Personnage fascinant et méconnu, Nukishio Kizô est un précurseur du militantisme autochtone. Figure intellectuelle de la lutte pour l'émancipation, il a montré que la situation délicate dans laquelle était plongé le peuple aïnou n'était due qu'aux contraintes de toutes sortes qui lui étaient imposées. Alors qu'il n'avait que 27 ans, il publie en 1934 le présent essai qui témoigne de la situation des Aïnous au sein de l'Empire japonais et des politiques assimilationnistes dont ils subissent les effets. Il appelle les siens à se ressaisir pour éviter la dépossession de leurs terres natales, la disparition de leur langue, de leur culture et de leurs droits. Il dénonce la discrimination à laquelle les Aïnous doivent faire face, inscrite dans les discours et les lois japonaises.
Pour les lecteurs d'aujourd'hui, cet essai apparaît comme l'une des premières dénonciations écrites de l'état de fait colonial contre un peuple autochtone, rédigée et publiée par un Autochtone. Sous son ton rationnel et modéré, Nukishio Kizô livre ainsi un témoignage troublant, mais il lance aussi un appel à la survie et à la reconnaissance.
Avec une présentation de Daniel Chartier, une introduction, une chronologie et des notes de Lucien-Laurent Clercq. Traduit du japonais par Sakurai Norio et Lucien-Laurent Clercq.
L'oeuvre de Michel Foucault est inclassable car elle traverse des domaines très variés (philosophie, sociologie, histoire, anthropologie, criminologie, médecine, psychologie, linguistique, droit, etc.). Foucault n'est pas un sociologue au sens classique du terme. Il existe une sociologie puissante et novatrice chez lui. Mais laquelle? À quoi peut-elle servir aujourd'hui? En quoi est-elle utile pour théoriser les problèmes sociaux? Quels sont ses avantages et ses inconvénients? Quel type de « raisonnement sociologique » se dégage de son oeuvre et quelles sont ses limites? Voilà les interrogations qui guident l'analyse de l'ensemble des travaux de Foucault dans cet ouvrage. En suivant l'évolution historique de ses recherches ainsi que les retournements stimulants de sa pensée, Foucault Sociologue s'organise en neuf chapitres qui suivent l'évolution théorique, méthodologique et chronologique des thématiques foucaldiennes.
Marcelo Otero est professeur titulaire au Département de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), chercheur au Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté (CREMIS), au groupe sur le médicament comme objet social (MÉOS) et à l'Institut Santé et Société (ISS). Ses recherches portent sur les nouveaux problèmes de santé mentale et les problèmes sociaux complexes.
Le contexte particulier de l'art-thérapie pratiqué auprès des groupes est un modèle d'intervention qui met en action l'imagerie et la créativité des participantes et participants tout en stimulant le développement d'une nouvelle compréhension de leurs réalités. L'art permet particulièrement aux populations plus silencieuses, marginalisées ou exclues de s'exprimer, d'exposer et d'apprivoiser leur univers. Ainsi, le fait de porter attention au processus de création et au contenu de l'image permet de contourner des résistances ou des sentiments de gêne et de honte quant à l'image produite, laissant à l'art la chance de devenir l'outil principal d'expression, de communication et de transformation dans le groupe. C'est également dans ce contexte que les interactions qui se dévoilent grâce au processus du groupe modifient positivement les pensées et les comportements, transforment les perspectives individuelles et sociales et favorisent l'engagement des uns et des autres.
En soulignant la diversité du travail art-thérapeutique auprès des groupes au Québec et en France, cet ouvrage vise à faire connaître l'expertise et les connaissances développées en art-thérapie auprès des groupes issus de diverses populations et de milieux variés. Tout en étant un manuel pédagogique qui vise à soutenir et accompagner la formation et l'exercice clinique, il se veut un tremplin pour le développement des connaissances scientifiques, théoriques et cliniques du travail art-thérapeutique auprès des groupes.
Ce livre décrypte les rouages du traitement des jeunes contrevenants à Montréal. Il montre comment se profile, depuis les années 1990, une logique de contrôle qui, sous le motif de prévenir la récidive, pèse sur les jeunes les plus fragilisés et met à l'épreuve l'idée même de les réhabiliter. Au fil des pages, l'étude du cas montréalais illustre des tendances plus globales qui marquent différents secteurs d'action publique à travers le monde : hausse concomitante des droits et du contrôle des populations les plus précaires, poussée des logiques de managérialisation de l'État, diffusion croissante d'outils d'évaluation des risques, injonctions à la responsabilisation, et plus encore.
