Tremblez, les sorcières reviennent ! disait un slogan féministe des années 1970. Image repoussoir, représentation misogyne héritée des procès et des bûchers des grandes chasses de la Renaissance, la sorcière peut pourtant, affirme Mona Chollet, servir pour les femmes d'aujourd'hui de figure d'une puissance positive, affranchie de toutes les dominations.
Qu'elles vendent des grimoires sur Etsy, postent des photos de leur autel orné de cristaux sur Instagram ou se rassemblent pour jeter des sorts à Donald Trump, les sorcières sont partout. Davantage encore que leurs aînées des années 1970, les féministes actuelles semblent hantées par cette figure. La sorcière est à la fois la victime absolue, celle pour qui on réclame justice, et la rebelle obstinée, insaisissable. Mais qui étaient au juste celles qui, dans l'Europe de la Renaissance, ont été accusées de sorcellerie ? Quels types de femme ces siècles de terreur ont-ils censurés, éliminés, réprimés ?
Ce livre en explore trois et examine ce qu'il en reste aujourd'hui, dans nos préjugés et nos représentations : la femme indépendante -; puisque les veuves et les célibataires furent particulièrement visées ; la femme sans enfant -; puisque l'époque des chasses a marqué la fin de la tolérance pour celles qui prétendaient contrôler leur fécondité ; et la femme âgée - devenue, et restée depuis, un objet d'horreur.
Enfin, il sera aussi question de la vision du monde que la traque des sorcières a servi à promouvoir, du rapport guerrier qui s'est développé alors tant à l'égard des femmes que de la nature : une double malédiction qui reste à lever.
Dans ce monologue, un homme mystérieux affirme être le fils d’Émile Ajar, pseudonyme sous lequel Romain Gary a écrit notamment La Vie devant soi.
Cet enfant de père inventé demande à celui qui l’écoute : es-tu le fils de ta lignée ou celui des livres que tu as lus ? En interrogeant la filiation et le poids des héritages, il revisite l’univers de l’écrivain, celui de la Kabbale, de la Bible, de l’humour juif… mais aussi les débats politiques d’aujourd’hui, enfermés dans les tribalismes d’exclusion et les compétitions victimaires.
Et si Gary/Ajar étaient les meilleurs antidotes aux obsessions identitaires et mortifères du moment ?
Ce monologue, empreint d’érudition et d’humour, est interprété par Johanna Nizard, la comédienne qui le porte avec succès au théâtre. Il est introduit par une préface lue Delphine Horvilleur, dans laquelle elle raconte son obsession pour Romain Gary et son œuvre.
Romain Gary, La nuit sera calme, entretiens avec Francois Bondy © Editions Gallimard.
Romain Gary, (Emile Ajar), Pseudo © Mercure de France, 1976.
Romain Gary, (Emile Ajar), La Vie devant soi © Mercure de France, 1975.
Extrait de l’émission « Apostrophes », 3 juillet 1981, avec la participation d'Olivier Cruveiller pour sa lecture.
Paroles de la chanson « Papaoutai » de Stromae.
Article paru dans Le Figaro, 8 novembre 2018.
Joe Dassin, « Et si tu n’existais pas », paroles de Pierre Delanoë et Claude Lemesle, en français, en hébreu, finnois, arabe.
Durée : 01H35
© Éditions Grasset & Fasquelle, 2022 © et (P) Audiolib, 2023
Nombre de femmes et d'hommes qui cherchent l'épanouissement amoureux ensemble se retrouvent très démunis face au troisième protagoniste qui s'invite dans leur salon ou dans leur lit : le patriarcat. Sur une question qui hante les féministes depuis des décennies et qui revient aujourd'hui au premier plan de leurs préoccupations, celle de l'amour hétérosexuel, ce livre propose une série d'éclairages.
Au coeur de nos comédies romantiques, de nos représentations du couple idéal, est souvent encodée une forme d'infériorité féminine, suggérant que les femmes devraient choisir entre la pleine expression d'elles-mêmes et le bonheur amoureux. Le conditionnement social subi par chacun, qui persuade les hommes que tout leur est dû, tout en valorisant chez les femmes l'abnégation et le dévouement, et en minant leur confiance en elles, produit des déséquilibres de pouvoir qui peuvent culminer en violences physiques et psychologiques. Même l'attitude que chacun est poussé à adopter à l'égard de l'amour, les femmes apprenant à le (sur ?) valoriser et les hommes à lui refuser une place centrale dans leur vie, prépare des relations qui ne peuvent qu'être malheureuses. Sur le plan sexuel, enfin, les fantasmes masculins continuent de saturer l'espace du désir : comment les femmes peuvent-elles retrouver un regard et une voix ?
