issu d'une vaste enquête auprès d'un millier de travailleurs québécois, ce livre montre que le travail est toujours une valeur importante, mais que la réalisation de soi et la quête d'équilibre entre la vie privée et la vie professionnelle sont des aspirations de plus en plus partagées par les individus. Les grands schèmes de valeurs et d'attitudes par rapport au travail mis au jour dans l'ouvrage témoignent de changements culturels récents ainsi que de la diversité des situations de travails vécues. A des degrés divers, ces schèmes convergent vers les exigences du modèle productif contemporain ou s'en distancient : ils contribuent à l'émerveillement d'un nouveau monde du travail.
Cet ouvrage décrit les parcours de soins, entre biomédecine, médecines traditionnelles et religions des personnes vivant avec le virus de l'immunodéficience humaine (VIH) suivies entre 1994 et 2012 au Centre hospitalier Louis-Constant-Fleming (hôpital de Saint-Martin, Antilles françaises). Ces parcours s'inscrivent dans différents espaces transatlantiques : l'île de Saint-Martin, Haïti, la France hexagonale et les États-Unis. L'analyse ne s'arrête pas à la scène de l'hôpital, mais présente également les contextes économiques et politiques dans lesquels les itinéraires des patients et les pratiques biomédicales s'insèrent. Le livre propose une approche théorique des espaces thérapeutiques dans le contexte de migrations transnationales malgré une législation très coercitive à l'égard des étrangers. L'approche multisituée a permis de suivre les itinéraires en relation avec différentes échelles locales, transnationales et mondiales et de proposer une écriture qui met en jeu plusieurs styles narratifs, reflet de ces différents niveaux. Il s'agit de la première ethnographie sur la partie française de Saint-Martin, paradis fiscal pour les investisseurs, friendly island pour les touristes, mais " coeur des ténèbres ", pour reprendre l'expression de Joseph Conrad, pour les migrants.
Montrant que le temps de grandes concertations internationales est certainement venu pour sauver un patrimoine commun, le texte passe en revue les réactions des Etats envers le cyberterrorisme pour couper le réseau aux terroristes... Le but du terrorisme est de semer le trouble, d'exercer du chantage, de provoquer le chaos. Il passe par deux vecteurs, l'un humain, l'autre technologique.
Les terroristes agissent sur les hommes en suscitant la peur ou en étant prosélytes.Ils agissent par Internet, soit en laissant planer des doutes sur la sécurité et la sûreté des installations stratégiques, soit en provoquant la dépendance par des méthodes sectaires.
Ainsi, les machines auraient un pouvoir sur les hommes, les uns seraient convertis, les autres terrorisés...
Pour sortir du chaos et rétablir un ordre, passer les relais après l'état d'urgence, il faut se garder des dérives totalitaires qui seraient des leurres pires finalement que le mal...
Le présent essai est un appel citoyen qui est fait aux familles qui doivent prendre conscience de la menace jusque dans les recoins les plus éloignés de la République et agir sur l'éducation des enfants. Le texte s'adresse également aux éducateurs qui ont en charge les plus exposés. Enfin, il invite à propager l'esprit de résistance, tout comme les terroristes propagent l'esprit de peur.
Le présent ouvrage vise à comprendre ce qui pousse certains individus à braver les euphémismes et à affirmer fièrement « je suis Sourd » afin de dire leur différence. Cette affirmation identitaire fait entrer dans l'Histoire une nouvelle façon de considérer la différence corporelle de ces personnes qui tentent de se définir à partir d'une culture spécifique plutôt que selon une particularité strictement biologique.