Le regard sociologique adopté dans ce livre, alimenté par l'histoire, intéressera les personnes oeuvrant dans le domaine des sciences humaines et sociales, et quiconque est curieux de découvrir les mutations d'un secteur emblématique de l'État québécois. Le propos s'adresse aussi aux décisionnaires, aux gestionnaires, aux intervenants et intervenantes désireux d'interroger, avec le recul nécessaire, les institutions qu'ils côtoient.
À distance de toute posture experte qui prétendrait clore les débats, ce livre vise à mettre à disposition du lecteur des outils, des constats et des analyses susceptibles de nourrir des conversations collectives sur les transformations croisées de l'État social et de la justice pénale, la protection de la jeunesse et le sort réservé aux populations les plus fragilisées de nos sociétés.
Ce livre sur la délinquance à l'adolescence est le premier ouvrage en français, adapté au contexte sociopolitique québécois, qui traite des bonnes pratiques d'évaluation et d'intervention auprès des adolescents auteurs d'infractions. Il a été réalisé avec la collaboration de chercheurs et de cliniciens représentant différentes disciplines (criminologie, droit, psychoéducation, psychologie, travail social).
L'ouvrage est divisé en trois parties. La première traite du contexte historique et sociolégal dans lequel les pratiques en délinquance des personnes mineures se sont développées et offre un portrait actuel de la clientèle visée par Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents (LSJPA). La deuxième partie aborde la question de l'évaluation et des meilleures pratiques en évaluation du risque et des besoins. La troisième partie explore les principales approches d'intervention qui ont fait leurs preuves auprès des adolescents auteurs d'infractions. Elle présente également des approches prometteuses pour travailler auprès de cette clientèle.
Délinquance à l'adolescence : comprendre, évaluer, intervenir s'adresse autant aux étudiants en formation qu'aux personnes expérimentées qui travaillent de près ou de loin avec les familles et les jeunes à l'adolescence faisant l'objet d'une intervention en vertu de la LSJPA. Cet ouvrage sera une référence pour les gestionnaires, les personnes travaillant en recherche et le corps enseignant qui y trouveront une synthèse des connaissances actuelles issues de recherches nationales et internationales, ainsi que de l'expérience clinique.
La tradition phénoménologique a rappelé l'importance de la corporéité dans toute pensée du quotidien. Fondamentalement situé, le corps s'éprouve dans le concret de nos vies comme une ouverture au monde, dont l'amplitude et la tonalité affective varient. Parallèlement, la pensée féministe a mis en garde contre la dimension abstraite et asexuée du corps propre décrit par les phénoménologues, révélant les enjeux d'oppression et de pouvoir auquel il est soumis.
Les autrices et les auteurs qui ont participé à la rédaction de cet ouvrage cherchent à décrire et penser des expériences qui engagent la dimension incarnée de l'existence, en faisant entendre des voix plurielles et complémentaires dans une orientation de phénoménologie critique et d'herméneutique. Au-delà du risque d'essentialiser le « féminin », les textes présentent différentes modalités d'être-au-monde, occasions de tension, de contradictions ou d'émergence de sens.
Ce livre s'adresse particulièrement aux personnes qui étudient en psychologie, en philosophie ou en études féministes, de même qu'à celles qui réfléchissent aux enjeux liés à la manière d'habiter le monde.
La sexologie clinique est une profession de soin qui se développe et se définit de plus en plus comme un champ à part des domaines desquels elle est issue.
Depuis peu, les sociologues et les historiens des sciences s'intéressent même à la profession et à son histoire. Leurs travaux apportent un regard critique qui engage les cliniciens vers une attitude réflexive, remettant en question les diagnostics, situant nos conceptions théoriques dans un contexte historique et social. Cet ouvrage collectif présente l'évolution des approches psychothérapeutiques en sexologie et la manière dont elles ont intégré les travaux de recherche sur la sexualité et la thérapie, le développement conceptuel de nouveaux outils et les réflexions épistémologiques et politiques récentes. Il entend offrir des bases théoriques et pratiques aux sexologues en formation et aux autres cliniciens intéressés par l'intervention psychothérapeutique sur la sexualité afin de favoriser des pratiques cliniques inclusives et intégratives qui envisagent la sexualité humaine comme une expérience subjective complexe, située, incarnée et relationnelle.