C'est l'histoire de la guerre secrète menée contre nos démocraties. C'est l'histoire d'élites corrompues qui se sont vendues à des puissances étrangères hostiles à nos principes et à nos intérêts.
C'est l'histoire de la grande confrontation avec la Russie de Vladimir Poutine que nos dirigeants n'ont pas voulu voir venir mais à laquelle nous ne pouvons plus échapper.
Je n'invoquerai pas dans ces pages la morale ou les grands principes, mais la sécurité et la souveraineté. Je n'appellerai pas à l'idéalisme, mais au réalisme. Oui, au réalisme.
La guerre qui ébranle l'Europe n'a pas commencé le 24 février 2022 et ne se limite pas aux frontières de l'Ukraine. Elle dure depuis des années et, dans sa forme hybride, touche le coeur même de nos cités.
Cette guerre nous vise, nous n'avons pas le droit de la perdre. Il est temps de le comprendre et de l'assumer.
R.G
Dans la lignée de "Contre les élections" (2014), David Van Reybrouck a écrit un plaidoyer bref et sans équivalent en faveur de la justice climatique. Un constat sans appel qui se transforme en leçon d'optimisme et propose des solutions politiques aptes à renouveler la vie démocratique.
Comment se douter qu’un simple Like envoyé depuis nos smartphones mobilise ce qui constituera bientôt la plus vaste infrastructure édifiée par l’homme ? Que cette notification, en traversant les sept couches de fonctionnement d’Internet, voyage autour du monde, empruntant des câbles sous-marins, des antennes téléphoniques et des datacenters implantés jusque dans le cercle arctique ?
Le monde « dématérialisé » du numérique, indispensable pour communiquer, travailler et consommer, s’avère bien plus tangible que nous ne voulions le croire. Il absorberait aujourd’hui 10 % de l’électricité mondiale et représenterait près de 4 % des émissions de CO2 de la planète. Or nous peinons à appréhender ces impacts, tant nous sommes embrumés par le mirage du cloud, pur et éthéré. Il faut pourtant nous rendre à l’évidence : si « nuage » il y a, celui-ci est noir de pollution.
Cette enquête, menée durant deux ans sur quatre continents, révèle l’anatomie d’une technologie qui n’a de virtuel que le nom. Et qui, sous couvert de limiter l’impact de l’homme sur la planète, s’affirme déjà comme l’un des défis environnementaux majeurs du XXIe siècle.
TABLE DES MATIÈRES
IntroductionNumérique et écologie : un lien fantasméDe la zénitude des smartphonesLa matière noire de l’immatérielEnquête sur le nuageUne fantastique gabegie d’électricitéLa bataille du Grand NordExpansion de l’univers numériqueQuand les robots pollueront davantage que les humainsVingt mille tentacules sous les mersGéopolitique des infrastructures numériquesRue de l’avenir
Remerciements
Durée : 08H38
© Les Liens qui Libèrent, 2021 © et (P) Audiolib, 2022
« Lorsque j’ai reçu votre première lettre, chère amie, je vous ai répondu immédiatement. Avoir de vos nouvelles plus de trente ans après m’a procuré une telle émotion que ma réaction ne pouvait être qu’un cri instantané.Votre deuxième lettre, que j’ai sous les yeux, je l’ai gardée longtemps avec moi, c’est seulement aujourd’hui que je tente de vous donner une réponse. La raison de ce retard, vous l’avez sans doute devinée, puisque votre missive contient une singulière requête : “Parlez-moi de l’âme”…Votre phrase : “Sur le tard, je me découvre une âme”, je crois l’avoir dite à maintes reprises moi-même. Mais je l’avais aussitôt étouffée en moi, de peur de paraître ridicule. Tout au plus, dans quelques-uns de mes textes et poèmes, j’avais osé user de ce vocable désuet, ce qui sûrement vous a autorisée à m’interpeller. Sous votre injonction, je comprends que le temps m’est venu de relever le défi… »
Durée : 03H17
© Éditions Albin Michel, 2016 © et (p) Audiolib, 2017
Après Sapiens qui explorait le passé de notre humanité et Homo deus la piste d’un avenir gouverné par l’intelligence artificielle, 21 leçons pour le XXIe siècle nous confronte aux grands défis contemporains.