Les voix qui se font entendre dans ce volume sont celles de femmes latino-américaines (Mexique, Guatemala et Pérou) qui, pour des raisons socioéconomiques ou politiques, n'ont pas hésité à partir ailleurs pour s'en sortir, laissant derrière elles tous leurs repères. Leur récit est un continuel va-et-vient entre leur présent et leur passé, une sorte de bilan où chaque événements est soumis à une évaluation. La distance qu'elles prennent par rapport au trauma vécue leur permet de donner un sens à ces événements et d'en tirer toute leur force, faisant preuve d'une réelle capacité de résilience. Le rôle joué par le médiateur auprès de ces sujets narrants rappelle la relation binaire existant entre le psychnalyste et son patient : dans les deux cas un pacte de confiance s'établit et l'un écoute ce que l'autre a à lui révéler. Comme le thérapeute, le médiateur peut observer les effets positifs du travail de la mémoire sur l'estime de soi du sujet narrant. Ces femmes ont accompli des tours de force dans leur parcours de vie et particulièrement pendant et après leur démarche pour obtenir leur statut d'immigantes. Elles n'avaient pas le choix, c'était comme le dit l'expresion populaire : « Marche ou crève », et bien sûr elles sont choisi de marcher, marcher, marcher...
Ce livre porte sur les rapports entre le travail et la subjectivité dans le contexte des nombreuses transformations en cours dans le monde du travail. Il vise à analyser et à critiquer les nouvelles pratiques managériales qui s'emploient à mobiliser la subjectivité au travail. Les auteurs, sociologues, économistes, psychosociologues, psychanalystes et théoriciens de la gestion, présentent d'abord les changements économiques, organisationnels et socioculturels qui président à la mise en forme du capitalisme contemporain. Ensuite, ils examinent et critiquent les nouvelles pratiques managériales qui visent à mobiliser la subjectivité des travailleurs aux fins de la valorisation du capital. Tout au long de l'ouvrage, les effets psychosociologiques de telles pratiques sont analysés de près, de même que les réponses des travailleurs qui revêtent diverses formes d'opposition et de résistance individuelle et collective.
Ont contribué au présent ouvrage : Guy Bellemare, Marie-Pierre Bourdages-Sylvain, Robert Boyer, Jean-François Chanlat, Pierre-Antoine Chardel, Olivier Cousin, Eugène Enriquez, Vincent de Gaulejac, Fabienne Hanique, Danièle Linhart, Danilo Martuccelli, Dominique Méda, Daniel Mercure, Marcelo Otero, Jacques Rhéaume, Christian Thuderoz et Michel Wieviorka.
Ce livre explore l'engagement civique et politique des femmes de communautés musulmanes en France et en Grande-Bretagne. Il présente une analyse de leur développement en tant qu'acteurs politiques à l'intersection de leurs groupes de référence et de la société dont elles font partie: le groupe ethnique, le groupe religieux et la société française et britannique, tous étant traversés par des relations de pouvoirs entre les sexes. Leur action et leur positionnement politiques sont influencés par leurs origines nationales et ethniques, leur religion et les particularités des sociétés française et britannique. Les femmes musulmanes négocient avec les obstacles et tirent parti des facteurs facilitateurs pour augmenter leur capacité de « faire de la politique » et leur capacité d'action. A partir de données empiriques originales, les auteures défendent que l'intérêt des femmes musulmanes, leurs connaissances et leur participation en politique vont au-delà de ce qui est attendu. Ce livre intéressera les chercheurs et les étudiants en science politique, en sociologie et en études de genre et sera également utile aux agents de politiques publiques.
Les villes contemporaines se caractérisent par une mobilité généralisée. En même temps, les individus font preuve d'un fort attachement à des modes de vie, souvent en lien étroit avec des lieux précis. En prenant appui sur des études de cas en Amérique du Nord, en Europe et en Afrique, les auteurs de ce livre se penchent sur les formes que prend la mobilité dans la ville contemporaine et sur la manière dont celles-ci interagissent avec les divers niveaux d'attachement des individus. La mobilité est analysée selon trois facettes. Les textes qui abordent les mobilités résidentielles illustrent clairement comment le caractère subi ou choisi de cette forme de mobilité affecte la vie au quotidien. D'autres textes mettent de l'avant la multitude d'enjeux des mobilités quotidiennes : mobilités de loisir, mobilités frontalières, impacts des infrastructures et services de transport sur la mobilité quotidienne ; des dimensions avec des impacts majeurs sur les modes de vie des individus. Finalement, une autre série de textes aborde la dialectique mobilité et ancrage à travers l'analyse des pratiques, en lien avec à l'attachement aux lieux et aux modes de vie.
