Il y a quelques années, la mère de Didier Eribon est entrée en maison de retraite. Après plusieurs mois au cours desquels elle a peu à peu perdu son autonomie physique et cognitive, Didier Eribon et ses frères ont dû se résoudre à l'installer, malgré ses réticences, dans un établissement médicalisé. Mais le choc de l'entrée en maison de retraite fut trop brutal et, quelques semaines seulement après son arrivée, elle y est décédée.
Après la mort de sa mère, Didier Eribon reprend le travail d'exploration personnelle et théorique qu'il avait entrepris dans Retour à Reims après la mort de son père. Il analyse le déclin de sa mère, ce qui l'amène à réfléchir sur la vieillesse et la maladie, sur nos rapports aux personnes âgées et à la mort, mais aussi sur l'expérience du vieillissement. Il s'interroge également sur les conditions de l'accueil des personnes dépendantes.
Il montre que si l'expérience du vieillissement nous est très difficile à penser, c'est parce qu'il s'agit d'une expérience-limite dans la philosophie occidentale, dont l'ensemble des concepts semblent se fonder sur une exclusion de la vieillesse.
Eribon reparcourt également la vie de sa mère, et notamment les périodes où elle était femme de ménage, ouvrière puis retraitée, la saisissant dans toute sa complexité, de sa participation aux grèves à son racisme obsessionnel.
Il conclut sa démarche en faisant de la vieillesse le point d'appui d'une réflexion sur la politique : comment pourraient se mobiliser des personnes qui n'ont plus de mobilité ni de capacité à prendre la parole et donc à dire « nous » ? Les personnes âgées peuvent-elles parler si personne ne parle pour elles, pour faire entendre leur voix ?
L'humanité a bouleversé le système Terre, assurant son confort mais menaçant son avenir. Comment en est-on arrivés là et surtout... comment en sort-on ?!
L'apocalypse est-elle vraiment pour demain ? Plutôt que de céder au désespoir, ce manuel citoyen est là pour vous aider à relever le grand défi de notre avenir (et, au passage, convaincre quelques irréductibles sceptiques !).
Voici donc un parcours pédagogique en six étapes qui s'ouvre sur un état des lieux de la planète et décrypte l'Anthropocène comme un fait humain à l'origine de la totalité des processus physiques affectant aujourd'hui le système Terre. Après avoir envisagé divers scénarios de prospective, il propose des solutions sociopolitiques viables, inspirées des diverses sciences - changer de régime énergétique, réformer le système économique, réguler le Web et l'espace, etc. -, pour ne pas se laisser aspirer par le vortex.
Un livre stimulant et ludique pour se montrer à la hauteur des enjeux et s'inventer un futur habitable dans un monde solidaire et durable.
Laurent Testot est essayiste, spécialiste d'histoire globale et journaliste scientifique. Son premier livre chez Payot, Cataclysmes. Une histoire environnementale de l'humanité (2017), a remporté le prix Léon de Rosen de l'Académie française 2018.
Nathanaël Wallenhorst, docteur en sciences de l'environnement, science politique et sciences de l'éducation, est enseignant- chercheur à l'université catholique de l'Ouest. Son dernier livre sur l'Anthropocène : Qui sauvera la planète ? (2022).
L'historienne Mathilde Larrère raconte avec érudition et humour l'histoire des objets, connus ou insolites, des luttes féministes.
L'autrice de Rage against the Machisme poursuit son exploration des luttes féministes depuis la Révolution française et nous en propose une histoire matérielle, une histoire par les objets du quotidien. Mathide Larrère a choisi de se pencher sur une vingtaine d'entre eux, symboliques des combats des féministes, et outils bien réels de leur émancipation.
Ces objets racontent au fil des ans les libertés chèrement acquises, tant sociales, physiques, vestimentaires ou laborieuses des femmes. Le fusil, le carnet de chèque, le cintre ou la pompe à vélo, la crinoline ou la cup : autant de signes du courage, de l'auto-organisation et de la créativité des féministes reléguées à leurs placards, et qui se battent avec les armes qu'elles y trouvent.
Dans Guns and Roses, Mathilde Larrère renoue avec son style combattif et plein d'entrain, accompagnée à nouveau par le dessin de Fred Sochard, pour un récit enlevé où les époques et les luttes se répondent. Elle propose aussi au fil du texte de nombreuses sources d'époque, discours, chansons, citations.