Pourquoi la démocratie libérale est-elle en crise ? Sommes-nous à l’aube d’une nouvelle guerre mondiale ? Que faire devant l’épidémie de « fake news » ? Quelle civilisation domine le monde : l’Occident, la Chine ou l’Islam ? Que devons-nous enseigner à nos enfants ?
Avec l’intelligence, la perspicacité et la clarté qui ont fait le succès mondial de ses deux précédents livres, Yuval Noah Harari décrypte le XXIe siècle sous tous ses aspects – politique, social, technologique, environnemental, religieux, existentiel… Un siècle de mutations dont nous sommes les acteurs et auquel nous pouvons encore redonner sens par notre engagement. Car si le futur de l’humanité se décide sans nous, nos enfants n’échapperont pas à ses conséquences.
Durée : 11H52
(C) et (P) Audiolib, 2018 © Éditions Albin Michel pour la traduction française © Éd. anglaise Yuval Noah Harari
Nos pères, nos frères, nos amis est une enquête immersive, un livre essentiel pour comprendre un point aveugle de notre société
" La petite graine de la violence, elle pousse, elle pousse, et je pense que cette graine est en moi depuis longtemps, elle fait partie de mon bagage, de ce que m'ont transmis mes parents. La violence surgit comme un instinct animal, et vous murmure à l'oreille : "C'est la faute de l'autre.' "
Pendant quatre ans, le journaliste Mathieu Palain s'est rendu dans des groupes de parole, dans une Maison des femmes, à des auditions judiciaires. Il a eu accès à des histoires et des témoignages d'une rare puissance.
" Si je vous dis que vous êtes une femme puissante, que me répondez-vous ? " Rares sont les femmes que j'ai interrogées qui ont répondu par l'affirmative à cette question. Et pourtant, toutes ont en commun d'avoir fait preuve de puissance pour être devenues ce qu'elles sont. Actrice, gendarme, médecin, avocate, dirigeante d'entreprise, écrivaine ou femme politique, elles ont su se faire une place au sein d'un monde masculin. Issues de milieux différents, elles partagent une liberté de parole, une générosité et une sincérité qui nous inspirent.
Dans cette saison 2, retrouvez Marion Cotillard, actrice ; Lila Bouadma, médecin ; Michelle perrot, historienne ; Arlette Laguiller, militante ; Jacqueline Laffont, avocate ; Christine Lagarde, présidente de la banque centrale européenne ; Catherine Millet, écrivaine ; Anna Hidalgo, femme politique ; Karine Lejeune, colonelle de gendarmerie ; Catherine Guillouard, présidente de la RATP ; Line Renaud, chanteuse et actrice.
" Un livre passionnant à offrir à nos mères, à nos soeurs, à nos amies.Et surtout aux hommes. " Yann Barthès, Quotidien
Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.
Et si nous changions de regard sur l'échec ?
En France, échouer est mal perçu. Nous y voyons une faiblesse, une faute, et non un gage d'audace et d'expérience.
Pourtant, les succès viennent rarement sans accroc. Charles de Gaulle, Rafael Nadal, Steve Jobs, Thomas Edison, J.K. Rowling ou Barbara ont tous essuyé des revers cuisants avant de s'accomplir.
Relisant leurs parcours et de nombreux autres à la lumière de Marc-Aurèle, Saint Paul, Nietzsche, Freud, Bachelard ou Sartre, cet essai nous apprend à réussir nos échecs. Il nous montre comment chaque épreuve, parce qu'elle nous confronte au réel ou à notre désir profond, peut nous rendre plus lucide, plus combatif, plus vivant.
Un petit traité de sagesse qui nous met sur la voie d'une authentique réussite.
Décrivant son projet pour Fragments d'un discours amoureux, Barthes précise que « tout est parti du principe qu'il fallait faire entendre la voix de l'amoureux ». D'où le choix d'une « méthode dramatique : ici, pas de théorisation de ce discours amoureux, mais sa seule expression. « C'est un portrait qui est proposé, mais ce portrait n'est pas psychologique » ; il se fait l'écho de « quelqu'un qui parle en lui-même, amoureusement, face à l'autre - l'objet aimé -, qui ne parle pas ».
Un texte si juste qu'il retentit en chacun, longuement ?