La première partie du présent livre discute des fondements épistémologiques et éthiques pour une sexologie inclusive. Elle propose d'intégrer l'évolution de la pensée critique en sciences sociales sur les sexualités en développant des perspectives cliniques plus politiques et affirmatives, conscientes des questions d'oppressions et d'intersectionnalité. La deuxième partie s'intéresse aux difficultés fonctionnelles et aux manifestations somatiques et subjectives de la réponse sexuelle humaine. Elle présente différentes approches cliniques visant le traitement des dysfonctions sexuelles ainsi que l'état des connaissances sur l'efficacité de ces traitements. La troisième partie propose de réintégrer la question de l'érotisme en sexologie dans une perspective qui s'intéresse au plaisir, mais qui envisage aussi la complexité et les tumultes de l'érotisme. Les auteurs y développent des réflexions théoriques et des outils psychothérapeutiques pour aborder ces thématiques en clinique.
L'intérêt pour la prédiction du développement ultérieur de l'enfant, à partir de la période périnatale, n'est pas récent. Le pari de la science actuelle est qu'en comprenant les mécanismes, les processus et les facteurs qui sont impliqués dans cette prédiction, nous pouvons mieux soutenir le développement de nos enfants. Au-delà des stratégies d'intervention fondée sur la bonne volonté, les travaux en cours nous permettent de croire que la prévention réalisée en période périnatale aurait, en partie, cette incidence espérée.
Par l'entremise de cet ouvrage pluridisciplinaire, nous souhaitons outiller les personnes intervenantes, étudiantes et professionnelles à propos des facteurs de risque périnataux et des interventions préventives qui y sont associés. Nous espérons ainsi pouvoir mobiliser des efforts collectifs à tous les niveaux pour que nos actions envers les enfants puissent se réaliser à la hauteur de nos possibilités et de nos ambitions.
L'ergothérapeute se sent souvent démuni devant les situations éthiques plus ou moins complexes rencontrées en pratique. En offrant un vocabulaire éthique et une méthode d'approche des enjeux éthiques de la pratique ergothérapique, ce livre entend outiller l'ergothérapeute afin qu'il soit en mesure d'aborder ces situations avec plus d'aisance et de confiance, de façon à ce qu'il poursuive le développement d'un souci aigu de l'éthique dans sa pratique.
Cet ouvrage permet de comprendre la nature de l'éthique en tant que discipline philosophique. Il cerne les préoccupations essentielles de l'éthique appliquée à la pratique ergothérapique et offre une base théorique en décortiquant la théorie des stades de développement du raisonnement éthique de Kohlberg ainsi que les trois familles de théories éthiques contemporaines que sont l'éthique utilitariste, l'éthique déontologique et l'éthique des vertus, en plus de cerner les valeurs propres à la profession (ontologie axiologique). Ces théories sont synthétisées en un cadre éthique quadripartite afin de guider l'ergothérapeute dans l'analyse des dimensions éthiques de sa pratique professionnelle. Ce livre propose dix étapes pour résoudre de façon structurée, méthodique et rigoureuse les enjeux éthiques auxquels ces professionnels sont confrontés au quotidien.
Cette troisième édition actualisée a une visée pédagogique et pratique. Chaque chapitre comprend plusieurs nouveaux exercices afin de faciliter l'intégration des notions théoriques qui ont fait l'objet d'une synthèse approfondie. Cette édition met donc l'accent sur la mobilisation des connaissances éthiques pour soutenir les apprentissages et le développement de la pratique réflexive éthique en ergothérapie. S'adressant d'abord à l'ergothérapeute, peu importe son lieu de pratique et le rôle qu'il occupe (clinicien, consultant, coordonnateur clinique ou de stage, gestionnaire, administrateur, enseignant, chercheur, propriétaire d'une clinique privée, politicien, etc.), il se destine également aux étudiants en ergothérapie qui travailleront à titre d'ergothérapeute.
Marie-Josée Drolet, titulaire d'un doctorat en philosophie de l'Université de Montréal, est professeure agrégée au Département d'ergothérapie de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
Mélanie Ruest est ergothérapeute et titulaire d'un doctorat en recherche en sciences de la santé de l'Université de Sherbrooke. Elle réalise un stage postdoctoral dans le domaine de l'éthique appliquée au Département d'ergothérapie de l'Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).