La dramatisation progressive du rôle de l'enfant au cours des conflits du XXe siècle a donné lieu déjà à des travaux d'historiens, de sociologues et d'autres spécialistes des sciences humaines. Le présent ouvrage propose des études ponctuelles portant sur des cas de figure fort différents et qui convoquent tant la réactualisation de mythes que la presse écrite, la littérature, le théâtre et le cinéma. Nous avons réuni huit essais inédits écrits par des spécialistes en littérature, communication et cinéma, portant sur des conflits s'échelonnant depuis la Grande Guerre jusqu'aux conflits en Afrique et en Tchétchénie. Ces analyses éclairent la double position à laquelle l'enfant se voit contraint - acteur et victime de la guerre - et, de ce fait, doublement victime : de la guerre en premier lieu comme toute autre victime, mais aussi de la figuration et du rôle auxquels on l'assigne en exigeant de lui qu'il renonce à l'enfance.
La « société distincte » est de retour. Les déclarations du premier ministre du Québec, destinées à relancer le débat constitutionnel, en témoignent. Curieusement, même si elle est bien formulée, avec en fer de lance la reconnaissance de la nation québécoise, cette notion n'a jamais vraiment dépassé le cadre institutionnel. Or, pour exister, une « société distincte » doit l'être aussi par ses citoyens. Il faut que ceux-ci soient porteurs de particularités qui transcendent la différence de langues. Les valeurs qui construisent le citoyen - dans ses rapports à la famille, aux relations homme-femme, au travail ou à la politique - permettent-elles de différencier les Québécois ? Grâce à une étude comparative entre le Québec et le reste du Canada, ce livre esquisse une tentative de réponse ; il y a une spécificité des valeurs québécoises.
Ce troisième opus de la collection se veut un outil de réflexion critique et analytique portant sur diverses réalités scientifiques des arts martiaux, notamment celles de la recherche et de l'enseignement. En ce domaine, personne n'y échappe : le fait humain, avec ses représentations, ses valeurs, ses normes et ses idéaux, est indissociable de celui ou celle qui s'est donné pour vocation d'en explorer les multiples facettes. Les écueils guettent en effet ceux et celles qui choisissent d'étudier un aspect social qui constitue parfois un élément central de leur propre identité.
Depuis les années 1960, le mouvement communautaire québécois a oeuvré pour la justice et les droits des personnes parmi les plus vulnérables de la société. Il a contribué de façon décisive à la reconnaissance et à l'interReconnaissance de divers groupes minorisés. Ses actions de soutien, de conscientisation, de mobilisation contre les différentes formes d'inégalité, de marginalisation et de discrimination, ont changé la face du paysage social et proposé une vision plus inclusive de la société québécoise. C'est ce que racontent plus de deux cent trente acteur.trices-témoins provenant des secteurs femmes, immigration, LGBT, santé mentale et handicap, de même que des artistes ayant accompagné le mouvement et, particulièrement, ses actions liées aux droits de la personne. Quelles furent, depuis la Révolution tranquille, les idées et les actions les plus marquantes ? Comment se sont déployées les mobilisations les plus significatives et les plus porteuses ? Comment se sont croisées au sein des divers secteurs, les préoccupations, les idées phares, les stratégies, les alliances et les résistances ? Quels liens établir entre les enjeux qui se présentaient au moment de la Révolution tranquille et ceux qui sont au coeur de la société actuelle ? Comment les créations artistiques ont-elles contribué aux luttes et pénétré notre imaginaire collectif ? C'est à la rencontre d'une mémoire plurielle imbriquée dans les transformations sociales les plus profondes du Québec que nous convient les auteur.es de cet ouvrage ainsi qu'à une réflexion de fond sur la force de l'action collective.