« C'est donc un amoureux qui parle et qui dit ? »
Absence - Altération - Angoisse - Annulation - Atopos - Attente - Casés - Conduite - Contacts - Dédicace - Étreinte - Fading - Fête - Insupportable - Jalousie - Je t'aime - Rencontre
Pour cette « dramaturgie » d'un discours amoureux tour à tour lucide, ironique, douloureux, impossible de rêver plus subtile interprétation que celle de Fabrice Luchini, dont l'intelligence et l'amour des mots rendent à Roland Barthes le plus bel hommage qui soit.
Durée : 1 h 10 min
Photos de Marc Garanger (R. Barthes) et de Sylvie Lancrenon (F. Luchini)
Ces vies qu'on planque derrière les statistiques
Il était une fois douze histoires vraies.
Mohamed s'est fait construire un palais au pays pour ses vieux jours, Renée a connu sept plans sociaux, Jean-Luc a bataillé pour faire reconnaître comme maladie professionnelle le cancer qui a fini par l'emporter, Brigitte a trimé jusqu'à la fin à la caisse du supermarché... Tous sont morts avant l'âge de la retraite.
Derrière ces vies écourtées, il y a des rêves et des amours, des existences cabossées, des corps qui s'abîment et le vide pour ceux qui restent.
Douze reportages inédits signés par Grégoire Biseau, Romain Boulho, Pierre Carrey, Sofia Fischer, Alice Géraud, Ramsès Kefi, Rachid Laïreche, Mathieu Palain, Julia Pascual, Marie Piquemal, Charlotte Rotman et Haydée Sabéran.
Soutiens-gorge rembourrés pour fillettes, obsession de la minceur, banalisation de la chirurgie esthétique, prescription insistante du port de la jupe comme symbole de libération : la " tyrannie du look " affirme aujourd'hui son emprise pour imposer la féminité la plus stéréotypée. Décortiquant presse féminine, discours publicitaires, blogs, séries télévisées, témoignages de mannequins et enquêtes sociologiques, Mona Chollet montre dans ce livre comment les industries du " complexe mode-beauté " travaillent à maintenir, sur un mode insidieux et séduisant, la logique sexiste au coeur de la sphère culturelle.
Sous le prétendu culte de la beauté prospère une haine de soi et de son corps, entretenue par le matraquage de normes inatteignables. Un processus d'auto-dévalorisation qui alimente une anxiété constante au sujet du physique en même temps qu'il condamne les femmes à ne pas savoir exister autrement que par la séduction, les enfermant dans un état de subordination permanente. En ce sens, la question du corps constitue bien la clé d'une avancée des droits des femmes sur tous les autres plans, de la lutte contre les violences à celle contre les inégalités au travail.
Changer de regard sur la jeunesse. Les jeunes seraient « paresseux », « incultes », voire « égoïstes et individualistes ». J'ai entendu mille fois ces accusations à l'égard de la jeunesse : dans des dîners de famille, à la volée chez un commerçant ou portées par des éditorialistes remontés à la télévision. Ces jugements négatifs sont non seulement infondés, mais aussi délétères pour toute la société. Entre le chômage, la dégradation de la situation économique, la pandémie et l'urgence écologique, les jeunes doivent composer avec des paramètres inédits. De plus, les défauts qu'on leur prête sont souvent le symptôme d'une profonde incompréhension - d'un désintérêt ? - pour leurs préoccupations et leurs pratiques. De fait, que ce soit en entreprise, en politique ou dans les médias, les jeunes ont rarement voix au chapitre. C'est la raison pour laquelle j'ai voulu leur donner la parole, dans cette enquête afin de raconter les difficultés auxquelles ils font face et de montrer les solutions qu'ils proposent pour garder espoir en l'avenir. Car une chose est certaine : les jeunes ne correspondent pas aux clichés qui leur collent à la peau. Il est plus qu'urgent de changer de regard sur la jeunesse : la solidarité intergénérationnelle est indispensable pour faire face aux bouleversements qui nous menacent tous. Salomé Saqué a 27 ans. Elle est journaliste pour le média en ligne Blast, France 5 et Franceinfo.
L'Établi, ce titre désigne d'abord les quelques centaines de militants intellectuels qui, à partir de 1967, s'embauchaient, « s'établissaient » dans les usines ou les docks. Celui qui parle ici a passé une année, comme O.S. 2, dans l'usine Citroën de la porte de Choisy. Il raconte la chaîne, les méthodes de surveillance et de répression, il raconte aussi la résistance et la grève. Il raconte ce que c'est, pour un Français ou un immigré, d'être ouvrier dans une grande entreprise parisienne.