La notion du meilleur intérêt de l'enfant est centrale dans les procédures en droit familial et en protection de la jeunesse. Cet ouvrage unique porte un regard critique et multidisciplinaire sur cette notion et sur son application dans un contexte de violence conjugale, où l'enfant doit être reconnu comme une victime à part entière de cette violence. En plus de mettre en évidence certains enjeux présents dans les pratiques auprès de ces enfants et de leur famille, il propose des pistes prometteuses pour assurer la sécurité et le bien-être des victimes de violence conjugale. Une réflexion sur le meilleur intérêt des enfants victimes de violence conjugale s'avère nécessaire, particulièrement dans le contexte actuel où des réformes majeures sont en cours dans les secteurs du droit familial et de la protection de la jeunesse. Bien qu'ancré dans la réalité québécoise et canadienne, cet ouvrage intègre des contributions internationales qui abordent des enjeux qui sont aussi présents dans d'autres pays.
Il est destiné à la communauté universitaire ainsi qu'aux gestionnaires et aux personnes intervenant dans les secteurs de la violence conjugale, de la protection de la jeunesse et du droit familial.
Depuis plusieurs années, l'immigration a largement participé au renouvellement de la population québécoise. Même si une grande proportion de ces immigrants sont des pères, on connaît peu leur réalité au sein de la société d'accueil. Immigrer avec sa famille amène un ensemble de modifications sur les plans psychologique, social, culturel, familial, relationnel et économique. Il s'agit d'une transition nécessitant un ajustement important qui est fréquemment lié à une plus grande vulnérabilité.
Cet ouvrage collectif s'adresse aux chercheuses, aux chercheurs et aux personnes qui étudient ou travaillent dans le milieu de l'intervention. Il constitue une synthèse de travaux menés dans un cadre interdisciplinaire et vient combler un manque constaté de publications sur les pères immigrants. Le phénomène de la paternité en contexte migratoire est abordé selon différentes approches parmi lesquelles les processus identitaires chez les pères immigrants, le rôle paternel perçu par les enfants, la naissance d'un enfant en contexte migratoire, la violence conjugale ou encore la place du père sur le marché du travail. La pluralité des thématiques abordées par les autrices et les auteurs de ce collectif montrent que la paternité en contexte migratoire nécessite des forces et des ressources afin de s'adapter à une réalité complexe.
Penser le point de rencontre entre les pratiques sociales généralisées et les pratiques transformatrices, qui modifient les espaces socionumériques et leur permettent de devenir autre, implique de mettre en suspens deux préjugés persistants - soit le premier selon lequel les humains ne font que se déplacer dans les espaces en les laissant inchangés, et le deuxième selon lequel des catégories fixes prédéfinissent l'expérience réelle en réifiant ce que nous sommes et ce que nous pouvons être. Il s'agit plutôt de ramener à l'avant-plan l'idée selon laquelle les espaces, tout comme les catégories les définissant, sont des constructions actives du réel, continuellement en train de se faire et de se défaire. Or, quelle place prennent les pratiques humaines dans la transformation des espaces socionumériques ? Par quels processus ces espaces se transforment-ils ? Comment l'humain est-il lui-même transformé par l'avènement et la prégnance des espaces numériques ? Est-il possible de repenser les dynamiques spatiales du social autrement qu'en fonction de la dichotomie centre/marge ? Pourrions-nous, par exemple, reformuler ces dynamiques spatiales du social à partir des pratiques transformatrices basées sur l'appropriation et la résistance ?
Depuis la fin du XXe siècle, le domaine culturel a connu une série de mutations auxquelles doivent s'adapter ses usagers et ses artisans : changements technologiques, industrialisation, mondialisation. Sommes-nous si différents, sur le plan culturel, de ceux qui nous précèdent et de ceux qui nous suivront ? Si oui, en quoi et pourquoi ?
C'est à ces questions que tente de répondre le présent ouvrage. Il vise à mieux cerner et comprendre la relation entre la culture, les pratiques culturelles et les générations. Pour ce faire, il réunit des textes de chercheurs québécois et français qui présentent les résultats de recherches portant sur différents objets culturels en lien avec divers groupes d'âge.
Cet ouvrage s'adresse aux chercheurs et aux étudiants, aux gestionnaires et professionnels des secteurs public et parapublic, aux acteurs du milieu culturel ainsi qu'à toute personne intéressée par la question de l'évolution des générations et des pratiques culturelles.
La valorisation des savoirs expérientiels, la coproduction et l'évaluation des effets sont des concepts de plus en plus présents dans les réflexions touchant l'intervention médicale ou psychosociale. Ces notions forment un nouveau paradigme : rattachées à des approches générales comme la personnalisation ou à des méthodes de travail comme le patient partenaire ou l'éducation thérapeutique, elles favorisent les partenariats et les échanges entre la recherche, la clinique, les utilisateurs de services et l'enseignement.