« En 2017-2018 nous ne célébrons pas les 50 ans de la Faculté des sciences infirmières. Plutôt, célébrons-nous les 50 ans de présence des sciences infirmières à l'Université Laval. » Cette première précision apportée, Olive Goulet, artisane de la première heure de l'Ecole des sciences infirmières, haussa le ton. Un petit rictus se dessina sur son visage et, d'un ton cynique, elle me mentionna que, dans les années 1960-1970, l'implantation des sciences infirmières dans la « très catholique Université Laval » ne se fit pas sans heurts... sans effort. Ces propos, vous vous en doutez, ébranlèrent mon inconfortable ignorance. Tout comme moi, j'imagine que vous souhaitez connaître les évènements qui motivèrent de tels propos. En parcourant les pages de cet ouvrage, vous saisirez les racines de ces mots.
En travaillant à l'élaboration de ce livre, j'ai parfois ressenti que je réalisais, avec Olive Goulet comme guide, le travail d'un archéologue qui, dans un premier temps, entreprend le décapage de la zone à explorer. Chacune des couches mises au jour dévoile, suggère un moment de l'histoire et oriente le travail. En écoutant la « voix humaine » d'Olive Goulet, j'ai suivi l'empreinte de ses pas, depuis son enfance jusqu'à la création de l'Ecole des sciences infirmières, en 1967 et bien au-delà. En entreprenant la lecture de cet ouvrage, vous prendrez la mesure d'une histoire dont il nous faudra prendre soin.
«Les hommes sont hommes avant d'être avocats, médecins, marchands, ou manufacturiers, et si vous en faites des hommes sensés et compétents, ils deviendront par cela même des avocats et des médecins compétents et sensés. [...] On peut être un homme de loi compétent sans avoir reçu une éducation générale; mais il appartient à l'éducation générale de donner à l'homme de loi l'esprit philosophique qui cherche des principes et les saisit, au lieu de charger sa mémoire de détails, et il en va ainsi de toutes les autres professions, y compris les métiers manuels. » John Stuart Mill
John Stuart Mill a été nommé en 1865 recteur honoraire de l'Université de St-Andrews. Deux ans plus tard, il y prononce un discours fameux dans lequel il expose ses idées sur l'université et sur l'éducation qu'elle doit procurer à quiconque la fréquente.
C'est ce texte qui est ici pour la première fois intégralement présenté aux lecteurs francophones. Ils y mesureront à la fois la distance qui nous sépare de l'université anglaise du XIXe siècle, mais aussi l'actualité des hautes exigences qu'avait le recteur Mill à l'égard de cette institution. Mill reste en effet un réformateur social utilitariste, démocrate et égalitariste, pour qui l'éducation doit former des personnes capables non seulement de développer leurs capacités et dispositions cognitives, émotionnelles et morales de manière à devenir autonomes, mais aussi de coopérer entre eux (et elles) afin de transformer le monde [...] (Normand Baillargeon, Antoine Beaugrand-Champagne et Camille Santerre Baillargeon)
Au Québec, comme ailleurs en Occident, divers indicateurs sonnent depuis quelque temps l'alarme devant l'ampleur prise par les problèmes de santé mentale en milieu de travail, un phénomène qui préoccupe tant les instances de santé publique que les associations patronales et syndicales.