Ce livre présente pour la première fois une riche documentation qui renouvelle notre regard sur la Société des Guerriers Mohawks, qui, au début des années 70, a permis une (re)prise de conscience chez les populations autochtones du Canada de ce qui ne fut rien d'autre qu'un génocide à grande échelle, doublé d'un effacement d'un monde et d'une culture d'une extraordinaire richesse. À partir de l'oeuvre écrite et picturale de Louis Karoniaktajeh Hall (1918-1993) - militant, artiste et porteur des traditions de son peuple, l'ouvrage contient ses textes les plus importants, un choix de ses oeuvres picturales et des très nombreux témoignages d'une histoire orale de la Confédération iroquoise qui permettent de comprendre cinq siècles de résistance du peuple mohawk sur le continent nord-américain.
Louis Karoniaktajeh Hall (1918-1993) était un écrivain et peintre kanien'kehá:a dont l'oeuvre continue d'inspirer des générations d'Autochtones.
Kahentinetha Rotiskarewake est une Kanien'kehá:ka du clan de l'ours. Elle a joué un rôle clé en tant qu'écrivaine et porte-parole dela résistance autochtone.
Philippe Blouin écrit, traduit et étudie l'anthropologie politique et la philosophie à Tionni'tio'tià:kon (Montréal). Ses travaux ont été publiés dans Liaisons et Stasis.
Ce livre présente le mouvement islamiste issu de l'internationalisation du mouvement des Frères musulmans, tel qu'il s'est développé en Europe?: Florence Bergeaud-Blackler le nomme frérisme. Elle explore ici, de façon factuelle et documentée, l'origine du mouvement, son fondement doctrinal, son organisation et ses modes opératoires, ainsi que ses méthodes de recrutement et d'endoctrinement. Elle montre comment il étend son emprise au coeur même des sociétés européennes en s'appuyant sur leurs institutions, en subvertissant les valeurs des droits de l'homme ou en «?islamisant?» la connaissance. Ni réquisitoire ni dénonciation complotiste ou militante, c'est le résultat d'une enquête de fond étayée et référencée, menée selon les méthodes des sciences humaines, et qui cerne précisément un objet, l'islamisme frériste, qui construit un système-islam décliné dans trois directions?: une vision, une identité, un plan. Le propos ne vise ni une religion ni une communauté de croyants, mais décrit un mouvement qui cherche à se servir d'eux pour imposer une stratégie d'islamisation des pays non musulmans dans toutes sortes de domaines, de l'économie à l'écologie, de l'école à l'université. Un document de référence, qui éclaire un phénomène souvent mal cerné. Un livre précieux pour sa mesure et sa lucidité, qui nourrit le débat de faits plutôt que d'anathèmes idéologiques. Florence Bergeaud-Blackler est anthropologue, chargée de recherche CNRS (HDR) au groupe Sociétés, religions, laïcité à l'École pratique des hautes études.
Redonner confiance et autonomie aux personnes atteintes de troubles cognitifs, c'est possible.
AG&D a collaboré avec le professeur Cameron Camp pour développer une approche innovante qui se rencentre sur les capacités, les goûts et les motivations de l'individu pour que celui-ci redevienne acteur de sa vie.
Inspirées de la méthode Montessori, les activités présentées dans cet ouvrage abordent tous les domaines de la vie quotidienne : cuisine, jardinage, bricolage, lecture et écriture, vie en collectivité, activités sportives et artistiques, partage intergénérationnel... Chaque fiche donne la liste du matériel et des compétences indispensables pour la réussite de la personne et décrit le déroulé pas à pas.
Elle s'accompagne de conseils et d'idées complémentaires pour s'adapter aux différentes situations.
Un ouvrage inspirant pour tous les aidants, en milieu collectif ou à domicile, qui souhaitent faire vivre la maladie d'Alzheimer autrement.
Figure phare des « Années folles », la garçonne a gravé dans l'imaginaire collectif sa silhouette androgyne et ses cheveux courts. Symbole d'une émancipation controversée, elle cristallise les tensions d'une société ébranlée par la guerre, partagée entre fièvre de liberté et retour à l'ordre moral.