Le présent ouvrage est né des Rencontres scientifiques universitaires Montpellier- Sherbrooke, tenues en juin 2015, pendant lesquelles chercheurs, gestionnaires, intervenants et bénéficiaires se sont réunis pour réfléchir et débattre sur le thème de la participation et de l'engagement des usagers dans leur propre expérience d'intervention médicale ou psychosociale. Il met en perspective des pratiques, des recherches, des projets et des expériences issus du champ de la santé et de celui des services sociaux, tant en France qu'au Québec. Il saura intéresser les praticiens, chercheurs, étudiants et gestionnaires de ces deux domaines d'intervention.
On assiste aujourd'hui à une prolifération, dans l'espace public, de récits personnels portant sur la sexualité, l'intimité et l'inclusion sociale. Ces récits abordent l'orientation sexuelle, l'expression de genre, la séropositivité au VIH, le travail du sexe, etc. Leurs thèmes sont tabous et les sujets parlant sont couverts d'opprobre, que ce soit à travers la criminalisation, la pathologisation ou la stigmatisation. Cependant, les histoires véhiculées participent à l'expansion d'un discours sur la justice sociale, lequel s'inscrit dans le sillage des différentes formes d'intervention et d'action sociales menées par des groupes minoritaires. Au-delà des individus et à travers le récit au « je » s'exprime une parole collective qui porte non seulement des identités et des valeurs singulières, mais aussi des manoeuvres politiques et une volonté de changement. Émergent des « cultures du témoignage » qui impliquent les témoins, les personnes qui sollicitent les témoignages, celles qui les consomment et l'environnement social et médiatique dans lequel ces récits prennent effet.
Le présent collectif réunit des textes mobilisant des savoirs scientifiques et des expériences du terrain ainsi que des extraits d'entrevues menées avec des personnes ayant témoigné publiquement de leur vécu dans les communautés sexuelles et de genres au Québec. Les auteur.e.s, issu.e.s de milieux variés, exposent les jalons théoriques et méthodologiques du témoignage sexuel et intime comme ceux d'un important levier de changement social.
La violence sexuelle est un grave problème de santé publique qui touche chaque année des millions de personnes dans le monde. Elle est due à de nombreux facteurs, se manifestant dans des situations sociales, psychologiques, culturelles et économiques très variées. La violence sexuelle a de profondes répercussions sur le bien-être physique, émotionnel, mental et social des victimes, en plus de générer un grand coût pour la société.
Le présent ouvrage, rédigé par une trentaine de chercheurs et d'intervenants issus de disciplines diverses, propose plusieurs approches pour la compréhension du phénomène et une critique réflexive pour l'affronter. Les auteurs définissent les violences sexuelles, analysent leurs nombreuses facettes - médiatisation, prise en charge par les centres d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, typologie et fonctionnement psychorelationnel des agresseurs, spécificités dans la relation conjugale, complexité dans les communautés autochtones, présence sur les campus, traitement judiciaire et rôle du corps policier - et décrivent différents types d'intervention.
Adressé aux chercheurs, aux étudiants et aux intervenants, ce livre montre que les violences sexuelles désignent une réalité complexe qui résulte d'un ensemble de problématiques et qui nécessite une approche pluridisciplinaire.
La pratique du travail social en santé mentale s'est transformée et dépasse maintenant les frontières des organisations rattachées exclusivement à ce domaine. Les travailleurs sociaux sont quotidiennement en situation d'intervention auprès de personnes ayant des troubles mentaux, diagnostiqués ou non, et dont la gravité varie.
Aujourd'hui, cette pratique se déploie principalement dans la communauté, à proximité des personnes atteintes et des familles qui les soutiennent. Elle allie différentes méthodes d'intervention et s'appuie sur des approches variées, avec comme ancrage transversal la perspective du rétablissement. La complexité et la richesse de cette discipline proviennent des multiples aspects devant être considérés dans un contexte d'intervention, soit la personne et ses vulnérabilités, de même que les environnements familiaux, groupaux, communautaires et collectifs, et leurs interactions.
Cet ouvrage, qui s'adresse tant aux étudiants qu'aux intervenants des milieux institutionnels et communautaires, vise à fournir des repères pour bien apprendre, comprendre et s'engager dans ce champ d'action du travail social désormais multiforme.
Christiane Bergeron-Leclerc est travailleuse sociale et professeure au Département des sciences humaines et sociales de l'Université du Québec à Chicoutimi. Ses recherches portent sur les processus et les pratiques d'inclusion sociale et de rétablissement des personnes ayant des troubles mentaux.