Une telle croissance des problèmes de santé mentale est étroitement associée à une transformation du mode de régulation fordiste et à une redéfinition contemporaine du travail selon laquelle il serait de plus en plus une expérience propice à l'accomplissement de soi. Dès lors, se pose la question suivante : comment expliquer que les individus se mobilisent aujourd'hui autant au travail au nom de ses rétributions expressives (reconnaissance, accomplissement personnel, etc.) et, simultanément, que le travail livre un nombre si considérable d'entre eux à l'expérience des troubles de santé mentale (épuisement professionnel, dépression, etc.) ? Cette interrogation se trouve au coeur du présent ouvrage.
Qu'est-ce que la vie quand on a atteint le cap des quatre-vingts ans ? Hier, il passait pour le terme absolu de la vie ; aujourd'hui, les personnes qui ont franchi ce cap composent la classe d'âge qui a la plus forte croissance démographique ; demain, une majorité toujours plus ample des générations successives s'installera durablement dans cette nouvelle étape de la vie.
Plutôt que de scruter les pathologies de la vieillesse, le parti pris des auteurs est de s'interroger sur le déploiement et sur l'organisation de la vie dans le grand âge. L'ouvrage s'appuie sur une observation de longue durée : 340 octogénaires ont été suivis pendant cinq années. Voilà qui permet de décrire les situations de vie et d'en retracer les trajectoires, d'observer la vie quotidienne de ces vieillards et aussi leur effort pour la réorganiser quand certains événements viennent l'ébranler.
Ce livre fonde et illustre deux grandes thèses. D'abord, la caractéristique partagée de la population très âgée n'est ni la maladie ni la dépendance, mais une fragilité qui affecte les personnes de manière très diversifiée. Les unes demeurent en santé jusqu'à un âge très avancé, d'autres s'installent dans des modalités variées de fragilité dont certaines peuvent déboucher sur la dépendance. Ensuite, selon la forme prise par la fragilité, les personnes « habitent » des mondes radicalement distincts les uns des autres, que ce soit du point de vue de leur vie relationnelle et affective, de leur horizon de vie, des espaces dans lesquels celle-ci se déploie, des activités qui la meublent comme aussi des risques qui la menacent.
Les Années fragiles est une invitation à explorer le pays du grand âge, un pays que, sauf accident, nous irons un jour habiter !
L'américanité du Québec est devenue un objet de recherche déterminant puisqu'elle cherche à saisir les transformations et l'évolution des valeurs, des perceptions et de l'imaginaire des Québécois à travers les influences d'un voisin plus qu'imposant, à savoir les Etats-Unis. L'objectif de cet ouvrage s'inscrit autour de ce constat, mais aussi autour d'un défi : celui de se penser d'abord comme Nord-Américain puis comme francophone et non pas comme le berceau d'une Amérique française! Les Québécois ne sont pas non plus des Français d'Amérique, ni des Canadiens Français. En ce début de XXe siècle, ils ont assumé pleinement leur américanité sur le plan économique et politique autant que culturel. Cette reconnaissance que nous sommes d'abord avant tout des Nord-Américains de culture française suscite chez certains un grand frisson identitaire car cette acceptation continentale serait le prélude à un réalignement de la politique extérieure du gouvernement du Québec. Il serait cependant risqué pour nos gouvernements de ne pas prendre le pouls de cette Amérique en pleine transformation, en particulier à la suite des traités de libre-échange avec le Mexique. Assumer pleinement les défis liés à l'intégration des Amériques et en évaluer constamment les effets sur notre développement économique, social et culturel, tel est l'objectif central de ce livre.
« Je me sentais proche d'eux parce qu'ils ne se résignaient pas à voir disparaître toute trace française en Amérique du Nord... Et puis, ce qui m'a séduit à l'époque, c'était l'isolement de ces gens qui tentaient de donner forme à ce petit coin de continent américain. Pour le garder. Pour résister. Contre quoi? Contre l'Amérique. Pas tant l'impérialisme yankee et tout cela. Mais pour maintenir sur le sol américain un autre culture, une autre opinion.»