En nous propulsant au coeur d'une décennie fantasmée, Christine Bard analyse une révolution des représentations. Elle en saisit les déclinaisons, de l'univers de la mode à la scène lesbienne en passant par la littérature et le célèbre roman de Victor Margueritte. La garçonne incarne avec force l'ambivalence d'un monde en plein bouleversement.
L'essai réunit la culture des apparences, l'histoire politique et l'histoire sociale pour mieux cerner la puissance de cette figure entre subversion et modernité.
Le triomphe du néolibéralisme a de nombreuses causes. Mais l'une d'entre elles est aussi essentielle que mal perçue et mal comprise : la puissance des idées lorsqu'elles sont soutenues par des personnes et des moyens tels qu'elles s'emparent des masses. La puissance des idées néolibérales a subordonné la planète. Elle est la raison d'être de ce manifeste. C'est elle qui a ouvert la voie à ce capitalisme d'un nouveau type, un capitalisme à l'état pur, libéré de toutes les contraintes morales ou politiques qui l'entravaient encore il y a quelques décennies. Et c'est à cette idéologie que le Second manifeste convivialiste répond.
Dans cet ouvrage qui se lit comme un roman, Jacques Trémintin raconte le quotidien d'un référent de l'Aide sociale à l'enfance. Il embarque le lecteur dans sa voiture, au domicile des familles, dans son bureau, au collège, au tribunal pour enfants...
Avec gravité, empathie et humour, il rend compte de situations poignantes où se mêlent souffrances et violences, négligences et maltraitances, mais aussi parfois tendresse et émotion. Son propos, sans concession, n'hésite pas à écorcher son administration, tout en exposant tant ses propres réussites que ses échecs, ses fulgurances que ses hésitations, ses satisfactions que ses déceptions. Même si chaque accompagnement demeure singulier, il dessine, dans une logique de transmission de valeurs, de passage de relais à la jeune génération, les contours d'une fonction éducative qui, relevant de l'art de la relation d'aide, oblige à inventer et à innover.
« L'intérêt et la force des récits de Jacques Trémintin résident dans la pensée de l'agir éducatif. Le lecteur est invité à partager une posture éducative qui n'est pas seulement celle de l'auteur mais aussi celle de tout éducateur véritablement engagé dans le métier. Au plaisir de la lecture s'ajoute alors la sensation d'une plénitude liée au sentiment d'appartenir à une même corporation ; non pas au sens d'un groupe d'intérêts mais d'une communauté de savoirs. » Philippe Gaberan
Le désir de retour à l'oeuvre sonne à toutes les portes de la vie : la vie de l'humain qu'on soigne, qu'on éduque, à qui on rend justice, qui s'informe, qui se cultive, qui joue, qui s'associe, qui se bat, fort de la solidarité qui s'offre à qui sait la chercher. Ce manifeste revendique la place de l'homme au centre des activités de production et création, pour lutter contre la normalisation technocratique et financière.
La France politique (XIXe-XXe siècle)
La République française a longtemps fait figure de régime politique original dans le concert des États européens. Elle le demeure encore largement malgré de récentes évolutions. Cet ouvrage analyse l'élaboration du régime républicain, enraciné dans l'héritage des Lumières et de la Révolution, tel qu'il s'est constitué à la fin du xixe siècle. Il passe en revue les résistances auxquelles il s'est heurté, ainsi que les forces et les idéologies qui ont voulu le " dépasser ". Enfin, il dégage les conditions et suit les métamorphoses qui ont entraîné l'avènement de la Ve République.
La plupart des chapitres de ce livre sont tirés d'articles déjà publiés, principalement dans L'Histoire.
Michel Winock
Professeur émérite d'histoire contemporaine à Sciences-Po. Auteur de nombreux ouvrages, il a obtenu le prix Médicis essai pour Le Siècle des intellectuels (1997) et le prix Goncourt de la biographie pour Madame de Staël (2010). Il a publié en 2013 une biographie de Flaubert.
Père de la « négritude », concept qu'il a créé dans les années 1930 avec Senghor, Aimé Césaire est l'une des figures majeures des lettres francophones. Recueils de poésie, pièces de théâtre, essais innombrables, son oeuvre demeure toujours d'une grande actualité.