Marie-Hélène Morin est travailleuse sociale et professeure au Département de psychosociologie et travail social de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR). Ses activités de recherche et de formation
portent sur l'intervention familiale et les proches aidants dans le domaine de la santé mentale.
Bernadette Dallaire est professeure titulaire à l'École de travail social et de criminologie de l'Université Laval. Elle combine des expertises en santé mentale et en gérontologie, et a étudié l'approche du
rétablissement en santé mentale, de même que les interventions psychosociales et médicales auprès des jeunes en difficulté.
Cécile Cormier est travailleuse sociale spécialisée en santé mentale et professeure au Département de psychosociologie et travail social de l'UQAR. Elle est aussi responsable de la formation pratique
du campus de Lévis et membre du Collectif de recherche participative sur la pauvreté en milieu rural.
Le présent ouvrage propose une introduction au champ d'étude de la sociologie du nationalisme. Il s'adresse aux étudiants en sciences sociales, ainsi qu'aux citoyens qui cherchent à expliquer et à comprendre les phénomènes nationalistes dans le monde contemporain. L'auteur analyse l'évolution de la recherche en la situant, d'une part, dans sa conjoncture historique et, d'autre part, dans le mouvement des transformations qu'a connu cette discipline depuis la fin de la Guerre froide. Puisant ses inspirations théoriques dans la tradition wébérienne, dans la sociologie historique et dans l'analyse politique contextualisée, ce livre illustre et met en relief les relations sociales, les modes de cognition, les stratégies comparatives et les processus sociaux qui sont étroitement liés à l'analyse du nationalisme. Une de ses caractéristiques est de faire voir que, si les approches macrosociologiques ont longtemps dominé la sociologie du nationalisme, il n'est plus possible, dans ce domaine comme dans d'autres branches de la sociologie politique, d'ignorer les mécanismes de niveaux mésosociologiques qui permettent de comprendre les pratiques nationalistes et ethniques dans leur contexte. Frédérick Guillaume Dufour est professeur de sociologie politique à l'Université du Québec à Montréal. Il a publié en 2015 l'ouvrage La sociologie historique. Traditions, trajectoires et débats dans la collection « Politeia » aux Presses de l'Université du Québec. Il détient une formation doctorale et postdoctorale en science politique des universités de York (Toronto), de Californie (Los Angeles) et du Sussex (Brighton). Avec la collaboration de Emanuel Guay et Michel-Philippe Robitaille.
Frédérick Guillaume Dufour est professeur de sociologie politique à l'Université du Québec à Montréal. Il a publié en 2015 l'ouvrage La sociologie historique. Traditions, trajectoires et débats dans la collection « Politeia » aux Presses de l'Université du Québec. Il détient une formation doctorale et postdoctorale en science politique des universités de York (Toronto), de Californie (Los Angeles) et du Sussex (Brighton).
Dans le contexte actuel de mondialisation, la notion de « communauté » ne cesse d'évoluer, notion au coeur de laquelle se trouve invariablement celle du « sentiment d'appartenance ». Du monde postindustriel et postcolonial est née l'affirmation d'une multitude de voix et d'identités issues du patrimoine : c'est l'héritage patrimonial. Plus précisément, la mise en valeur de la contribution de cet héritage à la reconnaissance et aux politiques identitaires met en lumière le phénomène de « communauté patrimoniale ». S'il existe de nombreuses définitions de cette communauté, la Convention de Faro, pour sa part, la décrit comme un groupe « de personnes qui attachent de la valeur à des aspects précis du patrimoine culturel qu'elles souhaitent [...] soutenir et transmettre aux générations futures ». Les communautés ont pour fonction de se réunir - en marge des autorités publiques et sur l'amorce d'un mouvement citoyen - afin de participer à l'instauration de mesures nécessaires à la protection d'éléments du patrimoine. De fait, en reconnaissant que les biens patrimoniaux peuvent favoriser le développement d'une identité collective, elles sont à même de déterminer les ressources patrimoniales utiles à leur développement territorial.
Le présent ouvrage explore les questions suivantes : De quelles manières émergent les communautés patrimoniales ? Comment ces groupes fonctionnent-ils au sein des structures de gestion du patrimoine ? Sont-ils influencés par celles-ci et, si oui, de quelles façons ? Les auteurs cherchent ici à démontrer à quiconque s'intéresse au patrimoine comment des communautés patrimoniales ayant émergé dans différentes régions du monde peuvent apporter une contribution considérable à plusieurs champs d'études, ainsi qu'à l'ouverture de nouvelles voies de recherche sur le patrimoine.