Mais L'Établi, c'est aussi la table de travail bricolée où un vieil ouvrier retouche les portières irrégulières ou bosselées avant qu'elles passent au montage.
Ce double sens reflète le thème du livre, le rapport que les hommes entretiennent entre eux par l'intermédiaire des objets : ce que Marx appelait les rapports de production.
"La différence des sexes existe. On peut la nier, elle ressurgira, sous une forme brutale, abâtardie, caricaturale."
Eugénie Bastié
La différence biologique des sexes est une donnée irréfutable de l'expérience humaine. Elle est pourtant aujourd'hui au coeur d'un vif débat. Pour certains en effet, prioritairement à toutes les distinctions physiologiques et à ce qu'elles engagent au plan des pratiques et des sensibilités, il y a la norme subie, la construction sociale et politique d'une identité. Et, de la même façon que nous aurions été faits femmes et hommes sous contrainte, il serait aujourd'hui loisible à chacun de se défaire de cette assignation par le seul levier de la volonté. Le corps deviendrait dès lors l'horizon d'un projet personnel, rabattant le réel biologique au rang des biens accessoires, sans incidence existentielle sur l'identité de l'individu et le devenir de la communauté humaine. Cette arrogante illusion des temps présents, qui porte le nom de déconstruction, est une menace dont il faut se prémunir. Vecteur de mal-être et de désunion, elle est un poison lent qui mine les relations entre les hommes et les femmes, en ignorant tout autant les leçons subtiles de la tradition que les acquis de la révolution des moeurs en Occident.
Dans nos sociétés de contrôle, l'information est devenue le moyen de surveiller, de normaliser et de donner des ordres aux populations, au point que les individus se trouvent réduits à n'être que les supports de ces informations. Pour sortir de ces fabriques de servitude qui mettent en esclavage les individus et les populations au nom de l'efficacité technique, du bonheur apporté par les algorithmes et de la mondialisation marchande, il nous faut de nouvelles utopies, de nouvelles croyances capables de convertir profondément nos habitus et nos habitudes.
« C'est un carnet de voyage au pays que nous irons tous habiter un jour. C'est un récit composé de choses vues sur la place des villages, dans la rue ou dans les cafés. C'est une enquête tissée de rencontres avec des gens connus mais aussi des inconnus. C'est surtout une drôle d'expérience vécue pendant quatre ans de recherche et d'écriture, dans ce pays qu'on ne sait comment nommer : la vieillesse, l'âge ?
Les mots se dérobent, la manière de le qualifier aussi. Aurait-on honte dans notre société de prendre de l'âge ? Il semble que oui. On nous appelait autrefois les vieux, maintenant les seniors. Seniors pas seigneurs. Et on nous craint - nous aurions paraît-il beaucoup de pouvoir d'achat - en même temps qu'on nous invisibilise. Alors que faire ? Nous mettre aux abris ? Sûrement pas ! Mais tenter de faire comprendre aux autres que vivre dans cet étrange pays peut être source de bonheur...
Plus de cinquante après l'ouvrage magistral de Simone de Beauvoir sur la vieillesse, je tente de comprendre et de faire éprouver ce qu'est cette chose étrange, étrange pour soi-même et pour les autres, et qui est l'essence même de notre finitude.
« Tu as quel âge ? » Seuls les enfants osent vous poser aujourd'hui ce genre de questions, tant le sujet est devenu obscène. A contrario, j'essaie de montrer que la sensation de l'âge, l'expérience de l'âge peuvent nous conduire à une certaine intensité d'existence. Attention, ce livre n'est en aucun cas un guide pour bien vieillir, mais la description subjective de ce que veut dire vieillir, ainsi qu'un cri de colère contre ce que la société fait subir aux vieux. La vieillesse demeure un impensé. Simone de Beauvoir avait raison : c'est une question de civilisation. Continuons le combat ! » L. A.
La maison, le chez-soi : de ce sujet, on a souvent l'impression qu'il n'y a rien à dire. Pourtant, la maison est aussi une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs, résister à l'éparpillement et à la dissolution. Un bel essai, intelligent et sensible, par l'auteure de Beauté fatale.