Dans ces entretiens, Césaire évoque sa jeunesse, son arrivée à Paris, son entrée à l'École normale supérieure, sa rencontre avec Senghor, son engagement politique. À partir de 1945, date de son élection à la mairie de Fort-de-France puis à la députation, il mène une double carrière : homme politique et écrivain. Les questions du colonialisme, de la place des Antillais dans leur propre pays, de la culture africaine sont abordées avec humour et détachement ; c'est la voix d'un homme immense qu'il nous est donné d'entendre, dans sa force et sa modestie.
La diversité n'est pas forcément au rendez-vous dans le monde du livre et de l'écrit. Comme tous les lieux de pouvoir, effectif ou symbolique, il n'échappe pas aux formes d'exclusion et de prédation qui s'observent partout dans la société.
En favorisant volontairement une pluralité d'approches sur la question de l'inclusion, cet ouvrage essaye de rendre compte d'un phénomène multiforme. Ainsi, que ce soit par le biais du féminisme, de l'autochtonie, du mouvement LGBTQ+ ou en considérant les exclu.es du monde de l'écrit, les auteur.es s'interrogent sur la capacité inclusive de ce secteur.
Au-delà des constats, elles/ils proposent des exemples constuctifs (collectés en France, au Québec, en Belgique, en Espagne, en Inde...) pour favoriser l'inclusion : la mise en place d'une gender éditor au sein d'une Rédaction, la création d'une maison d'édition ou de revues féministes ou gaies, la réflexion de bibliothécaires sur les conditions d'accueil des minorités, etc.
Peu à peu, grâce à ces multiples initiatives, souvent sans volonté de polémiquer ou de faire table rase de l'existant, des professionnels combattent au quotidien les descriminations et favorisent l'expression d'une diversité réelle.
Nous avons écrit ce livre avec nos corps. Nous avons parfois failli y laisser notre peau. Nous avons parfois failli y laisser notre santé mentale, également, puisque nous avons choisi d'y creuser des sujets qui nous révoltent, nous obsèdent, nous font violence. Nous avons aussi été affectés par l'extérieur, par l'état actuel du monde, par les meurtres et agressions qui se sont produits pendant que nous rédigions le livre. Il n'était pas possible d'écrire sans dire« je», sans parler d'une même voix au «nous», tout en rendant cette voix fluide, fluctuante, insaisissable. Nous avons écrit à partir des effets politiques de ce que nous sommes, tout en brouillant les pistes - rien, ici, n'appartient plus à l'un qu'à l'autre. Nous écrivons ensemble.
Les mots du contre-pouvoir vous propose une promenade dans la langue comme champ de bataille. Fruit d'une écriture collective, ce petit dictionnaire met en évidence, d'un terme à l'autre, les rouages répétitifs de la domination dans ses différentes dimensions. Nous l'avons voulu facile d'accès, joyeux et ludique : traversé d'exemples, de slogans et de citations, il rend aussi compte de la diversité et de la richesse des mouvements militants aujourd'hui.
La querelle, la bataille, l'ostracisation et les autres formes de violence à l'école sont vraisemblablement aussi vieilles que l'école elle-même. Il a pourtant fallu attendre la fin du XXe siècle avant d'assister à la naissance de l'intimidation. Aussitôt « découverte » et définie déviante, la violence scolaire fait l'objet d'une importante indignation morale. Que signifie cette soudaine reconnaissance du harcèlement entre jeunes ? Pourquoi et comment un phénomène ancien en vient-il à faire l'objet d'une sensibilité nouvelle ? Que peut-il nous apprendre de la normativité sociale contemporaine ?
Cet ouvrage invite à une incursion dans l'univers normatif de l'enfance par l'étude généalogique de cette croisade morale. La vaste enquête documentaire retrace la succession des problèmes juvéniles « de l'heure » au Québec : les dangereuses gangs de rue nées dans les années 1980, suivies de l'inquiétant taxage lui-même redéfini dans les termes d'une intimidation interindividuelle généralisée. Cette chronique sociologique de la violence interroge les métamorphoses récentes de notre rapport à la déviance et à la souffrance. L'histoire racontée est celle d'un problème qui naît dans le langage d'une adolescence dangereuse pour être retraduit dans la grammaire d'une enfance vulnérable.
Est-il possible de créer un nouvel internationalisme, sous la bannière du féminisme et de l'écologie ? La quête d'identité et de différence peut-elle être une plate-forme de résistance à la violence de la mondialisation de l'économie ? Deux femmes, confrontées aux mêmes questions fondamentales sur le sort des générations futures et de la survie de notre planète, l'une avec le regard venant du Sud, l'autre vivant " au coeur de la bête " dans le Nord, se démarquent radicalement de la pensée unique.