Myriam Joannette est doctorante en études urbaines au programme conjoint du Département d'études urbaines et touristiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM) et de l'Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société (INRS-UCS).
Jessica Mace, Ph. D., est professeure associée au Département d'études urbaines et touristiques de l'UQAM et rédactrice en chef du Journal de la Société pour l'étude de l'architecture au Canada.
Ce livre rassemble des textes de chercheurs et chercheuses de plusieurs disciplines et des entretiens avec des leaders des Premières Nations travaillant à l'élargissement des espaces autochtones. Ces voix diverses donnent accès à des analyses de première main concernant les processus historiques et contemporains dans lesquels s'ancrent les relations entre les peuples autochtones, l'État et la société québécoise. Ces processus se font largement au détriment des premiers, comme la sphère publique québécoise commence à peine à le reconnaître dans la foulée de différents rapports produits pour les gouvernements fédéral et québécois. Ces rapports soulignent, du même souffle, les processus de résistance des peuples autochtones, de même que les trop lentes transformations sociopolitiques en cours.
Peuples autochtones et politique au Québec : identités, citoyennetés et autodétermination apporte un éclairage novateur qui saura profiter tant aux spécialistes des questions relatives aux peuples autochtones qu'aux personnes soucieuses de mieux comprendre les dynamiques politiques qui marquent les communautés autochtones ainsi que la société québécoise dans son ensemble. Il présente des données de recherche inédites et des réflexions susceptibles de contribuer aux grands débats - concernant, par exemple, le racisme systémique, la violence contre les femmes autochtones et le partage du territoire - qui interpellent le Québec et le forcent à faire face à ses défis politiques.
Stéphane Guimont Marceau est professeure adjointe au centre Urbanisation Culture Société de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Montréal. En tant que géographe, elle s'intéresse aux processus et géographies de colonisation et d'exclusion et à la construction des citoyennetés, à travers, entre autres, la relation entre Autochtones et non-Autochtones, les Autochtones en milieu urbain, ainsi que les espaces sociaux des jeunes et des femmes, particulièrement au Québec et en Amérique latine.
Jean-Olivier Roy possède un doctorat en science politique de l'Université Laval (2015), et fut chercheur postdoctoral au sein du Groupe de recherche sur les sociétés plurinationales (GRSP, 2015-2016) et à l'École des affaires publiques et communautaires de l'Université Concordia (2016-2018). Il est spécialisé dans divers domaines : la pensée politique, la politique québécoise et canadienne, et les questions autochtones dans les contextes québécois et canadien. Ses recherches actuelles portent sur les thématiques autochtones, notamment l'autodétermination, le postcolonialisme, le nationalisme, les identités, les politiques publiques ainsi que les enjeux de citoyenneté et de démocratie.
Daniel Salée est professeur de science politique et directeur de la School of Community and Public Affairs à l'Université Concordia. Il est titulaire de la Chaire d'études québécoises du Collège universitaire de Glendon (2003-2004) et directeur de la section Concordia, Chaire Concordia/UQAM en études ethniques (2002-2005). Ses domaines d'intérêt portent sur la citoyenneté et la politique identitaire, les relations interethniques, le nationalisme, la question autochtone, et la relation entre l'État et la société civile. Il est cochercheur au Centre de recherche sur l'immigration, l'ethnicité et la citoyenneté (CRIEC).
La réalisation des projets de couple et familiaux constitue des préoccupations importantes des individus contemporains. Ces projets font l'objet de représentations sociales générées par diverses sources : oeuvres littéraires, philosophiques, scientifiques, populaires, mais aussi cinématographiques ou médiatiques. Ces représentations proposent des modèles et fournissent des supports à des imaginaires alimentant les scénarios personnels, créant des attentes qui se heurtent aux réalités quotidiennes, et qui entrainent souvent des désillusions et des déceptions, mais aussi des adaptations.
Dans le but de mieux saisir les logiques à l'oeuvre dans les attentes conjugales et familiales, cet ouvrage composé de treize chapitres rédigés par des chercheuses et chercheurs québécois, canadiens et internationaux (Brésil, Espagne, France, Suisse), issus de disciplines variées (anthropologie, démographie, psychologie, sexologie, sociologie et travail social), vise à mettre en évidence l'influence des imaginaires sur les itinéraires conjugaux et familiaux. La richesse des contributions à cet ouvrage collectif devrait aider à mieux saisir l'importance des études sur les imaginaires familiaux, autant pour la communauté scientifique que pour toute personne intéressée à mieux comprendre, et possiblement à mieux accompagner, les imaginaires, les attentes et les désillusions conjugales et familiales vécues par les individus et les couples.