Le foyer, un lieu de repli frileux où l'on s'avachit devant la télévision en pyjama informe ? Sans doute. Mais aussi, dans une époque dure et désorientée, une base arrière où l'on peut se protéger, refaire ses forces, se souvenir de ses désirs. Dans l'ardeur que l'on met à se blottir chez soi ou à rêver de l'habitation idéale s'exprime ce qu'il nous reste de vitalité, de foi en l'avenir.
Ce livre voudrait montrer la sagesse des casaniers, injustement dénigrés. Mais il explore aussi la façon dont ce monde que l'on croyait fuir revient par la fenêtre. Difficultés à trouver un logement abordable, ou à profiter de son chez-soi dans l'état de " famine temporelle " qui nous caractérise. Ramifications passionnantes de la simple question : " Qui fait le ménage ? " ; persistance du modèle du bonheur familial, alors même que l'on rencontre des modes de vie bien plus inventifs...
Autant de préoccupations à la fois intimes et collectives, passées ici en revue comme on range et nettoie un intérieur empoussiéré : pour tenter d'y voir plus clair et de se sentir mieux.
Il y a vingt ans, pour la première fois, on dénombrait plus de régimes démocratiques que de dictatures ; quelques années et une crise économique mondiale plus tard, les régimes autoritaires sont de nouveau plus nombreux. Comment les dictatures ont-elles fait pour prospérer après Staline, Hitler et Mao ? Pour asseoir leur pouvoir, les dictateurs classiques du XXe siècle utilisaient une arme : la terreur. Le XXIe siècle a vu surgir une nouvelle génération de dictateurs et d'autocrates (Lee Kwuan Yew, Fujimori, Poutine, Erdogan, Orban, etc.), les "spin dictators", qui exploitent les leviers de la politique démocratique et utilisent des formes plus discrètes de manipulation pour étendre leur emprise. Ce livre très informé raconte et décrypte ces nouvelles armes de la tyrannie.
Après la mort de son père, Didier Eribon retourne à Reims, sa ville natale, et retrouve son milieu d’origine, avec lequel il avait plus ou moins rompu trente ans auparavant. Il décide alors de se plonger dans son passé et de retracer l’histoire de sa famille. Évoquant le monde ouvrier de son enfance, restituant son ascension sociale, il mêle à chaque étape de ce récit intime et bouleversant les éléments d’une réflexion sur les classes, le système scolaire, la fabrication des identités, la sexualité, la politique, le vote, la démocratie…
Réinscrivant ainsi les trajectoires individuelles dans les déterminismes collectifs, Didier Eribon s’interroge sur la multiplicité des formes de la domination et donc de la résistance.
Un grand livre de sociologie et de théorie critique.
Après avoir porté le texte au théâtre dans une mise en scène de Thomas Ostermeier, Irène Jacob s’empare à nouveau de ce témoignage vibrant, et en livre une lecture exceptionnelle.
Durée : 06H47
© Librairie Arthème Fayard, 2009 © et (P) Audiolib, 2021
À quoi renvoie le " Q " qui complète désormais le plus souvent les quatre lettres du traditionnel sigle LGBT ? " Queer " : est-ce une identité de genre ? une orientation sexuelle ? un mouvement politique ? une théorie académique ?
Alors que l'on voit depuis quelques années le terme " queer " fleurir sur les pancartes lors des Marches des fiertés et se multiplier dans les ouvrages théoriques portant sur le genre et la sexualité ou encore dans les mots des activistes féministes, cet ouvrage entend aider les lecteurs et lectrices à y voir plus clair dans ce vaste champ des études et mouvements queers. Politiques des identités, rôles de genre, privilèges, exclusion, performance, normativité, liens entre sexualité, identité de genre, race et classe, influence de la pop culture...
Queer Theory, une histoire graphique revient sur les concepts clés, les penseurs et penseuses les plus importantes - souvent peu connues du lectorat francophone -, les débats emblématiques et les événements historiques qui ont participé à l'émergence et la construction de la théorie queer.
Engagé et drôle, ce livre à mi-chemin entre l'essai et la bande dessinée est un portrait unique de l'univers de la pensée queer, depuis sa naissance jusqu'à ses développements les plus actuels.
Comment le capitalisme a-t-il fini par imposer son mode de vie au point de paraître naturel ? Peut-on décrire ses fins ? Peut-on penser sa fin ? Pour répondre, un homme se dresse, irréductible et inventif. Son objectif : ouvrir les possibles de la pensée et de l'action pour démasquer les fins du capitalisme. Son arme : l'anthropologie comparée. Son style : l'étude archéologique.