Femmes et République livre un récit passionnant sur la place des femmes dans la République en France depuis la Révolution française. Comment ont-elles pris part à la vie politique et sociale ? Comment ces citoyennes sans citoyenneté se sont-elles inscrites dans la longue marche vers la reconnaissance de leurs droits civils et politiques ? Quels ont été les combats et qui les a menés ?
Trois grands axes rythment la réflexion des auteures, historiennes et politologues : l'histoire de la conquête des droits républicains, de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne d'Olympe de Gouges à l'obtention du droit de vote en 1944 ; l'affirmation après-guerre des femmes sur la scène politique, jusqu'à la quête d'un exercice paritaire du pouvoir ; les représentations et l'imagerie dans l'art politique, dont Marianne est le symbole le plus connu.
Cette composition richement illustrée donne la parole aux militantes, aux femmes politiques et d'influence, à travers des portraits et des discours marquants qui ont émaillé leurs conquêtes, de Maria Deraismes ou Jeanne Deroin à Christiane Taubira, en passant par George Sand, Cécile Brunschvicg ou Simone Veil.
Plus de 200 photographies font la part belle aux oeuvres des graveurs sous la Révolution, des peintres, des illustrateurs et caricaturistes du XIXe siècle, des photographes et des street-artistes contemporains.
« Entre la République et les femmes, il y a une alliance objective : faire que les "droits de l'homme" deviennent ceux de tous les êtres humains. [...] L'ouvrage dessine une fresque qui devrait intéresser un vaste lectorat, intrigué par le silence de la République sur les femmes. Un beau livre à mettre entre toutes les mains. » Michelle Perrot
Bien que ce livre contienne, pour le médecin du xxie siècle, de précieuses leçons qui portent à la réflexion, il présente aussi un intérêt majeur pour le patient lui-même. Dans cette perspective, donner comme recevoir des soins de santé de qualité dépend d'une relation médecin-patient fondée sur l'humanisme.
Si le récit de l'expérience professionnelle du Dr Hadler se passe en territoire américain, l'humanisme de celui-ci veut transcender les frontières en ajoutant aux valeurs morales de toute société humaine.
Il faut saluer le courage de l'auteur qui aborde des questions dérangeantes. Avec une ferme conviction et une grande éloquence, il multiplie ses efforts afin de mieux nous inciter à saisir l'importance de la relation médecin-patient dans le processus de guérison.
Nortin M. Hadler, M.D., M.A.C.P., M.C.R., F.A.C.O.E.M., est diplômé du collège de Yale et de l'École de médecine de Harvard. Professeur émérite de médecine et de microbiologie à l'École de médecine de l'Université de Caroline du Nord, il est l'auteur de 200 articles et de 12 ouvrages. Sur le plan international, il se distingue par ses positions très critiques contre le surdiagnostic et le surtraitement en prônant une approche thérapeutique plus humaniste.
Combien d'étrangers et d'immigrés en France aujourd'hui ? Qui sont-ils ? Clandestins, réfugiés, exilés... quels sont leurs différents statuts ? D'où viennent-ils ? Que coûtent-ils ? Qu'en est-il du « grand remplacement » ? Du droit du sol ? Du droit du sang ? De la menace de l'islam ? etc. Un travail argumenté, étayé par les faits et chiffres les plus actuels pour situer la place des immigrés en France, en Europe et dans le monde. Replacer les travailleurs immigrés dans le processus de production capitaliste. Disqualifier ainsi les discours de l'extrême droite et contribuer à l'unité des immigrés et des natifs.
Les pauvres suscitent-ils aujourd'hui, chez les riches, une répulsion similaire à celle que le peuple inspirait aux bourgeois au xixe siècle ? Autrement dit, les démunis sont-ils encore considérés comme une classe dangereuse, immorale et répugnante ?