Laurence Charton, PhD., est sociodémographe et professeure au Centre Urbanisation Culture Société de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Montréal. Elle est directrice de la revue internationale Enfances, Familles, Générations. Ses intérêts de recherche portent sur les représentations familiales, les transitions à la parentalité et les pratiques de (pré)nomination.
Chantal Bayard est candidate au doctorat au Centre Urbanisation Culture Société de l'Institut national de la recherche scientifique (INRS) à Montréal. Sa thèse porte sur les représentations, les discours et les expériences de la maternité à l'ère numérique.
Dans les 25 dernières années, la croissance de la précarité d'emploi s'est accentuée du Nord au Sud à un tel point que le travail n'est plus un rempart contre la pauvreté, mais constitue bien souvent le chemin qui y conduit. Si les marchés du travail et de l'emploi se sont profondément transformés, l'action publique a aussi joué un rôle ambivalent : d'un côté elle a facilité la précarisation de l'emploi en y adaptant les modes de régulation du travail, et de l'autre elle a structuré des régimes de protection sociale qui, lorsqu'ils existent, peinent à compenser les insuffisances de l'emploi précaire.
À la suite de ces changements découlant de l'adoption de politiques néolibérales, les stratégies de résistance des travailleurs pauvres se sont adaptées. Alors que le syndicalisme est en déclin, leur identité collective se recompose autour de nouveaux types d'organisations et des formes novatrices d'action collective apparaissent en réponse aux transformations observées.
Ce collectif, qui s'adresse tant aux universitaires qu'aux citoyens engagés dans des luttes sociales, présente un tour d'horizon empiriquement riche de la réalité contemporaine des travailleurs précaires qui, au Nord comme au Sud, sont confrontés au travail qui rend pauvre, mais qui, aussi, inventent de nouvelles manières d'y résister.
Depuis une vingtaine d'années, le nombre de personnes en situation d'itinérance au Québec est en perpétuelle croissance, les femmes étant l'un des groupes chez qui cette augmentation a été la plus marquée. Or, encore aujourd'hui, la question des femmes, et plus particulièrement celle des mères, est peu abordée dans la littérature scientifique, les plans d'action et les politiques nationales, contribuant au caractère « invisible » de l'itinérance des femmes.
Malgré le fait qu'environ la moitié des femmes en situation d'itinérance soient des mères, la plupart des ressources d'hébergement qui leur sont accessibles n'accueillent pas les enfants au sein de leurs services. Dans le but d'amorcer une réflexion et d'aiguiller les acteurs concernés par la question, ce livre présente les résultats d'une revue systématique de la littérature visant à documenter les interventions dont l'efficacité a été évaluée auprès de femmes et de leurs enfants en situation d'itinérance. Sont présentés plus d'une vingtaine d'interventions et leurs effets sur la stabilité résidentielle des familles, le statut socioéconomique des mères, le bien-être et le développement des enfants, le bien-être des mères ainsi que le fonctionnement familial.
En ces temps de pandémie mondiale, la multiplication des canaux de communication et le foisonnement des technologies numériques ont changé nos façons de faire et nos rapports à l'autre. Les changements apportés par les relations à distance font dorénavant partie d'une réalité à laquelle nous sommes tous confrontés, que ce soit dans l'exercice du télétravail ou de l'enseignement et l'apprentissage à distance. Mais comment les humains s'adaptent-ils face à la mutation des rapports sociaux ? Comment vivent-ils la distance dans ce nouveau contexte ? Comment perçoivent-ils la densification des activités et l'accélération du temps ? Quel héritage et quelle compréhension garderont-ils de cette accélération du recours au numérique ? Comment cette nouvelle façon de vivre à distance et en société contribue-t-elle réellement à transformer nos pratiques et notre regard sur le monde ?
Quinze personnalités issues de milieux différents (santé, éducation, économie, politique, services sociaux, justice, environnement, etc.) tentent de répondre à ces questions en nous livrant leurs perceptions d'un monde en mutation. Leurs perspectives à la fois divergentes et complémentaires permettent d'expliciter les nouveaux enjeux de la présence et de la distance qui nous concernent désormais à titre d'individu ou de société.