Leonard Cohen
Au milieu des années 1970, un chercheur dans le domaine du stress, Aaron Antonovsky, a eu une intuition révolutionnaire dans l'univers des sciences de la santé : et si l'on tentait de comprendre ce qui génère la santé, la «salutogénèse», plutôt que de se concentrer essentiellement sur ce qui produit la maladie, la «pathogenèse», comme on le faisait depuis des siècles? Il commença donc à formuler une théorie à cet effet et à la vérifier empiriquement. Son décès prématuré dans les années 1990 a ralenti le développement de cette théorie, qui avait déjà commencé à susciter beaucoup d'intérêt. Heureusement, deux chercheurs scandinaves intéressés à la promotion de la santé, Bengt Lindstrm et Monica Ericksson, ont pris le relais au début des années 2000 et sont devenus la plaque tournante internationale de la recherche sciientifique sur la salutogenèse.
Dans ce petit ouvrage écrit en 2010, ces deux chercheurs présentent de manière claire et concise ce qu'est la salutogenèse en tant qu'idée générale, en plus de faire le point sur les développements considérables que la théorie salutogénique d'antonovsky a connus à l'échelle de la planète depuis une quinzaine d'années et de discuter des acquis et des défis qui y sont liés. Ce livre permet, pour la première fois en langue française, de comprendre les possibilités et les limites de la salutogenèse, non seulement en tant que théorie, mais aussi en tant qu'orientation générale pour aborder les enjeux de santé du XXe siècle. A ce titre, il intéressera au premier chef les chercheurs et les praticiens des diverses disciplines du domaine de la santé et des services sociaux, mais aussi un grand public averti, curieux de constater les évidences scientifiques dont on dispose quant à l'effet d'une approche salutogénique pour promouvoir la santé des individus, des groupes et des populations.
Dans les sociétés modernes, où chacun est appelé à être acteur de sa vie personnelle, l'individualisation des parcours a d'importantes répercussions sur les conditions à travers lesquelles les jeunes forgent leur identité. Plus que jamais peut-être, la période de la vie qu'est la jeunesse se caractérise par l'indétermination dans ce domaine.
Cet ouvrage vise à mieux comprendre la construction identitaire des jeunes en l'explorant sous ses différentes facettes et à travers des regards disciplinaires variés. Par une série d'études de cas, les auteurs exposent différentes modalités de cette construction dans des sphères significatives de la vie des jeunes: de l'école à la vie de quartier, en passant par le monde professionnel et la vie personnelle. Le regard attentif des auteurs s'étend aux contextes locaux et nationaux où ces jeunes se construisent comme individus. Les contributions montrent aussi comment les jeunes négocient, en interaction avec les autres, les modalités de leur participation à la société, tout en cherchant à soutenir leurs valeurs et leurs aspirations. Au coeur de cet ouvrage se trouve donc le jeune, comme acteur social se débrouillant dans ses circonstances particulières.
L'âge, le vieillissement et l'âgisme demeurent des sujets vibrants où il y a plus de questions que de réponses. L'âgisme est un processus d'exclusion complexe, sournois, ambigu et implicite. Plus encore, il reste peu dénoncé par rapport à d'autres formes d'exclusion, ses répercussions étant souvent méconnues, donc banalisées. Ce faisant, les initiatives concrètes pour mettre un frein à l'âgisme demeurent embryonnaires et, paradoxalement, contribuent parfois même à le renforcer à travers des mécaniques de divisions intra et intergénérationnelles. Il est donc essentiel de poursuivre la réflexion sur les racines profondes de l'âgisme, de comprendre comment ce processus d'exclusion se manifeste, comment il se ramifie et se répercute sur l'individu comme sur la société. Plus encore, cette étape de réflexion et d'analyse est une condition sine qua non pour mettre en place des mesures efficaces pour contrer l'âgisme.