En interrogeant le refus de la mixité résidentielle manifesté par les catégories supérieures, telle est la question frontale que pose cet ouvrage, issu d'une grande enquête comparative sur les perceptions de la pauvreté et des inégalités dans les beaux quartiers de trois métropoles : Paris, São Paulo et Delhi. À partir d'entretiens approfondis, il montre que la quête d'entre-soi des habitants des ghettos dorés n'est pas seulement motivée par une recherche de prestige et de qualité de vie, mais également par des représentations des pauvres qui les incitent à s'en protéger. Comment parviennent-ils à justifier leurs stratégies d'évitement et de relégation des catégories défavorisées, ainsi qu'à légitimer l'ordre local qu'ils s'efforcent de perpétuer ? Au-delà de la peur de la criminalité et de l'insalubrité apparaît la crainte des élites d'être en quelque sorte contaminées par des modes de vie jugés culturellement indésirables ou moralement nuisibles.
À travers les mécanismes du séparatisme social, ce sont les conditions de possibilité de la solidarité que cet essai explore.
Serge Paugam, directeur de recherche au CNRS et directeur d'études à l'EHESS, Bruno Cousin, professeur assistant à Sciences Po, Camila Giorgetti, chercheure associée du Centre Maurice Halbwachs, et Jules Naudet, chargé de recherche au CNRS, sont sociologues.
Comment vivre et que faire de ma vie ? À travers ma vocation, ma vie trouve son sens dans une activité à laquelle je m'identifie. Et comme l'activité de mon choix répond à ma nature, elle m'exprime, m'accomplit et me définit. La promesse de l'individualisme démocratique est que chacun puisse réussir sa vie par son travail, qui lui fera gagner à la fois son identité et son pain. Pour devenir soi-même, pour se réaliser, chacun doit pouvoir s'épanouir dans ce qu'il fait. L'artiste et le savant incarnent la figure romantique par excellence du travail voué. Pour certains, c'est le désir de savoir qui commande et organise leur existence. Mais l'exemple du travail créateur ou du travail intellectuel a un caractère d'exception. Qu'en est-il des goûts et des aptitudes en général ? Et qu'en est-il des tâches insignifiantes dans lesquelles on ne peut pas s'exprimer, et qui doivent pourtant être remplies ? Que devient aujourd'hui la grande figure idéale de la vocation ? Ce livre invite à une réflexion qui n'a rien de technique et nous concerne tous.
Libres après les abolitions ? La question peut surprendre. Les abolitions du XIXe siècle ont été toujours considérées comme une rupture majeure dans l'histoire des esclavages atlantiques. L'émergence contemporaine de revendications mémorielles, souvent impulsées par les descendants des populations autrefois esclavisées, suggère, au contraire, l'existence d'un passé « qui ne passe pas ». Au-delà d'une définition juridique, l'esclavage a signifié dominations, violences extrêmes et déconsidérations multiformes. Après les abolitions, des processus ethnoculturels de racialisation comme les structures de travail ont perduré, voire se sont renforcés, et ont été complétés par d'autres facteurs d'exclusion socio-économique.
Cet ouvrage tente d'explorer les barrières dressées pour empêcher la totale émancipation des nouveaux libres et de leurs descendants, ainsi que les stratégies complexes d'adaptation que ces derniers ont mises en oeuvre pour obtenir, sinon une assimilation, du moins une intégration économique et possiblement citoyenne, à égalité. La dizaine de contributions réunies s'inscrit dans une perspective comparative et porte à la fois sur les Amériques et l'Afrique, de la fin du XVIIIe au début du XXIe siècle. Elles sont issues d'une réflexion qui a été menée dans le cadre du programme européen EURESCL-FP7 (Slave Trade, Slavery Abolitions and their Legacies in European Histories and Identities) coordonné par le Centre international de recherches sur les esclavages et post-esclavages (CIRESC), laboratoire du CNRS. L'ouvrage fait suite à Sortir de l'esclavage. Europe du Sud et Amériques (XIVe-XIXe siècle), précédent volume de cette collection.
Miguel, Hugo, Peuchère, Moustache, Coty... Ces détenus des années 1980, condamnés à de longues peines de réclusion criminelle, étaient tous des personnages hors norme. En maison centrale, leur lieu de vie, une lutte contre le temps devait s'organiser, pour survivre et espérer. Étonnant témoignage d'un jeune éducateur, avec des portraits et moments choisis, où comme l'exprime Christophe Prat, dans sa préface : « On apprend vite que la réalité dépasse souvent la fiction. Et peut-être aurez- vous du mal à croire à toutes ces histoires, inattendues, souvent pittoresques, parfois ahurissantes, or pourtant tout est rigoureusement vrai...»