Dans le présent ouvrage, nous situons le point de départ dans les représentations et les discours sociaux véhiculés sur le vieillissement. Qu'ils émergent des médias, de la politique, du monde du travail ou de l'univers médical et scientifique, ces discours établissent des modèles et des standards qui se répercutent sur les perceptions et les expériences individuelles du vieillissement. Notre objectif ici est de faire un état des lieux de ces discours.
Peut-on proposer une culture publique commune sans être un Etat souverain? Quelles sont les modalités d'une telle culture? Quelles institutions la favorisent our l'entravent? De quels problèmes est-elle le symptôme? Dans quelle mesure cette notion est-elle hospitalière à la diversité? Plusieurs cultures publiques communes peuvent-elles coexister au sein d'un même Etat?
Ce livre sur la culture publique commune offre des réflexions complémentaires et en amont aux pratiques liées aux accommodements raisonnables au Québec. Grâce aux réflexions éclairantes de chacun des auteurs, les termes de la vie collective au Québec - ce qui en somme unit les Québecois - sont débattus et appronfondis. Il s'agit d'un ouvrage qui fera oeuvre utile pour la réflexion citoyenne en plus d'offrir des observations riches, diversifiées et fécondes pour quiconque s'intéresse au «vivre ensemble» dans des démocraties traversées par l'affirmation et la reconnaissance des différences.
La mise en lumière des processus d'exclusion et l'extrême centration des intérêts sur cette question ont paradoxalement ouvert la voie à l'analyse sociologique en deux directions : les modalités de survie en un univers de démunition et les mécanismes d'inclusion à partir d'une position fragilisée. Cet ouvrage s'efforce justement de défricher les rapports entre vulnérabilité et action. Partant de l'idée selon laquelle la vulnérabilité exprime une des logiques centrales des sociétés actuelles, il s'attache en effet à comprendre en quoi une situation de vulnérabilité influe sur la nature de l'agir.
Car agir en de telles conditions pose problème, pratiquement bien sûr, mais théoriquement aussi. Quelles sont les modalités par lesquelles se concrétise un agir quand les conditions d'un agir « ordinaire » sont rompues ? Quelles ressources mobiliser, et comment les mobiliser, en état de déprivation matérielle et symbolique ? Quelles alliances passer et quels soutiens trouver en condition d'inégalité structurelle et en l'absence de possibilité de réciprocité ? Comment reconstruire l'expérience sociale lorsque celle-ci a été défaite ?
Ont contribué à cet ouvrage
Robert Castel, Vivianne Châtel, Jean-Marc Ferry, Jacques Fierens, Danièle Laberge, Daniel Mercure, Serge Paugam, Giovanna Procacci, Shirley Roy, Franz Schultheis, Marc-Henry Soulet.
« On peut définir la sociologie comme l'étude de la manière dont les gens font les choses ensemble. » Chaque situation de la vie collective mobilise la participation de très nombreux acteurs. Et c'est dans et par l'action que se stabilisent, toujours provisoirement, des manières de faire et de comprendre ce que l'on vit, des conventions, des normes, des cultures partagées.
Adepte de l'observation directe, préférant le « comment ? » au « pourquoi ? », Howard Becker illustre, notamment à travers ses travaux, mondialement connus, sur la déviance et les mondes de l'art, une perspective sociologique originale, attentive aux coïncidences et au surgissement de l'inédit dans les situations collectivement vécues.
Ainsi invite-t-il à une science souple et curieuse, une sociologie empreinte de liberté.
« Racine de l'empathie repose sur une solide connaissance scientifique de la condition humaine. Mais au-delà, le programme nous apprend à développer et à promouvoir l'attachement, la littératie affective, la communication authentique et l'intégration sociale. Il montre que l'on peut offrir à tous les enfants, même aux plus difficiles, une expérience qui va littéralement changer leur vie en leur révélant le sens de la condition humaine dans un monde de diversité - un monde très dur, en fait. » - Tiré de la préface de Michael Fullan, professeur émérite, Institut d'études pédagogiques de l'Ontario, Université de Toronto